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CROYANCE


rien n’égale la rapidité avec laquelle ils croient, sinon la rigidité de ces croyances si vite formées. » Payot, De la croyance, p. 143. Dans toute question il y a le pour et le contre, les raisons d’affirmer et ce qu’on peut leur objecter. L’ignorant, le simple, n’entend très souvent qu’une cloche, et il se rend à son appel ; et pourquoi ? Parce que rien ne le sollicite en sens contraire. C’est l’explication que donnait un théologien du concile de Trente : « Nous pouvons adhérer avec certitude non seulement quand, après contrôle, nous voyons que nous ne pouvons pas nous tromper, mais aussi quand une apparence de vérité nous saisit sans que le moindre motif de doute se présente à notre esprit. » Véga, De justificatione, 1. IX, c. xlvii, p. 221. Voyez, disent d’autres théologiens, une balance en équilibre. Il y a deux moyens d’obtenir qu’un des cotés l’emporte absolument. On peut y ajouter un nouveau poids ; on peut aussi laisser ce plateau comme il est, et enlever à l’autre la charge compensatrice ; dans les deux cas le résultat sera le même. Ainsi, sur une question où d’après les meilleurs esprits le pour et le contre se balancent plus ou moins, deux moyens de valeur inégale peuvent également produire dans un cas particulier la fixité de la certitude : voir mieux le pour, en découvrant de nouvelles preuves qui soient décisives ; ou simplement, ne pas voir le contre ; le pour prend alors une sorte d’évidence apparente et d’origine partiellement négative, qui imite les résultats de l’évidence réelle et positive. Gormaz, De virtutibus theologieis, disp. X, sect. iv ; Mayr, Theologia, t. i, tr. VII, p. 150. 5 L’imagination et l’action. — Le raisonnement purement abstrait fait peu d’impression sur la plupart (b’s esprits. « Ces démonstrations, dit Pascal, ne frappent que pendant l’instant qu’on les saisit ; une heure après, elles sonl oubliées. » A la raison froide et terne, l’homme préfère naturellement la raison colorée et échauffée par l’imagination, comme toutes les littératures .m font foi. Cela porte mieux la conviction dans son âme ; tellement qu’une image, un trait brillant. donne parfois le coup décisif à l’esprit ébranlé par les preuves. et que l’on a dû se garantir par l’adage :

niparaison n’est pas raison. » Mais pourvu que l’imagination ne supplante pas la preuve rationnelle. ootre nature elle-même ne demande-t-elle pas qu’elle se mette au service de la vérité ? C’est en ce sens que Newman fait appel à l’imagination dans la croyance : i Je parle, dit-il, de l’effet naturel et légitime des actes de l’imagination sur nous, lequel n’est pas de créer I assentiment, mais de le rendre plus intense, » ><oi to

eussent but to intensify it. Grammarofa c. iv, g 2, p. 82. Il en donne ce( exemple cuire autres : I injustice de la traite des noirs était depuis longtemps admise en théorie ; mus comme tant de vérités abstraites, elle planait dans les nuages. s ;, nforce, inaction suffisante ; pour la faire entrer dans les.’mie-.. il a fallu organisi r nue campagne de presse, s’emparer de l’imagination du public par des tableaux, des récits. Op. cit. p. 77. De i i bisme ne suffit

— enraciner les croyances reli_

de l’action de la grâce, Iles s’affermiront naturelle* ment par les cérémonii et les cantiques, par les tableau. el l< i de la le du Christ

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saints qui les ont magnifiquement pratiquées, encouragé les.irN qui pai l< ni al imagination populaire ce propos, qu’i t-ce que i réall < une vérité, tyle de Newman C’est « fain pai 1 1 une Idi de l intell elle est abstraite, dans I Ima gination où elli si fait concrète, prend an corps et des mum lei i nous apparaît d individu., !

nique et vivante… Newman fut un merveilleux

réalisateur. On retrouve ici la psychologie profonde des procédés classiques de la mystique chrétienne et de ses exercices, tant individuels que collectifs. L’on peut envisager les méthodes manrézienne, sulpicienne ou autres, de méditation et d’oraison, comme des méthodes de « réalisation » détaillée de dogmes généraux^ Et cela met en vive lumière tout le mécanisme et toute la finalité des « préludes » , des « applications des sens » et des « affections et résolutions » . M. Baudin, La philosophie de la foi chez Newman, dans la Revue de philosophie, 1 er juillet 1906, p. 39 ; l « septembre, p. 263. Cf. J. de Tonquédec, Études, 20 mai 1907, p. S36. Newman a-t-il voulu dire davantage par cette « réalisation » ’? A-t-il cru, comme le pense M. Baudin, à une faculté distincte de la raison, à une faculté d’iutuition qui serait la croyance, et qui, par une expérience directe, atteindrait le réel, surtout dans l’ordre des vérités religieuses ? Avant et après lui, certains protestants ont admis une faculté semblable, sans nécessité et sans preuve. La foi, dit Morell dans sa Philosophie de la religion, est « l’intuition des vérités éternelles. » C’est « un organe spécial pour l’éternel et le divin » , dit Eschenmayer, Die einfachsle Dogmatik, Tubingue, 1826, p. 376. D’autres encore admettent pour la foi un sens spécial (Gefiihl). Cf. Wilmers, De fi.de, p. 123. Mais nous ne pensons pas que le grand cardinal doive nécessairement être ainsi interprété. « Tout ce que Newman voulait dire, c’est que le réel affecte l’âme plus vivement, d’une manière plus dramatique que le notionnel. Il ne croit pas avoir rien inventé, une faculté inconnue moins qu’autre chose : il est seulement persuadé que l’abstraction est moins vivante que le concret. » M. E. Dimnet, Newman et l’intellectualisme, dans les Annales de philosophie chrétienne, juin 1907. Autre manière de rendre une vérité concrète, et par là d’en augmenter la croyance : c’est de la vivre, de la faire descendre dans la pratique de la vie quotidienne. L’action extérieure ne crée pas la vérité comme le voudrait le pragmatisme, mais elle lui donne de la netteté, comme l’écriture précise et soutient la pensée. Quand on voit toutes choses à la lumière d’une grande vérité, quand on prend soin d’y conformer -es actes, quand surtout on arrive à se sacrifier parce qu’on en est convaincu, elle s’affermit en nous par la sincérité i I la richesse de ses applications. Alors nous la s réalisons » plus pleinement encore. Évitons seulement de prétendre qu’une conviction abstraite, ou peu effi sur la vie, n’est nullement réelle ; qu’un homme dansces conditions n’a pas la foi, n’est pas chrétien. Ce serait une dangereuse exagération, qui nous acheminerait vers celle erreur protestante, que la foi sans les œuvres n’est pas une vraie foi, qu’avoir la foi sans la charité n est pas être chrétien. Voir le concile de Trente, sess. VI, can. 28, Denzinger, n. 720. Ce serait confondre l’état parfait de la foi, de la croyance

ntiel rigoureusement requis pour qu’il > ait foi, croyance. Newman n’avertit pas assez son lecteur de

confusion à éviter, el nous la retrouvons chez des catholiques qui se réclament de lui. De ce que la vie mauvaise peut conduire à perdre la foi, n’en con< luone pat que celle destruction des Balutaires croj

fasse toujours, el du premier COUp, el qu’on ne <r

, l’Évangile, du moment qu’on > quelque Intérêt à ce que l’Évangile ne soii p., s vrai, i La foi qui n’agit point i esi inconséquente, privée de la perfection ultérieure’laquelle elle est ordonn i périr, d’ailleurs insuffisante dans l’ordre moral. Mais dans l’ordre intellectuel elle peut êtn I atteindre

m. Même pour le bien, elle n’est pa Inutile fondation de l’édifice qui reste Inachevé, elle est uni

pour l avenir 1 1 pi ut sen Ir plus tai d.

nions ; i propos de l’imagination, que si nous i., , |mettons comme un auxiliaire di la croyance,