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CREATION


manich., n. 6, P. G., t. xciv, col. 1512 ; cf. S. Hippolyte, Fragm., ii, P. G., t. x, col. 861 ; Zacharie de Mitylène, De mundi opif., P. G., t. lxxxv, col. 1116 ; Hugues de Saint-Victor, De sacram., 1. I, part. II, c. x, xr, P. L., t. clxxvi, col. 210. Il ne change pas de volonté ; mais il veut le changement. S.Thomas, Suni. theol., l 3, q. xix, a. 7, in c. et ad 3um. Le monde commence et toutes choses se succèdent dans l’ordre précis et voulu ab xterno.

Nid changement physique.

Il reste encore à

comprendre comment la réalisation dans le temps de ces desseins éternels n’entraîne pas un changement en Dieu ; car enfin si Dieu ne commence jamais à vouloir, il commence au moins à agir, puisque les choses qui apparaissent dans le temps ne commencent que par lui. Ici encore, l’objection provient du même anthropomorphisme. Xous agissons, il est vrai, par à-coups, et nulle action ne va sans quelque agitation. Il n’en est pas ainsi de Dieu. Il est créateur ab xterno, car il a toujours dans son infinité ce qui constitue le créateur, son plan, sa volonté, sa puissance. Zacharie de Mitylène, op. cit., col. 1066, 1097 ; S. Jean Damascéne, loc. cil., n. 9, col. 1513. Il est créateur possible, potentia, objectera-t-on, mais non créateur actuel, actu. Sans doute il ne crée pas ab xterno, mais il a en lui ab xterno toute la perfection intrinsèque d’un créateur actuel : tout le changement sera donc dans la créature qui deviendra, non dans l’infini qui ne peut ni diminuer, ni s’accroître. Pseudo-Justin, Quxst. ad orthod., q. cxiii. /’. G., t. vi. col. 1361. Le fiât créateur est prononcé’ab xterno ; c’est un ordre donné pour tel instant : la créature paraît au temps marqué ; le créateur n’a pas varié. Supposez que le Père engendre son Fils dans le temps, voici la mutation en Dieu ; admettez qu’il crée ou qu’il ne crée pas, ce sont variations hors de lui et donc indifférentes. S. Cyrille d’Alexandrie. Dialog., II. De Trinilate, P. G., t. i.xxv, col. 781 sq. ; S. Jean Damascéne, De fide orlh., 1. I, c. viii, P. G., t. xciv, col. 812 sq. Mais l.i créature ne vient pas toute seule ; l’Infini qui la fait venir du néant à l’existence a donc passé du non-agir à l’agir ? Non pas, il était en ab xterno, car à la différence des êtres contin-qui passent à l’action, Dieu est simple et son es-, m e un action, c’est-à-dire que la réalité infinie de son équivaut, dans son immobilité, i toute l’efficacité des mouvements et agitations par lesquels nous agis i — - en train i qui complète sa puissance, et, quand il agit, sans usure ni altération. Abélard, ïntrod. ad theol, I. III. n. (i, /’. /.., t. ci xxviii. col. lu ; sq. ; i nt.gent., . II, c. xxxv.ad l » , î> » ,

Si l’imaj I di routéi par ces notions, la rai nvainc qu’il en doil être ainsi, si ho< ptei imaginationem conjunctam, tiimen necesiaria nvinà. s. Bonaventure,

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Quaracchi, t. ii, p. i. Elle i sur la voie aliquo matin

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quent passible à l’égard des réactions de l’effet, ou en d’autres termes, en tant que toute cause finie est mêlée de non-cause, comme tout être fini est mêlé de nonêtre. S’il en était autrement, l’altération de la cause agissante devrait toujours être en raison directe de l’effet produit, ce que l’expérience contredit, et l’on devrait conclure que le pâtir est de l’essence de Vagir, ce que la raison a peine à admettre. De là ce théorème aristotélicien qui peut servir à éclairer la solution précédente : la cause en tant que cause ne change pas ; l’action de l’agent est dans le patient, l’acte du moteur dans le mobile. De Uégnon, Métaphysique des causes, in-8 3, Paris, 1886, 1. III, c. ii, a. 2, 3, p. 177 sq. ; Baudin, L’acte et la puissance dans Aristote, dans la Revue thomiste, 1899, t. vii, p. 292 sq.

Changement d’attributions ou de relations.

A

tout le moins, objectera-t-on, Dieu n’ayant pas créé ab xterno n’est pas éternellement créateur, ordonnateur, conservateur du monde, maître, Seigneur, roi des êtres finis. Il s’accroît donc de titres nouveaux, quand il devient tout cela du fait de la création. C’était la grosse difficulté d’Origène, et saint Augustin, après avoir proposé sa solution, préférait restersur la réserve, ne facilius judicer affirmare quod nescio, quam docere quod scio, heureux d’ailleurs de donner en cela une petite leçon de modestie, ut qui hsec legunt videanl a quibus quseationum periculis debeant lemperare, nec ad omnia se idoneos arbitrentur. De civilate Dei, 1. XII. c. xv, n. 13. P. L., t. xli, col. 365. On peut cependant éclairer cette question de quelques observations :

1. Si, comme nous l’avons expliqué à l’instant, le changement produit par l’acte créateur est tout entier dans la créature, il ne résulte du fait de la création qu’une relation nouvelle entre Dieu et le monde. D’ailleurs, si l’apparition première du monde fait difficulté à cet égard, il en faudra dire autant à l’occasion de toute âme nouvelle créée par Dieu, ou du moindre insecte qui se remue sur terre, puisque aussi bien il ne se remue pas indépendamment de Dieu. Mais à vrai dire un tel changement de relation n’introduit dans la cause première aucune modification, pas plus qu’une pièce de monnaie n’est modifiée en soi du fait que donnée comme caution, ou payie comme dette, ou prêtée à intérêt, elle devient gage, prix, ou capital productif, s. Augustin, DeTrinitate, 1. V.c. xvi, n. 17, P. /, .. t. xi.ii, col. 922 ; pas plus que vous n’êtes modifié du fait qu’une autre personne vient prendre p à votre droite ou à votre gauche, bien que vous acqu elle seule changeant, une relation nouvelle à son égard. Hotte, lh< Trinilate, e. v, /’. /.., t. i.xiv, col. 1254 : s. Anselme, Monolog., c. xxiv, /’. /… t. ci. viii, col. 177 sq, Encore convient-il bien de remarquer qu’il ne peut avoir en Dieu aucune relation réelle et réciproque à la créature, comme serait cette relation locale de deux personnes assisel’une piede l’autre : infini et fini ne sont pas dans le même ordre ; il n’y a entre eux aucune proportion ; il ne saurai ! doue avoir, du côté de l’Infini, que / elation de raison,

i De plus, il v, i lieu de considérer que l’imagination

nous trompe toujours, Ne conçoit-elle pas les rapports

du temps à l’éternité a peu piecomme ceux dune

grande ligne a une ligne plu-, i ind qui la déborde par

I un leurre « > puisque le temps

c mi les créatures, "bi enim nulla creatura

mutabilibui motibut tempera peragantur,

ru omnino eu po$iunt, il faut dire que

Dieu est loujourt i n ati ui i n Igneur puisqu il eal tout

cela pend. mi toute la durée du temps, v Augustin, /*

( n iinir Dei, l ' > puisque l’éterniti

n’est pas succession mais on continuel présent

i lei allé, en tant

que causi première du temps, touche la ligne du temps