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COUR ROMAINK


Daçaient de se perdre. Pour obvier à cet inconvénient, Léon XIII réorganisa le collège des chantres pontificaux, sous l’habile direction du mæstro Mustafa, et lui fournit de nombreuses occasions de paraître en public. Le collège fut ainsi composé : une dizaine de soprani ; autant de contralti, de ténors et de basses : en tout, une cinquantaine de chantres, tous choisis avec soin pour la beauté de leur voix et leurs connaissances musicales. On se montre d’autant plus difficile pour leur admission que, suivant une tradition immémoriale, la chapelle Sixtine chante sans l’aide d’aucun instrument, pas même de l’orgue. Les morceaux sont néanmoins très compliqués, et les chantres sont ainsi obligés, pendant un laps de temps considérable, de garder le ton, sans avoir le secours d’un instrument qui les guide ou les soutienne. Au point de vue de la facture savante des morceaux dont elle a le monopole, et de la manière supérieure dont elle les exécute, la chapelle Sixtine fait l’admiration de tous les musiciens. Elle est regardée, sans conteste, comme la première chapelle du monde. Le directeur actuel est le jeune Ma 1’Perosi, universellement connu par les nombreux et merveilleux oratorios qu’il a composés. Cf. Rome, 1904, t. I, p. 55 sq., 96, 133 ; 1905, t. ii, p. 24, 225, 286.

VI. familiers INTIMES.

1° Les aides de chambre, en italien, aiutanti di caméra. — Ce sont des laïques attachés au service immédiat du souverain pontife. Ils ont la garde de son vestiaire personnel, et le servent à table. Leur nombre varia suivant les époques ; mais il est de tradition que deux, à tour de rôle, sont de garde, chaque jour, auprès de lui, c’est-à-dire doivent se tenir prêts à répondre au moindre signe de sa part. Aussi restent-ils constamment dans la pièce contiguë à celle occupée par le pape. Quelquefois, pour l’introduction des personnes admises à l’audience privée du saint-père, ils suppléent les camériers secrets de service. Aux chapelles pontificales, revêtus de la cappa de soie rouge, ils sont dans le cortège immédiatement après les chapelains secrets, précédant les procureurs généraux des ordres religieux, ainsi que le prédicateur apostolique et le confesseur de la famille pontificale. Comme les camériers secrets, ils portent la soutane violette et le manteau de même couleur. Ils timbrent leurs armes du chapeau de la prélature. Pie "VI, à la suite de beaucoup de ses prédécesseurs, les a déclarés comtes palatins et chevaliers de l’éperon d’or. Cf. Moroni, Dizionario, v° Aiutanti di caméra, t. i, p. 167171.

2° L’écuyer secret, en italien, scalco ssgreto. — Sa mission est de veiller à tout ce qui regarde la table du souverain pontife. Il perçoit les fonds affectés à l’entretien de la personne du pape, et, très souvent aussi, est chargé de ses dépenses privées. Ces fondions, très anciennes, sont déjà indiquées dans les rôles du palais de Nicolas III, en 1277. Cf. Moroni, Dizionario, v° Scalco segreto del papa, t. lxii, p. 85-93.

Médecin particulier et chirurgien du pape.

Sur

leurs attributions et leurs privilèges, on trouvera des détails intéressants dans Marini, Degli archiatri ponti /icii, in-4°, Rome, 1 78 1, et dans Moroni, Dizionario, v° Medico del papae medici palatini, t. xuv, p. 110143.

Les bussolanti.

Ce sont des camériers laïques

de garde à la bussola di Damasco, c’est-à-dire au tambour revêtu de damas rouge, situé à la porte de la première des antichambres précédant celle des gardes nobles. Leur costume consiste en une sorte de soutanelle, eu mantellone court, de velours rouge, brodé aux armes du pape, avec culottes et bas rouges. A la première antichambre, où ils se tiennent, ils reçoivent les personnes admises à l’audience du pape, et les accompagnent jusqu’au moment où ils les remettent au camérier d’honneur qui est de garde. Ils font aussi

diverses autres commissions, comme de porter au carnérier de service les objets qu’on désire faire bénir au pape, ou certains plis à l’adresse du souverain pontife, etc. Ils sont également chargés de porter la tedia gestaloria, quand le pape s’en sert, dans les grandes cérémonies. Ils revêtent alors, au-dessus de leur costume ordinaire, une cappa de couleur roup ; e. Autrefois, les bussolanti se divisaient en trois classes : 1. les bussolanti proprement dits ; 2. les bussolanti extra muros ; 3. les bussolanti écuyers. Par son motu proprio du 28 novembre 1800, Pie VII essaya de fusionner ces trois classes, et Grégoire XVI, par un bref du 30 juillet 1832, acheva cette réforme. Le corps des bussolanti fut formé de dix-huit bussolanti principaux, auxquels furent adjoints un certain nombre de surnuméraires, ou d’aspirants à ce poste, qu’ils sont appelés à occuper à mesure que des vacances se produisent parmi les participants. Cf. Moroni, v° Bussolanti délia corte ponli/icia, t. vi, p. 173-183.

vu. garde PONTIFICALE. — Elle comprend : 1° la garde noble ; 2° la garde suisse ; 3° la garde palatine ; 4° la gendarmerie pontificale.

La garde noble.

L’institution de la garde noble,

telle qu’elle est actuellement, ne remonte qu’aux premières années du XIXe siècle, au retour du pape dans ses Etats. Elle avait été précédée, dans le soin de veiller à la sécurité personnelle du souverain pontife, par un corps d’élite de l’armée pontificale, appelé les ravallegieri, ou chevau-légers. Vers le milieu du xvie siècle, ce corps se composait de deux compagnies, et ceux qui en étaient membres faisaient gratuitement leur service. Clément VII le réforma, et le changea en un corps de lanciers, auquel fut donné le nom de lancie spezzate, lances brisées. Supprimé par Benoit XIV. en 1724, il fut rétabli ensuite, et dura jusqu’à la fin du xvine siècle. Il cessa à l’exil de Pie VI. Cf. Moroni, Dizionario, v° Lancie spezzate, t. xxxvii, p. 94-98.

Dans la garde noble instituée par Pie VII, et qu’il appela guardia nobile di cavallegieri, garde noble de chevau-légers, furent admis les jeunes patriciens de Rome et des Etats pontificaux. Comme c’était un grand honneur, non seulement ils l’acceptèrent à titre gracieux, mais ils le recherchèrent avec ardeur. Quoiqu’ils n’eussent demandé aucune rémunération, on leur accorda cependant la somme nécessaire, au moins, pour l’entretien de leur cheval. Le nombre des gardes nobles ne devait pas dépasser soixante-deux, en y comprenant même les fourriers et les trompettes. Léon XII le porta à 76, par un décret du 17 février 1824. Ce corps étant un corps d’élite, tous y avaient un grade élevé dans l’armée pontificale. Les simples gardes étaient capitaines ; les autres, lieutenants-colonels, colonels et lieutenants-généraux. Napoléon I er avait fait quelque chose d’analogue pour ses cent-gardes ; caries moindres d’entre eux avaient le grade de sous-lieutenant. Pour honorer davantage ses gardes nobles. Pie VII, le 27 septembre 1801, leur accorda le privilège de remplacer les courriers pontificaux, pour porter la calotte rouge aux cardinaux étrangers. Cf. Regolamento di disciplina del corpo délia guardia nobile pouti/icia, in-4 » , Rome, 1825. Us sont maintenant une cinquantaine, et alternent, à tour de rôle, pour leur service au Vatican. Ils n’y sont tous, au grand complet, que les jours des cérémonies solennelles. Alors, le corps tout entier fait partie du cortège pontifical. Leurs trompettes, connues sous le nom de trompettes d’argent, se font entendre dans la basilique de Saint-Pierre. La marche pontificale des trompettes d’argent, composée par Silveri, ne peut être jouée que là.

Leur costume est bleu foncé brodé d’or, culottes blanches en peau de daim, grandes belles vernies* casque de cuirassiers avec crinière noire et plumet.

A la garde noble se rattachent les princes assistants