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CONTROVERSE


tembre. Pour le remplacer à la présidence, l’empereur Ferdinand avait désigné l’évêque de Spire, Rodolphe de Frankenstein, lequel, étant tombé malade, fut suppléé par l’évêque de Xaurnbourg, Jules Pllug, assisté de quatre délégués des princes, deux catholiques et deux luthériens. De chaque côté, six théologiens avec six assesseurs devaient prendre part aux débats. Canisius se fit donner pour collègues des hommes de première valeur : Michel Holding, évêque de Mersebourg, Delfius, coadjuteur de Strasbourg, Josse Tiletan et François Sonn, docteurs de Louvain, et Frédéric Staphxl. Tandis que Canisius occupait le second rang parmi les théologiens, le P, de Gouda avait le troisième parmi les assesseurs. Par le fait, c’est Canisius qui reçut le mandat de préparer le plan de défense et de disposer librement du concours de tous. Pu côté des protestants, citons Philippe Mélanch thon, Ehrard Schnepf et Joachim Môrlin, délégués de l’électeur palatin, Jean Krenz et Jacques Andréa, délégués du Wurtemberg, puis encore des délégués de Saxe, du Brunswick et d’ailleurs, Érasme Sarcerius, Stofl’el, Striger, Flacius, Ftunge, Karg, Pistorius. Dès les réunions préparatoires, la discorde avait éclaté parmi les sectaires. Ilis diebus, écrivait Canisius, fiini h traque pars ad colloquium se instruit, adversarii a niler se non potuerunt ; et lisercnt

magnarum dissensiomim inter ipsos semina quse vix submoveri posse existimantur, ut impatientia fractus etiam P/tilippus Melanchthon dixerit : In me unum’lis. Plus fiiini injuriarum et concerlationum Mi concitant domestici quos hucusque discipulos habuit, quant a nostris accipiat. Braunsberger, op. cit., t. il, epist. ceux. Cf. Bossuet, Hist. des cariatiom, I. VIII. n. 22 sq.

I ! y eut d’abord une première série de six sessions, les II, 13, 11. 15, 16 et 20 septembre. On s’exprimait eu latin, et le plus ordinairement les orateurs lisaient ou faisaient lire leurs discours écrits, et les remettaient ensuite aux notaires. Dans la première séance, Melanchthon s’emporta au point de déclarer que les catholiques persécutaient sciemment la vérité ; que les décrets du concile de Trente n’étaient que blasphèmes. I n revanche, l’évêque de Mei t surtout Cani parlèrent avec calme et modestie, tout en serrant de forl près leurs ad. La discussion s’étendit

ardente sur le libre arbitre, le péché originel, le canon mieI critures et d’autres points en litige. Mais, au nom des catholiques, chaque fois, Canisius faisait remarquer que la Confession d’Augsbourg, l’Augustana, avait subi les changements les plus gravi

que.ti théologiens luthériens ont prétendu qu’elle était devenue tour à tour a cothurne, pantoufle, botte polonaise, on plutôt un de ces larges manteaux sous lels plusieurs personnes peuvent s’abriter à l’aise » . Janssen. op. cit., t. IV, p. 21. Aussi Canisius pressait-il res île faire connaître s’ils admet !, oui eu n.>n. le texte primitif de VAugvutana : et pour avoir une réponse nette et franche, il faisait ident du colloque 1 1 a l’autorité des . Melanchthon et li i eut ], , , u la VI » si

chrétiens ils considéraient comme leui i nfi ion d’Augsb

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picai’i. etc., se vantaient

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mutuellement d’avoir déserté VAuguttana, pour em inspiration de

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achthon lit lire une réplique au discours de

Canisius du 20 septembre. Mais l’exclusion prononcée contre cinq des représentants de l’hérésie sur douze, rendait impossible la continuation des débats. Les théologiens catholiques, en effet, ne cessaient de redemander : « Lequel des deux partis devons-nous considérer comme représentant la véritable Fglist protestante ? Avec qui aurons-nous à traiter à l’avenir ? » Janssen, op. cit., t. iv, p. 28. Dans ces conditions d’incertitude sur l’adversaire, les catholiques refusèrent de continuer la discussion et Ferdinand mit fin au colloque.

Canisius qui, au témoignage des hérétiques comme des catholiques, fut l’âme de la brillante défense de l’orthodoxie, donne à propos de ce colloque des appréciations générales à retenir : « Nous devons rendre de joyeuses actions de grâces à Dieu de ce qu’enfin ce lacet est rompu, et de ce qu’il nous est permis de partir sans que la religion catholique ait souffert, tandis que nos adversaires se sont débattus dans une honteuse division. N’espérant retirer aucun fruit du colloque, les catholiques ont jugé bon de ne point continuer les débats, surtout quand s’est offerte l’occasion d’en finir. Nos adversaires ont vu avec un vif dépit que nous profitions, pour nous en aller, du départ des orateurs protestants qui se plaignent bien haut d’avoir été expulsés de force par leurs collègues. Nous aurions pu laisser passer cette infraction aux conditions posées ; mais comme nous avions reconnu, dès le principe, l’impossibilité d’arriver à un bon résultat, nous avons maintenu notre décision, sans vouloir essayer à nouveau de vaincre leur opiniâtreté. Héni soit le Seigneur qui nous délivre de cette triste engeance, sectaires aveugles, durs, méchants, astucieux, impudents, fourbes, opiniâtres, orgueilleux, impies, et que jamais on ne ramènera à la vérité, parce que jamais ils ne s’avoueront vaincus. Dieu, dans ses sages conseils, a permis, pour le bien de l’Église, que ce colloque ou ce conflit eût lieu. Et d’abord, on a pu constater parmi les catholiques une entente et une fermeté’complètes, alors que Dieu a mis la confusion parmi les hérétiques. Jusque dans les points de doctrine les plus essentiels, la discorde a été tellement vive et persistante qu’ils en sont venus à se déchirer mutuellement. Au sujet de la Confession d’Augsbourg, ils se sont livrés à de longues discussions, pour établir si Melanchthon avec ses théologiens de Wittenberg, ou Schnepf avec ceux d’Iéna, en étaient partisans de fait ou seulement de nom. lu second lieu, de bons esprits jugent que jamais, en pareil cas, résultai meilleur n’a été obtenu. Le troisième avantage nous concerne. Il nous a été donné de connaître par expérience les doctrines et la valeur de nos adversaires, vrais bavards. Nous pouvons maintenant nous mesurer, sans crainte, avec ci s faibles ennemis de l’Eglise. I n quatrième lien, les dissentiments sun

publiquement entn lei représentants des diverses sectes

contribueront, nous avons lieu de I rmir

dans la vraie foi plus d’un catholique hésitant. I âmes indl nuit plus raredans le camp lu thérien, et de nombreux hérétiques, dégoûtés au tacle de i es altercations, se d I < revenir au

bercail de II glise. Cinquième avantage : si les autoritéîle l’empire veulent bien, comme cela est probable, lurir les actes du colloque, elles constateront i i-nie impudence < ! not ateurs, et corn-Impossible d amener a une enti nie sur le terrain religieux, d quinient les prin |ilus Indiscutables et s’opiniâtrent a défendra les opinions les plus contraires a la pi< t de la primitive Église. Di la, il n su liera |" ut i In que les princes ne voudront pins de ces colloques qui ne remédient

i rien, i expi i k nce le leur a ] Qt s loi -i

rr-r la religion, au m ?uI moyen qui i, au concile œcuili DÎ<J’de-