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magnum, 19 in-fol., Rome, l7 : ii)-17(i ( J, t. xi. p. 217 sq. Il La divisa alora en daus sériions : la secrétairerie des brefs ordinaires, el celle dos brefs aux princes. Soixante ans plus tard, lîenoit XIV, par sa bulle (iravissimum, du < s décembre I746j § 5-0, exposa longuement la liste îles a flaires qui doivent passer par la secrétairerie des brefs. Cf. Builarwm Benedieti XIV, 2 in-fol., Venise, 1778, t. I, p. 264- sq. ; Bullariam magnum, t. xvi, p. 334 sq. Léon XIII, par son motu proprio du 31 octobre 1897, lui accorda, en outre, la concession presque exclusive des indulgences, et de plusieurs faveurs, telles que l’autel privilégié, la faculté de bénir et d’indulgencier, etc. Sous Pie IX, les bureaux de la secrétairerie des brefs, ouverts de 9 heures du matin à 1 heure de l’après-midi, excepté les dimanches et fêtes, se trouvaient dans le magnifique palais de la Consulta, tout près du palais du Quirinal, du côté opposé à celui de la Daterie. Après l’occupation de Rome par Victor-Emmanuel, ils furent transportés au palais Alteinps, via Satil’Apollinare, n. 8. Ils y étaient encore en 1899. Mais, l’année suivante, ils furent transférés au second étage du palais de la Chancellerie, dans les appartements anciennement occupés par le grand pénitencier, où ils sont encore actuellement. La charge de secrétaire des brefs est à vie. Cf. Moroni, op. cit., v » Cardinale, % 6, t. x, p. 10.

4. Le secrétaire des mémoriaux, en style de curie summus scrinarius a libellis, ou magister libellorum et mémorise, ou a secrelis super libellis, est le quatrième cardinal palatin. Par mémoriaux on entend les suppliques adressées au pape, en vue d’obtenir quelque faveur. Elles furent ainsi nommées, parce qu’elles sont comme un document destiné à rappeler au pontife la faveur qu’on sollicite de lui. Ce terme avait le même sens dans les cours séculières et déjà même sous les empereurs romains. L. XV, ff. De in jus vocando ; L. XXXII, ff. De rec. arbit. ; L. I, Cod. Quando libellus ; Novell. CXIII, CXXIV. Cf. Ducange, Glossarium médise et tn/irnse latinilis, v° Memoria, memoriale, memoriales, t. iv, p. 353 sq. ; Parisi, Psiruzioni per la segreteria, c. ii, De’memorialie promemoria, t. IV. Vu la grande quantité de suppliques qui arrivaient au pape de tous les points de la catholicité, il y eut, dès les premiers siècles, un ou plusieurs secrétaires apostoliques chargés de recueillir ces demandes, de les classer, de les analyser, et d’en faire un rapport au pape. Les fonctions de secrétaire des mémoriaux, ou de référendaire des suppliques sont donc très anciennes. On ne saurait, au juste, en fixer l’origine. Elles sont, en outre, très importantes et fort délicates. Elles font de celui qui doit les remplir, comme un intermédiaire officiel entre les sujets et leur souverain. Son rôle est d’intercéder en leur faveur, pour faire agréer leurs demandes ; et il est, en même temps, l’organe par lequel le prince répand sur eux ses bienfaits. Cf. Ducange, op. cit., v° Referendarins, t. v, p. 664.

D’après Galletti, Del primicero délia sanla sede ed allri uf/iziali del palazzo laterancnse, in-4°, Rome, 1776, p. 190, celui qui, dans l’antiquité chrétienne, était appelé le primicerius advocalorum, ou defensarum, parait avoir alors rempli les fonctions attribuées plus tard, d’une manière spéciale, au secrétaire des mémoriaux. Renoit XII, élu à Avignon, en 1334, ordonna que toutes les concessions de faveurs fussent enregistrées, et que l’on gardât les documents originaux. Ainsi prit naissance, dans la cour pontificale, l’habitude d’avoir un registre des suppliques. Au commencement du siècle suivant, sous le pontifical d’Alexandre V (14091410), il est fait mention d’une pièce réservée dans le palais apostolique, pour y conserver les registres des mémoriaux. i’S. Mcrratori, Rerum iMicarum scriptores, 28 in-fol., Milan, 1723-1751, t. m. p. 822 ; (laltico, Ada seh < m axremonialia sanctse romanse Ecciesiee, in-fol.,

Rome. 1753. c. xxxin. De regutralione tupplicum, p. 272. Au milieu du xr siècle, dans les rôles du palais de Paul IV (1365-1559), sont indiqués deui enregistreurs des suppliques, due pegiatralori délie suppUcke, outre le gardien du registre, custode del registrot Dans le rôle de Sixte-Quint (1585-1590), un des secrétaires est préposé à la garde des mémoriaux, alla cura dé memoriali. Dans celui d’Urbain VIII (1623-1644). on trouve aussi deux substituts du secrétaire des mémoriaux, due sostiltttt del segretario de’memoriali. Lunadoro. Belazione délia corle de Borna, 2 in-8°, Rome, 1774. t. ii, p. 18. dit que le secrétaire des mémoriaux est d’ordinaire le maître de chambre du pape. Sous Clément XI (1700-1721), le secrétaire des mémoriaux avait aussi deux substituts. Chaltard. Descrizione del palazzo apostolico vaticano, 2 in-4°. Rome, 1768, c. xviii, t. ii, fait la description des appartements affectés au secrétaire des mémoriaux. Ils se trouvaient au second étage des Loges, et ne comprenaient pas inoins de dix-sept pièces, sans compter les cuisines et les dépendances. Cf. Lunadoro, op. cit., c. xxxi, Del segretario de’memoriali, t. il, p. 20 sq.

La charge de secrétaire des mémoriaux fut très longtemps simplement prélatice. Voilà pourquoi le titulaire qui la gardait après son élévation au cardinalat, ou qui en était investi après avoir été décoré de la pourpre, était appelé prosecrétaire. Ce n’est qu’à partir de 1775 qu’elle fut toujours confiée à un cardinal. Le premier auquel elle fut alors donnée fut le cardinal Rezzonico, de Venise, neveu de Clément XIII, créé cardinal par Clément XIV et fait prosecrétaire des mémoriaux par Pie VI en 1775. Pour cette charge, il recevait du palais apostolique le traitement fixe de douze cents écus romains par an, soit de six à sept mille francs de notre monnaie. Il resta à ce poste jusqu’en 1788, et ne fut pas remplacé, la charge devenant vacante pendant les dernières années du pontificat de Pie VI. Elle fut rétablie, en 1800, par Pie VII, avec des pouvoirs très étendus ; mais ils furent un peu restreints par Pie VIII (1829), et beaucoup par Grégoire XVI. qui remit aux diverses congrégations et tribunaux compétents, l’examen des affaires au sujet desquelles des grâces lui étaient demandées. Pie IX, le 23 janvier 1847, divisa la secrétairerie des mémoriaux en deux sections : l’une pour les affaires ecclésiastiques, et l’autre pour les aflaires civiles. Il régla également que les suppliques, exaucées ou non. ne seraient jamais rendues, mais enregistrées et conservées dans les archives de la secrétairerie des mémoriaux, pendant dix ans. Cf. Diario di Roma, 1847, n. 10.

La liste des secrétaires des mémoriaux, avec quelques notices biographiques sur chacun d’eux, depuis la première moitié du xvie siècle jusqu’au milieu du pontificat de Pie IX, fut dressée, après de multiples recherches, et publiée par Moroni. Oizionario, t. xliv, p. 188-IK3. Un des premiers en date est saint Charles Rorromee, qui, neveu de Pie IV. fut secrétaire des mémoriaux, en 1559. avant d’être cardinal et secrétaire d’Etat. Dans la suite, plusieurs autres prélats devinrent secrétaires d’État, après avoir été secrétaires des mémoriaux.

Comme cardinal palatin, le secrétaire des mémoriaux avait une somptueuse habitation dans le palais apostolique du Quirinal. Il était reçu par le pape, en audience particulière, deux fois par semaine, le lundi et le vendredi malin.

Les bureaux de la secrétairerie des mémoriaux étaient également au Quirinal. Après l’occupation du Quirinal par le roi d’Italie, ils furent transportés au palais Mignanelli, près de la place d’Espagne ; puis, en 1900. transférés au premier étage du palais de la Chancellerie.

Le dernier titulaire de cette charge fut le cardinal Ricci-Paracciani. mort le 9 mars 1894. Il n’a jamais été