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CREATION


l’Idéal, comme dans Vacherot, de toute façon la même difficulté subsiste : contradiction de l’expérience et de la conscience qui affirme non l’identité, mais la multiplicité au moins des personnes, contradiction du bon sens qui se refuse à admettre qu’une imperfection quelconque, mode ou rellet ou phase de l’Être, soit l’expression nécessaire de la perfection : de toute façon le mal est en Dieu, l’imparfait dans le parfait puisqu’il en procède dans l’unité d’un seul être. Le même, dans tout panthéisme, c’est à-dire un principe supposé unique, est le divers par identité !

c) Reste la troisième solution. A l’origine de toutes choses, lin. immobile parce que nul besoin, nul désir ne peut altérer sa quiétude, toujours le même parce qu’il n’y a rien d’autre qu’il puisse acquérir en dehors de ce qu’il est, unique parce qu’il épuise par la plénitude de son être toute perfection, tout-puissant parce qu’il est tout être. Il crée, c’est-à-dire qu’il pose en dehors de soi non pas de l’être comme le sien — la perfection d’être est infractionnable, comme la notion même : on est ou l’on n’est pas ; il est impossible d’être à demi— il pose en dehors de soi, dans le néant qui ne peut lui résister, quelque chose qui est néant de soi, m. lis qu’il constitue par une action continue, quelque chose qui a suh explication à chaque instant dans l’énergie de l’être nécessaire, qui ne peut par conséquent s’additionner à lui comme être et être, puisqu’il n’est rien dans l’un qui ne vienne de l’autre, mais qui cependant fait quelque figure grâce à la puissance de Celui qui peut tout, qui est réel, parce que cette participation de l’être le constitue vraiment en dehors de Celui qui es) tout, qui demeure malgré tout néant de son propre fonds, parce que toute sa puissance d’être est faite de l’action d’un autre. En quoi consiste cette action singulière ? — Nul ne le sait que celui qui est capable de la | » >-’r, mais on ne peut prouver n priori qu’elle est impossible (voir col. 2037 sq.) a posteriori, quelle n’est pas une réalité, si elle se présente comme l.i aeule explication possible des données évidentes de la conscience et des sens : quelque chose existe qui n’étant / » ’- parfait ms’explique pas tout seul. La raison philosophique a bien le droit de dépasser les évidences du t.. m sens ; elle n’a jamais le droit de les contredire. Pour moi, plus j’ai médité’sur le problème d, ’i.i création et sur l’idée panthéiste, plus je me guis assuré que les objections qui s’élèvent contre la création m -ont que des difficultés qui tiennent à la

diversité et la faibl’le nos moyens de connaître.

tandis que l déi panthéiste renferme en son sein des qui ne permettent pas à un philosophie dit., in-12, Paris, I862, i. n. p. 73 sq. Le i ! le créatianisme, est principe pai indu nce, tranchons le mot. par causa hte

Xutre-Danie, in Paris, IST.’i, 1874, m confér., ꝟ. 259 sq. : t^

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Ps. xlv, 5, etc. C’est la prédication du Nouveau Testament. Act., iv, 24 ; xiv, 4 ; xvii, 24 ; lleh., iii, 4. Aussi Dieu est-il chez lui, quand il vient dans le monde : in propria venit, Joa., I, 3, 10 ; Apoc, iv, 11 ; x, 6 ; et c’est sur cette unicité du premier principe qu’est fondée l’admirable « monarchie » de la religion chrétienne : « Un seul corps, un seul esprit, comme vous avez été appelés à une même espérance ; un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au dessus de tous, agit en tous, est en tous. » Eph., iv, 1-7.

Les Pères défendent la même doctrine : a) contre le gnosticisme, qui attribuait la création soit à un autre dieu, soit à un démiurge inférieur. Saint Irénée nous a conservé le mot énergique de saint Justin : « Je ne croirais pas au Seigneur lui-même, s’il m’annonçait un autre dieu que le démiurge. » P. G., t. VI, col. 1592 ; S. Irénée, Cont. hier., 1. IV, c. VI, P. G., t. vii, col. 987. A l’exemple de saint Paul, il appuie sur l’unicité du créateur l’unicité de la croyance et l’unicité de la tradition apostolique. Le progrès dans l’intelligence de la foi ne doit pas consister à modifier la doctrine, à excogiter, itapemvostv, un autre Dieu que l’auteur de ce monde, mais à comprendre d’une vue plus profonde et à se rendre plus familière « l’économie » de Dieu à l’égard de l’humanité. Ibid., 1. I, c. x, n. 3, col. 553. Cette unicité est contre toute hérésie la règle de la vérité. Ibid., 1. I, c. x, n. 1 ; c. XXII, n. 1, col. 550, 670. — b) Contre le manichéisme argumentent de même saint Augustin, saint Fulgence, saint Jean Damascène. a Ceux qui prétendent que les anges sont créateurs d’une sulistance quelconque, c’est le diable qui parle par leur bouche. » De fide orthod., 1. II, c. ni, P. G., t. xciv, col. 873. — c) Contre l’arianisme. Saint Atbanase en particulier prouve la divinité du Verbe par ce seul fait qu’il est le démiurge. Orat., Il, contra m uni., n. 21, 22, /’. G., I. xxvi, col. 189 sq. Dieu, objecte-ton, s’est bien servi de Moïse pour donner la loi. Quelle différence ! Servir convient à la créature comme à l’esclave, mais créer est le fait exclusif de Dieu, tb Sv]p.ioupYetv 6& xoù x-riÇstv uôvou toî 0eoû jtt :. Ibid., n. 27, col. 204. Inutile d’accumuler les textes.

Les scolastiques formuleront la même doctrine en combattant la théorie averroïste des intermédiaires.

2. Question de droit.

N’est-il pas possible cependanl que Dieu confie à quelque créature la mission de tirer en son nom d’autres êtres du néant ? C’est li un problème qui n’est pas tranché par le do|

n lue créature peut-elle devenir cause principale

dune créai il c’est-à-dire recevoir une puissanci

telle qu’après délégation i Ile suffise par elle-même < la

I I i r lure en fondant pour une part l’excellence

du Verbe b ir sa dignité de démiurge, Joa.. i.’i ; Heb.,

i. -j. 3. lu. semble suggérer que cette fonction est

imunicable Les Pères en général paraissent avoir

la ne m. |. i - e. s.iint Augustin rejette formellement la

ption des démiurges du Timée. De eivit. Dei, l, XII,

c. xxi sq., /’. /.., Ixii. col. 373 sq, Saint Athanasa

nu expressément qu’une telle communication soil

a, , ii., n. contra arian., n- 22. 27, /’. G., t. xxxvi, col. 180, 204. i n’ont pu créer, dit

saint Jean Dami’féal tires l '>< fide

orthod., I. II. c. m. /’.’.'., t. - ci 573 C’est l’affirmation commune contre gnostiques, ariens et manichéens ; C’eSt Celle île) I’- t i’| Ile-.

Ces dei ni rs s appui u< en général sur lern^uh sui., ni. ssité d’une action spécifique de la puis

.i l.i sienne commensui la perlai li< n di sa nature. Quelle pourrait et i i ire premier, sinon la causalité première n non

I. II, C XXI. —

t, Impossibilité de communiquer > la créatun une pi i