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CROYANCE

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On peut, c’est le style ordinaire des scolastiques, voir Lugo, De fuie, disp. II, n. 10, p. 207, réserver le nom d’k évidence » à la première manifestation. Par suite, on dira de la certitude obtenue par la volonté dans le second cas, que c’est une certitude sans évidence ; tout au plus y a-t-il alors, comme parle Franzelin,

évidence de la valeur des raisons de croire, » mais il n’y a pas a évidence de la vérité manifestée par ces raisons. > De traditione, p. 575, 576. D’autres préféreront dire : Il y a évidence du jugement pratique de crédibilité, mais non évidence de la cliose à croire.

On peut aussi élargir le terme d’« évidence » , le rendre générique, de manière à y comprendre la seconde espèce de manifestation de la vérité que nous avons décrite. C’est en ce sens qu’on parle couramment de « résister à l’évidence » , et qu’Ollé-Laprune a dit : « L’évidence morale ne subjugue pas de vive force ; elle laisse quelque place à une résistance possible, tant que la volonté n’est pas consentante. » La philosophie et le temps présent, p. 262. C’est aussi au sens générique qu’on doit prendre le mot « évidence » dans cette thèse aujourd’hui commune parmi les philosophes catholiques : « L’évidence est le critérium universel de la vérité, de la certitude légitime. » Voir CERTITUDE, t. ii, col. 2160-1263. Gardons-nous de prendre ici l’évidence dans le sons le plus rigoureux. Des preuves bien examinées, dont le bon sens nous force au moins par instants à reconnaître l’absolue solidité, bien qu’elles laissent place à un doute imprudent, seront toujours, comme nous l’avons montré, un excellent critérium du vrai, préférable même à une impossibilité de douter qui n’aurait pas été contrôlée, et qui pourrait naître de l’inadvertance et de la surprise ; et ces preuves d’une valeur suffisamment reconnue, pourvu qu’ensuite la volonté fasse son devoir, produiront dans l’esprit une certitude aussi solide et aussi sûre que la certitude scientifique ; el la philosophie, qui n’est pasune branche des mathématiques, se contente souvent de cette évidence-là, comme on s’en convaincra en analysant les arguments qu’elle fournit et les certitudes qu’elle met en ligne. Ce sérail donc un rigorisme intolérable que d’exiger, comme critérium unique de la vérité, cette manifestation claire et distincte qui ne laisse jamais aucune liberté de douter d’une vérité, même imprudemment en d’autres termes, l’évidence mathématique à l’exclusion de l’évidence morale.

Tel fui le rigorisme de Descartes avec son exigence de l’évidence absolue, où l’on retrouve bien le grand mathématicien, el ; ms-i le grand simplificateur qui ramène tout à un seul cas très simple, el ne tient pas compte di complexité de nos états d’esprit.

Mieux inspin était Leibniz, quand en dehors de l’eHniù l’on ne doute peint, m cause de la liaison I i "n voit entn. il admettait une vraie cer où l’on ne saurait douter - : ni> mériter d’être

forl M-’. Bans un grand dérèglement d’espril : »

le doute est possible, mais il est di raisonnable. I IV, c. xi, p. 170.

lie telli certitude doit suffire, même en philosophie.

rict.ci il" qui rend le doute

ilument impossible, c’est arbitraire autant que dan Bi uni liérc disait bien Demandet-vous ce

qu’il advii ndi ail de l’human ufoi tni m< ni va

précepte cari ien, chacun de i - mv-nl.ni admettre

il connaîtrait évidemment être de combat, l « i le, p 285 M pourtant me de D< irlei a été jusqu A m.-,

ni’/ piuiéi Paul i. n. t

i Ulé-Laprune : Je di i lan. i n tanl que philosophe, qui ji ni i

celui de n’affirmer comme vrai que ci qui me p Ire li i. c’i i que je

lairemi ni et ti distinctement que je m « révoquer en doute » . Voilà la règle absolue. Descartes l’a posée au début de la philosophie moderne, et c’est par là qu’il l’a créée, constituée… C’est son Évangile. » Principes, t. ii, p. 478.

Qu’un rationalisme prompt à surfaire les forces et les exigences de la raison s’attarde à traiter ainsi la question du critérium, à une époque où la croyance a été plus étudiée que du temps de Descartes, cela se comprend encore. Ce qui se conçoit moins, c’est que des catholiques trop intellectualistes n’admettent pour tout critérium que l’évidence au sens le plus rigoureux, tout en faisant une exception (il faut bien la faire) pour l’acte de foi divine, qui se passe certainement de cette évidence-là. — Déjà quelques scolastiques (mais nullement l’opinion commune) avaient eu cette idée : Quibusdani videtur non posse dari certitudinem naturalem, saltem metaphysicam aut physicam, nisisimulsit evidenlia (au sens rigoureux des scolastiques), quamvis detur certitudo supernaturalis, nempefidei théologien’, sine evidenlia. Ant. Mayr, Philosopliia peripatetica, t. I, n. 965. Mais cette différence que l’on veut établir ici entre la foi divine et les autres assentiments estime pure inconséquence. C’est en vertu d’arguments tirés de la nature même de l’intelligence, que l’on prétend condamner le critérium d’une évidence de second ordre. d’une évidence de crédibilité, laissant place aux douteimprudents. Cf. Frick, Logica, n. 434, p. 291, 292. Si ces arguments avaient quelque valeur, ils devraient condamner la foi divine elle-même ; car cette vertu ne peut pas s’exercer contre la nature de l’intelligence, le surnaturel ne détruit pas la nature, et le concile du Vatican nous présente l’acte de foi comme un acte raisonnable. Denzinger, n. 16H9. On invoque Suarez ; mais pour un passage qui favorise ce rigorisme, l.xii.p. 117, on en trouve d’autres en sens contraire, comme celui-ci : Hoc tamen solnni est certum, non autem evidens, De fuie, disp. IV, secl. il, n. !), ibiil., p. 119 ; donc il considère au besoin la certitude proprement dite comme s’étendanl plus loin que l’évidence rigoureuse. Et, p. 180, il dit de la certitude proprement dite : Non est explicanda per evidentiam, neque ml illam limitanda, sed per infaiHbililalem exponenda est. Nam si objectant seu ratio assentiendi talis *it, ut ci mm possii subesse falsum, nata est causare certitudinem simpliciter et

peefeetani, sire objection illud ci’nlenlcr emjimsetitiir,

sine mm : quia excluait onine periculum falsitali » Disp. VI, sect.. n. 6. Cf. C. Pesch, t. viii, n. 422, p. 17’..

5. L’équatùmnisme’te Locke, En défendant contn

epticisme et le Qdéisme la valeur de la rais I

le critérium de l’évidence, sachons donc éviter l’écueil opposé, les théories de Descartes et de Locke, spécieuses dans leur simplicité et plus répandues qu’on ne I" croirait. I.e système de Locke, auquel V. (i. Ward donnait le nom d’« équationnismr » , pari de ce principe, que nous devons toujours, si nous aimons sincèrement la vérité, établir une équation, une égalité parfaite entre la force de notre conviction et les preuves que nous pouvons fournir pour la justifier : point de surplus d’assurance i au di là dece que garantissent ces preuves. Essai sur l’entendement humant. 1690, I. IV. c. xix. ci. euiii.iii. Grammai of assenl, p. 162. Ainsi l’entendement est mu’sorte de baromètre, qui se borne à -n r passivement l< ion des motifs

intellectuels distinctement perçus. Ce - - 1 n >< tend >

i légitimité de toute cro lussi Ward ol i t

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mof assent, parce que c’est aussi la ciladi lli di - ennemis de l’Égli Dubli avril

1871.

Il esi bon de Doter qu’Innocent l > condamné une île..ré lemblable i propos de la toi du Ine I

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