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CORAN (SA THÉOLOGIE)


et les chrétiens dos relations amiables. Le Coran allecte même des sentiments de bienveillance envers les chrétiens ; ils sont plus disposés que les idolâtres et les.luifs à aimer les croyants, v, 85 ; il faut les trailer avec douceur ; les controverses avec eux doivent être engagées de la manière la plus honnête, xxix, ’15 ; v, 85 ; xv, 127 ; xlv, 13 ; on doit éviter toute contrainte pour les ramener à la foi, L, 44. Mais ces premières dispositions de Mahomet changèrent dans la suite. Pour unifier l’islam il devint l’ennemi du judaïsme et du christianisme, qui ne voulaient pas admettre sa révélation, et se moquaient de son esprit prophétique. Il trace le portrait des inlidèles sous les plus sombres couleurs. Ce sont des aveugles, leurs yeux sont couverts d’un voile, xviii, 101 ; un sceau est apposé sur leur cœur et sur leurs oreilles, il, 6 ; ce sont des criminels, ix, 8, des injustes, ibid., 10, des immondes, ibid., 28 ; des êtres ne marchant pas dans la voie droite, II, 15, errant incertains çà et là, ibid., 14, des méchants, xiv, 32 ; des ennemis du Seigneur, ii, 92, les suppôts de Satan, iv, 78 ; les maudits de Dieu, x, 82. Ils perdent leur âme, vi, 26 ; ils éprouveront les châtiments terribles de Dieu, iii, 3, seront la proie des llammes, iii, 8 ; livrés éternellement au feu, iii, 112, et l’enfer entendra leurs plaintes désespérées, vi, 27. Bref, les musulmans divisent le genre humain en deux camps ennemis : eux et les infidèles, qui, nonobstant leurs différences de race et de religion, ne forment, en dehors de l’islam, qu’un seul peuple de damnés, Berezine, La religion musulmane dans ses relations avec la civilisation, 1855, p. 106, et la terre est partagée en deux sections, le dâr-al islam, ou siège de l’islam, et le dur al-harb, ou siège de la guerre, habité par les infidèles. Le Coran défend les relations entre croyants et infidèles. « croyants, ne prenez point pour amis les Juifs et les chrétiens ; ils sont amis les uns des autres. Celui qui les prendra pour amis finira par leur ressembler, et Dieu ne sera point le guide des pervers, v, 56. Gardez-vous de vous asseoir avec les infidèles, IV, 139. Ne formez pas des liaisons intimes avec eux, III, 114 ; n’ayant point pour amis vos pères et vos frères, s’ils préfèrent l’incrédulité à la foi, ix, 23 ; ne les prenez pas pour alliés, iii, 27 ; ne cherchez pas en eux des protecteurs et des amis, IV, 91 ; ceux qui transgressent ce précepte sont des hypocrites, ibid., 114 ; ne cherchez point d’appui chez les hommes qui ont reçu l’Écriture, » v, 65. Se lier avec eux c’est une action abominable qui provoque le courroux de Dieu, v, 83 ; lx, 1. A cette délense, Mahomet ajoute celle d’entamer avec les Juifs et les chrétiens des discussions religieuses, m, 59 ; xxii, 66. Les disputes des infidèles sont inutiles, xlii, 15, et lorsqu’ils les engagent, il faut s’éloigner d’eux, VI, 67. La raison de cette défense est la crainte que les croyants deviennent tortueux et incrédules, ni, 94-96 ; H, 103. Mahomet recommande d’être sévères pour les infidèles, v, 59 ; de les traiter avec rigueur, ix, 74 ; d’être terribles à leur égard, xlviii, 29 ; lxvi, 9. De cet ensemble de relations hostiles visà-vis des autres religions, est venu le précepte de la guerre sainte. La guerre sainte ou guerre pour la foi (djihâd), xxii, 77, est appelée aussi la voie de Dieu (sabïl allait), H, 149, 186, la guerre simplement, qital, il, 212, 214. C’est la guerre entreprise par les musulmans pour le triomphe et la propagation de l’islam sur toute la terre. Agronomov, La doctrine musulmane de la guerre sainte arec les infidèles (en russe), 1877, p. 118. Elle est présentée comme un moyen de mériter le ciel, ni, 135, comme la marque d’un véritable croyant, vm, 75, comme un acte qui attire sur ceux qui y prennent part l’indulgence, la miséricorde de Dieu, ni, 151 ; xi.vii, 5 ; xlix, 15, et une récompense généreuse, n, 264, iv, 76, 97 ; viii, 75 ; xxii, 57 ; Dieu la suscite pour guérir les cœurs des fidèles, ix, 14. Ceux qui sa crifient leur vie, qui donnent leurs biens et leurs richesses pour cette guerre, auront en retour le paradis, ix, 112, et occuperont un degré plus élevé devant Dieu, ix, 20 ; iv, 97 ; tous les biens leur sont réservés, ils seront bienheureux, ix, 89. Dieu effacera leurs péchés, et les introduira dans les jardins où coulent des fleuves, ni, 194 ; xlviii, 17. La guerre sacrée est un devoir qui incombe à tous les musulmans ; ceux qui resteront dans leurs foyers sans y être contraints par la nécessité, ne seront pas traités comme ceux qui combattent dans le sentier de Dieu, IV, 97 ; ceux qui croient en Dieu et au dernier jour sans aucune hésitation prendront les armes pour combattre les ennemis du Seigneur, ix, 44-45. Ne sont pas tenus à ce précepte les faibles, les malades, ceux qui n’ont point de moyens, ix, 92, les aveugles, les boiteux, xlviii, 17. Les croyants doivent employer leurs biens au bon succès de la guerre, II, 191 ; et faire généreusement le sacrifice de leur fortune et de leurs personnes, lxi, 11. Ceux qui refusent de répondre à l’appel de Dieu, qui demandent de rester, seront punis, ix, 94 ; les avares n’auront pas la récompense qui attend les généreux, xlvii, 40 ; lvii, 10-11 ; il, 263 ; xlix, 15. Dieu enverra un châtiment douloureux à ceux qui ne marchent pas au combat. Ils seront remplacés par un autre peuple. IX, 39 ; quiconque tournera le dos au jour du combat, à moins que ce ne soit pour revenir à la charge, ou pour se rallier, subira les coups de la colère divine, vtii, 16. La guerre doit être dirigée contre deux classes d’infidèles : contre ceux qui ne croient point en Dieu ni au dernier jour, et adorent les idoles ; contre ceux qui croient aux deux premiers dogmes, mais ne prêtent pas foi à la révélation du prophète, ix, 29. C’est aux croyants à prendre l’offensive. Toutefois, sur ce point, les théologiens musulmans ne sont pas d’accord. Les uns soutiennent que les croyants ne doivent pas attaquer les premiers, il, 186 ; les autres, au contraire, sont d’avis qu’ils doivent commencer eux-mêmes les hostilités. La guerre une fois déclarée, il faut tuer les infidèles partout où ils se trouvent ; cependant il ne faut pas leur livrer de combat auprès de la Ka’bah, à moins qu’ils n’attaquent les croyants, il, 187. Ceux-ci n’iront pas à la guerre tous à la fois ; chaque tribu enverra un détachement, qui, à son retour, sera plus à même d’instruire se ? concitoyens, ix, 123. Quand la bataille est engagée, les croyants doivent garder leurs rangs, et rester fermes, comme un édifice solide, lxi, 4 ; la prudence leur conseillera d’avancer tantôt par détachements, tantôt en masse, iv, 73 ; viii, 62, restant toujours inébranlables aux assauts des ennemis, et répétant sans cesse le nom du Seigneur, viii, 47. Pour les exciter à combattre courageusement, Mahomet leur rappelle la brièveté de la vie et l’ineffable grandeur des biens du ciel. Le monde d’ici-bas n’a que peu de prix, et la vie future est le vrai bien pour ceux qui craignent Dieu, d’autant plus que la mort atteindrait ses victimes même dans des tours élevées, IV, 79-80. Un autre motif de confiance est la présence de Dieu, qui châtie les infidèles par les mains des croyants, et les couvre d’opprobre, ix, 14, et qui ainsi prend part à la bataille, car si les croyants aident Dieu dans la guerre sainte, Dieu les assistera, et affermira leurs pas, xi.vn, 8. Le prophète menace de l’enfer ceux qui prendront la fuite, viii, 15-16. Durant la guerre, il faut continuel prières, les actes du culte, les ablutions avec du sable si l’eau manque, et garder le jeûne, iv. 102-103. La communauté des dangers et des fatigues durant les expéditions militaires établira un lien de parenté entre les croyants, à qui Mahomet conseille de se prêter une assistance mutuelle, viii, 73-71. La victoire leur est réservée. Vingt braves d’entre eux terrassent deux cents infidèles, et cent en mettront mille en fuite, viii, (i(167. Ou ne doit pas avoir pitié des inlidèles. Ou doit les