Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 3.2.djvu/406

Cette page n’a pas encore été corrigée

2079

CRÉATION

L’UNI

Tdiv ôpaTÛv te /.ai aopatuv

iroj-flTïlv. Kai tic tva xûpiov’Iï)ffoOv XpiOTÔV…’i(’.)î EX

(.> ?’,
… ; evvr l’j£v : i oy ItOCï)-Ôévra,

6u, oo*J<riov tiô TTaTp !,

8t’ol : J -ivta è-Éveto T « 

te Èv o’jpavû>xa rà êv t/j y/, .

Hahn, §142, p. 160 ; Denzinger,

Enchiridion, n. 17.

lies choses visibles et In visibles. El en un seul Si

Jésus-Christ… lumière de lu mière…, engendré non ras

fait, consuhstantiel au Père,

par qui toutes choses ont été

faites celles du ciel et celles de la terre.

Les hérésies gnostiques et manichéennes ne sont pas encore éteintes ; il est remarquable cependant que le concile ne croie pas nécessaire d’exprimer plus explicitement que tout est lire, le ovx ovto>v, du néant : il garde les mots consacré ?, T.%-iç, % 7ravToy.pâTopa. L’emploi de T.nvr^-i, l’opposition entre yevvï)8lvta et itoiT)6svTa montrent assez le sens que noUu avait pris dans l’usage, de préférence même à /.-li-r, ;, xWÇetv. Les Pères se contentent d’affirmer que rien n’échappe, ni matière ni esprit, à la causalité divine. C’était le sens qu’avait pris âparôv te y.xi àopdcTiov ; les choses invisibles pour les Pères grecs ce sont les anges. Enfin le concile applique cette fois à la génération éternelle du Logos la comparaison, introduite par saint Justin et son école, pour traduire plutôt sa génération temporelle dans la création.

3° Symbole de Constantinople, 331. — Ce symbole, plus connu sous le nom de symbole de Nicée, Hahn, § 144, p. 162 ; Denzinger, Enchiridion, n. 47, ne comporte d’autre modification intéressant la question présente que l’addition des mots îtpo toxvtîov twv a ! ar ; or/, pour distinguer l’éternité du démiurge du caractère temporel des créatures. C’était déjà implicitement dans la formule de Nicée et explicitement dans les textes d’Origène, d’Eusèbe, de saint Cyrille.

Ve concile œcuménique, Constantinople, 553. — Le can. 1 de ce concile consacre des expressions chères aux Pères grecs pour signifier le rôle commun des trois personnes divines dans la création : Eî ; yàp Be’o ; jmxî tixt^p, ÏX où Ta TtavTa, y.aie ;  ; y.-jpcoç’I/ja-ouç XokjtÔç, ôY oj Ta 7tâvTa, xal ev nvE-jixa âytov ev m Ta TiavTa. Hahn, § 148, p. 168 ; Denzinger, Enchiridion, n. 172. Voir col. 12 iO.

Quant aux canons contre l’origénisme, en les tenant pour authentiques avec M. Diekamp, De origenislischen Streiligkeilen imsechsten Jaltrhundert, Munster, 1899, il semble plus sûr, avec le P.Prat, Origène, p. lvii sq., de penser qu’ils n’ont pas été confirmés par le pape Vigile, ni dans sa lettre au patriarche de Constantinople, 553, ni dans sa constitution de 554, ni par ses successeurs. Pour le texte, Diekamp, op. cit., p. 90-97 ; Denzinger, Enchiridion, n. 187 sq.

IV. ÉPOQUE SCOLASTIQUE.

1° Du jxe au xine siècle.

— Le renouveau de la vie intellectuelle en Occident devait forcément rappeler l’attention sur le problème de nos origines. Le fait de la création n’est pas l’objet de négations directes. On assiste plutôt à ce spectacle curieux de systèmes philosophiques bâtards : l’aboutissement logique en est le panthéisme strict ; la foi cependant empêche d’adopter ces conclusions et l’accord se fait au moins dans les mots malgré l’incompatibilité des idées.

Saint Augustin, le pseudo-Denys traduit par Scot Érigène, quelques traités d’Aristote commentés par Boèce, le Timée de Platon dans la traduction de Chalcidius, Porphyre dans les traductions de Victorinus et de Boèce ont une influence prédominante. Voir dans de Wulf, Histoire de la -philosophie médiérale, in-8°.Louvain, 1905, l’excellent chapitre, Bibliothèque philosophique, n. 133, p. 119-157. La solution réaliste du problème des universaux conduisait à affirmer l’existence objective de la réalité désignée par le concept de tous le plus universel, l’être. De Wulf, op. cit., p. 165.

1 pi ndant, si l’on excepte J. Scot, les réalistes des iv..v et xr siècles, par d’expresses réserves, prétendent maintenir la distinction de Dieu et du monde et le dogme de la création. Tout autre est Scot Érigène. Son IIes ; pûaewç, professe le panthéismi émaoatiste. « De la superessence de sa nature, dans laquelle il est nonêtre, in qua dicltur non-esse, par un premier degré il se crée lui-même, a se ipso creatur, dans les causes primordiales et devient le principe de toute essence, de toute vie, de toute intelligence… Puis descendant des causes primordiales qui constituent comme un intermédiaire entre Dieu et la créature, il se réalise dans leurs effets, in effeclibus ipsarum fit… Ensuite, pubs formes multiples de ces effets, il s’en vient jusqu’au dernier ordre de la nature entière, qui comprend les corps. Ac sic ordinal in omnia provenicus facit omnia, et fit in omnibus omnia, et in se i/isum redit revocans in se omnia, et dum in omnibus /il super omnia esse non desinit. Ainsi fait-il toutes choses du néant, de nihilo, produisant de sa suressentialité les essences, de sa survitalité la vie. » Dediv. nat.. I. III. n. 20, P. L., t. cxxii, col. 683 ; n. 4, col. 632. Toutes choses sont donc à la fois créées et éternelles. Scot prétend trouver cette doctrine dans l’Écriture, dan< saint Augustin, dans le pseudo-Denys. Ibid., I. III, col. 646. Voir l’argument de l’unité principe du nombre, col. 652. Les autres choses qu’on dit être, ne sont que des théophanies, ipsius theophaniae sunt. « Dieu est par conséquent, comme dit saint Denvs l’Âréopagite, tout ce qui est vraiment, parce qu’if fait toutes choses, et se fait en toutes, facit et fit. » L. III, n. 4, col. 633. Il résume lui-même sa doctrine en distinguant quatre classes de causes : a) quae créai et noncreatur ; b) quae creatur et créât ; c) quae creatur et non créât ; d) quae nec creatur nec créât. L. III, n. 23, col. 689. Ainsi par de la le pseudo-Denys et saint Augustin qui les avaient christianisés, c’est Proclus et Plotin que J. Scot retrouve ou reconstruit. Il garde le mot de création, mais comme les monistes modernes, le mot sans le sens. Le concile de Valence qui condamne ses erreurs sur la prédestination, 855, met en garde contre le reste de sa doctrine. Denzinger, Encliiridion, n. 288. Des condamnations expresses frapperont son De divisione naturx, lorsque les écoles chartraines essayeront de ressusciter ses doctrines.

Le réalisme outré trouve, en effet, ses partisans tout spécialement dans ce milieu. De Wulf, op. cit., p. 195 sq. Si les premiers maîtres, Bernard et Thierry, se gardent encore du panthéisme en affirmant très nettement la création de la matière dans le temps. Amaury de Bène et sa secte font revivre bientôt les spéculations panthéistes et mystiques de J. Scot. Omnia unum, quia quidquid est Deus. Elles sont reprises aussi vers le même temps par David de Dinant, Clerval, Les écoles de Chartres au moyen âge du V au XYI’siècle, in-S. Paris, 1. III, c. ni, sect. IV, p. 244 sq. ; de Wulf, op. cit., p. 233 sq., et la liste de ces erreurs dans Deniile. Chartularium, t. i, p. 70. En 1210, au concile de Paris, les erreurs d’Amaury et de David sont condamnées, et plusieurs hérétiques brûlés. Ibid.. p. 72. En 1215. la même proscription est renouvelée par le légat Pierre de Courçon. il>id.. p. 79, et par le IV 4 concile de Latran. Denzinger, Enchiridion, n. 359. Le concile de Sens, pour atteindre le mal dans sa racine, vers 1221. condamne le De divisione naturae de J. Scot, sentence confirmée, le 22 janvier 1225. par llonorius III. Deniile, Chartularium, t. i, p. 106. Albert le Grand et saint Thomas viseront plusieurs fois ces erreurs.

Le dogme de la création voit du xi* au xiiie siècle comme un retour du manichéisme. Qu’il y ait avec cette hérésie dépendance de fait ou pure affinité logique. voir Albigi ois, Bogomiles, Cathares, Vai dois. bien le dualisme avec ses conséquences que professent