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CROIX (ADORATION DE LA)


sainte couronne et lesautres instruments de la Passion de Notre-Dame de Paris, Paris, '1828 ; Sauvage, Documents sur des reliques de la vraie croix, Rouen, 1893 ; Juste-Lipse, De cruce libri très, Anvers, 1595 ; J. Gretser, S..1., De sancta cruce, dans Opéra omnia, Ratisbonne, 1734, t. i, 1. I, De cruce Christi, p. 1-177.

I Au point de vue qui nous occupe, la vraie croix est avant tout une relique insigne, au même titre que tous les instruments de la Passion du Sauveur, et elle doit provoquer, de notre part, les mêmes religieux sentiments. Les arguments, présentés en faveur du culte des reliques en général, ont donc ici leurappplication, d’autant plus rigoureuse que le Verbe incarné, à raison de sa divine personnalité et de sa majesté souveraine, dépasse à l’infini les anges les plus sublimes et les saints les plus éminents. Voir Reliques. Si l’on veut bien se pénétrer des déclarations autbentiques que l'Église a souvent portées ou rappelées concernant le mite des reliques, l’on sera vite convaincu que notre proposition appartient au corps défini de la doctrine catholique. C’est ce que constatait Suarez : Conclusio est île /ide, ut ex supra dictis satis constat, tanto evidentius quanto plures sunt majoresque causse ad has reliquias venerandas. De incarnatione, disp. LVI, -lit. i, n. 1, Opéra omnia, Paris, 1866, t. xix, p. 659.

2° En vérité, si les Livres inspirés déclarent saint et consacré l’endroit où Moïse vit le buisson ardent, I i.d., iii, 5, le lieu où l’ange envoyé du Seigneur apparat à Josué, Jos., V, 16, quelle consécration, quel < ii ictère de sainteté ne faudra-t-il pas reconnaître à la vraie croix ' Ce n’est pas seulement un ange, c’est le Fils de Dieu, Dieu lui-même, qui l’a portée sur tout le chemin du Calvaire ; qui, sous son poids, a succombé jusqu'à trois fois ; qui fut attaché à cette croix et y demeura suspendu pendant les trois mortelles heures de son agonie, et jusqu’au soir du grand vendredi.

De même, si les premiers cbrétiens avaient en aussi grande confiance les mouchoirs et les ceintures qui nt louché le corps de saint Paul ; si Dieu accordait, pour le simple attouchement de ces reliques, la guérison des malades et la délivrance des possédés, Art., xix, 12, que nedevra-t-on pas conclure ou attendre de la vraie croix ? Elle ne fut pas seulement consacrée par son contact avec le très saint corps de l’HommeDieu, mais elle a été tout arrosée et imprégnée du sang divin. Tel est le propre raisonnement de saint Jean Damascène. : -. |*àv ovv xh rlpiov gùXov, ; >- gXqO&c xa’i mSâau.tov, ïi <> '-x-j-'i-'e !  ; Buaîav -j— àp t^j.wv A Xptarot

XpoaCVqVOYCV, i', : &Yiaa6l i -.r : i ; r, toî k^flûV <7<ôtJ.a7C> ; te vx : r/iïTo ; JCpO<TXUV » )Té'oV. /'<' jule ortliodosa, 1. IV. c. xi. /'. G., t. xciv, col. 1129-1132.

. ; D’autre part, il importe de remarquer que la mort, el la mort sur la croix, a été' librement choisie par le rédi mpteur, de préférence à toute autre, pour des raimystérieuses et infiniment sages. S’il a été offert, annonçait [taie, c’est qu’il l’a bien voulu, i m. 7. NotreSeigneur assurait lui-même qu’il donne sa vie tout ipontanément, el que personne ne la lui enlevé, .loa… 18. Aussi s, uni Pierre prêchera que le Christ <

in voulu et la prescience de Dieu. Ad., il, 23 ; que, selon les prophètes, le Christ devait souffrir ; et Dieu l’a ainsi accompli, Act., ni. 18 ; que Pilate et Hérode i ontligu contre Jésus pour accomplir ce que la main et le conseil de Dieu avaient di de laisser faire. Act., i. 27. 28.

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île Dieu pour être ['autel nr lequel il a ofꝟ. 1 1

langlant sacrifice de sa vie. Elle a été véritablement l’instrument béni de la rédemption commune et individuelle des homme* : car t

m la croix, qu’il a pacifié ce qui

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terra sunl. Col., 1, 20. Elle fut donc l’arme avec laquelle notre Sauveur a vaincu le démon, avec laquelle nous avons nous aussi, en notre Sauveur, triomphé des puissances mauvaises et reconquis la possibilité de notre salut. Saint Paul le constate : Chirographum decreti quod erat contrarium nobis… tulit de medio, af/igens illud cruci, et exspolians principatus et potestates, traduxit confidenler, palam triumphans illos in semetipso. Col., 11, 14. Origène commente dans notre sens non seulement ce passage de l'Épître aux Colossiens, mais encore celui précédemment cité, I, 20, et un autre de l'Épître aux Éphésiens, 11, 16 : et reconciliet anibos in uno corpore, Deo, per crucem. P. G., t. xii, col. 865-866. Conséquemment, la croix a été comme la voie cruellement douloureuse, par laquelle le Christ devait s’avancer pour remplir sa mission, arriver à sa gloire et à son exaltation, Joa., iii, 14 ; xii, 32 ; P h i 1., 11, 8-1 1 : Humiliavit semetipsum, foetus obediens usque ad rnortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus exallavit illum… ut in nomine Jcsu omne genu flectatur cselestium, lerrestrium et infernorum et omnis lingua confiteatur quia Dominus Jésus Cliristus in gloria est Dei Patris. Saint, lean Damascène, interprétant de la croix le verset 7 du Ps. cxxxi : Adorabimus in loco ubi stclerunt pedes e/MS, écrit encore : Nam crucem ibi intelligi argumentum est id quod sequitur : Surge, Domine, in requiem luam ; cornes enim crucis est resurrectio : "Eiterac fàp tû TTaupio ïj àvàcr-ait ;. Loc. cit., col. 1132. De toutes ces remarques inspirées, il apparaît que Dieu a voulu, par le libre choix de sa volonté infiniment sage, honorer lui-même divinement la croix, et nous la rendre, à nous, aimable et vénérable. C’est ainsi qu'à raison de tous ces titres spéciaux, infiniment sacrés pour le chrétien, la vraie croix appelle, elle exige de nous les plus religieux hommages.

4° La religion du peuple chrétien, encouragée par l’Eglise et par la puissance divine elle-même, est venue confirmer ce culte dû à la vraie croix.

1. Une antique tradition attribue la découverte de la vraie croix à sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin. Mlle la retrouva à Jérusalem, sur l’emplacement du Calvaire que l’empereur Adrien avait profane il s'était efforcé de rendre méconnaissable, sous les ruines d’un temple jadis dédié à Vénus. Le fait est certain, bien qu’il subsiste quelque doute sur l’intervention de sainte Hélène. A la suite des protestants, certains critiques modernes prétendent rejeter cette tradition, à cause du silence d’Eusèbe, Cet historien, qui rapporte tout ce qu’a accompli, dans la ville sainte, la pieuse mère de Constantin, n’aurait rien dit de ce fait si Important. < : silence, pour si difficile qu’il soit à expliquer, ne peut détruire les autres témoignages que nous allons rappeler, d’autant que l’expérience apprend quelle extrême prudence il faut apporter dans le maniement de cette arme du silence. En tout cas, si Eusèbe ne mentionne pas expressément l’invention de la sainte croix, il rappelle cependant la découverte du saint sépulcre, qui eut lieu en même temps. /" Ps. IXXXVii, n. 13. /'. (', ., t. xxiii. col. iniii. Cf. n. 21 sq, Même une lettre 'le i.onstantin à saint Uacaire, évêque de Jéi lem. conservée par Eusèbe comme par Théodore ! et parall se rapporter plutôt à l’invention de la croix qu'à la découverte du Bépulen La grâce de notre Sauveur, écrit l’empereur, est si grande que la

lui ; m 'lui. i' 1, -i dépeindre digne ni ir

miracle qm vient de s’opérer, cai est il rien de plus

surprenant que de voir le monument "V '" ta

m longtemps caché tous terre, se révélant tout -i coup aux chrétiens, i"i iqu ilsont délivn leur ennemi par la défaite de Liciniu itantini, I III, e x. /' G. 1. xx, roi. [090, Quoi qu’il en pu. d circonstances miraculeuses qui au-