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CREDIBILITE

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D’où, antérieurement à la recherche des preuves qui établissent le fait du témoignage divin dans tel message, la nécessité d’une propédeutique destinée à asseoir dans l’esprit et dans la volonté le principe qui est le ressort de l’efficacité motrice de la crédibilité. Les éléments de cette propédeutique seront d’abord la démonstration de ces vérités concernant Dieu et spécialement sa providence spéciale, que saint Thomas appelle les préambules de la foi, ensuite la possibilité de la révélation, l’impossibilité où nous sommes, surtout dans l’état de déchéance dont nous éprouvons les effets, à nous suffire dans l’ordre moral même naturel, la convenance du recours à une intervention surnaturelle donnant lumière et force, tout cet ensemble enfin de considérations qui aboutissent à ce que l’on nomme d’un mot qu’il convient de bien entendre, la nécessité de la révélation. La raison naturelle et la science morale qui en codifie les données peuvent suffire à la mise en oeuvre de cette propédeutique. Mais nous devons marquer ici la place qu’occupe, chez ceux qui sont appelés à la foi, l’intervention des influences morales et des suppléances surnaturelles, destinées à augmenter ou même à faire la lumière sur ces vérités et à les faire accepter efficacement par la volonté. C’est de cette acceptation que procède la recherche des preuves de l’attestation divine, voirie tableau n. 4,.">, selon le mot de saint Thomas : Ea qnse démonstrative (de Deo) probari possunt… nportet sallem per fidem præsupponi ab his qui eorum demonstrationem non habeiit. Sum. theol., ll a II*, q. i, a. 5, ad 3° m ; cf. les textes cités col. 2222. C’est dans ces limites, que l’on peut parler de dogmatisme moral ou même mystique. L’existence d’un tel dogmatisme dans la région des principes n’exclut pas la détermination concrète du fail du témoignage divin, et par suite des vérités à croire, par les preuves rationnelles appropriées, mais tout au contraire les appelle, car ces preuves sont la voie ordinaire par laquelle une nature rationnelle doit passer pour savoir in partùiulari quel dogme accepter. Quoniodo audient $ine prædicante ? Ceci soit dit sans dénier le rôle des suppléances totales qui dans l’espèce ont un caractère extraordinaire, et comme miraculeux.

V’Considérés comme motifs desservant l’intention

di-, voire, les arguments qui établissent la divinité du message sont des facteurs moraux ; on n’exige pas d’eux une preuve apodictique et démonstrative ; il suffil qu’ils engendrent une certitude excluanl tout doute nnable. CI. la proposition "21" condamnée par Innocent XI. L’évidence du (ait de l’attestation divine n’est pas requise comme l’évidence de la crédibilité, el celle-ci qui est d’ordre pratique et moral peut résulter d’une simple certitude morale de ce fait. Cependant

! itude doil po am e.i l’acte qu’il

. lequel n’est pas, nous le répétons, un acte moral ordinaire, mais un acte qui engage, humai nement parlant, une soumission de l’intelligence, c’est-à-dire de l.i puissance dirigeante de toute l’activit de l’homme, ’' cela dans une matière ou il Import rerainement <’tromper, puisqu’il s’agit de

la tin ultin issentiment de la fui ne

dépend pas coi i entimentdela valeur intrinsèque

du molli’de crédibilité, il propres ; la Banl -m l.i volonté, cf. proposition 19* condamnée pai Innoi i ni M. el le té gnage intime de la

premièn ; >. n-. poui Doua qui. saufle cas il une

poui garantir la moralil

ii lion que la lumièie i ationnelle, la cho nte, .m poinl de vue de la prudence, comme si te devait en dépendre, tandis que pour un acte . on la droiture morale Intérieure n uli mple un art. de V mpéranceje n’ai n qued un cei titude de labonté de l’objel qui r.mii--’celtt’i' mple de l’effet

de mon acte qui peut être, si je n’y prends pas garde, de fixer au service de l’erreur toute ma conduite. L’urgence est telle que, si la foi possédait, le principe tutius est sequendum s’imposerait comme en matière de sacrement. Mais, la foi ne possède pas encore, puisqu’il s’agit précisément de déterminer quelle est la vraie foi. L’idéal serait sans doute ici l’évidence du fait du témoignage, mais comma cette évidence n’est pas de l’ordre habituel des choses humaines, ce devra être du moins une certitude majeure, laquelle ne peut être fondée que sur des arguments décisifs en l’espèce. Et cela suffit au motif de crédibilité comme tel, c’est-à-dire comme facteur déterminant l’intention générale de croire et concourant, sous l’influence de l’appétit rectifié par cette intention, à la formation du jugement de crédibilité et du consentement naturel de la volonté à la foi.

4° Comme preuves spéculatives et non plus comme motifs, les motifs de crédibilité sont démonstratifs ou probables. — Ils sont démonstratifs, lorsqu’ils entraînent, objectivement parlant, la nécessité de l’existence de la révélation divine ; ils sont probables, lorsqu’ils n’entraînent pas cette nécessité. Cette distinction ressort de ce que nous avons dit touchant la possibilité de la démonstration de la crédibilité dans certains cas seulement, et de la suffisance de certains arguments non démonstratifs, et donc probables, pour produire, eu égard aux exigences relatives des esprits, la certitude du fait du témoignage divin. Il va sans dire que des motifs de crédibilité, regardés par les théologiens comme théoriquement démonstratifs, peuvent n’apparaître que probables à certaines intelligences qui n’en pourront vérifier tous les éléments. Et c’est un cas fréquent pour les motifs de crédibilité qui exigent des vérifications historiques. C’est, pour que l’on évitât de transformer ce relativisme de fait en relativisme de droit que l’abbé Bautain dut souscrire les propositions que nous rapportons plus loin, col.’2-2 : '> : î.

Principaux motifs de crédibilité.

La plupart

des théologiens, suivant l’exemple de saint Augustin, Cont. rpist. Fundamenti, c. iv, P. L., t. xi.ii, col. 17."), et de saint Thomas, Cont. gent., 1. I, c. vi, annexent a leurs traités de la foi la liste des motifs île crédibilité qu’ils estiment prouver plus efficacement l’évidente crédibilité dis mystères de la foi. Voici les plus fréquemment mentionnés : les miracles physiques ; la saconférée subitement aux ignorants par l’Esprit-Saint, miracle psychologique ; la conversion du monde ; l.i propagation du christianisme ; les prophélii s accomplies (Cont. gent., 1. 1, c. vin) ; le tr ignagi

païens ; le témoignage d’innombrables hommes doués d une moralité intègre ; le témoignage des martyrs ; l’élévation dogmatique et la beauté morale de la doctrine (saint Antonin) ; la stabilité de l’Église romaine ; l’adhésion des classes instruites et de nombreuses intelligences supérieures ; l’accord des docteurs sur l’enseignement de I ; « fui. la vertu efficace de la doctrine chrétienne (Bi i) enfin et surtout la vii de

l’Église, centre de convergence perpétuel et toujours visible de tons les motifs de crédibilité. Concile du Vatican, const. Dei Filius, c. m. Cicard. Dechamps, Démonstration catholique, l*édit. Ijs motifs, nous ne ii douter, sont b-s motifs traditionnels, ceux que reconnaît officiellement l’Église, soit pai lions, soit pai le consentement de ses docteurs. Il

l" nnis’aucun catholique de laisser ttre en doute

leur force convaincante, et, quels que soient les sper-I les l’omis île Mie p. w lesquels on peut toujours

en augmenter le nombr les rendre plus actuels, ils

si ! ni toujours ii bise fondamentale de l’apologétique traditionnel !)

I I’. 1 1 sida, De ente sup., dé flde dtvina, &*p, ni. wcl i.

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