Tolède, il naquit dans cette villeen 1512. Après de fortes l’tudes dans les langues et la jurisprudence, il fut nommé, n’ayant que vingt et un ans, professeur de droit canon à l’université de Salamanque. Il occupa cette chaire avec tant de distinction, qu’il fut chargé de réformer cette célèhre université, vieille déjà de trois siècles. Les statuts qu’il lui donna furent observés jusqu’en ces derniers temps. En 1519, l’empereur Charles-Quint le désigna pour le siège archiépiscopal de Saint-Domingue ; et, en 1560, sur la présentation de Philippe II, le pape le préconisa évêque de Ciudad-Rodrigo. En cette qualité, il se rendit au concile de Trente. Sa connaissance approfondie du droit le fit choisir par les Pries du concile, pour rédiger, de concert avec le cardinal Hugues Buoncompagno (plus tard Grégoire XIII), les décrets De reformations. C’est à lui que nous devons le texte de ces décrets, approuvés ensuite par le concile et votés en assemblée solennelle, car Hugues Buoncompagno, pris par d’autres travaux, lui laissa, à peu près tout entier, le soin de celui-ci. A son retour en Espagne, Covarrubias fut transféré, en 1565, à l’évêché de Ségovie. A la mort du cardinal Espinosa, président du conseil de Castille, le roi Philippe II choisit Covarrubias pour le remplacer, et, deux ans après, en 1574, il le fit président du conseil d’Étal. Dans l’exercice de ces hautes fonctions, Covarrubias montra une grande habileté dans les affaires, unie à beaucoup de tact et de souplesse. Au milieu des tracas de la cour, il n’en continua pas moins la composition de ses nombreux ouvrages sur le droit canon et le droit civil. Ils lui acquirent une réputation universelle auprès des savants de l’époque, non seulement de l’Espagne, mais aussi de toute l’Europe. Cette réputation lui survécut, car, après sa mort, survenue le 27 septembre 1577, ses Opéra onmia canonica eurent de nombreuses éditions. Nous citerons ici les principales : 2 in-fol., Anvers, 1627, 1638 ; 2 in-fol., Lyon, 1568, 1606, 1661 ; 2 in-fol., Genève, 1679 ; 5 in-fol., Genève, 1762. Celle-ci est la meilleure. Covarrubias avait composé aussi] quelques ouvrages d’un genre différent : De mutatione monelarum et Collection. umm.orwm veterum cummodernis, m-foi., Anvers, 1556. Dans ses Opéra omnia se trouvent quatre livres Variaritm résolu tionum ex ponti/icio, regio et csesareo jure, ainsi que divers traités, De lestamentis ; De sponsalibuset matrimonio ; De conlraclibus ; De restitutione ; De regulis jtuïs ; De præscriptione ; De immunitatibus ecclesiarum, etc. Il a laissé en manuscrit des notes sur le concile de Trente ; un traité De pœnis, commentaire du 1. V des Décrétales, et un travail historique en langue espagnole, Catalogo de los reyes de Espana, y de olras cosas. Fundacion de algunas ciudades de Espana. Adverlencias para entend er las inscripciones. Son frère et deux de ses neveux, qui portaient son nom et qui naquirent comme lui à Tolède, s’étant distingués dans la littérature et les sciences, autant que dans la vertu, car de ses neveux, l’un fut chapelain du roi et chanoine de Cuença, et l’autre chanoine de Séville, puis évêque de Girgenti (Agrigente) en Sicile, le poète Biaise Lopez fit, à leur sujet, le distique suivant :
His non alla suos componat llnma Catones : Toletum jactat quatuor ; illa, duos.
Michaud, Biographie universelle, t. x, p. 141 sq. ; Richard et Giraud, Bibliothèque sacré’1, t. VIII, p. 334 ; Pliilipps, Du droit ecclésiastique il/ms ses sources, t. vi, p. 382 ; Hurter, Xonienclator, t. i, p. 38.
T. Ortolan.
- COXAM Hercule##
COXAM Hercule, fanatique qui propageait ses
erreurs vers l’an 1619 et fut longtemps emprisonné en
Angleterre. Il enseignait que Jésus-Christ est ici-bas le
seul pasteur des âmes, qu’il instruit par l’onction du
Saint-Esprit. Il n’y a pas d’autre pénitence que la justification
et la prière d’actions de grâce convient seule
aux élus. La cène ne consiste que dans une oblaticn du pain et du vin et la recevoir à genoux est faire acte d’idolâtrie. Tous les dimanches et jours de fête sont abolis. Moréri, Dictionnaire historique, 1759, t. iv, p. 227.
B. Hei rtebize.
- COZZA Laurent##
COZZA Laurent, cardinal de la sainte Eglise romaine,
mort le 18 janvier 1729, était né à Saint-Laurent
au diocèse de Montefiascone dans le patrimoine de
Saint-Pierre le 31 mars 1654. Il professa la règle de
saint François dans la famille de l’étroite observance
qui l’éleva successivement à toutes les dignités ; il fut
lecteur, provincial de Rome, commissaire général de la
branche franciscaine à laquelle il appartenait avant de
devenir ministre général des mineurs en 1723. Après
trois ans Clément XIII le créait cardinal. Entre temps
il avait été gardien du Mont-Sion et custode de Terre-Sainte,
consulteur de l’Index et qualificateur du Saint-Office.
Les hautes dignités auxquelles il fut élevé lui
firent tomber la plume des mains ; auparavant il avait
publié : Vindictes areopagilicse in duas partes distribulse,
in-4°, Rome, 1702, dans lesquelles il établit l’authenticité
des écrits de saint Denys l’Aréopagite et réfute
les objections des hérétiques ; Dubia selecta
emergentia circa sollicilationem in confessionc sacramentali
juxta aposlolicas conslilutiones et probatis
auctoribus digesta et discussa, in-12, Rome, 1709 ;
Florence, 1713, ouvrage où sont examinés tous les cas
pratiques sur cette matière ; Commentarii Itistoricodogmalici
in librum S. Auguslini de hscresibus ad
Quodvulldeum, 2 in-fol., Rome, 1707, 1717 ; le séjour
de l’auteur en Terre-Sainte avait arrêté la publication
du IIe volume ; Ilistoria polemica de Grsecorum schitniale
et ecclesiasticis numumentis concinnata, 4 in-fol..
Rome, 1719, 1720 ; Tractatus dogntalico-moralis de
jejunio ecclesiaslico in Ires partes distributus, in-fol.,
Rome, 1724.
Richard et Giraud, Dizionario délie scienze ecclesiastiche, Naples, 1844 ; Migne, Dictionnaire de bibliographie, t. i, passim ; Hurter, Nomenclator, t. ET, col. 1001.
P. Edouard d’Alençon.
- COZZA-LUZI Joseph##
COZZA-LUZI Joseph, théologien, exégèle, archéologue
et érudit italien, né à Bolsena le 4 décembre
1837. Issu d’une famille noble, il renonça au monde et
prit l’habit monastique à l’abbaye basilienne de Grottaferrala.
Il s’y distingua bientôt par la vivacité de son
intelligence, et jeune encore, sous l’habile direction du
P. Toscani, il étudia les travaux hymnographiques des
mélodes de son couvent. Nommé secrétaire de l’abbé
Contiéri en 1866, il lui succéda dans sa charge en 1879.
Sous son gouvernement, l’abbaye se renouvela : la basilique,
qui avait été maladroitement restaurée, fut par
ses soins rétablie dans sa forme primitive ; le rite grec,
qui depuis le concile de Florence avait subi un fort
mélange de latinisme, fut épuré. En 1882, il fut appelé
à Rome pour remplir la charge de vice-bibliothécaire
de l’Église romaine. Déjà connu par l’édition phct atypique
du Codex valicauus 1209 de la Bible.il travailla
plusieurs années à la publication des fragments de Strabon,
qu’il avait découverts dans quelques palimpsestes
presque illisibles de Groltaferrata et de la bibliothèque
vaticane. Cette découverte lui valut un brefélogieux de
Léon Mil (Il mars 1888). le titre de second -Mai. et de
nombreuses marques d’honneurs de la part des cardinaux
et des sociétés savantes. Dans les dernières
années de sa vie. le P. Cozza-Luzi fut éloigné de la
bibliothèque vaticane. Il n’en continua pas moins ses
travaux. Il corrigeait les dernières (’preuves du t. x et
dernier de la Nova bibliotlieca Palruni du cardinal
Mai, lorsqu’il mourut, le l « juin 1905. Le P. Cozza-Luzi
a été d’une fécondité étonnante. La liste de ses ouvr
et de ses brochures ne comprend pas moins de 180
numéros, sur les sujets les plus disparates, l’n grand
nombre de ses articles, notices et dissertations ont