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CYPRIEN DE GAMACHES

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mœurs et son savoir attirèrent sur lui Tattention du patriarche Philothée (1354-1355 ; 1364-1376), qui l’appela à Constantinople et le mit au nombre des dignitaires de la grande Église. Des discordes intestines régnaient alors dans l'Église russe. Olgerd (1345-1377) et les autres princes de la Lithuanie, tendant à se soustraire à la juridiction ecclésiastique du métropolite de Kiev, demandèrent au patriarche Philothée de créer une métropole dans leur contrée, le menaçant, s’il n’accédait pas à leur demande, de passer à l'Église romaine. Philothée acquiesça à leurs désirs et consacra le moine Cyprien métropolite de Kiev et de la Lithuanie. Le patriarche Philothée avait établi qu'à la mort d’Alexis qui résidait à Moscou, Cyprien prendrait sa place, et réunirait sous sa juridiction les églises de Moscou et de Kiev. Mais à la mort d’Alexis (1378), le prince Dmitri Ivanovitch Donskoï (1363-1389) nomma au siège de Moscou son favori Mitiaï (archimandrite Michel). Cyprien qui était déjà en route pour Moscou, reçut l’ordre de rebrousser chemin et de rentrer à Kiev. Mitiaï partit aussitôt pour se faire consacrer à Constantinople par le patriarche. La mort le surprit au cours de son voyage. Ses partisans lui donnèrent un successeur dans la personne de l’archimandrite Pimène que le patriarche Nil consacra la première année de son patriarcat (1380-1388). Le prince Dmitri, l’ayant appris, prévint Cyprien qu’il l'élevait au siège métropolitain de Moscou.

Cyprien déploya beaucoup de zèle dans l’exercice de sa nouvelle charge..Mais le prince Dmitri, changeant d’avis, appela Pimène au siège de Moscou. Cyprien dut reprendre pour la troisième fois le chemin de Kiev. Bientôt Pimène fut en désaccord avec son souverain. Il fut envoyé à Constantinople pour y être jugé, et Cyprien remonta sur le siège usurpé 1 par son compétileur. Accueilli à Moscou en 1390 avec de grandes manifestations de joie, il combattit les hérétiques, qui sous le nom de slrigolniki niaient la résurrection des morts et rejetaient plusieurs livres du Nouveau Testament et les canons des conciles. La ville de Novgorod était principalement infectée de cette hérésie. Cyprien rappela au devoir les Xovgorodiens qui, en assemblée populaire, avaient décidé de ne plus s’adresser au métropolite pour n’avoir plus à lui payer les dîmes ou les droits attachés à l’administration des sacrements. Au témoignage des hagiographes russes, la Russie étant menacée de l’invasion de Tamerlan, Cyprien transporta de Vladimir à Moscou une image miraculeuse de la sainte Vierge, dont l’intercession conjura le danger. Il mourut l’an 1406. L'Église russe le vénère comme saint et célèbre sa fête le 17 septembre. Sereliques furent transférées à la cathédrale de l’Assomption [Ouspensky Sobor) en 1472, et on fête cette translation le Ti mai.

Cyprien est considéré comme un des plus grands littérateurs russes du mv siècle. Par son intermédiaire, la littérature serbe exerça une influence bienfaisante sur le mouvement littéraire de l’ancienne Russie. Mentionnons ici ses lettres théologiques et liturgique traité' sur la juridi ecl siastique des paroisses

o blagotchinii khristian i éci il hagiographiques. Il traduisit en russe le psautier, les Evangiles, l'Échelle de saint Jean Climaque, el les œuvres du pseudo-Denys l’Aréopagite. Il travailla aussi

à la > rsi les livn liturgiqui s i i traduisit du grec

le Sloujebnik, le Trebnih missel et eucologe), el le aux habitants de Pskov et à

l’higo eue Athanase i clairci tent plusieurs riti

prières de la messe, el ne manquent pas d’intérêt pour I.Mule de l’ancienni taire de I I

dans son Wolitvennih eucologe. Cyprien in iii chapilie rai les in rei util lli n - dé fendus. Pour dresser le catalogue de r. derniers, il

'appuie d abord tur lei c mon 'lu concile d< I

qui défendent l’usage de nouveaux psaumes, et il se sert des indications de saint Jean Damascène sur les apocryphes, du Sbornik (Code) de Sviatoslav, et de la chronique dite de Nicon. Une autre pièce, intitulée Goloubinaia kniga, traite en vers de la création du monde. Elle contient un mélange de traditions païennes et de pensées chrétiennes sur l’origine des êtres créés.

Ptiilarète, Aperçu sur lu littérature ecclésiastique russe, Saint-Pétersbourg, 1884, p. 86-93 ; L. Kavetin, Le métropolite Cyprien jusqu'à son élévation au siège de Moscou, dans Tchteniia v obchtchestvie istorii i drevnostei rossiiskikh, 1867, n. 2. p. 11-32 ; Khoidetzky, La vie et les wuvres de saint Cyprien, métropolite de Moscou, dans Volynskiia eparkhialnyia Viedomosti, 1873, n. 14, p. 497-003 ; Macaire, Histoire de l'Église russe, Saint-Pétersbourg, 1866, t. iv, p. 63-84 ; t. v, p. 15-21, 182193 ; Dobroklonsky, Manuel d’histoire de l'Église russe, Riazan, 1889, t. i, p. 142-144 ; Znamensky, Manuel d’histoire de l'Église russe. Saint-Pétersbourg, 1896, p. 8ê-sS : Pétrov, Histoire île la littérature russe, Saint-Pétersbourg, 1892, p. 67 ; Bokharev, Vies de tous les saints vénérés dans l'Église orthodoxe grécorusse, Moscou, 1900, p. 529-530 ; Goloubinsky, Histoire de V Église russe, Moscou, 1900, t. il, p. 2%-356 : Soloviev, Les grondes menées, traduites en russe, Moscou, 1902, t. I, p. 320323 ; Kovatchevitch, Le métropolite i usse Cyprien, défenseur de l'Église orthodoxe (en serbe), Glasnik pravoslavne tzrkve u kraljevini srbiji, Belgrade, 1902, t. iii, p. 733-745 ; PhiJarète, Histoire de l'Église russe, Saint-Pétersbourg, 1895, p. 260-266.

Les meilleurs travaux sur le métropolite Cyprien et son œuvre littéraire sont ceux de A. Gotsky, Kiprian, mitropolit Kievskîi i eseiu Rossii, dans les Pribavleniia (Additions) aux vei russes des œuvres des l'éres de l'Église, Moscou, 1848, p. 295369 ; de A. Lebedev, O. Slavinnskikh perevodakh tzerkovnago bogoslujebnago ustava (Les versions slaves du typikon liturgique de l'Église), dans Tchteniia (Lectures) de la Société d’histoire et d’antiquité de l’université de Moscou), 1857, t. ii, p. 11-32 ; de Mansvetov, O trudakh mitropolita Kipriana pociasti bogoslujeniiu ti.es travaux dn métropolite Cyprien dans le domaine de la liturgie), dans Pribavh niia, etc., t. xxix, 1882, n. 1, p. 152-205 ; n. 2, p. 413-495 : n. 3, p. 71-175 : de X. G. S., Kiprian, mitropolit vseia Rossii, kak pisatel (S. Cyprien, métropolite de toute la Russie, considère comme écrivain), dans les Tchteniia de la Société di mi ws du progré rituel, Moscou, 1892, n. 2, p. 350-424 : Muraviev, Jitiia sviatykh rossiiskoi tzerkvi, Saint-Pétersbourg, 18.Y>. t. ix, p, 187-228 : Russkii biographitcheskii Slovar, Saint-Pétersbourg, 1897, litt. k, p. 686-6M Les lettres de Cyprien ont paru dans le l’ruvoslarog Sobesiednik de Kazan, 1861, t. II, p. 75-106. Dans la m m" revue ont paru ses canons. Pravila mitropolita l(ipriana, 1865, t. ti, p. 9-34, un document ur l’histoire

du clergé et de la liturgie russe au xiv-xv siècle. Les anciens synode i ent comme une des sources du droit

ci russe Plusieurs lettres et pièces de Cyprien sont pul

ii Pavlov dans les Pamiatnikl drevne-russkago prava, SaintPétersbourg, 1880, p. 173-186, 229- ;

A. Pi, mii : i ; i.


4. CYPRiEN DE GAMACHES, capucin, issu probablement de la famille des Rouault, seigneurs de Gamaches, se fit religieux le 26 septembre 1634. Apres avoir été lecteur dans la province de Paris et avoir

< avec talent et fruil le ministère de la prédication, il fut choisi par ses supérieurs pour faire partie du groupe de religieux envoyés à Londres en 1630, pour le service de M Henriette-Marie de I rance, reine d’Angleterre. Il a raconté lui-même les péripéties et les épreuves de cette mission dans m - J/< moires, publiés en 1881 à Paris par le P. Apollinaire de Valence. La reine avait une estime particulière pour le P. Cyprien qu’elle attacha plus spécialement A son - elle

lui confia l’instruction religieuse de sa Bile, la prin ii en ri et teA n ne, mariée plus tard ta duc d’Orléans,

Ce I i i celle-ci qu’il composa le plus important de

l’une unie royale, ou le » de voin les /dus importante du chreitien, recueilli » iiis

de penonnet pour une

haute perft n Alteue Royale

tadame Henriette-Anne, prineeete de la Grande-Bretagne, 9 in B"i Paris, 1655, Peu après il donna une