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CREDIBILITE


la prophétie et à juger du miracle par la doctrine ; par contre, Deut., xviii, 21, à l’objection tacite : comment puis-je juger que telle doctrine est parole de Dieu, Moïse répond : Hoc habebis signum quod in nomine Domini propheta Ma prædixerit, et non evenerit, hoc Dominus non est locutus. Ces textes ont été utilisés pour la crédibilité par Rupert de Deutz. Voir col. 2260. Dans les Juges, vi, 17, à l’appel de l’ange du Seigneur, Gédéon répond : Si inveni gratiam coram le, da mihi signum quod lu sis qui loqueris ad nie. L’ange se rend à son désir, un feu miraculeux consume le sacrifice ; et Gédéon, videns quod esset angélus Domini ait : Heu.’mi, Domine Deus, quia vidi angelum Domini facie ad faciem.

Au 1. III des Rois, xiii, 3 ; cf. xviii, 25 sq., à l’appui de la promesse de la naissance de Josias, in sermone Domini — expression répétée six fois dans le texte — le prophète annonce un miracle qui s’opère aussitôt. Selon Xicolaï, se basant sur la concordance générale des circonstances et l’emploi de l’expression typique in sermone Domini, c’est ce passage qui aurait inspiré à saint Thomas son texte le plus décisif en faveur de la rigueur de la preuve de la crédibilité par le miracle. Sum. t/ieol., IIa-IIæ, q. v, a. 2, édit. Xicolaï, Paris, 1663, p. 1 i, in margine.

Isaïe, vii, 9, d’après la version de Théodotion et de saint Jérôme, a fourni le texte : Nisi credideritis, non intelligetis ; cette version, acceptée par saint Chrysostome et saint Augustin, fut utilisée au moyen âge contre la recherche des raisons de croire ; le texte de l’Ecclésiastique, xix, 4 : Qtti crédit cito levis est corde, a servi à définir le rôle prudentiel des motifs de crédibilité ; la version de la Vulgate du Ps. xcii, 5, Testimonia tua cre(li/nlia facla sunt nimis, a été citée comme formulant la crédibilité évidente, par nombre de théologiens. Saint Augustin lisait encore crédita, au lieu de credibilia, dans VItala. Le sens du mot Bminâ&vitrav que lisaient les Pères grecs se rend plutôt par fidelia. Le contexte du psaume semble indiquer le témoignage rendu à Dieu par les créatures. L’original hébreu veut tout simplement dire que les commandements ou les promesses de Dieu ne trompent pas. Cf. Ps. cxviii. C’est donc par pure accommodation, pour ne pas dire plus, qu’on applique ce texte à la crédibilité dont il est d’ailleurs une formule heureuse.

2 » Nouveau Testament. — 1. Les Synoptiques. — a) Sami Matthieu. — Dans la guérison du paralytique, le miracle est mis en relation avec l’affirmation du pouvoir de remettiv les péchés : Vt autem sciatis quia filius hominit habet potestatem in terra diniittendi peccala, lune ail paraly tico : Surge, etc., Matth., ix, 6, pouvoir qui vient d’être déclaré appartenir en propre A Dieu. Marc, m. 7 ; Luc. v, 21. L’incrédulité est blâmée à raison des miracles accomplis, Va tibi Corozaïn. Matth., m. Jl sq. ; xii. il ; cf. Luc. xi. : « ). La marche de Pien flots est suivie de la confession : Vere

Matth., iv..’!.’!  ; cf. vin. 27. — b) C’est à saint Marc que nous devons le texte spécifique de la crédibilité : lih unir, , , profecti prmdicaverunt ubique, Domino coopérant et wrmonem confirmante sequentignis, Marc i 20 ds pas séparer confirmante equentibut Le texte, ix, 38 : Nemo est enim qui facial virtutem in nomine mec et postU cito maieloqui de me, formule à souhait le rapport nécessaire entre la vérité de la prédïcati lique et le mi accompli > son appui. — c) Saint Lue rapporte lonné par l’ange i la bienheu I ncepit in $ene i, 36 Iprès la résurrection du Als de la veuve de imficabant Deum d’mia pro pheta >/’/ Luc. VU, 16.

i. Saint Jean Son i rangils a uns Importance la question.< cause du i aracti re

de formule de ses textes et du grand nombre de commentaires des Pères et des théologiens auxquels ils ont donné lieu. — a) Très souvent le miracle est représenté suivi de l’adhésion de la foi : Quia dixi tibi : vidi te sub ficu, credis, i, 50 ; hoc fecit initium signorum Jésus in Cana Galileœ… et crediderunt in eum discipuli ejus, n, ll ; multi crediderunt in nomine ejusvidentes signa quse faciebat, ii, 23 ; cf. il, 22 ; multi crediderunt in eum Samaritanorum propter verbum mulieris testimonium perhibentis : Quia dixit mihi omnia quæcumque feci, iv, 39 ; cf. iv, 53 ; Tu quid dicis de Mo qui aperuit oculos tuas ? Ille autem dixit : Quia propheta est, ix, 17. — b) Les contemporains de Jésus voient une relation étroite entre le miracle et l’adhésion de la foi : Quod signum ostendis nobis quia hœc facis ? n, 18 ; scimus quia a Deo venisli magister ; nemo enim potest hœc signa facere quse tu facis nisi fuerit Deus eum eo, iii, 2 ; quod ergo tu facis signum, ut videamus, et credamus tibi ? VI, 30 ; Christus, eum venerit, numqind plura signa faciet quam quæ hic facit, vii, 31 ; nisiessel hic a Deo, non poterat facere quidquam, ix, 33. — c) En présence de cette mentalité, Jésus a deux attitudes : a. il l’approuve : Ipsa opéra, quse ego facio, testimonium perhibent de me, quia Pater misit me, v, 36 ; cf. x, 25 ; sed ut manifestentur opéra Dei in Mo, ix, 3 ; si non facio opéra Patris mei, nolile credere mihi, x, 37, 38 ; infirmitas hœc non est ad mortem, sed pro gloria Dei, ut glorificetur Filius Dei per eum, XI, 4 ; ut credant quia lu me misisti. //av eum dixisset, voce magna clamavit : Lazare, veni foras, xi, 42, 43 ; aliôquin propter opéra crédite, xiv, 12 ; si opéra non fecissem quæ nemo alius facit, peccatum non haberent, xv, 24 ; infer digitum tuum hue… et noli esse incredulus, sed fidelis, xx, 27. — Même attitude pour la preuve par les prophéties : Scrutamini Scripturas… Mæ sunt quæ testimonium perhibent de me, v, 39 ; si enim crederetis Moysi, crederetis forsitan el mihi ; de me enim Me scripsil, v, 46. — b. Il réprouve une foi qui ne serait fondée que sur ces signes : Nisi signa et prodigia vider itis, non creditis, iv, 48 ; et il ouvre l’horizon de la foi spontanée et surnaturelle : Hœc testimonium perhibent de me, sed vos non creditis quia non estis de ovibus meis, x, 26. Cf. des exemples de cette foi suivant la conviction produite par les signes : les Samaritains, jam non propter tuam loquelam credimus, ipsi enim audivimus el scimus quia hic est vere Sahator mu » di, iv, 42 ; l’aveugle né, ix, 38 ; Thomas Didyme, xx, 29, aliud vidil et aliud credidit, dit saint Grégoire, In Evang., 1. II, homil. xxvi, P. L., t. i.xxvi, col. 1201. Par ailleurs, absence de cette foi, à la suite de ces arguments, v. in. vin, 47 ; ix ; 41. Sa cause : eum autem tanta signa /set coram eis, non credebant in eum… propterea mm paieront credere, quia iterum dixit Isaias : Estemcavil oculos eorum, et induravit cor eorum, ut non videant oculis et non intelligant corde…, xii, : V7-43, etc. De la comparaison de ces deux altitudes il résulte que les preuves naturelles de la crédibilité ont, selon l’Évangile de saint Jean, une valeur efficace en soi pour la crédibi liti’, mais que la foi, non plus la crédibilité, demande en outre de ions du cœur et le don de Dieu. Fi nalement, la conclusion de l’évangéliste est que ces preuves prouvent : Multa quidem et alia signa fecit Il se au ta sunt ut credatii

I Chrietuê, Filius Dei, xx, 30, 31.’.', . l.rs At tes et les’Dans Act.. n. 22. nous

trouvons mise dans la bouche de saint Pierre, l’expi aion Jesum Nazarenum, virum approbatun < Deo

irtutibus, et prodigiis, el tignit, quæ Deut per ({(uni m medio vestri… Le miracle de Piern Act., m. Ifi. est donné comme une pn uve de la v< rite de la foi.m nom de Jésus ; cf. tv, 10 le prophète annoncé par Moïs< i. m. 21. 26 ; par Isaïe, vin.