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CONSTANTINOPLE (ÉGLISE DE)


Nixoti’a de Papadopoulos-Kérameus, dans Iiyzantinische Zeilschrift, 1901, t. x, p. 182492, travail ti es erroné, à corriger par Nicolas Mésarilès, métropolite d’Éphèæ du P. Pargoire dans les Échos d’Orient, 1904, t. vii, p. 219-220 ; sur Georges ou Gcnnadios II Scholarios, voir J. Dræseke, Zu Georgios Scholarios, dans Dijzantinische Zeitschrifl, 1895, t. IV, p. 501-580 ; t. iii, p. 313-310 ; Tr. Evangélidès, rew&Sio ; p’S E/olifio ;, KfSro< HïTà t/, v iXuïiv oîxoonevixb ; it « f tO-t/r, ;, Athènes, 1896 ; sur Syméon de Trébizonde qui fut trois fois patriarche au XVe siècle, Papadopoulos-Kérameus, Ilep ! tij ; t^ît/, ; rcaTpiaçx a î Eu|ieôiv toS Tpazt-EouvTioy, dans le Al^Tt’ov tï ; ç îoT0flxS$Ç xc.i iOvoXoyixîîç tTKtçt’a^ T^ç’EUiSoî, Athènes, t. iii, p. 478-486 ; sur Théolepte I", 1513-1522, Illpt to3 o ! xi’j|jievixoù itatpiàp^ou ©eoV/.iruo’j A’, du même, dans &tV » ov, t. iii, p. 486-493 ; sur Théophane I" Karykès, 1596-1597, Théophane Karykès, patriarche de Constantinople (en russe), du même, dans le Journal du ministère de l’instruction publique, Saint-Pétersbourg, mai 1894, t. ccxciii, p. 1-20 ; sur les patriarches de 1620 à 1639, V. Semnoz, Les dernières années du patriarche Cyrille Lucar, dans les Éclws d’Orient, 1903, t. VI, p. 97-107 ; sur les patriarches de 1639 à 1652, un travail manuscrit du P. Pargoire sur Mélèce Syrigos.

II. Les origines, les premiers évêqtjes jusqu’en 381.

— En l’an 658 avant J.-C, une ville était bâtie par une colonie de Mégare, à l’entrée du Bosphore, au lieu où de toute antiquité s’élevait le bourg de Lygos. Le chef de l’expédition s’appelant Byzas, sa fondation prit naturellement le nom de Byzance. Dans la suite, elle fut agrandie par Pausanias, roi de Lacédémone, et devint bientôt une cité libre. En passant avec la Grèce sous la domination romaine, Byzance ne perdit aucun de ses privilèges ; au temps de Cicéron, elle restait toujours une ville libre, célèbre et magnifique. Vespasien lui ravit pour quelque temps sa liberté. Pour s’être donnée à Pescennius Niger, rival de Septime-Sévère, elle se vit réduile à la famine par ce dernier et placée, au point de vue civil, sous la dépendance d’Héraclée. Cet abaissement fut de courte durée, le fils de Sévère, Caracalla, lui ayant rendu ses anciennes prérogatives. Dévastée par les soldats de Gallien et rebâtie presque aussitôt, elle prit parti conlre Constantin dans la guerre que celui-ci fit à Licinius et elle n’envoya sa soumission qu’après la défaite définitive de cet empereur. M. Th. Preger, Das Grùndungsdatum von Konstantinopel, dans Hermès, t. xxxvi (1901), p. 336-342 ; t. xxxvii (1902), p. 316-318, semblait avoir établi que la fondation de la vraie Constantinople se plaçait entre les années 325 et 330. Au mois de juillet ou au mois d’août 325, la ville aurait été ornée de constructions somptueuses ; le 26 novembre 328, on aurait procédé à la pose solennelle de la première pierre de l’enceinte agrandie et, le Il mai 330, enfin, aurait eu lieu la dédicace, date qui, à la longue, aurait éclipsé toutes les autres. M. Maurice a repris la question, Centenaire de la Société nationale des antiquaires de France, 1904, p. 281 sq., en utilisant des documents négligés jusqu’ici. Avec l’aide de la harangue adressée par Thémistius à Constance II, des monnaies de la ville émises pendant les années 324-326, et des souscriptions du code théodosien, il a établi que Constantinople reçut son nom dès la fin de 324, après la victoire de Constantin sur Licinius. L’inauguration solennelle n’eut lieu au contraire que le Il mai 330 el ce fut après cette date que la cour et le gouvernement s’y installèrent. Sur-lechamp, elle se couvrit d’édifices somptueux, pareils à ceux de Rome, elle fut divisée comme elle en quatorze régions, elle lui fut assimilée pour les privilèges, en attendant que la présence de l’empereur et de la cour lui obtinssent à la longue une certaine supériorité.

Egale à Rome pour l’influence et les faveurs politiques, Constantinople lui était bien inférieure au point de vue des souvenirs religieux. En effet, bien que le christianisme ait pénétré de bonne heure parmi ses enfants, elle ne peut, avant le ive siècle, présenter d’autre nom célèbre que celui de Théodote le corroyeur, un hérétique antitrinitaire, chassé de Rome sous le pape saint Viclor I « , 189-199. Il faut ensuite descendre jus qu’au IVe siècle pour aborder un terrain plus solide avec l’évéque Métrophane. Ceci, bien entendu, dans la supposition où les listes épiscopales de Byzance que nous offrent des documents postérieurs n’auraient que la portée d’une simple légende, et c’est là précisément ce qui doit retenir un instant notre attention.

Trois traditions ont cours actuellement sur les origines religieuses de Constantinople. La première, qui s’appuie sur presque tous les catalogues patriarcaux et sur la grande majorité des historiens et des chroniqueurs byzantins d’époque tardive, n’est plus admise aujourd’hui et n’est plus guère défendue que par les historiographes patentés de l’Eglise phanariote. Cette tradition ou plutôt cette légende déclare que la fondation de l’Église de Constantinople remonte à saint André, ô Trpoirôy./rçToç, c’est-à-dire l’apôtre qui, le premier, fut appelé à marcher à la suite de Jésus-Christ. Saint André aurait sacré pour premier évêque son disciple Stach>. celui-là même que signale saint Paul, Rom., xvi, 9, et qui aurait eu pour successeurs sur la chaire épiscopale de Byzance une vingtaine d’autres personnages jusqu’à la promotion de Métrophane. Voici la liste complète de ces pasteurs : 1° Stachys ; 2°Onésime ; 3° Polycarpe I er ; 4° Plutarque ; 5° Sédécion ; 6° Diogène ; 7° Éleuthère ; 8° Félix ; 9° Polycarpe II ; 10° Athénodore ou Athénogène ; 11° Euzoius ; 12° Laurent ; 13° Alypius ou Olyrapius ; 14° Pertinax ; 15° Olympianus ; 16° Marc ; 17° Cyrillien ou Cyriaque ; 18° Constantin ou Castinus ; 19° Titus ; 20° Demetius ; 21° Probus. L’ordre des noms n’est pas toujours le même dans les divers catalogues ; parfois aussi il s’est produit certaines lacunes, bien que, dans l’ensemble, on puisse s’en tenir à la liste donnée ci-dessus. Cette remarque faite, nous avons à examiner la valeur historique que l’on peut accorder à ce document. Tous les historiens s’accordent aujourd’hui à y voir un emprunt direct, fait à l’ouvrage apocryphe du pseudo-Dorothée de Tyr sur les 70 disciples, ouvrage que l’on trouvera dans les appendices de Du Cange, Chronicon pascliale, Venise, t. iv, p. 342-350, et dont M. Gelzer nous promet depuis longtemps une édition critique. Et l’opuscule du pseudo-Dorothée de Tyr — tous les historiens le déclarent non moins unanimement — n’est qu’un vulgaire tissu de légendes. Que cet opuscule remonte à l’année 525, comme le pense M. Gelzer, ou qu’il soit un peu antérieur était été rédigé par quelque clerc byzantin entre les années 476 et 525, ainsi que serait porté à l’admettre M. Fischer, De palviarcharum Constantinopolilanorum catalor/is et de chronologia octo primorum patriarcharum, dans Comment, pliilol. lenenses, Leipzig, 1884, t. iii, p. 263-333, peu importe ! Un fait est bien certain, c’est qu’il a été fabriqué de toutes pièces, au moment où la rivalité pour la préséance religieuse commençait à se dessiner entre Rome et Constantinople. Pour ne pas être en reste sur Rome, qui se glorifiait de son origine apostolique. Byzance s’est donné des lettres de naturalisation qui lui attribuaient le même honneur. Mais cette supercherie a éîé démasquée depuis longtemps et avec d’autant plus de facilité que les anciens historiens, comme Eusèbe. Sociale, Gélase de Cyzique, le Chronicon pascliale, Théophane, etc., ne connaissent pas ce document, que le 28e canon de Chalcédoine, en revendiquant la première place pour Constantinople, se base uniquement sur ce que l’empereur et le sénat y ont établi leur résidence, sans faire la moindre allusion à son origine apostolique, enfin que saint Léon le Grand proteste à l’avance contre cet escamotage prévu, en écrivant d’Anatole, l’évéque byzantin de 451 : non dedignetur regiam ci’ilatem, quant a/iostolicam non potest facere sedem. P. L., t. uv, col. 999. La légende fit pourtant rapidement son chemin. Déjà au vii c siècle, l’empereur Héraclius et l’hagiographe Arcadius acceptent le siège de Byzance comme apostolique ; peut-être même, au VIe siècle, saint Syméon le