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1693 CONTRITION (QUEST. MORALES ET PRAT.) — CONTROVERSE 1694

la constituent. Ce repentir porterait ilonc formellement et directement sur l’excès ; mais implicitement sur les fautes elles-mêmes. Toutefois, si, en ne se confessant que de péchés véniels, on ne se repentait d’aucun d’eux, ni formellement, ni implicitement, la confession serait sacrilège, et une faute mortelle serait commise de ce chef, à cause de l’injure grave faite au sacrement, en le rendant volontairement nul. Cf. De Lugo, De pamitent., disp. XIV, sect. viii, n. 108, t. vi, p. 161 ; Lacroix, 7 heologia moralis, 1. VI. paît. I. tr. IV, c. i, n. 681, t. n. p. 246 ; S. Alphonse, Theologia moralis, I. VI, tr. IV. c. i, dut., ii, n. 119, t. v, p. 364-36(5 ; Palmieri, Opus théologie, tr. X, sect. v, c. i, dub. ii, n. 112-114, t. v, p. 58 sq. ; Lehmkuhl, 7 hralogia moralis, part. II, 1. I, tr. V, sect. ii, c. i, § 2, n. 290-293, t. il. p. 217 sq.

Éprouver de la douleur de ne pas se repentir, est-ce avoir suflisamment la contrition ? — Théoriquement, la réponse à cette question ainsi posée serait évidemment négative. Regretter, par exemple, de ne pas avoir une fortune, ce n’est pas la posséder en réalité. Pratiquement, en ce qui concerne la contrition, les circonstances sont parfois de nature à modifier profondément la solution. Comment être vraiment peiné de ne pas se repi ntir d’avoir péché, sans qu’à cette peine se joigne un certain regret du péché lui-même ? Le pécheur ne s’en apercevra pas peut-être, car il n’analyse pas assez ses propres sentiments ; mais ce qu’il regrette, c’est, ou de ne pas avoir la douleur sensible, ou de ne pas avoir une douleur aussi grande qu’il le voudrait. Très souvent aussi, celui qui éprouve ce regret a le ferme propos de ne plus retomber dans ces mêmes fautes. Ce ferme propos est bien uni 1 preuve de l’existence de la contrition : il ne se concevrait pas « 7ns elle. Le cas serait évidemment bien différent, si le ferme propos manquait, ou si le coupable refusait de restituer, ou de fuir les occasions prochaines. Le manque de ferme propos alors trahirait clairement l’absence de contrition. Cf. Layman, Theologia moralis, I. V, t*. VI, De enitent., c. iv, n. 5, t. ii, p. 308 ; fionacina, Theologia moralis, tr. I, c. v, De jiœnitenliæ sarratnento, q. v, sect. i, p. ni, n. 7, t. i, p. 128 ; i’erraris, Pronrpla bibliotheca, Psenilentia, a. 2, n. 16-17, t. vii, p. I H7 sq. ; Palmieri, Opus théologie, morale, tr. X. s l( i.. / ; sacrant, peenitent., c. i, dub. ii, n. 114-116, t. v, p..V. » sq.

Combien de temps doit durer un acte de contrition pour assurer la validité du sacrement ? — Aucun laps de t’mps n est Bxé, car la durée est toul à l’ait accidentelle. I essence de la contrition consiste dan ; la dou-I, ur d’avoir offi usé Dieu i t dans la d< testation du péché qui l’offense. Or, il suflit d’un instant pour que la il vraiment pénétrée de ce sentiment, et, par mite, vraiment contrite. Néanmoins, il est prudent en pratiqui salutaires

de haine du péché et de douleur il usé Dieu,

la crainte que cet acte si important, fait avec trop de rapidité ou d, soit nul en substance et inu tile au salut. Cf. De Lugo, De psenilentia, di~p. V, v » , u. 88, t. vi. p. 32 ; Layman, Theologia V, tr. VI, c. iv, n. 2, t. ii, p. 307 ; s. Alphonse, alis, 1. VI, Ir. IV, c. i. dub. n. n. 133, t. v. p, 331 ; Palmieri, Opus théologie, tr. X. sect. v, nilentiæ, c. i, dub. ii, n. 1 10, t. v,

i-vn : dlsp. v : w. iect.

lu-vu ; disp. XX, sect. il- 1, ’J2 ln-fol., V

n :, . 290-24) D i

K-XIII ; disp.

XIV, s., i r-x, > nia, ~ ln-fol., Venise, Itis. t. V |.

., .1 theologi i

il. De sacra

i

V, Ùe sacramento, q p. ii-ix, 9

Venise, 1721, t. i, p. 124-135 ; Souciiez, Opus morale in prseceptis decalugi, 1. I, c. i-xxiv, 2 in-fol., Venise, 1614 ; Layman, Theologia moralis, 1. V, tr. VI, ’De sacramento psenitentix, c. ii-iv, 2 in-fol., Padoue, 1733, t. ii, p. 302-310 ; Tamburini, E.rplicatio decalogi, 1. II. c. m ; De methodo confessionis, 1. I, c. i-n, Opéra omnia, t. I, p. 52 ; t. ii, p. 373-376 ; Lacroix, Theologia moralis, 1. VI, part. II, tr. IV, De sacramento pœnitenti. -r, c. i, dub. ii, q. xcii-xcvm, t. ii, p. 240-250 ; Ferraris, Prompta bibliotheca canonica, moralis. theologica, v° Pœnitentia, a. 2, n. 144, 10 in-4 Venise. 1782, t. vii, p. 18’i-193 ; S. Alphonse, Theologia moralis, t. VI, tr. IV, De sacramento pxiiitentix, c. i, dub. u. § 1. n. 433-450, 9 in-8°, Matines, 1829 t. v, p. 328-366 ; Marc, Instilutiones morales alphonsianm, part. III, tr. IV, De pxuitentia, disp. II, c. i, a. 1, n. 1665-1679, 2 in-8°, Lyon, 1888, t. ii, p. 190-206 ; Ballerini, Compendium theologix moralis, tr. V, De sacramento pxiiitentix, part. II, c. i, a. 1, n. 440-458, 2 in-8° Rome, 1893, t. ii, p. 307-342 ; Palmieri, Opus theologicum ii, orale in Busenbaum medullam, tr. X, sect. v, De sacramento pœnitentiæ, c. i, dub. ii, n. 34-141, 7 in-8° Prato, 1891. t. v, p. 22-75 ; Lehmkuhl, Theologia muralis. part. ii, 1. I. tr. V, De sacramento pxiiitentix, sect. il, c. i, S 1. 2, n. 274-292, 2 in-8-, Fribourg-en-Brisgau, 1902, t. H, p. 204-218.

T. Ortolan.

    1. CONTROVERSE##


CONTROVERSE. En latin, controversia. - I. Notion. II. Principales controverses et principaux controversistes avant la Réforme. III. Principales controverses et principaux conlroversistes do l’époque de la Réforme. IV. Controverse récente à Rome. V. Prescriptions canoniques. VI. Conclusions morales.

I. Notion.

1° Dans son sens le plus général, la controverse désigne toute lutte, toute discussion plus ou moins scientifique, dans laquelle sont débattue-deux opinions opposées. — 2° Dans un sens moins général, le mot se trouve réservé aux disputes en matière religieuse, et alors il désigne indifféremment les contestations mutuelles, soit entre catholiques, soit entre hétérodoxes. C’est ainsi, pour ce qui regarde les premiers, que Ton peut appeler et que l’on appelle parfois controverse la querelle entre saint Cprien el le pape saint Etienne sur le baptême des hérétiques, la discussion entre thomistes et molinistes dans les célèbres congrégations De auxihis, les luttes de liossuet et de Fénelon sur les fondements et les procédés du quiétisme, et, plus récemment, les disputes entre infaillibilistes et anti-infaillibilisles qui précédèrent la définition du concile du Vatican. Pareillement, pour ce qui regarde les seconds, l’on a pu aussi désigner et l’on désigne parfois sous le nom de controverses les querelles de Luther contre les anabaptistes, celles des théologiens

luthériens contre les Zwingliens OU les calvinistes, des arminiens contre les gomaristes, OU encore, de nos jours, les dissensions qui se sont élevées, soit en Angleterre entre conformistes et non-conformistes. soit en France entre protestants orthodoxes et protestants libéraux. — 3° De là. par une extension a naturelle, le mot en est venu à signifier un certain art de discuter les questions religieuses. L’on connaît, dit-on, l’on sait la controverse, c’est-à-dire que 1 on se connaît une certaine facilité, une certaine habileté pour discuter en matière de religion. L’on a même donne le nom de controverse à cette partie de la théologie qui enseigne la théorie ou la pratique de l’argumentation

en matière reh par relie pratique, il faut en tendre co< exi’l’on argumente, comme l’on

dit. m forma, contre les propositions soutenues par |. s 1 1. 1 1 rodoxes ou pour celles qu’ils combattent. L’on apprend ainsi l’art de la controverse. i" Dans un plus restreint, la controverse dénomme particulièrement toutes discussions, de quelque manière qu elles se traduisent, orales ou écrites, entra les catholiques ei’1 1. - l’origine de II glise, il v eut de ces disputes en liales défenseurs de l’orlhod

a les ; et l on connaît li s

controverses on ihspnies gnoslique, nestorienne, raonopbvsile, arienne, douAUsta, p lagienue, eic. I