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ricale, mais ne poursuivit pas plus loin dans la carrière eccli’-siasi iqnc. An mois d’octobre lti :  ! 7, au coHège des jésuites de Nïmes, i] récita te combat d’Ajax et âTJlysse tiré des Métamorphoses d’Ovide. Son père le conduisit à Taris, en octobre 1638. Le Il novembre, il fut présenti au cardinal de Ricbelieu et prononça le panégyrique de ce prélat. Le 20 mars 1639, mandé ehez le grand ministre, il fut interrogé par le Père Joseph, et répondit à toutes les questions qui lui furent posées. Pierre Séguier le fit venir chez lui, le 28 novembre 1(139, et les nombreux invités furent émerveillés de sa science précoce. Henri, duc de Ventadour, le conduisit, le 13 avril 1640, au collège de Clermont, tenu par res jésuites : Cotelier y répondit aux questions les plus ardues qui lui furent posées par Sirmond et Petau, et il prononça le panégyrique du cardinal de La Rochefoucauld. En octobre 1640, il félicita, dans un discours latin, Matthieu Mole qui venait d’être élevé à la dignité de premier président du parlement de Paris. En 1641, il fut invité à assister à l’assemblée du clergé qui se tenait à Mantes. Il j parut le 30 avril, présenté par l’évêque de Chartres. Ce prélat rappela que Cotelier le père recevait de l’assemblée une pension annuelle de 600 livres pour élever son fils dans la science sacrée. Pour s’assurer que cette somme était bien employée, en interrogea l’enfant, alors âgé de treize ans et demi, sur le texte hébreu de la Bible qu’il expliqua à livre ouvert, puis sur le texte grec du Nouveau Testament, enfin sur les définitions d’Euclide. L’assemblée émerveillée éleva la pension à mille livres et ajouta trois cents livres pour achat d’ouvrages. La même année {641, l’enfant prononça une harangue pour féliciter Richelieu à son retour de Belgique. II entra à cette époque au collège des Grassins pour y étudier la philosophie et passa, le 14 juillet 1643, ses thèses sur la philosophie grecque ; elles lui valurent le titre de maître es arts. Le 22 juillet de l’année suivante, il parut devant l’e roi et la reine qui furent émerveillés de sa science, puis il s’adonna à l’étude de la théologie. Le 13 février 164-7, il fut reçu bachelier et le 24 décembre 1649, docteur. En 1651, Cotelier perdit son père. Trois ans plus tard, Georges d’Aubusson, archevêque d’Embrun, l’emmena dans sa ville épiscopale où Cotelier séjourna pendant quatre ans, plutôt avec regret, parce qu’il n’y trouva aucune société intellectuelle. De retour à Paris, en 1659, il commença à publier des travaux d’érudition. On lui envoya en 1660, de la bibliothèque de l’Escurial, quatre homélies inédites de saint Jean Chrysostome sur les Psaumes ainsi que le commentaire de ce Père sur le prophète Daniel, il publia en 1661 : Homilim iv in Psalmos et interpretalio Danielis grwcc et latine, in-4 » . En 1667, J.-B. Colbert le choisit pour cataloguer les manuscrits grecs de la bibliothèque royale. Cotelier y travailla avec le savant Du Cange pendant cinq ans, et recueillit de nombreux documents patristiques inédits. C’est ainsi qu’il publia, en 1672, une édition des Pères apostoliques bien supérieure à toutes celles qui l’avaient précédée : Sanctorum Palrun, qui temporibus nposlolicis floruerunt, Barnabse, Hernuv, démentis, lgnalii, Polycarpi opéra, una cum Clementis, lgnalii, Polycarpi aclis alque martyriis, in-i’o.. Paris, 1672. Cette première édition fut presque entièrement détruite dans l’incendie du collège Montaigu. Une édition plus complète, faite par Le Clerc, porte ce soustitre : Accesserunt Beveregii codex canon n m Ecclesix, J. Usserii dissertai urnes Ignatianse et J. Pearsonii findicim epistolarvm aemeti lgnalii, 2 in-fol., Anvers, H59& ; 3e édit., 2 in-fol., Amsterdam, 172*. Les textes patristiques sont accompagnés de notes et de commentaires d’une haute érudition, L’n certain nombre des textes patristiques de cet ouvrage avec les notes de Cotelier <mt été réimprimés plus tard, par exemple : Sancti Clementis epiatolæ crwæ ad Corinthios, inter pretibm I’. Junio et J.-B. Cotelerio, 16*7. 1004, 1870 ; C.lciiiciilis Bomani homiliæ, versionem latmum Cole1847J 1853 : El mi’ifliuminfantiae Christi adscriptum Thomx apostolo cum versione J.-B. CoteierH, dans Fabricius, Codex apoerypkvê Noii Testamenti, 1703, 1719 ; S. Jnstini pliilosoplii ajiologia 1 pro christian’ts, subjunclis emendalumibus et nolis Cotelerii, in-8", 1700 ; Taliani oralio ad Grsecos adnotationibus C.Gesneriselectisque Cotelerii suas adjecit H’. Worth, in-8", 1700 ; Bamabae epistola cathoiiem, una cum signe ialina, dans Russell, Sancloruni palrum apostolorum opéra, 1746. Comme récompense de ses travaux. Cotelier fut nommé, le 12 juillet 1676, professeur de langue grecque au Collège royal, depuis Collège de France. Son principal ouvrage est une collection d’auteurs grecs ecclésiastiques comprenant de nombreux écrits dont plusieurs inédits, et tous tirés des manuscrits de la Bibliothèque du roi ou de celle de Colbert : Ecclesise Grœcse monumenta, 3 in-4°, Paris. 16771686. Le t. ni parut deux jours avant la mort de l’auteur. Un t. iv ajouté plus tard n’est autre chose que les Amilecta grseca publiés par dom Bernard de Montfaucon en 1688, avec un titre nouveau et la date de 1692. Cf. lttig. De bibliothecis et catenis Palrum, Leipzig. I7n7. p. 402-413. Les textes grecs sont accompagnés d’une traduction et de notes critiques de haute valeur.

Cotelier mourut à Paris, le 12 août 1686, et fut inhumé dans l’église Saint-Benoit près de son père, i 11 peinait beaucoup en faisant ses ouvrages, ayant toujours le texte grec et la version à côté de sa main lorsqu’il écrivait, ne citant rien dans ses notes, qu’il ne vérifiât sur les originaux, et étant quelquefois plusieurs jours à chercher un passage. Il était d’une probité, d’une simplicité, d’une candeur digne des premiers temps, sans faste, sans ostentation et d’une modestie surprenante. Il vivait dans une grande retraite, ne taisait et ne recevait presque point de visites, se communiquant peu et à peu de gens, paraissant mélancolique et réservé, mais était dans le fond bon et familier. » Beaucoup de ses papiers sont conservés dans les bibliothèques de Paris.

Notice sur Cotelier par Baluze adressée au savant Bigot et insérée dans l’édition des Pères apostoliques de Cotelier par Le Clerc, 1C98 : Ellies du Pin, Nouvelle bibliothèque, Ancillon, t. xviii, p. 186 sq. ; Mémoires concernant la vie et les ouvrage » de plusieurs modernes célèbres dans la république des lettres, Amsterdam, 1709, p. 379 sq. ; Nicéron, Mémoires, t. iv. p. 213 sq. ; Moréri, Dictionnaire, 1732, t. iii, col. 48-49 ; Michaud, Biographie universelle, t. x, p. 64-65 ; KirchenlexUeon, t. iii, col. 115% 1159 ; Realencyclopùdie, t. iv, p. 305-306.

J.-B. Martin.

    1. COTEREAUX ou COTEREAUX##


COTEREAUX ou COTEREAUX. COTTE REAUX, en latin cotarelli, coterelli, cotheritti, scotelli (cette dernière appellation se trouve dans la P/iilippide de Guillaume le Breton, édit. H. -F. Delaborde. Paris. 1885, p. 38), Bandes d’aventuriers et de pillards qui ont sévi principalement au XIIe et au XIIIe siècle. On les appelait encore routiers : Cotherilîî qui vulgo dicuntur ruptarii, dit Rigord, Gesta Pkilvppi Augusti, c. xxiii, édit. H-.F. Delaborde, Paris, 1882, p. 36. Sur l’étymologie du mot cotereaux. cf. Ducange, Glossarittm ad scriptores mediae et in/im.v lalinitatis, Francfortsur-le-Main, 1681. t. i. col. 1248 ; Littré, Dictionnaire, Paris. 1878, t. i, p. 829. Ils comptèrent au premier raag parmi cette populace errante de mercenaires aux noms multiples, aragonais, basques, navarrais, mainades, triaverdins, brabançons, etc. qui, à partir du milieu du XIIe siècle, se répandirent sur la France entière. « armée si diverse dans ses éléments, >i unie dans le but de ses opérations, le désordre et le pillage. Des lors commença une guerre d’extermination contre toute espèce de propriété ; l’Eglise surtout, opulente à cette époque, mais presque toujours trop faible pour défendre trésors, était exposée à toute la fureur des routiers.