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CUDWORTH — CULLEN


des anciens à ce sujet, et termine en exposant les différences qui séparent la connaissance sensitive de la connaissance intellectuelle.

Quelques années après la mort de Cudworlh une vive controverse s’engagea de nouveau au sujet de ses théories. Bayle, dans sa Continuation des pensées diverses sur les comètes, dans Œuvres, t. iii, p. 216 sq., prétendit que le True intellectual System fournissait des arguments à l’athéisme. Jean Le Clerc et lady Masham, fille de Cudworth, prirent la défense de l’auteur, et la controverse se prolongea. Œuvres de Bayle, t. iv, p. 183, 853 sq. Cf. Janet, Essai, p. 58 sq.

I. Sources.

L’édition la plus récente du True intellectual System est celle de Harrison, 3 in-8° Londres, 1845. Elle comprend, avec le texte de Cudworth, la traduction anglaise des notes et dissertations de Mosheim. Elle est précédée de VAccount de Birch, suivie du Treatise concerning immutable morality. En 1733, -Mosheim donna, à Iéna, la traduction latine des œuvres de Cudworth, alors imprimées, avec des notes et dissertations fort érudites ; réédition à Leyde en 1773. Un bon abrégé du True intellectual System a été publié à Londres, en 1706, par Thomas Wise.

IL Travaux. — Bayle, Œuvres diverses, La Haye, 1727, t. ut, iv ; Birch, An account of the life and writings of R. Cudworth (en tête de l’édition Harrison) ; Franck, art. Cudworth, dans le Dictionnaire des sciences philosophiques, p. 325-329 ; P. Janet, Essai sur le médiateur plastique de Cudworth, Paris, 1860 ; Le Clerc, Bibliothèque choisie, Amsterdam, 1703 sq., t. i-ix ; Lestie Stephen, art. Cudworth, dans le Dict. of nat. biography, t. iii, p. 271 sq. ; Martineau, Types of ethical theory, Londres, 1885, t. ii, p. 396 sq. ;.Mosheim, Vita IL Cudworlh, en tête des Opéra. Scholl, art. Cudworth, dans -. t. iv, p. 3V7 sq. ; Tulloch, national theolo’jy. Londres, 1874, t. ii, p. 192 sq.

J. DE LA SERVIÊBE.

    1. CULLEN Paul##


CULLEN Paul, cardinal, archevêque de Dublin, naquit le 27 avril 1803 à Prospect, dans le comté de kildarc en Irlande, d’une famille de riches agriculteurs. Il fut élevé au collège catholique de Carlow, oit il eut pour inailrc le célèbre docteur Doyle, plus tard évêque ( ! « Kildare, l’un des controversistes les plus distingués de son temps. Doyle devina bien vite les ressources du jeune étudiant, et l’envoya à Rome, en novembre 1820, se préparer au sacerdoce, au collège Urbain de la Propagande. Le Il septembre 1828, Cullen terminait des éludes tris brillantes par la soutenance publique de il’i thèses De universa tlteologia. Léon XII, qui présidait l’acte, conféra le bonnet de docteur m défendant après l’avoir chaudement félicité. Prêtre l’année suivante, Cullen, après quelques années de professorat au collège irlandais, en fui nommé recteur.

Dès lois.il devient à Rome l’agent des évoques irlandais el t consulté par Grégoire XVI sur toutes les ait. m i ainsi qu’en 1844, il empêche

une condamnation de l’agitation d’O’Connell que Peel Tait sollicitée du pape ; elle est remplacée par une lettre au i lergé irlandais, l’engageant à s’abstenir des lutirs politiques. Nemours Godré, O’Connell, p. 355 ; e$pondence oj h O’Connell, édit, Fitz-Patrick, t. ii, p.334 ; d L’Irlande, p. 851. Lonqn’en 1845,

Robert Peel institua en Irlande trois collège » de la Reine, poui I nent supérieur, dans lesquels

l’instruction devail être strictement non Bectarienm

Cullen prit franchei t parti pour U’Connell et ceui

I ii i condamnaient ces collèges comme di I il contribua a obtenir

ndamnation portée contre eux par la Propagande le’. octobre 1847 Collectio Læenei » , t. ni. col Cf. d< I / li lande, p. 257.

i > i olution romaine vinl bientôt donnei a Cullen de mon tn r toute ta valeur. De mai

déparl de » jési i, .< janvier 1840, il eut la

loun mdi.

Hazzini étail alors maltri de R et ivall décrété la

fermetun mi Qt, Se défiant du con DICT. Iif. TIIHil. CATHOU

sul d’Angleterre, ami des triumvirs, Cullen recourut aux bons offices de Cass, consul des Etats-Unis, et celui-ci obtint que le collège, où se trouvaient plusieurs jeunes étudiants de sa nation, fût maintenu. Maziere Brady, The episcopal succession, t. I, p. 345 sq. ; O’Byrne, Lives of the cardinals, p. 16 sq. ; Fitz-Patrick, Life of D T Doyle, t. i, p. 76.

L’énergie et l’habileté dont Cullen avait fait preuve dans ces difficiles circonstances achevèrent de le mettre en évidence. Dès l’année 1834, son maître, le D r Doyle, évoque de Carlyle, l’avait demandé pour son coadjuteur avec succession « comme un homme éminent pour sa piété, sa doctrine, et son art de manier les affaires les plus difficiles et délicates » ; si les votes du clergé de Carlyle s’étaient portés sur d’autres candidats, l’indication n’avait pas été perdue. Fitz-Patrick, Life of D’Doyle, t. M, p. 497. Aussi, lorsqu’en 18’t9 le D r Crolly, archevêque d’Armagh et primat d’Irlande, eut été emporté par le choléra, Pie IX donna son siège à Cullen qu’il préférait aux trois ecclésiastiques désignés par le chapitre d’Armagh. Le 24 février 1850, l’élu fut consacré à Sainte-Agathe des Goths par le cardinal Castracani, et data de Rome sa première lettre pastorale où il dénonçait les sociétés secrètes « qui sous prétexte de liberté s’attaquent aux pouvoirs établis de Dieu même. » Le 13 mai 1850, il faisait son entrée dans son diocèse. O’Byrne, Lives, p. 20.

En même temps que l’archevêché d’Armagh, Pie IX avait confié à Cullen la mission de convoquer et de présider, en qualité de délégué apostolique, le I" concile national qui se fut réuni en Irlande depuis 1612. Ce concile s’ouvrit au séminaire de Thurles en juin 1850.

En 1852, l’archevêque de Dublin, Ma’Murray étant mort, Cullen fut choisi à l’unanimité comme dignissimus par le clergé du diocèse pour lui succéder, et le 1 er mai de cette année ce vote fut sanctionné par la Propagande, le 3 mai par Pie IX. En passant d’Armagh à Dublin, le prélat gardait son titre de délégué apostolique pour l’application des décrets du concile de Thurles et rétablissement de l’université catholique d’Irlande. En 1853, il tint un concile provincial à Dublin ; le premier où les évêques du Leinster aient pu se réunir depuis la réforme. Ce concile se déclara nettement contre la participation desprétresâ l’agitation politique connue sous le ni nu de Tenant league. Cette opposition, qui ruina la League, lui enlevant l’appui du cil I blessa au vif les ardents catholiques qui la dirigeaient. Frédéric Lucas, le rédacteur en chef du Tablet, alla porter leurs plaintes à Rome, et Cullen dut s’rendre pour fournir des explications à la Propagande. Il eut gain de cause ; mais sa popularité BOUffril beaucoup des violentes polémiques engagées à cette occasion. Gavan Duffy, League of North and South, p. 303 sq.. 344 sq. : Kervyn de Volkærsbeke, La lutte de l’Irlande, p. 385 sq. ; de Pressensé, L’Irlande, p. 100 aq.

A plus forte raison l’archevêque de Dublin condamnai-il quelques années plus tard les attentats des Fénians. le 5 juillet 1865, les a Fraternités des Fénians furent déclaré) illicite pai R m et tout catholique reçut la défense d j appartenir sous peine d’excommunication. n de Volkærsbeke, La lutte de l’Irlande, p, ’J'.H tq. ; de Pi I Irlande, p. 425, s’il étail l’ennemi

1 lui I en, fidèle ans traditions d’O Connell, soutint toujours la résistance légale aux m

dont l’Irlande souffrait depuis trois siècles I .ini-i qu’il encouragea, dans une pastorale du mo m. n 1868, les pétitions, .i par les catholiques

d’Irlande au parlement pour obtenii li désétablisæm’n i di l’Eglise anglicane en Irlande. le 36 juillet 1860, i-eiie mesure, votée par li - deui Chambres, était approuvé ! pai la reine Victoria. Rîllen, Eceletiatlical y, t. ii. p. 538 sq.

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