Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 3.2.djvu/217

Cette page n’a pas encore été corrigée
1701
1702
CONTROVERSE


constatant, d’une part, l’évident succès des catholiques, n’osant, d’autre part, se déclarer contre leur propre parti, se retirèrent sans vouloir se prononcer. Cette lâche retraite ne put empêcher la conversion de cent cinquante hommes qui abjurèrent l’hérésie pour rentrer dans le sein de l’Église.

e) La plus importante de ces conférences eut lieu, en ce même début de l’an 1207, à Pamiers, entre vaudois et catholiques. Comme la plupart des seigneurs du midi, le comte de Foix. Raymond Roger, était acquis aux nouveautés hérétiques ; pareillement, sa sœur Esclarmonde, qui les propageait avec un zèle ardent. Le comte se piquait de tolérance : il invita donc tour à tour les représentants les plus autorisés des deux partis, et linit par les décider à une conférence qui se tint en -on château, à Pamiers. Saint Dominique y vint avec Didace, et ils y rencontrèrent deux vaillants champions de l’orthodoxie, Foulques, évêque de Toulouse, et Navar, évêque de Conserans. Les catholiques firent acclamer, en qualité d’arbitre, un de leurs adversaires, qui appartenait à la première noblesse de la cité, Arnauld de Campragna. La discussion fut très vive. La sœur du comte se permit d’y intervenir, et Frère Etienne eut l’audace de lui répliquer par cette mordante fin de non., > ; < Allez filer votre quenouille ; il ne vous sied pas de paraître en pareille affaire. » L’issue de la journée dépassa de beaucoup les espérances des catholiques. Non seulement l’arbitre se prononça en leur faveur, mais il se convertit, s’offrit, lui et ses biens, à l’évëque d’Osma, et, dans la suite, se montra constamment l’ami dévoué de saint Dominique. Le ministre vaudois, Durand de Iluesca, non contint d’abjurer l’hérésie et de revenir à la vraie foi, embrassa la vie religieuse et fonda, en Catalogne, la congrégation des Pauvres catholiques. Son exemple fut suivi par d’autres, et notamment par Durand de Najac, Guillaume de Saint-Antoine, Jean de Narbonne. Ermengaud et Bernard de Béziers.

, ) Le li. Jourdain de Saxe parle encore de nombreuses réunions contradictoires qui se tinrent, tantôt à Montréal, tantôt à Fanjeaux, dont saint Dominique avait fait sa résidence préférée et celle de ses compagnons. Fréquentes ibi itispxtationes (iebant, écrit-il. Or donc l’une de ces conférences fut marquée par un fait miraculeux que raconte, en ces termes, le B. Jourdain : « Il arriva qu’une grande conférence fut tenue à Fanjeaux, en présence d’une multitude de fidèles et d’infidèles qui avaient été convoqués. Les catholiques avaient préparé’plusieurs mémoires qui contenaient des autorités à l’appui de leur foi ; mais, i comparés ensemble, ils préférèrent celui que le bienheureux homme de Dieu Dominique avait urent de l’opposer au mémoire que

niaient de leur coté. Trois arbitres furent choisi*, d’un commun accord, pour juger quel 1 le parti dont les raisons étaient les meilleures, et i < i « - t 1 1 la fui plus solide. Or, après beaucoup il ili cours, ces arbitres ne pouvant s’entendre surune ur vint de jeter les deux mémoires an ("ii. alin que, si I un des deux était épargné par les nommes, il fui certain qu’il contenait la vraie doctrine de la foi. On allun i di ne un grand feu, on y jette les deui lui des hérétiques est con sumé ; l’autre, rit li bienheureux homme de

Dieu Dominique, non seulement demeure intact, mail au loin par les flammes, en présence de tte au feu une seconi

ii r i - ii’i ii mi i’. autant de fois, l’événement qui se iduit, manifeste clairement où est la vraie loi, et i’lui qui avait écrit le Inre. » /’"', r. i, n.’20,

nlore$ ordinit prsedii

rdaii Q livres, t. i, Vit

us, 1857, p. 17U-180 ; Jeau (Jui raud. Saint Dominique, 3e édit., Paris, 1900, p. 35-36. III. Principales controverses et principaux con TROVERSISTES DE L’ÉPOQUE DE LA RÉFORME. — Aucun

temps ne fut fécond en controverses, ou, comme on disait alors, en colloques, et en colloques le plus souvent stériles sinon funestes pour la cause catholique, comme l’époque de la réforme protestante. Les colloques furent alors multipliés, non seulement en Allemagne, mais en Suisse, en Hollande, en Pologne, en France. Il y en eut de plus heureux en Savoie.

I. EN allemac.se. — 1° Colloques entre catholiques et protestants. — La plupart des diètes furent, pour ainsi dire, autant de conférences où l’on discutait de la religion et de la réforme religieuse aussi bien que des intérêts politiques. Ces assemblées des électeurs et des princes allemands furent fréquentes dans l’empire, aux temps troublés de la réforme. Nous noterons seulement les conférences les plus célèbres, où des questions doctrinales furent débattues contradictoirement entre les théologiens orthodoxes et ceux de la réforme.

1. Colloque de Heidelbcrg, 20 avril 1518. —Jean Eck, vice-chancelier de l’université d’Ingolstadt et chanoine d’Eichstàtt, avait, sur sa demande, remis à l’évëque de cette dernière ville, une série de remarques sur des thèses publiées par Luther. Il y démontrait que ce3 propositions se rapprochaient des théories de Jean Hus. Ces remarques, non destinées à la publicité, tombèrent cependant aux mains du moine de YVittenberg, qu’elles blessèrent vivement. Sur ces entrefaites, celui-ci fut invité à une réunion de son ordre qu’il présida au couvent de Heidelberg. Il entendit bien profiter de cette circonstance pour se défendre dans une dispute publique. Elle s’ouvrit donc chez les augustins, le 26 avril 1518, et un grand nombre de professeurs, d’étudiants, de bourgeois et de courtisans y assistèrent. En 28 propositions théologiques et 40 philosophiques, Luther s’efforça de réfuter Eck, et surtout il développa ses nouvelles doctrines : le libre arbitre, depuis la chute originelle, n’existe plus que de nom ; l’homme, même en faisant ce qui dépend de lui, commet un péché mortel ; le bien qu’il fait, c’est Dieu qui l’opère en lui ; car pour lui, il en est incapable et demeure absolument passif : « L’homme, disait-il, est dans la main de Dieu comme la scie dans la main du charpentier. » La faculté de théologie de Heidelberg ne fut certes pas satisfaite de ces assertions. Mais elles attirèrent à leur auteur beaucoup d’amis dans l’Allemagne du sud : entre autres, Martin Bucer, Jean BrenI. Erhard Schnepf, et aussi son confrère André Bodenstein, surnommé Carlostadt ou Carlstadt, à cause du lieu de sa naissance. Hergenrœther, Histoire dé l’Église, VU* période, n. 78, trad. lielet, Paris. 1891, t. v, p. 199-201 ; Jcan’janssen, L’Allemagne et la Reforme, trad. E. Paris, Paris, 1899, t. il, p. 8’t ; Kirchenlcxikon, t. iii, col. 1836, v° Dispulalum.

2. Conférences privées d’Augsbourg, 1-2-1 8 octobre 1518, entre le cardinal Cajélan et Luther. — Sur mandat du pape Léon X, Thomas de Vio, cardinal

m. eut à Augsbourg, du 12 au 18 octobre 1518. plusieurs conférences avec Luther, en vue de l’amenei a rétractation. Mais celui-ci, après quelques concessions plus apparentes que réelles, finit par s’enfuir, le 18 ocappelant du pape mal informé au pape mieux informe. » Hei ;. (oc. cit., n tu. i. v, p, i _’u : i 201, I. Janssen, op. cit., t. tt, p. 84 iq., notes ; Dos Hist. I. I, n. 23, 23.

8. Colloque ou dispute de Leipzig, VI juin~15 juillet 1519, entre Eck, 1 tther et Carlostadt, — Bien qu’on ait prétendu le contraire, il est maintenant que Jean Eck fut provoqué a ce nouveau rollo.|iip pjr

tadt ei pai Luther lui-n t i la suit, de

ci - provocations que Eck demanda su duc (leorges de 1 auturiïalion d uii’iblique. En letton-