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CRAN MER


le puritanisme. Au liftu donc de se déclarer ouvertement luthérien, il préféra continuer quelque temps sa tactique prudente. Ainsi, lors du couronnement du jeune roi, que son père avait ordonné d’élever dans la religion catholique, l’archevêque s’ingénia à mêler rites catholiques et protestants, tandis qu’il suppliait Edouard VI de combattre l’idolâtrie et la tyrannie de l’évêque de Rome. Devenu membre du Conseil de régence, il fit porter un décret intimant aux évêques l’ordre de demander au roi une nouvelle commission comme fonctionnaires spirituels ; lui-même donna l’exemple de la soumission, se déclara amovible à la volonté du roi et reçut de nouveaux pouvoirs pour son archidiocèse.

Bientôt il osa faire abolir par le parlement le statut des 6 articles ou bill du sang. 4 novembre 1547. En conséquence, il rappela d’Allemagne sa seconde femme et fit reconnaître publiquement son mariage. L’article qui conservait la présence réelle étant supprimé, il fit imposer la communion sous les deux espèces, et pour la réglementer publia un opuscule en anglais, intitulé : Ordre pour la communion. Ce rituel était provisoire, car il voulait supprimer la messe et la remplacer par la cène. Voir t. i, col. 1286. Enfin pour activer le mouvement vers la réforme, il appela d’Allemagne des théologiens renommés qui remplacèrent dans les deux universités les docteurs trop tièdes à seconder ses Fîucer. Pierre Martyr, Paul Fagius, Bernardin Ochino, Trernellius vinrent l’aider par leurs avis, leur enseignement, leurs écrits, et ainsi prirent une part considérable dans l’établissement du vrai protestantisme en Angleterre. Selon leurs conseils, il imposa pour les offices des lectures de la Bible en anglais et de la paraphrase d’Erasme sur le Nouveau Testament, y augmenta le rôle du sermon, fit paraître une traduction d’un catéchisme de Luther où il lui imputait beaucoup d’idées de Calvin sur la cène. Le 14 décembre 1648, la Chambre des lords discuta longuement la question des sacrements, et Cranmer, de luthérien qu’il avait été jusqu’alors, s’y montra à peu prés calvi-A la suite de cette discussion, il lit accepter le of conimon prayer, composé sur ses indications par une commission pour remplacer tous les autres rituels, et (’tendre à tout le royaume sa doctrine miluthérienne, mi-calviniste. Voir t. i, col. 1386. (Jardiner publia en 1551 une interprétation du Prayer Book intitulée ExplU ! a foi catholique mr If sacreautel, diri irrage de Cranmer : Défei loctrine du tacren ><)> ! <ie l’eucharistie. Dans ^.i réponse, Cranmer avoue que, « dans le livre de l.i sainte communion, nous ne demandons pas que h ! le vin soient le corpel li rang du Christ, mais qu’i |, "t le sang du

Chri dire que nonles mangions et buvions

ntrer en participation de

mirilié et de son sane, répandu pour notre

rédemption Du fond de ta prison Gardiner riposta

m 1552 par une Confutatio cavillationum…, parue è

le nom de Mnrcus Antonius Constantin*.

K de Louvain.

1552, Cranmer publia une seconde n’i la ! ndance calviniste était

mi -onction, la croise, les vèlepour l’ordination étaient supprin nmoins, les non-conforml

qui devenaient plus influents n’étaient pas encon

rc< ut du’il, » ne l « blâmant la ri afin de complaire.m Conseil, le

i’ndi édition du Prayer Booh

pour expliquer que la génuflexion devant le

(mmarque ( ! superstition. m-i

il se

plaint en ces termes : « Il y a des esprits glorieux et inquiets qui trouveraient à redire à notre livre même si on le modifiait chaque année ; ils prétendent que l’Ecriture ne commande pas de s’agenouiller. Voilà la racine de toutes les erreurs des sectaires : s’ils ont raison, plus n’est besoin d’un rituel ; ne prenons plus souci d’établir de l’ordre dans le culte ou même dans l’Etat. Si l’Écriture n’ordonne pas de s’agenouiller, elle n’ordonne pas non plus de s’asseoir. Accroupissez-vous donc sur le sol comme les Turcs et les Tarlares. » Les non-conformistes redoublèrent leurs hardiesses religieuses, parcourant le pays, prêchant des doctrines qui battaient en brèche la base même de la société, et le principe de l’autorité royale ; il fallut que Cranmer se résignât à lutter contre ceux qu’il avait tant encouragés, au moins secrètement, sous Henri VIII ; il résolut aussi de composer une série de points doctrinaux qu’on rendrait obligatoires pour les sermons.

C’est dans ce but que fut rédigée la nouvelle Confession de l’Église anglicane, connue sous le titre de 4*2 articles de religion, inspirés à peu près tous des Confessions protestantes d’Allemagne. Ils furent promulgués le 19 juin 1553. Elisabeth les réduisit plus tard à 39 et ce sont ces derniers qui sont restés la règle de la foi actuelle de l’Église établie. Voir t. i, col. 128$1-$2291. De plus, Cranmer avait déjà jeté les bases d’un grand ouvrage de droit ecclésiastique qui abrogerait les règlements que l’Angleterre avait autrefois reçus de Rome. Celle Reformatio legum ecclesiasticarum décrétait des peines très sévères contre les impies, les hérétiques, les blasphémateurs, les adultères, autorisait le divorce, etc., mais la mort du roi Edouard VI. arrivée le 6 juillet 1553, en empêcha la publication.

IV. Sors.Marie Truon. — Bien qu’Edouard eùl désigné pour lui succéder une de se-- parentes, Jeanne Grey, le souvenir des Tndors (’tait encore si populaire que la fille d’Henri VIII et de Catherine d’Aragon, la catholique Marie Tudor, fut proclamée reine par la nV tion presque tout entière. Des son avènement, elle se hà la de restituer au catholicisme romain tout ce que les deux règnes précédents lui avaient fait perdre en Angleterre ; et pour la seconder, le cardinal Beginald Pôle arriva de Borne avec le titre de légat du saint-Le primat, qui avait reconnu Jeanne Grey, recul l’ordre de se retirer en son palais de Lambeth ; on lit courir le bruit qu’il avait offert a la nouvelle rein rétablir lui-même l’ancien culte ; mais il ne craignit pas de répondre à cette imputation par une déclaration

violente ou il publiait haute ni sa fidélité à la doctrine

et au rituel établis sous les règnes précédents, en conformité avec h primitive. Alors il fut conduit à la Tour pour crime de haute trahison ; il obtint son pardon pour celle accusation, mais le l’i avril 1654 il fut traduit avec les évéques Ridle) et Latimer devant une assemblée spéciale de docteurs pour discuter avec eux sur le dogme de la transsubstantiation ; il rire une formule de foi qui maintenait

la pp’le sacrifice de la messe ; ’iilin il

fut déclaré hérétique, et violateur de la loi du célibat

iastique par son second mariage Malgré appi l au tribunal di Dieu i al, on le

livra au tribunal séculier qui le condamna au feu : il dut attendre danta prison b Oxford que le rite d

dation d’un archevêque lui envoyé de Boum, el assista de sa fenêtre an supplice de Ridle) 1 1 de I alidade ébranla sa fei m< lé, puisqu’il i omposn isivement -i rétractations, quatre en anglais, courtes 1 1 peu i eu> di i nier i - en latin,

humbles et explicites ; il n’en fut pas moins conduit dans l église Sainti Mai ie d’( Ixford i

en public avanl d être i i uU rant di i vie, il réti ac la loul