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CREATION


qu’on lui compare ; b. que la production ex niliilo est au moins affirmée de la lumière et de l’Ame. Seraitce de la masse aqueuse que l’auteur sacré la fait sortir, i. 3, ou laui ait-il, en bon physicien moderne, considérée comme une vibration imprimée à la matière ? Même remarque pour l’Ame, il, 7. Si elle est formée d’un souffle de Dieu, n’est-ce pas précisément pour signifier qu’elle se distingue par son origine du monde matériel ou animal : et si l’on ne peut songer dans ces pages à une émanation panthéistique, le symbole peut-il signifier autre chose qu’une production spéciale ex nihilo ? L’idée de création stricte n’est donc pas étrangère à ce passage, c. La matière n’y est certes pas conçue comme indépendante de Dieu. L’idée de lutte contre le chaos, si apte à faire ressortir la puissance d’un démiurge, si habituelle aux autres poèmes cosmogoniqties. est absente deGen., i et n. Le créateur fait tout ce qu’il veut : une parole y suffit et les choses arrivent du premier coupau degré de perfection qu’il a marqué, et eranl valde bona. Gen.. i, 13, 18, 21, 25, 131. Un créateur ex nihilo ne peut guère se peindre autrement. Pour ces raisons on peut déjà affirmer que les deux récits, Gen., i et ii, ne sont pas dualistes. Tout au plus pourrait-on dire que la matière chaotique, Gen., I, 2, est présentée comme préjacente bien que dépendante : la Bible n’enseignerait rien sur la creatio prima, mais

lient sur la creatio secunda. Cependant cette opinion même ne paraît guère solide en présence des raisons invoquées par les partisans des autres opinions. Défendable, si l’on s’en tient A l’exégèse du texte isolé, l’hypothèse restitutionniste semble condamnée, si l’on

1ère : a. la place de ce récit dans le plan du livre ; b. l’interprétation juive traditionnelle. En fait, a. le luit de l’auteur du Penlateuque est manifestement d’établir le monothéisme et de fonder sur la souveraine puissance de Dieu son droit souverain A l’obéissance. Ce hiit n est pas atteint, s’il laisse planer quelque doute Kir l’origine première du chaos mentionné imprudemment, lien., i. 1. Il ne snllisail pas A l’écrivain de montrer Élohim ordonnateur du monde au même litre que Mardouk ou Zeus, puisqu’il ne l’eût pas fait supérieur < ces taux dieux. Se fût-il contenté de cela, nous devrions, connue dans toutes les religions duslistes, retrouver dans li - oésiaqui g de même

m. un les lia..- ordinaires de ce dualisme initial : l’idée de lutte contre le chaos, la matière regardée connue la cause du mal physique ou moral, h’destin et l.t fatalité qui - impo ent au dieu suprême lui-même enl’-n quelque manière ; ce n’est pu la le Dieu du Pentateuque. Si l’on admet comme probable une certaine dépendance des mythes babyloniens et chaldéens, il est d’autant plus invraisemblable que le rédactcui de Gen. i. qui s’est séparé des légendes

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liilo. cette m’confirme, si l’on considère : b) l’amplitude du terme produit, cœlum et terrant, c’est-à-dire toutes choses ; c) le mode de production : celui qui opère par sa parole n’a pas besoin de matière préjacente ; d) le but de l’auteur : établir le souverain domaine de Dieu en prouvant que tout est son œuvre. Ces raisons, e) jointes surtout A l’autorité des exégetes juifs qui ont toujours compris Gen., i, dans ce sens, semblent établir que la création e.r nihilo se trouve sinon évidemment, du moins très probablement enseignée dans ce verset.

Est-il besoin de faire remarquer que la valeur de ces considérations est absolument indépendante du caractère d’histoire plus ou moins stricte de Gen., i et II ? Qu’on y voie un document d’histoire rigoureuse mêlé seulement de quelques métaphores, ou le récit vrai de visions par lesquelles Dieu aurait symboliquement révélé les origines du monde, F. de Hummelauer, op. cit., p. 72, ou le récit du fait très réel de la création, mais dans un cadre artificiel, Lagrange, Inc. cit., p. 393, en tout cas, puisque l’auteur a pour but de nous renseigner sur le commencement des choses, ces discussions, quant au point précis qui nous occupe, portent sur la forme non sur le fond de son enseignement. C’est assez pour que nous puissions ici en faire abstraction.

2° L’Exode, iii, li. — 1. Origine du texte. — Bon nombre de critiques s’accordent à regarder ce passage comme appartenant à un antre rédacteur que celui de Gen., i, 1 ; il, 4a — et différent lui aussi de celui deGen., ii, 46 sq. Sans discuter cette opinion, notons seulement la valeur différente de ce passage dans l’une ou l’autre hypothèse.

Si les deux textes, Gen., I, et Exod., ni, dépendaient du même auteur, ils pourraient s’éclairer mutuellement. Il reste, dans le cas contraire, que le compilateur les a considérés au moins comme exprimant deux conceptions acceptables et conciliaires pour la thèse monothéiste qu’il défend. Le récit, Exod., iii, a d’ailleurs sa valeur propre. Dieu vient de donner A Moïse une mission grave près du peuple : n S’ils me demandent quel est [votre] nom, dit Moïse, que leur répondrai-je ? — Je suis celui qui suis, n » ns "itfw rens. Cf. Vulgate : ego suni qui sain : Septante : k’yi.'> t’.y. : <j t’.'vi ; Aquila et ïïieodotion : "E<TO|M « gaofiat. C’est 1A mon nom pour li ternit’. » Exod., III, 13-10.

J. Origine du mol. — Il est presque impossible 1 1 décider si ce nom est révélé pour la première fois dans cette circonstance, ou s’il était déjà connu. Aussi bien le faites ! tans Conséquence pour notre étude. Voir DtC tionnaire de la Bible, art. Jéhovah, col. I281 sq.

i. Sent du mot. — Il exprime, selon les uns. l’être

historique de Dieu, un étal dans lequel Dieu se ii et >e|on lequel il lui piail d’être connu. selon les autres, son ç(iv métaphysique, son essence. Sans doute. Dieu n’entend pas, dans la circonstance, donner la définition scolastique de sa nature, mais comme il veut qu’on lui obéisse avanl tout autre, Exod., m. I(> sq.. il se tait connaître sonun nom qui révèle sa supériorité sur tous li i par la mémo ae nature propre. Voir

Dictionnaire de’" Bible, toc. cit. ; Barns, Revue biblique, 1898, p. 388 ; 1908, p. 362-388 ; Petau, op. cit., De Deo, I. VIII, c. i. I. i. p. 338 aq.

i Preuve de la création. —Le mol -, ~s par lui-même ne forme pas un argument absolu. Pour Platon aussi. Dieu est l’ï Ire et le s< mpiternel présent, i

ni H est x-i., r, -<, : el immuable, Timée, 27, d sq. ; 37, e sq., idit. Didot, Paris, 1888, t. il, p 104, 208, el i on discute ci pendant, non sans di aona, tut

le dualisme de ce philosophe, Mais l’argument -end. le

solide polll exclure lollle lipotlie-ide CollCepI loll

dualiste danle Pentafe uque : a si l’on tient compte de la ne ntalité israélid j ! aux subi i I

physiques de l’être et du non être platonicii na un ti l

i a un -’us exclusil dana un tel milieu, b il l’on