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CORAN (SA THÉOLOGIE)


n’adopte pas la dénomination d’anges mauvais ou de mauvais esprits. Pour désigner ceux-ci il emploie le nom de djinn, djinii, auxquels croyaient les Arabes. Les Arabes les associaient à Dieu dans le culte qu’ils lui rendaient, vi, 100 ; xxxiv, 40. Ostrooumov soupçonne qu’ils ont reçu des Indes cette croyance aux djinns, l’ravoslavnyi Sobesiednik, 1872, p. 273, quoique leurs conditions ethniques, et la nature elle-même du pays qu’ils habitaient, suivant la remarque de Sprenger, t. I, p. 216, étaient très favorables à l’engendrer et à la développer chez eux. Les djinns sont des êtres intermédiaires entre les anges et les hommes, Grimme, p. 63, mais ils tiennent beaucoup plus de la nature diabolique que de la nature angélique ou humaine. Mahomet lui-même les a identifiés avec Satan et son cortège d’anges déchas, lbid., p. 70. Les djinns ont été créés du feu subtil, xv, 27, le Coran dit samoum, qui signifie venimeux, pestilentiel ; de feu pur sans fumée, lbid., p. 14. Un texte du Coran permet de supposer qu’ils n’existaient pas avant la création du ciel et de la terre, xviii, 49. Dieu les fit naître pour qu’ils l’adorassent avec les hommes, li, 56. Un grand nombre d’entre eux ont été créés pour remplir la géhenne, vii, 177 ; xi, 120 ; xxxii, 13 ; xxxviii, 85. Ils essayèrent de s’insurger contre Dieu et de pénétrer dans les cieux, mais ils furent repoussés par des gardiens forts et des dards flamboyants, lxxii, 8. Leur nature ne paraît pas bien différente de la nôtre, puisqu’ils ressentent les besoins physiques de l’homme, i.v, 56. Quelques-uns furent choisis pour prêcher la vraie foi, V, 130. D’autres, ayant écouté la lecture du Coran, crurent à la parole du Seigneur, et répudièrent le polythéisme, lxxii, 1-2. Dès lors, il y eut, dans leurs rangs, des génies vertueux, et d’autres qui ne le sont p ; is, tbid., Il ; des génies qui se résignent à la volonté de Dieu et d’autres qui s’éloignent de la vraie route, 14. Ils peuvent exercer sur les hommes une inlluence funeste, car ils peuvent les égarer, xli, 29. Ils sont capables de gagner la bienveillance de Dieu, ou d’exciter sa colère. Dieu condamnera ceux d’entre eux qui ont commis des crimes, xi.vi, 17, et il les donnera comme aliment au feu de la géhenne, LXXII, 16. Quelques-uns cependant ont mérité la bienveillance divine, parce que, après avoir écouté la lecture du Coran, ils retournèrent comme apôtres au milieu des leurs, xlvi, 2s. Par la permission du Seigneur, ils travaillèrent sous les ordrede Salomon, en exécutant pour lui toute sorte de travaux, des palais, des statues, des plateaux larges cornue di - l>.i-sins, des chaudrons solideineiii étayés comme des montagnes, xxxiv, 11-12. Mahomet donne les noms de plusieurs de ces génies : d’abord //><<, un des démona qui étaient au service du roi S ; ilomon, XXVII, 39 ; ensuite Ihlis, oui répond au mot grec StâéoXoi ; arabisé. Il était un des anges du Seigneur, Dieu lui ordonna d’adorer le premier homme. Il refuaa dans -, >n orgueil, et prit place parmi ta, ii, 32. Dieu lui demanda ce qui le poussait m soumettre à ses ordres. Il répondit : « Je nui mieux que l’homme. — Sors d’ici, lui répondit le

leur, il ne te sied pas de t’enller d’orgueil dam

iu nombre des mépriaablea. » Iblla

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-. Il l’obtint, et alors il dit au Seigneur qu’il

il lente les hommes, les aurait assaillis el

i.i, les sentiers droits, pour que la plu i ne lui fussent pas reconnaissants. Dieu

le i hasaa i hargé d opprobre, el décida que ceux qui le

I l’enfer, mi. io-it.

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(Idoles, Dieu lui déclaré qu’il n’a aucun pouvoir sur

pu le Suivi ni i il. xv,

XVII,

. XXXVIII, 83.

A côté d’iblls, il faut placer Satan, Sayfân, nom que Mahomet tire du judaïsme. Sprenger, t. il, p. 242. C’est lui qui a fait glisser les pieds d’Adam et d’Eve au paradis terrestre, et les en a fait bannir, ii, 34. Il les égara par ses suggestions et les aveugla, vii, 19, 21, 26 ; xx, 118. Il est l’ennemi déclaré des hommes, ii, 163, 204 ; vi, 143 ; vii, 21 ; xii, 5 ; xvii, 55 ; xxxv, 6 ; xxxvi, 60 ; xliii, 62. Dieu lui a donné un pouvoir sur ceux qui ne croient pas. Dans leurs prières les musulmans désignent ce pouvoir du diable par le verbe de seconde forme sallata, qui veut dire rendre maître absolu. L’inimitié entre Satan et l’homme est confirmée par la parole de Dieu, vil, 23. Il s’ensuit qu’une portion du genre humain est soumise au pouvoir de Satan, VII, 26 ; xv, 42. Satan s’empare des âmes qui lui sont destinées en les égarant, en leur inspirant des désirs, en leur ordonnant de couper les oreilles de certains animaux et d’altérer le création de Dieu (Mahomet fait ici allusion à des superstitions arabes), iv, 118, et en leur faisant des promesses, 119. Il leur tend des embûches par des fantômes tentateurs, nazg, vii, 199 ; il les entoure de pièges et de suggestions, hamazàt, xxiii, 99. Il s’en prend aux prophètes, en leur suggérant des erreurs dans la lecture du livre divin, xxii, 51, mais il n’a pas de pouvoir sur ceux qui croient et mettent en Dieu leur confiance, xvi, 102. Aussi la sainte Vierge a été préservée de ses ruses, iii, 31, et de même Jésus, fils de Marie, et Jahia, Jean, fils de Zacharie. Satan prépare les actions des hommes, vi, 43 ; viii, 50 ; xvi, 65. C’est ainsi qu’aux habitants de Saba, il fit paraître bon le culte du soleil, et les détourna de la vraie voie, XXVII, 24. Il fit de même pour les tribus arabes d"Ad et de Tamoud, xxix, 37. Le but de Satan est de pousser les hommes en enfer, xxxv, 6 ; de jeter la discorde au milieu d’eux, xvii, 55 ; xii, 5 ; d’exciter en eux la haine et l’inimitié par le vin et le jeu, de les éloigner ainsi de Dieu et de la prière, v, 93 ; et de les amener à manger des viandes prohibées, VI, 143. Le Coran appelle Satan le lapidé, radjim, parce que, d’après une tradition arabe, Abraham, tenté par lui, le chassa à coups de pierres, iii, 31 ; xv, 17 ; xvi, 101 ; i.xxxi, 25.

Les deux noms d’Iblïs et de Saitan désignent le même ange déchu, tandis que les autres esprits mauvais s’appellent l’armée, xxvi, 95, ou la race d’Iblïs, XVIII, Ï8.

Selon Irving, la doctrine de Mahomet sur les démons est vague et incertaine. Le prophète a mêlé aux croyances arabes des éléments judéo-chrétiens. Il a emprunté au christianisme les noms d’Iblïs (mentionné dans le Coran une dizaine de fois) et celui de Saylan (quatre-vingts fois). Mais, au fond, la doctrine de Mahomet sur les démons diffère considérablement de l’enseignement chrétien. Tandis que le christianisme affirme que les démons sont des anges déchus, d’après le Coran, ils seraient le terme d’un acte spécial de la puissance créatrice. Le christianisme limite la puissance des diables. Mahomet reste fidèle à ses principes sur la prédestinalion des an ii vertu de l’axiome : Dieu épire celui qu’il veut et dirige celui qu’il vent, I xxxv. 9, il attribue aux démons le pouvoir de détourner les hommes des voies du salut, et de pousser en enfer ceux que Dieu n’a pai comptés an nombre de tes serviteurs. Pour les génies, Mahomet s’eal borné ; ï reproduire les croyances des arabes qui leur donnaient un corps, diffi n ni

du nôtre, et les mêmes besoins que nous. Ils prn i t mander, boire, se multiplier et mourir. Machanov, p. 48I, IBS.

/II. uu urnn mwtb. — Le troisième dogme du symbole musulman est la croyance aui livres inspirés par Dieu, aui i critt ni tu mi ni f-i muleil. m le Coran dm en Dit « . et à ce

qui in "i jfl d i n haut, BUS livrât qui "lit été

donnes a Mm-, et 4Ji lis, lui livres accordés aux pro-