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CRÉMATION


portance que les Sémites attachaient à la sépulture, voir le P. Lagrange, Eludes sur les religions sémitiques, 2e édit., Paris, 1905, p. 330-33 !.

Les Mèdes et les Perses.

Dans l’Élan) primitif,

le rite de l’ensevelissement des cadavres était en usage. Si les nécropoles princières n’ont pas encore été retrouvées à Suse, les fouilles exécutées en divers lieux de la Susiane ont fait découvrir les tombeaux de la classe pauvre. H. Vincent, Canaan, p. 280-28I. Plus tard le rite arien de l’incinération s’introduisit probablement aussi dans l’Iran. L’Avesta combat énergiquement cette pratique. L’exposition des cadavres à l’air libre sur les montagnes ou dans d’autres lieux déserts était le rite orthodoxe des Iraniens. Leur opposition contre l’incinération venait de leur doctrine religieuse. Ils adoraient le feu : par suite, cet élément sacré ne devait pas être souillé par le contact des cadavres, et renseignement de Zoroastre était très formel sur ce point. L’incinération de Crésus n’est qu’une exception ; et on a soutenu que ce n’élait que le cas du suicide d’un monarque vaincu ; Cyrus, à tout le moins, ne se serait pas opposé à l’incinération du cadavre de son adversaire, parce qu’il n’était pas un disciple fort zélé de Zoroastre. Les Perses enterraient leurs morts ; les tombes royales en sont la preuve. Ils punissaient de mort l’incinération des cadavres et ils avaient même « les régies spéciales pour purifier le feu souillé par cette abomination. L’exposilion des cadavres est encore pratiquée aujourd’hui chez, les Parsis de l’Inde. Cf. Chantepie de la Saussaye, Manuel d’histoire des religions, trad, franc.. Paris, Uni, p. fâ8, 143, 163, 471, 47-2.

Les Grecs.

Dans la Grèce primitive, à la période

dite mycénienne, l’inhumation était la règle universellement adoptée pour l’ensevelissement des morls. On en trouve la preuve éclatante dans tous ces monuments funéraires que nous a légués l’art mycénien. Cf. l’errot et Chipie/, op. cit., t. VI, p. 561 sq. Pour justifier la présence, à Hissarlik, dans certaines tombe-, d’ossements calcinés, et les traces de feu qu’on aperçoit sur le pavement et les parois des caveaux, il n’est pas nécessaire de recourir, comme fait Schliemann, àthenitche Mittheilvngen, IsTs. p. 277, à l’hypothèse peu vraisemblable d’une incinération qui aurait eu lieu

iluis la fosse ni’ou sous le dénne du monument

funéraire. Il su f fil en effet d’en chercher l’explication dans les Bacrifîces qui avaient lieu parfois au fond même de la tombe du défunt. Loc. cit., p. 566. L’inhuiii ition était donc la règle pendanl c site période’le plusieurs siècles. D’ailleurs, la raison de l’emploi de ce mode’l sépulture est que l’inhumation s’accordait mieux que la i rémation avec les croyances dei anciens touchant la vie posthume. Comme I s montré tant de i"i i I u ti I de Coulangi s, les rites funérairei de la Grèce historique et les ir iimêmes qui rénl les cités ne sont pas en rapport avec l’usage de li crémation, qui ne laisse rien subsister du corps qu’une poignée de cendres. La croyance que paraissent Impliquer maints détails de ces rites, maintes dispositions de ces lois, et maints traits de mœurs, est celle que nous avons n m ontrée en i gypte ; au fond de cette tombe ou l’on f.iit couler le vin de la libation et la i fice, on sent la présence d un i tre mstérieux qui continue, dans’leconditions mal défiune i kisti n inalogue a celle qu’il < menée sous le soleil, d’une personne qui boit et qui mange, qui jouit de la n îles richessi i ensevelies avec elle

la di ne ni.- qu elle ne quittera plus, qui épi

du plaisir ou de la tristesse, de la reconnaissance ou

di t’colère, qui s’intéresse.m train de ce Dde

intervient pour récompenser les (ils pieux qui l’honorent, pour châtier ceux qui l’oublient. L’étrange tance de cette conception prouve qu’elle., i uveraine maltresse, pendanl de In - longs siècles,

qui correspondent à l’enfance de la race grecque’, elle s’est alors enfoncée si avant dans les âmes neuves et celles-ci s’en sont tellement imprégnées, que les progrès de la pensée spéculative n’ont pu l’en arracher, et qu’un habile avocat du IVe siècle, Isée, y fait sans cesse appel, avec toute chance de succès, pour agir sur le jury athénien, au temps de Platon et d’Aristote. L’inhumation est le seul mode d’ensevelissement qui ne donne pas à cette croyance un démenti formel, le seul par conséquent qui ait pu être en usage là où elle dominait. » Perrot et Chipie/., loc. cit., p. 568 sq.

Cependant, c’est à l’époque de l’épopée homérique que s’introduisit, chez les Grecs, le rite de la crémation, parallèlement à celui de l’inhumation, et même le premier tendit bientôt à remplacer le second dans les funérailles. Après l’exposition, on brûlait le corps sur un bûcher. Qu’on lise, pour s’en convaincre, les pages de l’Iliade et de l’Odyssée où il est sans cesse question de bûchers qui s’allument sur les cadavres des héros tombés autour des murs de Troie. « Ce serait un alïront pour le mort que de ne pas être étendu sur cette dernière couche par la main d’un ami ou d’un parent. Celui-ci, pour activer la combustion, enveloppera le cadavre dans la graisse des victimes égorgées ; il posera près de lui des amphores pleines d’huile et de viii, dont le contenu se répandra sur le brasier ; il approchera la torche des branchages secs, puis, quand la llamme aura fait son œuvre, il recueillera, parmi les cendres encore tièdes, les ossements blanchis et les déposera dans l’urne funéraire. » Perrot et Chipie /, op. cit., t. vii, p. 39. Cf. Iliade, xxiii, 160-178, 249255 ; xxiv, 787-801 ; Odyssée, xxiv, 65-84.

Comment les Grecs en vinrent-ils à se soumettre à la pratique de la crémation, eux qui, dans la première période de leur histoire, paraissaient si fortement attachés au principe de l’inhumation’.' De ce problème plus d’une solution a été proposée. Tout d’abord, on ignore si les Grecs ont emprunté leurs nouvelles idées à l’un des peuples avec lesquels ils étaient en contact. On a cru ensuite trouver les raisons de ce changement dans l’existence précaire que l’invasion dorienne avait faite aux tribus qui s’étaient vues obligées d’abandonner buis demeures pour aller en créer d’autres dans les Iles, en Tbraceelen Asie. Ces tribus auraient cherché dans l’usage de la crémation le moyen de défendre les restes de leurs chers disparus contre les profanations des ennemis : car on pouvait toujours emporter avec soi. de campement en campement, un vase où étaient renfermés les ossements calcinés, jusqu’au jour où il serait permis de confier ce dépôt a une terre qui appartiendrait en propre. Cf. Helbig, L’épopée homérique expliquée par 1rs monuments, trad. Trawinski, in-8°, Paris, 181)’!, p. 83.

De celle interprétation on a cru trouver la preuve dans un passade de l’Iliade, vii, 335-336, ou Homère fait

proposer par Nestor de brûler sur un me’bûcher les

île tous les guerriers qui venaient de succomber dans la première bataille, et de réunir ensuite leurs cendres m.us un même tei lie. afin, dit-il. ipie. lorsque nous retournerons dans notre pairie, nonrapportions aux enfants, chacun pour noire part, les os il, jpèri Mais le malheur est que ces deux vers semblent n’être qu’une interpolation due à un rhapsode, qui se ingénié a expliquer, de façon d’ailleurs peu vraisem

blable. un fait qu’il jugeait evlr.ionlinai re. |, t puis,

les Troyens eux mêmes pratiquaient, chex eux, l’incinération la seuli raison plausible, qui justifie de la part d hangement dans le nie des lui"

i tilles, n’est pas auln que l’évolution même de la ecque au sujet’le la nposthume. I i l’tion primitive, c’était celle d’une vie tre-..ma

logue a celle que i - iii, nons sous i, ., , i, ||, d’une

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