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CREATION


simple rapport nouveau établi ad extra par l’acte créateur entre le Verbe et les êtres créés eux-mêmes ; mais cette explication ne rend pas compte des textes. Ces textes supposent qu’au moment de la création un changement s’est produit dans l’état intérieur du Logos. » Théologie anténicéenne, p. 236. Telle est aussi dans l’ensemble l’opinion de M. d’Alès, plus sévère même à l’égard de saint Hippolyte en raison des Philosophoumena qu’il lui restitue. Théologie de S. Hippolyte, p. 29, note 3 ; Tixeront, op. cit., p. 328.

Les éléments traditionnels sont encore reconnaissablés, non seulement quant au rôle de démiurge attribué au Fils de Dieu par saint Paul et saint Jean, mais quant à la nature du Verbe : a) sa divinité est expressément affirmée chez tous par le nom de Dieu qu’ils lui attribuent, par la différence qu’ils signalent entre sa naissance ex Deo et celle des créatures ex nihilo, par une certaine consubstantialité exprimée dans cette comparaison désormais classique de la torche, < ?’?. ; èx çr, )To ;, que retiendra le concile de Nicée ; voir cependant saint Athanase, De synodis, P. G., t. xxvi, col. 709, oJô’iî>4… Xûy_vov ^ttô >-j-/vo-j ; s’appuyant en bonne part sur Prov., viii, 22, il est même remarquable qu’ils se sont refusés à entendre sxtccte d’une création stricte, ou d’une production ad extra analogue à celle des dieux platoniciens ; (ï) sa préexistence éternelle est affirmée en quelque manière jusque chez Tertullien et saint Hippolyte jioXvî v. nc tHnc guident soins, par cette plurali !  ; ’qu’ils reconnaissent en Dieu dés le principe : le Verbe est donc là au moins à titre d’attribut distinct, ou comme l’embryon avant sa naissance. .M. Harnack est donc trop absolu en affirmant de l’ensemble des Pères apologistes, que chez eux seul le Aoyo ; Jtpoçoptxo ; est une personnalité distincte. Lehrbuch iler Dogmengeschichle, .’! édit., Fribourg-en-Brisgau, 1897, t. i, p. 191. >i l’acte créateur n’entraîne qu’une pure modification accidentelle, la personne préexistait donc. Mais il se pourrait que ces premiers théologiens n’aient pas vu cette conséquence avec une telle netteté. Le logos des philosophiez alors en cours, platoniciennes, stoïciennes, gnostiques. èsl surtout envisagé dans son -I liais ses rapports avec le monde que les l’eres ont surtout étudié le Verbe chrétien : la

ration étemelle semble hors de leur pensée.

La spéculation les a amenés, ce semble, à noter la

relation qui existe entre l’œuvre de Dieu et sa pensée. :

la création est son id arole, puisqu’elle exprime

I une et l’autre iteur est donc bien l’exprès*

el comme l’enfantement de son Verbe. Toutefois il paraît impossible d’expliquer par cette seule métaphoi riptions que ces premiers auteurs nous

donnent.le la naissance du Verbe à ce moment. Sa per ilité ne pas alors, puisqu’il est déjà

le Père, ’. ni. us elle paraît sefdégagi r ; à tout

le moins elb.. Théorie inacceptable sans

ne : le moindre changement dans le

Verl.e. l.i i i h m - liberté dans s ; i génération est en

ition de sa divinité ; elle porte atteinte a l’immutabilité du Père, dans l’unité de qui il naît

et subsisti I pllilosi phie de nos auteurs ne leur a

pu lui n ix-mé s les éléments tradi tionni Is, m leur en ; dissimulé la port<

m, op. cit., p. 239 ;

i t. il, p. 12

Au sur p] ionl le fut de quelques letl

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plu-.ne - for mules que ces premiers apologistes ont reçues de lui, qu’ils ont gardées malgré l’incohérence de certaines explications ; mais il les comprendra mieux grâce à leurs efforts et à leur insuccès. Des images analogues traduiront le rôle du Verbe sans qu’on y puisse rien reprendre. Au temps de Nicée cette intervention du Logos est dite descente ou condescendance du Verbe dans la création, cf. S. Athanase, Orat. cont. arianos, il, n. 62, irv-y.jc-TiSa <7cv ; n. 64, oruYxaTaêêSrjxsv, P. G., t. xxvi, col. 280, 284 ; émêéoï)xev, Cont. gentes, n. il, t. xxv, col. 81, et le saint docteur explique qu’en vertu de cette condescendance, la Sagesse incréée a pu dire, s’appropriant ce qui convenait en fait au reflet d’elle-même qu’elle a mis dans ses œuvres et s’appliquait proprement à la sagesse créée : le Seigneur m’a créée, extio-s i.z. Cont. arian., ii, 78, t. xxvi, col. 312. C’était résoudre par une autre métaphore le texte difficile, Prov., viii, 22. Le pseudo-Denys dira, dans une pensée analogue, que Dieu se multiplie en quelque sorte dans la création, De div. nom., c. ii, n. 11, P. G., t. iii, col. 619 ; cf. S. Thomas, De div. nom., c. ii, lect. vi, Paris, t. xxix, p. 413, c’est-à-dire qu’en multipliant les êtres qui réfléchissent ses perfections, il semble agrandir d’autant son propre éclat. Ainsi de son Verbe ; il paraît l’engendrer au moment où ses oîuvres le font connaître. En ce sens même, en tant qu’oeuvres du Verbe, son écho, son reflet, les créatures peuvent être dites le Verbe de Dieu. S. Thomas, Cont. gent., 1. IV, c. xill ; lu TV Sent., 1. I. dist. XXVII, q. I, a. 2, q. il, ad 3° » .

i. Fondement de l’appropriation. — L’appropriation, au sens théologique du mot, suppose comme matière, une action ou un attribut commun aux trois personnes, sinon ce serait une qualité personnelle ; comme fin, cette utilité de faire ressortir par ressemblance et dissemblance l’excellence des personnes divines par rapport aux personnes humaines ; comme co>idition, une convenance spéciale de ce qu’on approprie avec le caractère personnel de l’hypostase à qui l’on approprie. Tel est bien le cas dans l’attribution de la création au Verbe : c’est une œuvre ad extra, donc commune, appropriée au Fils, elle montre sa puissance, son égalité connue principe de toutes choses avec le Pire ; elle lui convient spécialement en tant que Verbe.

En effet, le Fils procédant du Père par l’intelligence a pour caractère personnel d’être la S.i-ess, , |a raison subsistante, s. Thomas, De veritate, q. iv, a. 2. A ce titre, les saints Pères ne craignent pas de dire et les scolasliques après eux, qu’il a une relation toute spéciale avec les créatures, s. Thomas, >hi, i., a. 5 ; S theol., I q. xxxiv, a. 3 ; S. lionaventure. /x IV Sent., I. I, dist. XXVII, p. II, q. n ; de Régnon, Éludes sur la sainte Trinité, t. iii, p. 150 sq. Cette relation, il est vrai, est, au sens de l’Ecole, de pure raison, relatio rationis, c’esi à-dire qu’elle ne suppose aucune proportion mesurable ou ordination physique du Verbe in a l’être créé, comme sérail la disposition naturelle d’un instrument à l’éj ird de tel effet qu’il doil produire : le Verbe est infini. Son caractère il< < cependant, est un titre spécial et très juste à ce que la ion lui soit attribuée. On pourrait l’expliquer ainsi, in di pour le comprendre par analogie avec

propre activité, ce qui n’est en Dieu qu’un acte unique, simple, éternel et infini. Comme Verbe, il est éternel qui représente au Père et l’essence divine ei ton’éatures possibli rfec tions. il est donc la p’idée du monde, s.,

cause exemplaire, comme l’idéal dans i. jprit de l’artiste idea, en nu ne tel. il sollicite le Père à 1 1 réalili es, ’! ’même que l idéal coni u sollicite

l’ouvrier humain par son chan t ion attrait, pt ci i

attrait c’est celui qu’exen ce divine, perfection

infiniment aimable jusque dans la plus dégradée d< contilium : commi