Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 3.2.djvu/491

Cette page n’a pas encore été corrigée
2249
2250
CREDIBILITE


haut, col. 2236. Exod., iv, 1. Moïse ayant été envoyé en cette manière fit ainsi, et h cause de ses actions on eut foi à ses paroles… Le Christ vint à son tour et prouva qu’il était envoyé par Dieu, se rendant digne de foi non seulement par le témoignage de la prophétie de Moïse, mais par des signes, des prodiges, des miracles variés. Disputatio christiani et Saraceni, ex Tlieodori Abucarse concertalionibus, ex ore Joannis Damasceni, P. G., t. xciv, col. 1595.

Les Pères latins.

Relativement aux causes divines,

et aux dispositions subjectives, prière, vertus morales, etc. qui encadrent la recherche de la crédibilité, nous trouvons des Indices assez complets à la lin de la Patrologie latine. Index de virtutibus, P. L., !. CCXX, col. 590 sq., ce qui n’existe pas pour la Patrologie grecque. D’ailleurs, pour la littérature apologétique des Pères, M..Iules Martin, Apologétique traditionnelle, 3 vol., Paris, 1905. a traité copieusement, et même trop exclusivement, nous semble-t-il, ce point de vue. On trouvera dans cet ouvrage et au mot Foi les textes des apologistes afférents. Nous ne nous occuperons de cet aspect complémentaire du problème de la crédibilité que chez les Pères théologiens et surtout chez saint Augustin, où il a une importance si exceptionnelle que la séparation est difficile et serait préjudiciable.

Tertullien (243). — Ce serait une erreur que de regarder le texte connu de Tertullien : Et mortuus est Filius Dei : prorsus credibile est </ «  « ’inepium, De tu, -, , , ’Christi, c. v. P. L., t. ii, col. 761, comme l’expression totale de sa pensée touchant la crédibilité. D’abord, il est manifeste que ces paroles sont, en ce passage, une réminiscence du Stnlla mundi elegit, cf. ibid., c. iv, et donc doivent s’entendre avec les modérations que comporte l’exégèse de tout paradoxe. Puis, ce n’est pas tant pour l’ineptie en général que Tertullien réclame la foi ; c’est pour la vérité de la chair du Christ, et cela à cause do l’utilité de cette croyance. Voir le contexte. Cf. inepta, attamen utilia, si quidem meliores, /ieri coguntur. Apologel., c. xlix, P. L., t. i. col. 528. En réalité, comme le conclut d’une enquéte approfondie M. Adhémar d’Alès, dans la pensée de Tertullien, l’adhésion à la religion chrétienne est un acte éminemment raisonnable. La théologie de Tertullien, c. i. § 5, Paris, [905, p. '>'>. Sans doute, la foi a. selon lui, un objet incompréhensible et connu de Dieu seul. Apologet., c. xvh. Elle est un don qu’on peut repousser. De patientia, c. iii, P. L., t. i, col. 125’t. Pour lire, il fanl écouter les hommes inondés de l’F.sprit divin que Dieu a envoyés pour prêcher le Dieu unique. ipologet., C. xviii. /’. /, ., t. i. col. 377 sq. Mais leur té i irroboré par les prophéties. ldoneum, opi lettimonium dit initatis, ueritasdivinatwni » . Apo t., C. xix. /’. /.., t. I, col. 391. Les miracles, à leur

tour, prouvent la divinité du Christ. Virtutes tpiritum

Dei, pa*rû em homini » , probaverunt. Décante

Christi, c. V, P. /.., t. iii, col. 762 ; Apologel., c. xxvi.

/’..’… i i. col, 100. Le témoignage des démons les

appuie, ipologet., c. xxi-xxiii, col. 103 sq. Les ma ars

li m martyre témoignent dans | r même

Ipologet., c. xxxix, col. 168 ; c. m.ix.i. col. 528 sq

Tunnel, Tertullien, Paris, 1905,

p. I tS i divin a d’ailleurs comme des

anticipations danle testimonium anima naturaliter

liane / /’.. c. xvii, col. 377. Ce témoij i ni porte pat iui les dogmes surnaturel ! proprement ihis. m su, - les points historiques du dogme, mai

— que la raison peut atteindre ou la I plus on moins vaguement désirer. (’. « -I dan

limiti di nce. si on lit ion* le b i. remarque le De tettimonio, P I. t. i,

ilncra que la pi ns< i de i erlulllen

iflquement commun avec V Apologétique

par la méthode d’immanence qui prétend aboutir au christianisme intégral, quoi qu’en pense M. Turmel, Tertullien, p. 29. C’est une préface, dit justement Adhémar d’Alès, p. 3. C’est une invitation à faire le premier pas, mais il faut ensuite, pour spécifier la foi surnaturelle, la connaissance de son objet propre, la vérité révélée, et la manifestation du témoignage divin qui seule peut déterminer la crédibilité de telle ou telle assertion.

Saint Cyprien (-{-258). — Il regarde l’accomplissement des prophéties par le Christ comme un moyen adéquat de le faire reconnaître pour ce qu’il est et déclare utile pour former les premiers linéaments de la foi la lecture du livre où il narre cet accomplissement. Testimoniorum liber, prolog., P. L., t. IV, col. 677. Tout le 1. II est la mise en œuvre de ce programme. Cf. Liber de idolorum vanitate, n. ii, li. Une reconnaissance du Christ par la constatation de la réalisation des prophéties, ordonnée ad prima fidei lineamenta formanda, c’est bien la description d’une connaissance de la crédibilité de son mystère, Christi sacramentum. A la preuve par la prophétie s’ajoute la preuve par la résurrection du Christ, ut vim divines majestalis ostenderet. De idolorum vanitate, a. 14. La preuve par le témoignage du martyr, qui veritatis testis est, a peut-être inspiré le mot de Pascal sur les témoins qui se font égorger. Dolor, qui veritatis testis est, admovetur, ut Christus Dei Filius, qui hominibus ad vitam datus creditur, non tam præconio vocis, sed et passionis testimonio preedicaretur. De idolorum vanitate, n. 15, P. L., t. iv, col. 582.

Ce texte nous ouvre les perspectives documentaires des Actes des martyrs, où nous trouverions épars de nombreux éléments en rapport avec la notion de crédibilité. Nous ne pouvons qu’indiquer le filon, sans entreprendre de l’exploiter. Cf. dom Leclercq, Les martyrs, Paris, 1903. En ce moment même une controverse est ouverte sur la portée de ce témoignage pour la crédibilité. Cf. Laberthonnière dans les Annales de philosophie chrétienne, septembre 1906. Voir Martyrs.

Lactance (325). — Si Laclance mérite tout le dédain irrité dont l’accable M..). Martin, L’apologétique traditionnelle, Paris, 1905, t. i, p. 227 sq., 281 ; ce n’est pas le lieu de l’examiner. Sa notion de la crédibilité est la notion traditionnelle : ad veram nobis religionern sapientiamque veniendum est, quoniam est, ut docebo utrumque conjunclum ; ut cam vel argumenlis. >ei idoneis testions asseramus et stullitiam… ut nullam pênes nos, sic tutu m pênes ipsos esse doceamus. Div. insl., 1. III. c. xxx. P. L., t. vi, col. 446. La disjonctive vel argumenlis vel idoneis testibus convient fort bien aux deux sortes de vérités, vérités philosophiques el mystères révélés, qui intégrent l’objet de foi. L’idonéité du témoignage du Christ est établie par les miracles l’les prophéties : Disce igitur si '/nui t>bi < tordis est, m n solum ideirco a nobis Deum creditum Christum quia mirabilia fecit ; cf. ibul., I. IV, c. xv. col. 491 ; sed quia vidimus in eo esse omuia qu ; v nobis aiiiiuntiata suni vaticinio prophetarum, Fecit mirabilia : magum putassemus… sinon illa ipsafacturum Christum phetm omnes utm spirilu p fit, etc. D il

instit., I. V, c. m. /’. /-., i. vi, col. 561 ; cf. I. IV, e. XI, col. 470. 176. A ces preuves ( |e fond, Lactance ajoute

i h< roïsi les martyrs, le miracle de la conversion du

monde, la réfutation des (aussi s religions > i des (au philosophiea. Pour les référence ! de ces titres, cf. J.

Martin. 10C, dt.

Arnold (827). irnobe a vigoureusement exprimé l’idée de la crédibilité extrinsèque le miracle.i pour but : ni /lamine* <iun atque increduli scirent non

od spondebatur falsum. a) Le miracle s’adn ans incrédules ; b M produil en eus une oonnaiasance rationnelle vraie, teirent, c dont l’objet est la non té d’une assi rlion C’est comp "’. I. I.