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avec elle >, ils ont la même valeur que le texte qu’ils introduisent. Ainsi en est-il endroit canon, quand les titres des décrets émanent de l’autorité même qui les a rédigés. Vacant, op. cit., t. i, p. 56-59.

Les canons.

1. Leur raison d’être sembla si discutable

à quelques-uns, qu’un Père du concile proposa qu’on se contentât, sans anathématiser les erreurs opposées, d’exposer la vraie doctrine. Acla, p. 1647, col. 1. Le rapporteur, M » ’Gasser, lit rejeter l’amendement. Ibid., p. 112, 113, 1671. Il fallait, pensait-il, s’opposer par une affirmation nette à cet esprit flottant et sceptique du siècle qu’elTaroucbe toute articulation catégorique de la vérité ou du magistère infaillible de [’Église. Il y avait, il est vrai, des raisons spéciales pour ne pas ajouter de canons au ci ; ceux qui professaient les doctrines contraires ne pouvaient en aucune manière appartenir à l’Église. L’évêque de Brixen, en citant l’exemple des semi-rationalistes allemands, prouva que des catboliques en pouvaient venir à s’imaginer que le pantbéisme même était conciliable avec l.i foi, Acta, p. 100, emend. xxviii, p. 112 sq., et qu’ils faisaient par ces conciliations œuvre utile à l’Église, p. 234. Il importait de prévenir ces illusions. — 2. Leur valeur dogmatique ne fait aucun doute : ce sont des définitions au sens rigoureux du mot. Toutefois les textes conciliaires sont de stricte interprétation. Nous n’avons pas à rappeler ces règles précises.

L’approbation.

Il importe peu que la constitution

Dei I’ilius, à laquelle appartiennent les textes nts. par suite de l’interruption du concile, n’ait pu recevoir la signature authentique de tous les évoques 1. Ils ont été sanctionnés par le vote formel des Pères et approuvés en session par Pie IX : Sacro approbante concilio illa [décréta] et illos [canones] ut lecla sunt definimus et apostolica auctoritale con/irmamus. Vacant, op. cit., t. ii, p. ii’i ; Acta, p. 258. -. I. acte authentique de cette approbation et de cette promulgation a été dressé’et certifié’conforme par Mm Fessier. « Or, d’après les règles reçues, cette attestation du secrétaire du concile fait foi, comme celle du pape et des évêques qui composaient cette assemblée.

/II. comubxtàirb. — Puisque canons et chapitres se correspondent comme les deux faces d’une même question, thèse et antithèse, nous les rapprocherons pour qu’ils s’éclairent et se complètent. (Chaque fois que nous aurons l’occasion de renvoyer aux amendements le I chiffre renvoie dans les Acla, t. vii, au teite de l’amendement, le 2° aux observations du rapporteur, le 3' au vote d> s ]

<. I. hr Dieu créateur de toutes choses, > I. — Le plan du chapitre est exposé par le rapport* n i. M Gasser, évéque de Brixen. icta, p. 102. « Le paragraphe I 01, dit-il. commence : « . par une solennelle profession de Coi en Dieu dans laquelle on a réuni les nomde Dieu, dont si -ii ordinairement la sainte Écriture… [Il exprime ensuite] tout d’abord ce qne D n lui-même, et l’on affirme : '> tous ces attributs divins que

les tl disent constitutifde l’essence diine…

oel, immense, infini en intelligence, en volonté, en toute perfection… La seconde p. nie’de ce paragraphe rime la distinction de Dieu et de l’univers, et cela doublement, en disant q itinclion est pn

mièrement essentielle et’. secondement infini

i quatre sections traitant : a. de l’existence de Dieu. b de ses attributs ; i des diffi rences essentielles qui le distinguent’lu raondi. d de i > distance infinie bl’un a l’autre. Vacant, / cit., t. i, p. 169. Qu pondant au 1 1 : le

a l condamne l athi Isme, le canon 2 le matérialisme, bcanon’à le principe du panthéisme, le prini Ipalea panthéisme

tantiel ou émanatiste, pantheii isentiel de

iiin. l’inthéisme hégi in n.

Ces textes, § 1, et canons 1-4, ont une souveraine importance pour le dogme de la création. Il n’est pas d’erreur qui lui soit plus opposée que le panthéisme, puisqu’il affirme l’identité des deux termes créature et créateur ; à rencontre le concile les maintient tous deux et les affirme, en un sens, irréductibles l’un à l’autre.

Les définitions du § 1 et du canon 1° déclarent donc dogme de foi catholique : a. l’existence de Dieu ; b. ses attributs essentiels, éternité, immensité, incompréhensibilité, déjà définies dans les conciles antérieurs, infinité définie ici pour la première fois. Les mots de S 1. a. creatoremac Dominum cœli et lerrse omnipotentem donneraient lieu de croire que la création est ici définie ; mais les déclarations du rapporteur du concile ne laissent pas de doute. Un seul dogme est affirmé dans a, celui de l’existence de Dieu ; les autres mots sont en apposition : solemnis confessio ubi adduntur nomina Dei, Acta, p. 102, 98, 104, et omnipotentem n’est pas rangé par lui au nombre des attributs visés par le concile, p. 102. Les canons 1 et 2 confirment cet exposé de doctrine en condamnant l’athéisme et le matérialisme. Le monisme divinise ce que l’on avait presque universellement regardé comme l’infime degré dans les manifestations de l’être : la matière. Aussi le concile a-t-il maintenu le mot erubueril qui marque sa répugnance pour de telles conceptions. Acta, emend. xxxiv, p. 100, lli. 117. Est condamné par là tout système qui ne reconnut rien en dehors des substances ou des forces exclusivement matérielles, et par conséquent le matérialisme de Molescholt, Buchner, Ikcckel, tout comme celui de Lôwenthal. Vacant, op. cit., t. i, p. 210.

Le § 1, c, d, et les canons 3e et 4 « condamnent de manière plus précise le principe de tout panthéisme en déclarant de foi, prssdicandus est, la distinction de Dieu et du monde. Le concile donne comme raison de cette distinction trois qualités de Dieu : 1° la singularité de sa nature, qui la rend inapte à être communiquée ou multipliée telle qu’elle est en soi ; — à dessein les Pères ont maintenu ce pléonasme iina singularis. Acta, emend., xiii, p. 99. 106, 109. pour affirmer plus expressément l’unicité essentielle de hieu ; 2° sa simplicité ; 3° son immutabilité opposées toutes deux à la contingence des êtres cri es. Invoquer ces trois attributs à litre de preuves n’est certes pas les définir, mais ils sont de bu par ailleurs. — Distinction réelle, re et essentia, est M dit ; I. c ; substantiam velessentiam, dit le Canon 3*, i I le concile ici encore se refusa à supprimer ce pléona apparent. Acta, emend, wii. wm. p. 99, 107, 109 L’expression re distinclus constate un fait réel n’est pas une distinction de raison, comme celle que

nous faisons entre Léon Mil et l’ancien cardinal l’ecci ; ce n’est pas une distinction virtuelle, comme celle que nous faisons entre l’éternité et l’immensité de Di c’est une distinction réelle, en vertu de laquelle l’i U

et le monde ne sont pas une chose, mais deux chose-.

Vacant, op. cit., t. i, p. 205. — Distinction essentielle. Progredimur vte lus, dit le rapporteur, ci dicimui solum re sed etiatn essentia, Acta, p. 107. Non seulement Dieu et le nde s..ni deux individus réellement

distinct-, m. nce sont deux individus essentiellement séparés et par conséquent d’espèce différente Ici se fait particule rement sentir l’avantage’b i ette d. Bnition en partie double adoptée par le concile. Le « ; 1 du chapitn

affirme une différai isentielle, aspect i"’-itif ; le

canon’> en condamnant l’erreur, aspect négatif, détermine ei précise b’dog i si hérétique toun

trine enseignant que Dieu et le monde ne -uni qu un.

seule et mé substance ou essence, unam camdenxque

substantiam vel essenliam. lu définissant seulement une différence, le concile n atti un. ut pas les sysli panthéistes poui qui le monde i si unaci Identou un. dalitéde Dii u i d disant que le monde et Dieu constituent