Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 3.2.djvu/475

Cette page n’a pas encore été corrigée
2217
2218
CRÉDIBILITÉ


rison de la belle-mère de saint Pierre pourra être interprétée comme une exception explicable, mais non la résurrection ad nutuni, par un simple commandement oral, d’un mort vraiment mort. Ce fait appartient au domaine de l’observation brute antérieure à l’interprétation des théories, se présente dans des conditions telles qu’il est logiquement impossible de le ranger parmi les fails scientifiques. Le contingentisme philosophique manque donc du fondement scientifique qu’il revendique, lorsque, transformant en doctrine explicative universelle les théories hypothétiques de la science, cf. Duhem, op. cit., il nie a priori la discernabilité du miracle. — Sa doublure patristique, peu nourrie, et faite de textes triés, isolés des contextes, interprétés à un point de vue moderne, subtil et non soupçonné par les Pérès, n’a aucune solidité objective. On peut, par exemple, commenter le texte cité de saint Augustin par le texte du serin, cxxvi, n. 5, P. L., t. xxxix, col. 708, qui le reproduit et y ajoute des comm-ntaires qui réduisent à néant les conclusions qu’on en tirait. On peut opposer des textes, en bien plus grand nombre et formant une trame traditionnelle suivie, de l’Écriture, des Pères, de l’enseignement officiel de l’Eglise, devant lesquels il est étonnant que des catholiques n’aient pas renoncé à leur invraisemblable thèse, surtout après que le concile du Vatican s’est prononcé si nettement. Const. Dci Filins, c. iii, can. 3. Cf. plus loin col. 2232 sq.

i Knfin certaine critique historique, qui regarde a priori tout récit de miracle comme invraisemblable, soutient l’impossibilité de la constatation et de la transiii ^sion historique du miracle. Langlois et Seignobos, duction aux études historiques, t édit., Paris, 1899, p. 17(> sq. — Solution. — Le miracle, s’il existe, est un fait comme les autres, constatante dans ses modalités sensibles, enregistrable dans des documents et, partant, transmissible. L’historien comme tel n’a pas de philosophie spéciale. Il doit reconnaître le fait brut s’il se 1 1 te avec des garanties historiquesqui feraient d’un fait ordinaire un fait historique. L’interprétation métaphysique ne le concerne pas. Or, si la mort d’un individu donné peut être un rail historique, pourquoi la résurrection sensible et la survie visible avec toutes les circonstances de ces événements, ne le seraient-elles

De Si h. Principes de’" critique historique,

Pari-. 1883, c. il, p. : ’:. iii, .

Deuxième difficulté. Saint Thomas a mis en scène la force probante du miracle en matière de doctrine dans un passage typique et que nous prendrons comme thème.

li volonté, dit-il, peut émouvoir l’intelligi ai ntiment de d< ux manii res. d’abord, par l’effet de la i ndanie de la volonté au bien : et dans ce cas, l’acte

de foi est vertueux ; en second lieu, par l’eflel d’conviction pure ut intellectuelle. l’intelligence juge

derniei i i que l’on doil croire à ce qui est . bien que ie ne -"ii pas l’évidena de la chose

fflrn qui convainque, Si. par exemple, un propl

m nom « lu Seigneur un événement futur, et

ce qu il avance n ressuscitant un

morl i onvaincrail I intelligence du témoin,

i ir qu’il connaîtrait qui ce que prédit le prophète

ent dit par Dieu qui ne ment point.

m futur qui est prédit ne (ut p n

ii en lui-même : la raison d’être de la fui ne n rail theol. f Il a II’. q..

i’himéi ique II Bemble être Inspiré >

tre du I III il’ni. c me I" remarque

i licle, bien que le sic m

ntilisc p. nle prophète dans ce récit ne <-"ii pai une m..n ^i l’on veut un ni.-, ii.in..m.,

celle il.- Lazan qui en n lation dam l’Évan gile avi l. mission di’ini’r, i„„i quia in

me misisti., Ioa., xi, 42. Dans le même ordre de choses, la guérison du paralytique est donnée comme signe du pouvoir de remettre les péchés, Matth., IX, 6 ; Marc, il. 10 ; Luc, v, 24 : pouvoir qui vient d’être proclamé par les assistants n’appartenir qu’à Dieu. Marc, II, 7 ; Luc, v, 21. On peut dire que le lien du miracle et de la vérité de l’assertion qu’il confirme est fondamental dans l’Évangile de saint Jean, v, 30 ; ix, 33 ; xii, 37 ; xv, 24, etc. Cf. const. Dei Filins, c. ni. S Quare Moi/ses et prophètes.

La solution de saint Thomas est nette : ex hoc signo convinceretuf intellectus ralentis, ut cognnsecret manifeste hoedicia Deo qui non mentitur. Il s’agit bien d’une conviction intellectuelle et le saint docteur a du reste mis sa pensée hors de cause par les expressions du contexte qui l’illustrent. Les démons qui sont, à l’entendre, des témoins oculaires de premier ordre, vident multa indicia ex quibus percipiunt doclrinam Ecclesim a Deo esse quamvis res ipsas quas Ecclesia docet non videant. C’est donc une perception équivalente à une vision claire. Deemonum /ides est quodammodo coacla ex evidentia signorum… Dsemones… coguntur ad credemlum ex perspicacitate naturalis intellectus. Le miracle a donc, selon saint Thomas, une force probante nécessitante, comme léserait celle d’une démonstration.

Cette solution parait, au premier abord, difficile à concilier avec la nature de phénomène purement physique qui est celle du miracle. Admettons que les miracles sont en rapport immédiat et nécessaire avec la toute-puissance de Dieu, comme le dit le concile du Vatican : miracula et propltetias quai cum Dei omnipotentiam et infinitam scienliam luculenter commonstrent, quel rapport peuvent-ils bien avoir à la vérité de la révélation ? Ils sont aussi bien des indices de la sainteté du personnage qui les accomplit, Sum. t/ieol., III a, q. xliii, a. 1. et, de fail, on voit saint Thomas les considérer de cette manière dans plusieurs passages de la vie du Christ. Ibid., et a. 4.

On répond que la jonction entre le miracle et la crédibilité d’une doctrine s’établit par l’affirmation du thaumaturge, qui déclare opérer le miracle pour la prouver. Il n’en faudrait pas conclure que celle jonction dépend de la véridicité du témoignage du thaumaturge et ne donne ainsi qu’une Certitude morale. Toul au contraire, la preuve de la Crédibilité par le miracle.

dans le cas considéré, n nu caractère d’évidence expérimentale ei de nécessité métaphysique.

I n effet, l’affirmation du prophète et tout ce qu’elle renferme : énoncé a croire, affirmation mettant cet énoncé --.nila garantie de l’attestation divine, présentation du miracle comme motif à l’appui de celle affirmation, toul cet ensemble, dis-je, est un fait physique,

ci accessible à l’expérience. De me c’est un fait

physique que l’apparition ml nutum du miracle, Or, ce deuxième fui physique esi. par définition, en relation nécessaire d’effet à cause avec une intervention efficiente libre di Dieu, en sorte que l.m peut considérer

celle intervention hic et nunc. connue physique ni

évidente, lie ces deus raits physiques rapprochés l’un de l’autre, d’une pai i l’affirmation d’un prophète attestant qu’il parle m n. un.1. iheu ei que Hieu va intervenir pour l’appuyer, d’autre pari l’intervention divine survenant, on conclut nécessairement que renonciation du prophète est vraie. Car autrement, Dieu serait témoin en laveur d’une fausseté et d’un mensongi

qui est métaphysique ni impossible. Cette explication

exclut toul élément moral : le témoignagi est pria

lui-nie comme un fait physique..lie rappi

deux faits physiquement existants et conclut, en vertu d’un princi|’taphysique, a savoir l’impossibilité

qu’il a pour hieu a mentir, que, si le min le a lien

l. i liation i si véi ifiée La non véi ification.le I énon ciaiion du proplu i.. -t inconciliable, incompostibilit,