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nuis ? Cui respondemut : quem prsenunliaverunt prophètes (lire tout le passage), etc., n. 7, P. L., t xxv. col. 1661. De catechizandis rudibus, c. xxiv. n, i.") : Et quemadmodum primi christiani quia nondum isla provenisse videbant, miraculis movebantut ut credereni ; sic nos quia omnia ista compléta eunt, sicùt ea in Libris legimus, qui longe anlequam hœc implerentur conscripti sunl…, sine dubitatione fu-Utra credamus, P. L., t. xl, col. 341. Cf. De unilate Ecctesiie, c. xxv. P. L., t. xliii, col. 444 ; Cont. Faustum, 1. XII, c. v, P. L., t. xlii, col. 256. — Pour les miracles, voir De ulilitate credendi, c. XVI, n. 31 : Non est desperandum ab eodem ipso Deo auctoritalem aliquam constitulam, quo velut gradu cerlo inni tentes, attollamur in Deum. Hœc autem… dupliciter nos movet : partim miraculis, partim sequentium mullitudine. Nihil Iwrum est necessarium sapienti ; quis negat ? Sed id nunc agitur ut sapientes esse possimus, id est inhserere veritati… : homini ergo non ralenti verum intueri, ut ad id fiât idoneus, purgarique se sinat, aucloritas prsesto est : quam partim miraculis… Miraculum voco, quidquid arduum aut i-nsolilum supra spem vel facultatem mirantis apparet. P. L., t. XLII, col. 89, 90. Tout le chapitre est à lire en regard de la controverse actuellement soulevée sur la portée du miracle, comme motif naturel de crédibilité, chez saint Augustin. D’ailleurs, la constatation du miracle est un fait naturel : Omnis homo habet oculos quibus videre potest mortuos resurgere, Serm., xcviii, n. 1, P. L., t. xxxviii, col. 591, et, de fait, saint Augustin raconte le miracle accompli à la translation des corps des saints Protais et Gervais, Senn., gclxxxvi, P. L., t. xxxix, col. 1299, et le miracle de Carthage, De civitale Dei, 1. XXII, c. VIII, n. 2, 3, à l’appui de la preuve par les miracles évangéliques, n. 1. Cf. Logique de Port-Pwyal, 1. IV, c. xiv. De ces textes, et d’autres, on peut tout au moins conclure avec M. Turmel que saint Augustin considère sans doute les miracles accomplis par le Sauveur comme des motifs de crédibilité. Hist. de la théol. positive, 1. I, c. VI, 2e édit., p. 12.

On a essayé d’appuyer sur un passage du commentaire sur saint.lean, tr. IX, n. 1, P. L., t. xxxv, col. 1458, une doctrine qui limite la connaissance de la force probante du miracle à ceux qui sont déjà mûrs pour reconnaître l’action de Dieu dans les événements les plus ordinaires, et cela, parce qu’il n’y a, si l’on va au fond des choses, rien de plus dans le miracle que dans le moindre des faits ordinaires. M. Blondel, Lettre sur l’apologétique, dans les Annales de pliilosophie chrétienne, janvier 1896, p. 345 ; cf. Laberthonnière, Le problème religieux, ibid., mars 1897, p. 623, note, etc. La première de ces affirmations nous semble contredite par le passage ci-dessus rapporté du De ulilitate credendi, n. 34, où le miracle est offert non valenti verum intueri ut ad id fiât idoneus ; par le texte également cité du serm. cxxvi. n. 5, non tamen te dimisit nihil videntem unde possis credere quod non vides, etc. ; cf. n. 4. Ajouter : Unde temporibus eruditis, et omne quod fieri non potest respuenlibus, sine ullis miraculis nimium mirabiliter incredibilia credidil mundus ?… Aut incredibilis rei, quæ non videbatur, alia incredibilia (les miracles) quæ tamen fiebant et videbantur fecerunt (idem, aut certe res credibilis, ut nullis quibus persuaderetur miraculis indigerel, istorum nimiam redarguit in/idelitatem. Hoc ad vanissimos refellendosdixerim. Nam facta esse miracula… negare non possumus. De civitale Dei, 1. XXII, c. viii, n. 1, P. L., t. xli, col. 760. La deuxième affirmation est juste en ce sens que le miracle est, comme le moindre des faits ordinaires, l’œuvre de la toute-puissance de Dieu : U traque miranda sunt quia > r, -ra Dei sunl. Serm., cxxvi, n. 4, P. L., t. XXXVIII,

col. 699. Cf. In.Ion., loc. cit., /’. L., t. xxxv. col. I Mais, par rapport à nous, il y a quelque chose de plus : Parvane signa, parvane indicia sunt creatoris ipsa creatura ? Venil eliam, fecit miracula. Serm., cxxvi,

n. 5. Largiebatur et nemo mirabatur. Venil ergo… venil suscilare mortuum, mirantibu » reddere luei

hominem. Ibid., n. 4. Évidemment, il ne suit pat de là, ainsi que le remarque M..Iules Martin. L’apologétique traditionnelle, t. i, c. v, Paris, 1905. p. 171, que le miracle soit considéré par saint Augustin comme un invincible moyen de conversion. La conversion est, selon saint Augustin et la foi catholique, l’œuvre propre de Dieu^ de la correspondance à sa grâce et de la bonne volonté. Mais il y a, selon lui, un motif, en soi décisif, de crédibilité, unde possis credere quod non vides.

Plus justement, M. Turmel fait remarquer que saint Augustin ne fait pas précisément appel à l’autorité historique des Évangiles pour établir le fait des miracles du Christ et des apôtres. Il estime que l’expression veracissimis libris, du De civitale Dei, 1. XXII, c. viii, n. 1, s’explique par le texte : Ego vero Evangelio non credereni nisi me calholicse Ecclesiæ commoveret auctoritas, Contra episl. Fundamenti, c. v. n. 6, P. L., t. xlii, col. 176. Histoire de la théol. / tive, t. i, L I, c. i. C’est possible, bien que le saint docteur admette la possibilité de la transmission du motif de crédibilité per famam. In Joa., tr. XV, n. 33, P. L., t. xxxv. col. 1522. Saint Thomas reprendra l’expression per famam en ce sens. In IV Sent., 1. III. dist. XXIV. a. 1, q. iv, ad 4, lnl. Il semble, en tout cas. que l’autorité de l’Église apparaisse ici comme un organe de transmission providentiel digne de foi humaine, aussi bien que surnaturelle, et que la preuve par le miracle au temps de saint Augustin ne supposait dans certains cas qu’une foi naturelle, en l’Église. Cf. Serm., li. n. 4. P. L., t. xxxviii, col. 335.

D’autres raisons d’ailleurs ont engagé saint Augustin à ne pas insister sur le miracle comme argument de crédibilité : la supériorité de la foi sans preuves palpables. Serm., lxxxviii, n. 2, P. L., t. xxxviii, col. 510 ; les objections tirées de la magie. In Joa., tr. XXXV. n. 8, P. L., t. xxxv. col. 1661 ; Serm., xliii. n. 5, P. L., t. xxxviii, col. 256. Il les étaie alors soit sur les prophéties qui les ont prédits, ibid., soit sur les effets de conversion et autres, encore persistants, qu’ils ont produits.

Parmi ces elïets au premier rang est la conversion du monde, cf. Serm., li. n. 4, P. L., t. xxxviii. col. 335 ; cxvi, n. 6, col. 660 ; cxxx, n. 3, col. 727 ; De utililate credendi, c. xvi, n. 34. P. L., t. xlii, col. 90 ; De vera religione, c. iv, où il dit que, si un philosophe ancien revenait et voyait pratiquer par les chrétiens les enseignements sublimes des philosophes, il se convertirait, P. L., t. xxxiv, col. 126 ; cf. n. 47. col. 142. etc. ; enfin, et surtout De civitale Dei, 1. XXII. c. v. le célèbre tableau dont la finale renouvelée de saint Jean Chrysostome, In Ad. apost., homil. i, n. 4, P. G., t. i.x, col. 19, a, par saint Thomas, Cont. génies, 1. I. c. vi ; Exposilio in symbolum, i. inspiré ces vers à Dante :

Se’l mondo si rivolse al ciistianesmo.

Dissio, senza miracoli, quest’uno

E tal, che gli altri non sono’l centesmo.

Paradiso, c. xxiv.

Enfin le grand et permanent motif de crédibilité de saint Augustin, son motif personnel, en qui se survivent et se concentrent les autres, est [’Église elle-même, considérée non pas dans sa sagesse intime à laquelle ne croient pas ses adversaires, mais dans ses caractères extrinsèques. Multa sunt alia quæ in ejus gremio me justissime teneant. Tenet consensio populorum algue gentium ; tenet aucloritas miraculis inchoala, spe