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CREATION


égale distance de l’exégèse de certains Pères qui voulaient trouver dans la théorie de Platon l’influence de Exod., xxv, 9, 40 ; Ps. cxiii, 16, ou croyaient du moins dans ces passages lire toute la théorie des idées, et de l’exégèse moderne qui prétend retrouver toute la pensée grecque dans la Bible, on jugera peut-être plus critique, sans résoudre le problème jusqu’à plus ample informé, dénoter avec soin les analogies. Trop de renseignements manquent encore pour établir les influences avec quelque certitude.

3 » Les Pères. — Un étude complète de l’exemplarisme exigerait qu’on examinât à la fois la doctrine patristique : 1. de l’intelligence divine ; 2. des idées divines ; 3. du Logos ; 4. de l’image de Dieu dans l’homme et dans le monde. On trouvera plus haut ce qui concerne spécialement le Logos. Nous noterons uniquement ici les textes qui accusent une dépendance spéciale du platonisme.

Saint Irénée, Cont. hxr., . II, c. xiv, n. 3, P. G., t. VIT, col. 751, a signalé l’inlluence de l’exemplarisme sur les rêveries gnostiques.Si les paradigmes ou exemplaires, répond-il, subsistent indépendants, il devient nécessaire d’admettre une série infinie d’exemplaires se copiant l’un l’autre ; si l’abîme a pu les tirer de lui-même, pourquoi le démiurge ne le pourrait-il pas ? Ibid., c. xvi, n. 1 sq., col. 759. Combien il est plus sûr et plus exact de confesser do suite la vérité : un créateur unique qui s’est donné lui-même son exemplaire. Ibid., n. 3, co’. 760 ; cf. c. vii, en entier, col. 726 sq. ; c. iii, n. 1, 2, col. 717 sq. ; I. V, c. xvi. n. 1, 2, col. 1167.

A la suite du saint évéque, Tertullien constate le lien de parenté entre Platon et la gnose : la préférence donnée au monde intelligible a conduit à mépriser le monde sensible. De anima, c. xviii, P. L., t. ii, col.678sq. Lui-même d’ailleurs admet les idées woluit enim Dcus et alias nihil sine exemplarités in sua disposilione molitus, paradigmate platonico melius. Ibid., c. xi.m. col. 723.

Le pseudo-Justin, pour son compte, estimait que Platon avait puisé sa théorie dans L’Écriture, Exod., xxv, 9, 40 ; l’s. cxiii, 16 ; Cohort. ad grme., n. 29, 30, /’. G., t. vi, col. 296 ; il signalait le désaccord sur ce terrain entre Platon et Arislote. ibid.. n. 6, col. 253.

Même opmion chez Clément d’Alexandrie. Le philosophe a pria Moïse sa conception de Dieu « lieu des idées. Strom., . xi, /’. c… t. tx, col. 11-2. iv. col. 137 jq’, Osée, IV, xxv.

i. vin. col. 1364. La pensie’l < u igène marque un effort de spéculation plupersonnel. Tout a été fait parle -.mlui que le néanl a été fait » . lu effet, poinl d’idées i pour le péché ni le mal. car le m il. au’lu’ici 1 1 onGrecs, n’es) rien de subsistant » . lu Joa., loin n. n. 7, /’.’/'..t. xiv, col. 135 sq. El pouriini. en un s » n-. puisque le mal suppose le bien, et

le péché suppose la Loi. on peu) dire que tout a

été rail en Lui Ibid., n. 9, col lin. Ailleurs, In Joa.,

loin i. n 22, col. 56, il reprend la comparaison de l’archi produisanl en -.. pi, ni d’agir, le plan de

o. Puis l’audacieui penseur pousse plus loin

tude. Appuyé sur le texte des Septante, Prov., viii,

. cherche a quel titre IChrist est principe de la

ition. Ibid., co. 56. C’est, dit-il, en tant que Sagi

roi. ô7. ei cetti i éponse ne ne rite i

nitate, I. I, c.iv, n. i sq., t. ii. p. 24 sq. ; I VI, < iv, n. 6, ibid., p. 310, Le nom

iinl au l’ilp o’nu..m. - -,, ., /-I. toc.’U.

ne bien le titre qui fonde

o prise’i m- -"n "n

le, I ertullien, Adv. Pra y, /’. L., t. n.

I qui devient Inexcusable *’. I "1..’.. il donc la mul tiplicité et la quasi-composition du Logos, qui lui donnerait cette aptitude radicale à entrer en rapport avec la multiplicité des créatures. Ne faut-il pas voir ici l’inlluence très regrettable de la spéculation néoplatonicienne ? On rapprochera de ces mêmes textes ceux de Plotin. Pour lui aussi l’Un est simple, à7r), oû<rtaTov, II Enn., 1. IX, c. i, édit. Didot, p. 94, et de lui ne peut procéder que le voû ; unique ; mais ce voj ;, bien que portant en soi tous les types et toutes les idées dans l’unité, est déjà virtuellement multiple du fait qu’il se connaît lui-même et connaît l’Un. Ibid., p. 95. Il est le monde véritable, y.60-u.o ; « Xrfliv&ç, celui des intelligibles ; c’est de lui que va procéder le monde composé et multiple qui est le nôtre. III En » ., 1. II, c. I, p. 118. Si Plotin reproche aux gnostiqifes de déformer l’exemplarisme platonicien, II Enn., I. IX, c. VI, p. 98, telle est pour son compte l’interprétation contestable qu’il en donne. III Enn., . IX, c. i, p. 190.

Ammonius est-il l’audacieux de qui Origène tient cette opinion, à> ; sÏtteîv àév tiva Te8appY]X<5Tw ;, loc. cit., p. 57, et de qui Plotin l’a reçue ? Nous la retrouverons dans l’averroïsme. Elle marque à tout le moins un grand progrès du dualisme indécis de Platon à l’unicité stricte du premier principe.

Eusèbe a transcrit dans ses Préparations évangéliques, sur la théorie des idées, les textes de Platon, 1. XI. c. xxiii, P. G., t. xxi, col. 908 ; cꝟ. 1. XII, c. xix.

col. 984, de Philon. 1. XI, c. xxiv, col. 912, de Clé n

d’Alexandrie, ibid., c. xxv, col. 913, et la diatribe d’Atticus contre Aristote, 1. XV, c. XIII, col. 1337. L’accord des vues platoniciennes avec la Bible, ici encore, lui semble l’indice certain d’un emprunt.

C’est du néoplatonisme que saint Augustin et le pseudo-Denys, dont l’inlluence sera si grande sur l’exemplarisme scolastique, recevront la théorie de Platon. Saint Ambroise la rejetait, mais, ce semble, en tant que les idées constitueraient un monde distinct du notre et distinct de Dieu. De fide, 1. IV, c. IV, P. L., t. xvi, col. 625. 626,

L’évoque d’Ilippone traite en particulier des idées dans un passage souvent cité par les scolastiques. Lib. quæst. LXXXiir, q. xi. vi, /’. L., i. xi., col. H0. Il les définit ainsi : Sun/ namque idese principales forma qiiœdam… (/use ipsie formata non sunt., quæ i «  divina intelîigentia continent ur… n secwndum ras… formon dicitur omne quàd min et interire potest. Loc. cil. I.a théorie de Platon lui paraît si ce) qu’il a peine à croire que ce philosophe l’ail conçue le premier, car nisi lus intelleclis, sapiens esse n potest. /."c. cit., col. 29. Il avait cru trouver mention

du monde intelligible ilances mois du Sauveur. "il iiii’iiin mm i’st de hOC mumlri, Joa.. XVIII, 36,

cf. I). ordine, c. i, n. 31, 32, /’. /.., i. xxxil, col. 993 plutard il désapprouva cette exégèse. Rétractât., I. I. c. ni, n. 2. ibid., col. 588. Mais il mel 1rs idées m l même, m’u enim extra se quidqua/m positum intm fur… imm hoc opinari sacrllegum est, ibid., col. ">' ;

ilate Dm. I. XII, c. wvi. t. xi i, col. 376, u6t apud ipsum, apud quem Verbum eral. De Gen.ad hii.. I. V, c. xin. n. 29. t. xxxiv, col. 331. Il ne discute même pas la question de savoir si Platon les mettait aussi

intelligence divine : vraisemblablement, bien qu il connût i Timée, il l’avait In i travers les explications alexandrines. Pour justifier ces vue » , rien qu’un a ment de bon sens. Quanquam suffîccre debeat, ut quisque… ci edai qui D

rit, non opinoreum esse tam i ut Deum quod

.o/ nu., I c. xiii. n 33, /’i. i. xxxiv, col. 333, UTlrmei le traire sérail due que Dieu crée s l’aveugli

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i’/iiin tunt creata ralionibus, Lib. q

i // ;. h c. cit., col 30 ; De