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CREATION


col. 531 ; c. xvii, n. 112, col. 554 ; 1. IV, c. v, n. 59 sq., col. 628 sq. ; c. xi, n. 1 47, col. 645 sq.

Il est particulièrement intéressant de relever l’affirmation formelle du dogme chez ceux que la philosophie profane aurait dû naturellement entraîner loin du courant traditionnel. C’est le cas de saint Augustin et du pseudo-Denys. Dans le néoplatonisme, comme dans tout panthéisme émanatif, la série des intermédiaires est nécessaire pour arriver de l’Absolu au dernier des êtres finis. Or ces auteurs, qui gardent tous deux la belle idée de l’échelle des êtres, professent très nettement l’unité d’opération des trois hypostases divines ; toutes trois entrent en contact immédiat avec le fini. « Comme le Père et le Fils sont un seul Dieu, et, relativement à la créature, un seul créateur et un seul Seigneur, ainsi ne sont-ils relativement à l’Esprit-Saint qu’un seul principe. A l’égard de la créature cependant Père, Fils et Saint-Esprit ne sont qu’un seul principe, comme un seul créateur et un seul Seigneur. » De Trinitate, I. V, c. xiv, n. 15. /’. L., t. xlii, col. 921 ; Cont. sermonem arianorum, c. xv, ibhl., col. 694. Cf. De civitate Dei, 1. XI, c. xxiv, t. xii, col. 337 ; De Gen. ad lilt., 1. 1. c. VI, n. 12, t. xxxiv. col. 250, 251. Le pseudo-Denys appuie la même doctrine sur l’unité et la simplicité absolue de la nature divine, rrçv Û7tepr)Vco|jiv7)v iviia, et sur l’usage de l’Écriture dans une foule de passages « trop nombreux pour èlre comptés s. De div. , c. il. n. I. /’. (’., t. iii, col. 637. « Seules les œuvres de l’incarnation sont propres an Fils, à moins que l’on n’entende cependant cette opération ineffable… que parmi nous il exerça en tant que Dieu et Verbe de Dieu, » Jbid., n. 6, col. 644.

On distingue donc les noms communs relatifs à la nature divine, les noms individuels relatifs aux personnes, cf. S. Grégoire de Nysse, Orat. de fide, P. G., t. xi. v. col. 144, les œuvres communes, Uieologia copulata, el les œuvres individuelles, theologia discreta. Pseudo-Denys, loc. cit., n. 3, col. 610. C’est la distinction que reprend saint Jean Damascène, De fide orth., 1. [, c. x. /’. (’, ., t. xciv, col. 837. 8 Quand je dis Dieu créa, ajoute-t-il ailleurs, j’entends Père, Fils et Saint-Esprit, n L. II, c. ii, col. 864 ; 1. III, c. xiv, col. 1036, Danla « , , ii, , ption de ce dogme, quelque différence entre la mentalité grecque et la mentalité latine. Les Orientaux, accentuant d’abord la trinité des personnes, les associent ensuite par un jeu multiple d< partir ffirment par là l’unicité de leur opéra tion. L - Oo identaux, concevant avant tout l’unité de substance divine, marquent plus directement l’unité d’opération, el attribuent ensuite l’acte indivis aux trois hypostasi - Li même dogme s’exprime ainsi de deux manières différentes. Cf. de Régnon, Eludes sur la l’.n i-, 1892, i i. étude VI, c. v, n. 3, P î formules grecques cepi ndanl seraient

facilement décevantes, s.iini Augustin, par la netteté de olidité de onnements,

contribue à prévi nir ces illusions et à appuyer la doctrine -ur son mu fondement. Voir Augustin Saint), t. i.

8 i ni Augustin renln ni dans la

astique par f ta ban Maur, / » Gen., 1, 7, P. /… 1. 1 vu. i par ii Glose ordinaire. Strabon, In G cxiii, col B0 In Rom. u 36, I exiv, " I P Lombard, Tn h. t., P. /.., i. i sa, col. 1 103 ; Sent., I. I. dis ! XXXI, n. 7. t. i m

lin, h’M Si nt., I. I, dist. XXIX, ibid., col. 1007.

Uni grande inlluenci revient aussi à Abélard On le

voit <~ii i saint Ami appuyer surtout sur la

u et sur li - i oni i pi notionela des pei v ne ni dites m

que tout ce que la paissante opi i le et la bonté l’imprègne, quia quidqui lentia moderatui. < |

DUT. ht. nt&OL. CATIIOL.

boni ta te conditur. » Introd. ad theol., 1. I, n. 10, 13, P. L., t. clxxvhi, col. 992, 993, 999. Cf. Epilome, c. vi, six, col. 1702, 1722 ; Theol. christ., 1. IV, col. 1282. Cette pensée est susceptible d’une bonne explication et l’on peut croire qu’elle fut entendue dans un sens orthodoxe par l’école de Saint-Victor. En fait elle s’inspirait chez Abélard de principes faux et condamnés à Sens en 1141. Voir Abélard, t. î, col. 41 sq. K 1 1e est reprise el développée par la suite en considérations fort belles. Gietl, Die Sentenzen Rolands, p. 48. Hugues de Saint-Victor écrit : « Trois choses invisibles en Dieu : puissance, sagesse, bonté. D’elles trois tout procède, en elles trois tout subsiste, par elles trois tout se gouverne. La puissance crée, la sagesse gouverne, la bonté conserve. Ces trois choses pourtant.de même qu’elles n’en constituent en Dieu qu’une seule, de même dans leur opération ne se peuvent nullement séparer. La puissance par la bonté crée avec sagesse. La sagesse par la puissance gouverne avec bonté. La bonté par la sagesse conserve avec puissance. » Erudit. didasc, 1. VII, ci, P. L., t. cxxvi, col. 811. Cf. De sacrant., 1. 1, part. II, c. vi, ibid., col. 208 ; disciple de Hugues. Summa, tr. I, c. ni. ibid., col. 58 sq. ; Alexandre de Halès, Su » !., part. II. q. VI, m. I.

Saint Thomas, Sum. theol., I a, q. xlv, a. 6 ; III’, q. m. a. 4, délaisse Abélard et reprend l’argumentation que nous avons signalée dans le pseudo-Denys. Il s’appuie comme lui sur l’ineffable simplicité de la nature divine et distingue dans les opérations ad extra ce qui relève de la nature ou de la fonction hypostatique.

I. Preuves de raison, — Le raisonnement d’Abélard avait l’avantage d’offrir une manière commode de concevoir : l’ouvrier humain n’agit pas sans idée, ni sans volonté, donc Dieu non plus sans son Verbe ni son (Esprit. Mais il a l’inconvénient de montrer comme une indigence, une incapacité dans chaque personne prise isolément, et de rattacher la production des créatures à la notion de personne plutôt qu’à celle de nature et de toute-puissance. Telle était bien l’erreur d’Abélard. Au

seul, disait-il, appartenait en propre la puissance, au Fils seul la sagesse, au Saint-Esprit seul la bonté, Il devenait tout naturel de requérir les trois personnes pour constituer un principe adéquat d’opération. Le mystère était expliqué, mais le dogme supprimé. Cf. s.

ird, Efrist. ad Innoc, II. c. m. /’. /.., i. clxxxii, col. 1058 sq. ; Concil. Senon., can, 14. Voir Abéi i.i>. t. I, col. i.Y, ’,

Le raisonnement de saint Thomas, s’il est plus abstrait, est par contre (dus profond et plus juste. Le prin de l’activité dans un agent, c’est, dit-il, la nature ei non la personne. La personnalité n’est pas une énerctive qui entre pour une part quelconque dans la constitution de la force agissante elle est sa qualité, sa perfection d’être tel individu désignable de tel nom, et non pas un autre, principiuni quod. Le principe d’opération, la force, c’est donc la nature >i non la

une, principium quo. L’œuvre, par conséquent, immuneà tous ceux qui posséderont en commun la même nature : les trois personnes divinesonl dont n c m un le principe immédiat de toute action extérieure. Cetie explication, on le voit, doit êtn restreinte a l’activité externe de Dieu ; elle ne saurait s’appliquei i son activité immanente. La génération n’est pas commune aux trois personnes, para quelle est logiquement antérieure à la h icune d’elles, ou, si l’on veut, parce que dans cet acte éternel qui est la ie mil de Dieu, ce son) lea oppositions réelles

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III.