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CRYPTO-CALVINISTES — CUDSEM


de la Confession d’Augsbourg, appelée Yariata, quelques modifications surtout à l’article de la cène ; mais Luther le lui reprocha vivement et les Églises luthériennes ne l’acceptèrent jamais, aussi Mélanchthon n’osa pas continuer ses concessions. Lorsque Luther fut mort en 1616, bien qu’il répugnât tout d’abord aux idées zwingliennes, Mélanchthon se laisse entraîner par son désir de tout concilier ; au lieu de continuer à soutenir le dogme luthérien de l’ubiquité, il n’ose s’expliquer clairement sur la cène, de peur d’augmenter les disputes parmi les réformés ; il biaise sur la question de la présence réelle : à son sens, le corps du Christ n’est présent que dans celui qui reçoit l’eucharistie, et non dans, sous ou avec les espèces, c’est ce qu’il expose dans sa nouvelle Confession appelée saxonique. Cette tendance de conciliation à tout prix déchaîna contre lui les attaques des luthériens stricts, ils prétendirent qu’il cherchait à substituer insensiblement, dans [’Eglise d’Allemagne, le calvinisme au luthéranisme et ils traitèrent ses partisans de crypto-calvinistes, ou calvinistes dissimulés, ou encore philippistes.

La lutte éclata surtout lors des intérim d’Augsbourg et de Leipzig où furent essayées de nouvelles conciliations. A Augsbourg, en 15’t8, les réformés de la Westphalie et des pays du Rhin obtinrent le mariage des prêtres et la communion des laïques sous les deux espèces ; mais bientôt à l’intérim de Leipzig, l’électeur de Saxe obtint des concessions beaucoup plus larges qui furent publiées dans tout le pays ; Mélanchthon y avait éludé les questions les plus disculées : tout en semblant niiaitrc la primante d’honneur du siège de Rome et les sept sacrements, il présentait la plupart des anciens usages catholiques si détestés par les réformés, comme choses indifférentes, ni bonnes ni mauvaises, adiaphora. Voir Adiapiioristes. De même, dans le mémoire envoyé à François I 01 sur la Confession d’.u".sliouiy. il rangeait la transsubstantiation parmi ces questions sans importance indignes de faire l’objet d’une controverse. Cette fois, plusieurs théologiens de Wittemberg s’insurgèrent violemment contre cet ili’faiblesse, 1549. Tels furent surtout Amsdoif el Matthieu Flacius 111s riens, qui. relire’a Magdebourg, démontra avec éloquence qu’en matière de foi il ne peut exister A’adiaphora : dès qu’il y a obligation de croire, la chose la moins importante n’est plus indifférente. De veris et f<iisis adiaphoris. Aux ardentes attaques de Flacius contre le crypto-calvinisme, se joignirent, en [552, d’Iles des théologiens de Hambourg

et de Brème ; bientôt il y eut en Saxe un véritable ni religieux. Pendant ce temps, Mélanchthon ni sa Confession saxonique qu’il devait présenter incile’le Trente, il était en route pour se rendre

i cette assembli quand la révolte de Maurice de Saxe

contre Charles Quinl obligea de suspendre les sessions, 1552. Les dernii re uni I rent à

di’e |ei luthéi iens ubiquitaires ;

l’annéi d ivanl i mort, il Fui encore pris.* partie par Flaciu Solida ri confutatio condemnatio prse . sectarum, etc., il condam nai ! tout< di i ition de la pure doctrine luthérienne ; ai-luîtes, Mélanchthon mourut le 19 avril 1560. Il avail alors.< peu pr< - adopti d<

Calvin sur la cène et il lai ail comme héritiers de sa doctrine crypto-calviniste un certain nombre de théolo mb( rg, I’Ique Krell, l, ., , , _. Major,

toul en propi, , Peocer,

Médecin du princi électeui Auguste, ce dernier profila de ^on Influence pour faire adopter en 1564 comme loi d" ri lai un reeni il di ions de Mélanchthon

publiée M 1500 tous | (. tj| r „, |, . Corput ioctrinm pnilij., ,, . i.. |., i, H, m même expul

er de lue i |. i M d. ii, pai liaani iro|, ardents

de Luther, il < r md. pin i< or.

professeurs furent destitués. Cependant la liaison de Peucer avec le calviniste Hubert Languet attira l’attention sur lui ; ses adversaires l’accusèrent d’être l’auteur d’une Exegesis perspicua decœna Damini reproduisant la stricte doctrine de Zwingle. Il fut donc cité à Dresde en 157 i et mis en prison ; afin d’en sortir, il signa une déclaration dictée par ses propres juges, où il avouait avoir formé un complot pour faire triompher le calvinisme en Saxe. Il resta enfermé deux années ; après quoi il devint médecin du duc d’Anhalt. Un grand nombre de ses partisans furent aussi exilés ou emprisonnés : ce fut le temps de la grande persécution des crypto-calvinistes. Une médaille fut frappée en l’honneur de cette victoire de la « pure » doctrine de Luther, et pour la fortifier davantage, sur la demande de l’électeur de Saxe, le chancelier de Tubingue Andréa, le surintendant de Brunswick Chemnitz composèrent la Confession de Torgau, revisée à Bergen, puis à Magdebourg, 1577. Cette concorde fut réunie en 1580 ; ’i la Confession d’Augsbourg, aux articles de Smalkalde et au catéchisme de Luther de 1529, sous le’nom de Formulée concordiæ, afin de protéger la vraie foi luthérienne contre toute nouvelle tentative des philippistes ; néanmoins elle fut rejetée par plusieurs États et la querelle continua.

Sous le nouvel électeur Christian 1=’, 1586, le cryptecalvinisme redevint prépondérant en Saxe ; l’ami de. Peucer, Nicolas Krell, devenu minisire, nomma à toutes les cures des partisans de sa doctrine ; mais lorsque l’électeur mourut en 1591, le régent Guillaume d’Altenbourg (’tait luthérien zélé, aussi le chancelier Krell fut-il puni de sa tentative de réforme par la prison, puis par la mort, 1601. Le régent fil aussi rédiger en 1592 par le théologien luthérien Cilles Ilennius les Articles de visite, auxquels lous les fonctionnaires ecclésiastiques ou civils de Saxe furent contraints d’adhérer ; la « pure » foi de Luther y était rétablie, et la doctrine de Calvin sur la cène et sur la grâce directement condamnée. De nouveau les crypto-calvinistes furent poursuivis de toute manière, recherchés, dénoncés par les luthériens zélés ; bientôt ils disparurent de Saxe, mais persistèrent plus longtemps dans le Palalinat.

Goescbelt, Die Goncordien formula, Leipzig, 1858 ; Frank, Die Théologie der Concordien formulte, Erlangen, 1858 ; Corpus reformatorum, Uelanchthonii opéra, Halle, 18344850, 281n-’r, t. i-vn ; Bering, Œachichte der kirchlichen I tuche,

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trad. Paris, 188H, l. n : ls ; ij, i. m ; 1895, t, ii, jiassim : Félix Kuiin. i | in-H-, Paris, 1883 ; Kirchen ir.riimn, art. Kruptocalvinisten, t. vii, col. 1884-1337 ; encyclopàdle, ort. PMUppisten, i. xv, p. 828-881.

I.. LŒV ! NBRUCR.

    1. CUADRADO François##


CUADRADO François, théologien espagnol de

l’ordre de. BUgUStinS, Dé à Yillasarrino (Palencia) en

1814. Il mourul dans les missions des Philippines. On

a de lui : Comprn./ 1 ii, , i tractatuum de virtutibus, rfonis, beatitudinibm ac fructibus, tum m génère, tum m sprrir. lariorwn doclorum, preesertim

M. I’. Aiirjuslini ne rfivl Thnni.v IquinOtÙ dnrtriua

desumptutn nt>/ itutn, Madrid, 1877.

porttiguet

=, dans la Ciudad ! ’I » ’I l’l Mil RI.

    1. CUDSEM Pierre##


CUDSEM Pierre, théologien Catholique allemand,

ai p, , de Duteeldorf, mort le’.) juillet 16W. H appai tenait > une famille ealvinl ti et pendant quatre années