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toutes les défections sous le prétexte que la religion catholique ne satisfait plus ni l’expérience intime ni le sens religieux. Ibid,

Dans les explications données à la commission théologique parle rapporteur, J.-B. Iranzelin, S. J., sur ce c. vii, on note la variabilité des motifs de crédibilité en regard des exigences personnelles, mais on maintient la nécessité, même pour les ignorants, d’un motif de crédibilité’captai accommodation, toutes réserves faites pour les suppléances divines nécessaires pour parer à l’imperfection de la présentation externe de la foi. Il est insisté sur ceci que ce chapitre est dirigé contre les partisans du critère interne. Collectio Lacensis, col. 16221623.

Dans la deuxième forme de la constitution De fide, le c. vu n’est plus et ne sera plus désormais qu’une parlie du c. ni de la première partie, la seule qui devint définitive. A partir de ce moment, on n’y fera plus que des modifications accidentelles. Nous pouvons donc passer à la cinquième forme qui est la forme actuelle.

Dans le c. m de la constitution De fide catholica, la raison d’être des motifs de crédibilité est énoncée en ces termes : ut nihilominus fidei nostrae obsequium rationi consentaneum esset, où l’on a évité de reproduire le mot rationale obsequium de l’encyclique de 1846 et du c. va, lequel est emprunté à saint Paul, mais a chez lui un sens littéral qui n’a pas de rapport avec la question de la foi. Les motifs de crédibilité y apparaissent : 1 » comme des preuves externes de la révélation adjointes par la volonté de Dieu aux secours intimes du Saint-Esprit ; 2° comme des faits divins, imprimis miracula et prophetias ; 3° comme manifestations de l’ordre divin dans l’ordre d’efficience et d’intelligibilité et par suite ; 4° comme signes à la fois très certains de la révélation divine et adaptés à la force intellectuelle de tous ; 5° comme preuves traditionnelles utilisées par Moïse, les apôtres et le Christ lui-même.

L’expression célèbre dans la théologie, Sam. theoh, IIa-IIæ, q. i, a. 6, ad 2um, non crederet nisi videret esse credendum, du c. vu a été supprimée de la rédaction définitive, mais uniquement parce qu’elle exprimait la même chose que ces paroles : licet autem fidei assensus nequaquam sit molas animi csecus, qui les suivaient et qui sont demeurées : defendi possunt certissime sed non sunt neccessaria, dit le rapporteur. Cf. Collectio Lacensis, col. 174, emend. 37.

Pour mieux justifier le canon 6 8 qui définit que les fidèles n’ont jamais de justes raisons d’abandonner la foi qu’ils ont acceptée sous le magistère de l’Église, un dernier paragraphe enseigne qu’à l’Église catholique appartiennent tous les signes quse ad evidenlem fidei c/tristianse credibilitatem tani multa et tam mira divinihis sunt disposila, et que l’Église elle-même, par son étonnante propagation, par sa sainteté, parla fécondité des bonnes œuvres, par l’unité catholique, par sa stabilité invincible, est un grand et perpétuel motif de crédibilité et un témoignage irréfragable de l’autorité de son message.

Les quatre derniers canons du c. m ont rapport à la crédibilité.

Can. 3. Si quis dixerit revelationem divinam externis signis credipilern ftsri non posse, ideoque sola interna oitjusque experientia aut inspiratione privata homines ad /idem moveri debere, anathema sit.

Cette définition est dirigée, dit le rapporteur Ms r Conrad Martin, contre les partisans d’une vague sentimentalité, Collectio Lacensis, t. vii, col. 184 ; contre les protestants, contre les tenants de la 21e proposition condamnée par Innocent XI, contre les thèses des traditionalistes condamnées en 1840, d’après le rapporteur Ma r Gasser. Collectio Lacensis, t. vii, col. 87.

Can.. Si quis dirent miracula nulta fieri posse, proindeque omnee de Us narrai. un </- tæra Scriptura

contentas inter fabulas et mythos ablegandas esse ; </.// mir& cula certo cognosci nunquam posse, neciis divinam religiunis christianx originem rite probari, anathema sit.

Ce canon est dirigé contre les panthéistes et contre certains Allemands dont Me’Gasser a voulu taire les noms. Collectio Lacensis, t. vii, col. 56-57, et qui sont, d’après M. Vacant. Max Huiler, Kuhn, Strauss. Éludes théologiques sur la constitution Dei Filius. t. ii, p. 56, 57.

Can. 5. Si quis dixerit assensum fidei christianæ non esse liberum, sed argumentis Itumanse rationis necessario produci aut… anathema sit.

Dirigé selon Mb* Conrad Martin contre Hermès, dont les ouvrages avaient été déjà notés par l’Index le 7 janvier 1836 comme contenant des erreurs touchant les motifs de crédibilité. Collectio Lacensis, t. vil, col. 184. Cf. bref de Grégoire X VI, Denzinger, Enchiridion, n. 1487.

Can. 6. Si quis dixerit parem esse conditionem fidelium atque eorum qui ad fidem unice veram nondum pervenerunt, ita ut catholici justam causant habere possint, fidem, quam sub Ecclesiæ mogisterio jam susceperunt, assensu suspenso in dubium vocandi, donec demonslrationem scientificam credibilitatis et verilatis fidei sux absolverint, anathema sit.

Dirigé d’après Ma » Gasser, ibid., contre Hermès et d’autres erreurs signalées par les évêques allemands. Ce seraient, d’après Vacant, loc. cit., p. 167. les erreurs de l’indillérentisme condamnées par la proposition 15 du Syllabus.

Dans l’encyclique JEterni Patris, 4 août 1879. Léon XIII ne fait que répéter la doctrine du concile du Vatican. Il regarde comme l’un des usages normaux de la raison la preuve de la crédibilité et revient sur son efficacité, particulièrement sur celle de l’argumentation qui considère l’Église elle-même comme motif de crédibilité.

Enfin le décret du Saint-Office Lamenlabili saneexitu du 4 juillet 1907 contient plusieurs propositions qui concernent, de près ou de loin, la crédibilité, parmi lesquelles celle-ci qui est la 25e : Assensus fidei ultimo innititw in congerie probabilitatnm. Pie X. dans l’encyclique du 8 septembre 1907, reproche aux philosophes catholiques modernistes de détruire, par leur agnosticisme, les motifs de crédibilité, part. I, ^ 1.

Viva, Bamnatæ thèses ab Innocentio XI : Mitante, Exercitationes in propositions Innocenta XI, n. ix, p. 108 sq. : Van Baust, Veritas in medio seu D. Thomas propositiones priedamnans, § de fide, p. 105 ; Patuzzi, Theol. mor. de fide. c. ii, n. 9, 10 ; Perrone. De locis theotogicis, part. III, sect. i, e. i. a. 2, S 2, De hermesianisi » o, dans Prxlectiones theol., édit. Migne, t. ii, col. 1355 ; Id., Relierions sur utie méthode f/<. gique (Hermès), dans les Démonstrations évangëliques de .Migne, t. xiv, col. 954 sq. ; Vacant, Études theoiogiques sur la const. Dei Filius, t. n. c. iii, a. 98 ; Grandeiatb, Constilut. dogmatir. se, part. I, c. iii, p. 81 sq. ; Scbiffini, De virtutibus itif’usis, disp. III. sect. vu. n. 146 ; Billot, De virtutibus in/usis, c. xvii. S 2, p. 296.

X. La. CRÉDIBILITÉ L’ans l’Écritire sainte. — 1° Ancien Testament. — La notion de la crédibilité rationnelle apparaît pour la première fois dans l’Exode, iv, 1-9 : Respondens Moyses ait : Nom credent mihi, neçue audient vocem meani, sed dicent : Non apparuit libi Dominus. Les miracles de la baguette changée en serpent et de la lèpre guérie sont la réponse du Seigneur, ut credant, inquit, quod apparuerit libi Dominus Deus, 5 ; si non audierint sermonem signi prioris, credent verbo signi sequenlis, 8. Cepassa-e a été utilisé par saint Jean Damascène et Innocent III pour donner l’idée de la crédibilité. Voir col. 2248, 2264. Les miracles sont mis en relation avec la foi. Num., xiv, 11. Qitmisqite non credent mihi, in omnibus signis quse feci coram sis. Deut., xiii, 1, on apprend à limiter la preuve par