Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 3.2.djvu/223

Cette page n’a pas encore été corrigée
1713
1714
CONTROVERSE


4. Colloque de Gotha, d558, entre Flacius etStrigel.

— Le professeur Flach Francowitz d’Iéna, plus connu sous le nom de Flacius ou de Flaccus Illyricus, enseignait avec Luther que la volonté de l’homme est impuissante pour toute espèce de bien, et que la conversion est un acte de la toute-puissance divine sur la résistance de la volonté humaine. Aussi combattait-il comme synergistes les théologiens de Witlenberg et de Leipzig. D’autre part, son collègue, Victorin Strigel, jadis opposé aux mélanchthoniens, se levait à Iéna même pour prendre la défense du synergisme, c’est-à-dire de la coopération humaine. Sur l’ordre et en présence du duc Jean Frédéric, un colloque eut lieu entre les deux collègues ; à Gotha, en 1558. Il aboutit simplement à de nouvelles et très vives incriminations. Hergenrœther, Inc. cit., n. 218, t. v, p. 523-524.

5. Dispute de Weirnar, 2 août d 500 entre flaciens : Flacius Illyricus, et mèlanclithoniens : Strigel. — A l’université d’Iéna, le professeur Mathias Flach et ses partisans se déclaraient « les vrais théologiens du saint combat, les instruments choisis par la colère divine pour maintenir, dans toute son intégrité, parmi les éclairs et le tonnerre, la doctrine seule orthodoxe de Luther, et pour extirper l’ivraie satanique semée par les disciples de Mélanchthon » ; Un autre professeur, Victorin Strigel, et son ami Ilugel, surintendant à Iéna,

lient posés en adversaires résolus de Flacius. De là, par tout le duché de Saxe, des querelles sans liii, et des haines, qui no s’immobilisaient pas sur le terrain purement doctrinal. En vue d’apaiser les unes et les autres, le duc recourut au moyen d’une dispute publique qu’il autorisa entre Flacius et Strigel. Elle se déroula sous sa présidence, à Weirnar, en août 15(50.

Durant treize séances consécutives, l’on discuta la doctrine du péché originel. Flacius nia le libre arbitre : il prétendit que le péché originel non seulement appartient en propre à la nature humaine, mais qu’il en est la substance même. Strigel opposait des arguments tirés de la physiologie et de l’anthropologie. Flacius les repoussait par une fin de non recevoir. Farce qu’empruntés à la philosophie ou à la raison, disait-il, ils n’ont aucune valeur ; car le péché originel a rendu la raison absolument aveugle pour tout ce qui concerne les choses divines. Et quand Strigel soutenait que le Saint-Espril opère dans les hommes autrement que dans un bloc de marbre ; quand il attribuait à la volonté une certaine synergie ou coopération, et quand il apporiaii de nombreux textes bibliques en faveur du libre arbitre, I lacius répondait avec Luther que l’on ne peut rien déduire des préceptes ou des conseils de la Bible en faveur de la liberté humaine. Après la Mil ance, pour toutes sortes de raisons, le duc ordonna aux adversaires de clore la dispute, annonçant qu’on pourrait la reprendre plus tard. En attendant, Strigel jurail que rien ne le ferail jamais changer d’avii Nie « la corde que le bourreau lui i

rail autour du cou » . De son cote, Flacius maintenait que ! i rst la substanie même de l’homme

xpliquait-il, s’il une subsl

donc un accident, <>r une substance ne peut être

ir un accident, etcependanl tous les lu thériens convi nm ni que la substance de l’homme n’est

plus intacb De là, il advint que les luthériens se par n subslantialist

t., t. iv, p. 96-99 ; h ikon, t. ni. col. 1849 Siiiion Musan-, Ditputatio de originali pe< Paris, 1563 ; itiitwr, Fhu iui, l mut Tod, I rancfoi l m… De

Ulyrieui,

Berlit

Colloque de Cauel, 1501, entre calvinistes ri Ut thérit m t Mai I oui. et lei lulhé i> d’accord, et se tinrent pour

frères. Il s’agissait de la fraction du pain, qui n’appartenait pas à l’essence, mais seulement à l’intégrité de l’eucharistie. Bossuet, Hist. des variations, l. XIV, p. 113-116.

7. Colloque de Maulbronn, avril d564 ; les théologiens de Heidelberg ou du Palatinat, calvinistes, contre ceux du Wurtemberg, luthériens : Brenz. — L’électeur calviniste du Palatinat, Frédéric, à qui le comte palatin Wolfgang, le duc Christophe de Wurtemberg et le margrave Charles de Bade reprochaient de soutenir les pernicieuses erreurs de Zwingle et de Calvin, fut ainsi amené à devoir défendre l’orthodoxie de son Catéchisme. Il décida donc Christophe à accepter un colloque, qui se tint au mois d’avril 1564, à l’abbaye de Maulbronn, dans le Wurtemberg, entre les théologiens des deux partis, et en leur présence. Comme toujours, la dispute ne lit qu’aigrir davantage les esprits. D’une part, les théologiens de Heidelberg, répandirent le bruit de leur victoire, assurant que Christophe lui-même avait paru pencher du côté de Calvin, et soutenant que Luther, peu avant sa mort, dans un entretien avec Mélanchthon, avait avoué que la doctrine zwinglienne, touchant la cène, se rapprochait plus que la sienne propre de l’enseignement des Pères. D’autre part, Christophe et ses théologiens, dans un mémoire sur le colloque, accusaient leurs adversaires d’avoir usé de mille subterfuges, et d’avoir ainsi prouvé qu’ils ne savaient rien de ce qu’ils disaient. Ils ajoutaient que le colloque les avait confirmés dans leur foi : depuis lors, ils éprouvaient plus d’horreur que jamais pour les hérésies et les blasphèmes de Calvin ; et l’un des plus exécrables est, sans contredit, de prétendre, comme Calvjn l’a fait, que Jésus-Christ n’est pas vraiment présent sous l’espèce du pain, que l’eucharistie est une invention humaine et une idolâtrie. Ilergenrœlher, op. cit., VIIe période, n. 223, t. v, p. 532 ; Epitome colloquii Maulbron. inter iheologos Heidelbrrgenses et Wurtembergenses, de cœna Domini et majestate Christi, 1561 ; Epitome colloquii Maulbron. cum responsione Palatinorum ad epitome Wurtewir bergensium, Heidelberg, 1 0(55 ; Janssen, op. cit., t. iv, p. 210 ; Ileppe, Geschichte des deulschen Prolestantisnius in iien Jahren 1555-1581, Marbourg, 1852 1859, t. ii, p. 73-91 ; Kugler, Christoph, Ilenog : u Wurtemberg, Stuttgart, 1863-1872, t. n. p. 458 sq. ; Anton, Geschichte der Concordienformel der Evangelisch-lutherischen Kirche, Leipzig, 1779, t. i, p. 34-36.

8. Colloque d’Altenbourg, 20 octobre 1568-9 mars t569, entre flaciens : Wigand, Célestin, Irénée, /(., wnus, Bresnicer, Kirchner, Burggrav, et mèlanclithoniens : Eber, Salmuth, Freyhub, Prætorius, Crucifet le jeune, Schutz et Moller. — Depuis l’arrivée du duc .le m Guillaume au gouvernement de la Saxe ducale, la discorde régnait entre s. s amis les professeurs flaciens d’Iéna, et les théologiens de Wittenberg, sont, nus par l’électeur Auguste.i< Saxe. Dans l’espoir de reconstituer l’union des uns et des autres, le duc et l’électeur permirent un colloque doctrinal. Il s’ouvrit à Allenbourg, le -Jit octobre 1568. Les Qaciens d’Iéna et repn Benti - par Wigand, Jean Célestin, Irénée, Ii..sjuus, Bresnicer, Timothée Kirchner et Burggrav ; mélanchthi rg, par Paul l ber, Saliniitli, Freyhub, Pierre Prætoriua, Crucifer le Jeune,

SchutZ et Moller. Le Colloque dura un peu plus de

quatre moi-, jusqu’au’mai- 1569 On discuta uniquemenl de la justification, mus s ;)n ^ autre résultat qu’une dit ujours plus vive. Les théoloi

.le la Saxe ducale demandait nt que les principaux écrits de Mélanchthon fussent livrés aux fiamn

de la Saxe i lectorale répliquaient que ces écrits avaient été pi’ique lou imprimi -.lu vivant de Luther,

(le saillie 1

et loués. Le président de l’assemblé !. Ji an Guillaume,