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CORAN (SA THÉOLOGIE)


le Coran est descendu d’en haut, pour servir de direction aux hommes, ii, 181, que l’archange Gabriel a révélé au prophète les vérités d’en haut. Sprenger, t. iii, p. 59. Dans ce mois consacré au jeûne, les relations entre époux ne sont permises que durant la nuit ; pendant le jour, il faut s’adonner à des actes de dévotion dans les mosquées. Depuis le moment où l’on peut distinguer le fil blanc du noir jusqu’à la nuit, il est défendu de prendre de la nourriture, de la boisson, et même des médicaments. Ostrooumov, p. 54. Mais pendant la nuit, on peut avoir commerce avec les femmes et manger ; ’i satiété. Il y a cependant des dispenses pour les malades, les vieillards et les voyageurs, II, 181. Spiess, Al-Koran, p. 57.

Le jeûne est imposé aussi en d’autres circonstances comme une œuvre d’expiation, ou pour remplacer des prescriptions légales. Est tenu au jeûne celui qui, se rendant à La Mecque pour de justes motifs, est obligé de se raser la tête, il, 192 ; ou même a tué un animal à la chasse, v, 96 ; celui qui manque à son engagement doit jeûner trois jours, v, 91 ; il jeûne deux mois celui qui tue un croyant involontairement, IV, 94, aussi bien que celui qui ayant juré de divorcer se repent de son serment, lviii, 5.

Reineccius bli’tme, comme frivole, le jeûne imposé par le Coran à ses adeptes : pendant la nuit ils se livrent à des orgies et pendant le jour ils sommeillent. Fides islamitica, p. 56. Ce jeûne, d’après les polémistes chrétiens, est une caricature, puisqu’il ne dit rien à l’àme et qu’il n’est pas une mortification ni de l’esprit ni du corps. C’est une prescription légale très onéreuse pendant le jour ; mais son but n’est pas de mortifier la chair, puisqu’on est libre pendant la nuit de lui donner toutes les Jouissances matérielles qu’elle réclame. Ostrooumov, p. 118-1 M).

Le pèlerinage à La Mecque.

Le cinquième fondement

de l’islam est le pèlerinage à la Mecque, appelé hadjdj. Ce pèlerinage n’était pas inconnu aux Arahes ; ils l’accomplissaient avec grande pompe dans la seconde semaine du douzième mois de l’année, dans la plaine située aux pieds de " Arafat, montagne à peu de distance de La Mecque. Cette ville, appelée aussi Bekkah dans le Coran, iii, 90, devint, grâce à Mahomet, le centre religieux du monde musulman. Mahomet annonça à ses concitoyens le précepte divin de s’y rendre des contrées les plus éloignées, et d’vaquer à la prière dans le temple de la Ka’bah.

L’importance de ce temple, fameux pour sa pierre

DOire, hadjar asvsad, est attestée à plusieurs reprises

le Coran, qui raconte ses origines miraculeuses, et

l’appelle le temple sacré, al-masdjid al-harâm, YUl, .’il ;

li demeure sainte, l’oratoire sacré, la maison de Dieu,

ayt al fyarâm, v, 2, 98 ; xiv, 40 ; xxii, 25 ; xi.vm, 25 ;

la maison antique, al bayât al-’atiy, xxii, 30, 34. D’aprèfl

oran, c’est Dieu lui Mien, .- qui donna à Abraham

l’ordr>- il de prière, et Abraham en

jeta les f lements -née. le concours d’Ismaêl, ii, 121.

L’emplacement du temple avait été indiqué par Dieu

lui-même, xxii, 27, qui avait choisi cet endroit et avait

u de le purifier pour ceux qui rien nt en faire le tour, et y vaquer à la prière, aux

! aux prostrations, H, 119, xxii. 27. Ce » !

on lui-ii qui adresse aux croyants l’appi I

" du i" l( n. 28. Le patriarche et son lils

rent Dieu, et leur exemple fut suivi par I’i r n Abraham fut le premier imâm,

i Ka’bah s., station, iii, 91. Le Coran rappelle le ilivin de ce pèlerinage :

dévotion de la maison antiqu

xvii pic qui ait 1 té fondé pai

homii lui de Bi kkah, temple béni, qui garde les

idents… Quiconque entre dan

ii dangi r, en I | « ri nage est un devoir envers Dieu pour quiconque est en état de le faire, EU, 90-91 ; faites le pèlerinage de La Mecque, et la visite du temple en l’honneur de Dieu, n, 192.

Le mois sacré, v, 98, établi pour cet acte de religion est le douzième mois de l’année, et les cérémonies qui l’accompagnent doivent avoir lieu les 8e, 9e et 10e jours de ce mois. Durant le pèlerinage il est défendu de se livrer à la chasse, v, 96 (il est permis cependant de se livrer à la pêche, ibid., 97) ; on doit s’abstenir des femmes, des transgressions des préceptes et des rixes, il, 193 ; on est tenu de ne pas se raser la tête jusqu’à ce que l’offrande soit parvenue au lieu où l’on doit immoler, ii, 192. Le prophète conseille de prendre des provisions pour le voyage, et autorise les croyants à exercer durant ce temps le commerce, ii, 193-194. Les cérémonies principales consistent dans les tours de dévotion de la Ka’bah, ou des processions, il, 195 ; xxii, 30, dans des prières, des génuflexions et des prostrations, n, 119, xxii, 27, dans sept excursions (sa’y) aux collines de Safa et de Merwa, à cinquante pas au nord du mur d’enceinte de la Ka’bah, ii, 153 ; Sabloukov, Prilojenie, t. i, p. 226-227 ; dans une autre excursion au mont’Arafat à une trentaine de kilomètres de La Mecque, il, 194, et dans l’offrande de sacrifices d’animaux. On immole dans la vallée de Mina des chameaux et des brebis. Au moment de les abattre, on prononce sur eux le nom de Dieu. Le chameau du sacrifice doit rester sur trois pieds ; il est attaché par le quatrième. Quand la victime tombe, il faut en manger, et en donner à celui qui se contente de ce qu’on lui donne, ainsi qu’à celui qui en demande, xxii, 37. On suspend des ornements au cou des victimes, v, 2. Le pèlerinage accompli, on peut se livrer à la chasse, v, 3 ; au retour on ne doit pas rentrer dans sa maison par une nouvelle porte, il, 185. Autrefois les Arabes, qui se croyaient sanctifiés par leur visite de La Mecque, en rentrant chez eux, faisaient ouvrir une nouvelle porte du côté opposé à celui de l’ancienne.

Le pèlerinage de La Mecque est resté aujourd’hui encore une des grandes manifestations religieuses de l’islam. On s’y rend tous les ans par milliers de Constantinople, du Caire, de Damas, des Indes ; bien des pèlerins n’atteignent pas leur but, décimés par les maladies contagieuses et les privations du voyage. La loi musulmane contient de nombreuses prescriptions relatives aux vêtements et à la nourriture des pèlerins, à la manière de voyager, et à d’autres cérémonies ou pratiques religieuses à accomplir dans le lieu saint de lislam, par exemple, la cérémonie qu’on célèbre au mont Arafat en souvenir de la première fois où Ad. un connut sa femme Lve. Léonardov, p. -l’A'.), l.es musulmane visitent aussi le tombeau du prophète à Médina, et quelquefois d’autres lieux saints, par exemple, le temple de Jérusalem, Sainte-Sophie de Constantinople, mais ces pèlerinages, bien que méritoires, n’appartiennent pas au fard, et n’obligent pas comme loi divine.

La guerre sainte.

Un devoir religieux, qui se

au premier fon le ment de l’islam, est la guerre sainte. Klle a exercé une influence considérable dans les relations de l’islam avec le christianisme, et continue même de nos jours à élever un mur d’airain entre les di m religions. Pour bien saisir sa portée, il faut d’abord dégager la doctrine de Mahomet an sujet des rapports mutuels entre croyants et infidi lea.

Lei infidèles, kàfir, s, uit ceux qui ne croient pas à

i ilam, n. 99 ; les idol kti b et li chn in us

en font partie. Mahomet d imais de traiter les

premi hostilité st mépris. Lk Coran, en bien

mlroits, les menace des châtiments les plus I. rribles, et toute la vie du prophète fut une latte continuelle contre eux. Il entretint d’aboid avec les Juifs