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CREATION


lettre « presque prophétique » de 1833, le péril des idées d’Outre-Rhin, cf. Revue de Paris, l ei décembre 1897. Lamennais pouvait-il sans recourir à des explications analogues affirmer « que la nature de Dieu est essentiellement différente de la nature de la créature, bien que la substance de la créature ne soit radicalement que la substance de Dieu » ? Esquisse d’une philosophie, in-8°, Paris, 1840, t. H, part. I, 1. II, c. i, p. 112. Le système de l’abbé Moigno, dans les Annales de philosophie chrétienne, t. xviii, p. 9, 10, prête aux mêmes critiques.

L’inlluence hégélienne en France, cf. de Margerie, Théodicée, in-8°, Paris, 1865, t. ii, c. vii, viii, p. 117 sq. ; V. Giraud, Essai sur Taine, 3e édit., in-12, Paris, 1902, c. i, S 2, p. 35 sq., se fait sentir de manière plus spéciale avec les leçons de Cousin en 1828. « Dieu, s’il est une cause absolue, ne peut pas ne pas créer ; et en créant l’univers il ne le tire pas du néant, il le tire de lui-même. » Cours de philosophie, in-8°, Paris, 1828, ve leçon, p. 26 sq. « Créer est une chose très peu difficile à concevoir ; car c’est une chose que nous faisons à toutes les minutes ; en effet, nous créons toutes les fois que nous faisons un acte libre. » Op. cit., p. 25. Le même philosophe, vers la fin de sa vie, faisait un retour prudent à Descartes et à Leibniz. De Hegel encore relèvent Vacherot et Renan, mais avec influence simultanée sur le premier de l’idéalisme et du mysticisme de Plotin, sur le second d’A. Comte. C’est le panthéisme que professe Vacherot, cf. Histoire de V école d’Alexandrie, 1846 ; La métaphysique et la science, in-8°, Paris, [858, t. il, p. ()(Mi sq., même en son dernier ouvrage, Le nouveau spiritualisme, 1884, bien qu’il s’en défendit. Cf. Mo’d’Hulst, Mélanges philosophiques, p. 433 sq. Pour Renan, [lieu est l’idéal que le monde en progrès réalise, et qui, suivant le mot de Diderot, « sera peut-être un jour. »

L’idéalisme allemand se raillait de l’expérience, cf. .lanet, Le matérialisme contemporain, 1888, p. 10 ; le vieux matérialisme devait se charger d’une réaction violente. Pendant que la gauche hégélienne avec Strauss, hégélien dans sa Glaubenslehre, 1840, matérialiste dans Der aile und derneue Glaube, 1872, et avec Michelel de Berlin distinguait encore Idée et Nature, l’extrêmegauche avec Feuerbach, Bruno Bauer, Max Stirner el Arnold (luge ne les distingue plus c’est le matérialisme pur. Moleschott arrivait au même point, non par déduction transcendante, mais par positivisme scientifique. Son livre, Kreislauf des Lebens, 1862, formule le grand principe, « sans matière point de force, sans force poinl de matière, i n 1856, paraît l’ouvrage de Biichner, AY"/’und Sloff. La même thèse ] est développée dans un style nerveux et clair avec grand luxe de faits Bientôt traduit en treize langues, il atteint près de vingt éditions en Allemagne, huit en France Cf. abbé Tanguy, L’ordre naturel et Dieu, étude critique de la théorie moniste du h !.. Bùchln8 » , Paris, 1906 la même tendance appartiennent l r. Roi i. Carus, German, Vogl, etc. Fn

Hæckel entrait en scène.ivec sa Morphologie générale des organi iii, s. en 1868, il publiait son //<

ition de » es lois

naturelles — entendez auto-création — 9 éditl 13 traductions. Son ré< ent ouvrage /

in-8°, Paris, r. » n :  ;. condense en une somme maniable les travaux di lesde ancien c’est le testament du professeur rt’Ién I i de substance » , (

dire la double conservation de la matii re et de la force, mal i Dti ndu iu’ii rf’< U i nilé el d’aséilé, est donomme la i li i de voûti de ton ! le systèmi c. xii, p. 245, 267. De nombreux oaturall vrai, pensent encore pouvoir concilier ce principe

deo.i lethéis, maie ce* efforts, quand

ni -in- ères, m reposi ni que sur i obsi n ité ou

l’inconséquence de la pensée » , c. xv, p. 331. L’origine du mouvement s’explique « par l’hypothèse que le mouvement est une propriété de la substance aussi immanente et originelle que la sensation >, c. xiii, p. 277. L’hypothèse de lvant et de Laplace, mais entendue au sens athée du monisme, « a trouvé une confira mation dans l’hypothèse que ce processus cosmogonique n’avait pas eu lieu une fois, mais se serait reproduit périodiquement, « p. 276 ; « le jeu éternel recommence à nouveau, » p. 279. Des ues profondes sur le dualisme, « l’amphithéisme, » parmi toutes les différentes formes de croyance aux dieux la plus raisonnable, celle dont la théorie s’accorde le mieux avec une explication scientifique de l’univers, c. xv, p. 320 — l’explication moniste probablement ! — des aperçus originaux sur le papisme, le polythéisme chrétien et sa mythologie, une conviction puissante et peut-être communicative ne laissent en fin de compte à désirer, au dire des philosophes, qu’un peu de logique, et, au dire des savants, qu’un peu de sérieux. Cf. Griiber, Le positivisme depuis Comte jusqu’à nos jours, in-12, Paris, 1893, p. 301 sq. La réaction en France a aussi son origine dans un mouvement scientifique. Le déterminisme physiologique réserve encore les causes transcendantes avec Cl. Bernard. Il les nie avec A. Comte. Cf. Griiber, Auguste Comte, in-12, Paris, 1892. Sous l’influence mêlée de Spinoza, de Hegel, de Stuart Mil] et d’A. Comte, H. Taine se prononce aussi pour l’explication panthéiste. Toutes choses ne sont que le retentissement prolongé d’un axiome éternel qui se prononce au plus liant de l’éther lumineux. La page est connue. Cf. V. Giraud, Essai sur Taine, p. 116 sq. ; L. Roure, II. Taine, in-12, Paris, 1904, p. 22 sq. M. L. Viardot, dans son Libre examen, in-12, Paris, vulgarise les doctrines de Bûchner. Voir la critique pénétrante de M. Janet, Le matérialisme contemporain, 1888, c. viii, p. 135 sq. Les publications allemandes de Biichner, Vogt, Hæckel, introduites et reproduites chez nous, apportent aux objections populaires contre le dogme biblique de la création tout leur arsenal scientifique. Cf. Delépine, L’enseignement populaire et la vulgarisation scientifique, dans la Revue pratique d’apologétique, I’aoûl 1906. Les citations que nous venons de faire en laissent entrevoir la portée philosophique et l’esprit. Apres mie série de publications analogues, cf. Gény, élans U-s Etudes, 1905, t. eu,

202 sq., M. Le Dantec semble, dans son livre

L’athéisme, porter un jugement assez juste sur la valeur (h’ces thèses atl s et ; iiilierealianis|es., , Je suis

assez sage peur me dire, avec M. île’la Palisse, i|ue. si je ne’crois pas en Dieu, c’est que je suis athée ; c’est là la seule bonne raison que je puisse’donner de mon incrédulité, i <T. Revue pratique d’apologétique, 1907, p. i il Loin de nous la pensée < [ i ! « tous s (. permettent di trancher de si graves questions telle

i olture ; les difficultés du problème sont assez

grandes i qu’on puisse errer de bonne foi. Il est

permis d’enregistrer du moins ce fait, que la science n’a ni objection péremptoire > l’existence de Dieu, ni démonstration absolue du monisme. Inutile aussi de décrier la valeur scientifique de tant de cherchei

la portée philosophique de leurs conclusions qui est en m lie semblera di s plus faibles, < Berthelol meurt, écrivait-on récei ni, ses découvertes durent dans la mesure où le lait survit à la décrépitude di la théorii L, Daudet, Les funérailles du m

dans le’Gaulois du 20 mars 1907 I

doute le résultat de ci gi and i Hi n i du moni contemporain La vali ur philosophique des conclusions toujours la compétence professionnelle. l’eus, , iin., ii — i |.eun d’unité qui i

prits scientifiques i maintenir uni seule sorti d’explication l’explication mécanique - loutle l"u r