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CONSTITUTION CIVILE DU CLERGE — CONSUBSTANTIEL


noter toutefois : 1° la présence de deux canonistes italiens, Bergancini de Casai et Degola de tïênes. C’était le résultat des multiples efforts que faisaient depuis 1795 les réunis pour obtenir l’approbation des Eglises étrangères, mais ils ne rallièrent que quelques unités. Ils avaient espéré mieux. Voulant prendre comme juges impartiaux entre eux et leurs adversaires les évéques et savants étrangers, ils avaient invité les Eglises voisines à envoyer des représentants à leurs délibérations, en s’appuyant sur la doctrine de l’unité et de la solidarité de l’épiscopat. Mais Pie VII, par une note à ses nonces, le 6 juin 1801, exprima le désir qu’aucun évoque des pays catboliques ne se rendit à l’appel des schismatiques français. Il fut écouté : le gouvernement autrichien interdit à ses évéques de prendre part au concile gallican et le gouvernement espagnol représenta même au gouvernement français les inconvénients de cette réunion. 2° Notons encore la proposition qu’ils firent, par une Lettre synodiqiæ au clergé incommuniqxiant, aux évéques et prêtres réfractaires de renouveler les célèbres conférences de Carthage entre évéques catholiques et donatistes. Chaque parti élirait 18 députés qui se réuniraient à Notre-Dame le 1 er septembre. A cette date, 18 constitutionnels : Grégoire (Blois), de Berthier (Rodez), Moyse (Saint-Claude), Bécherel (Coutances), Constant (Agen), Lacombe (Bordeaux), Demandre(Besançon), Dufraise (Bourges), Desbois (Amiens), Wandelaincourt (Langres), Blampoix (Troyes), Maudru (Saint-Dié), et six prêtres dont le Génois Degola, se réunirent. Mais ils attendirent vainement du mardi matin 1 er septembre au jeudi soir 3 septembre. Les actes du concile ont été réunis et publiés en 3 in-8°. Ainsi se terminèrent les manifestations générales de l’Église « nationale » . Il y a encore quelques actes des réunis qui sont alors Grégoire, Demandre, Moyse, Desbois et Wandelaincourt, et puis cela même cessa.

Le schisme finit comme il avait commencé, par l’intervention du pouvoir civil. Il ne laissa de regrets que dans le cœur de quelques-uns de ses évéques et de ses prêtres, qui ne reconnurent pas ou n’avouèrent pas s’être trompés. La France qui ne l’avait pas suivi ne le regretta pas.

I. Sources.

Les journaux du temps : le Moniteur, le Journal des débats et des décrets, le Mercure de France, l’Ami du roi, etc., et pour la période qui suit le 9 thermidor, les Annales de la religion, organe des constitutionnels, 18 in-8° ; les Annales catholiques de l’abbé de Boulogne, qui, supprimées en 1800, reparurent sous le nom de Mélanges de critique et de littérature, 6 in-8° ; les Mémoires, spécialement Grégoire, Mémoires, édit. par Henri Carnot, 2 in-8° Paris, 1840 ; d’Hesming d’Auribeau, Mémoires pour servir à l’histoire de la persécution française, recueillis par ordre de Pie VI, 2 in-8° Paris, 1794 ; Jauffret, Mémoires historiques sur les affaires ecclésiastiques de France pendant les premières années du xix’siècle, 3 in-8° Paris, 1823-1824 ; A. Roussel, Correspondance de Le Coz, 3 in-8° Paris, 19C0 ; les recueils : Ilulot, Collectio brevium et instructionum PU VI ad prses. Gall. Ecclesix calamitates, 2 in-8° Augsbourg, 1796 ; Guillon, Collection générale des brefs et instructions de Pie VI, 2 in-8° Paris, 1798 ; Theiner, Documents inédits relatifs aux affaires religieuses en France, 1790-iSOO, Paris, 1857 ; Barrucl, Collection ecclésiastique ou recueil complet des ouvrages faits depuis l’ouverture des États généraux relativement au clergé, 14 in-8° Paris, 1791-1792 ; Boulay de la Meurthe, Documents sur la négociation du concordat et sur les autres rapports avec le saint-siège, 1800-1801, 6 in-8° Paris, 1891-1905.

II. Thavaux.

Lud. Sciout. Histoire de la constitution civile du clergé (1700-1801), 4 in-8° Paris, 1872-1881 ; Picot, Précis historique sur l’Église constitutionnelle, dans les Mélanges de religion, de critique et de littérature, par M. de Boulogne, évêque de Troyes, Paris, 1827, t. Il ; Gazier, Études sur l’histoire religieuse de la Révolutio>i française, in-12, Paris, 1887 ; Barruel, Histoire du clergé de France pendant la Révolution, 2 in-12, Londres, 1794 ; Jager, Histoire de l’Eglise de France pendant la Révolution, 3 in-8° Paris, 1852 ; Bûchez et Roux, Histoire parlementaire tic la Révolution française, 10 in-8° ri.ris, 1833-1838 ; de Pressensé, L’Église et la dévolu tion française, in-8° Paris, 1864 ; Aulanl, l.<s orateurs de la Constituante, ln-8, Pari - 1882 ; Le oratt rs de la Législative et de la Convention, 2 in-8° Paris, 1885-1886 ; Le culte liaison et de l’Être suprême, in-12, Paris, 1892 ; Études et lurons sur la Révolution française, 5 in-12, Pari-La société des Jacobins, 6 in-8° 1889-1897 : Recueil des actes du comité de salut public, Il in-8, 1889-1897 ; L’état de la France en l’an VIII et en l’an IX, in-8, 1897, etc. : A. Mathiez, Contributions à Vhisloire n m-16,

Paris, 1906 ; Debidour, Histoire îles rapports de l’Église et du l’État en France de 1180 à 1870, in-8° Paris, 1898 ; Sicard, L’ancien clergé de France, 3 in-8° Paris, 1894-1903 ; Pisani. Répertoire biographique de l’épiscopat constitutionnel (1701-1802), in-8° Paris, 1907 ; P. Armand Jean, Les évéques et les archevêques de France de 1682 à 1801, in-8° Paris, 1891 ; Grégoire, Histoire des sectes religieuses depuis le commencement du siècle dernier jusqu’à l’époque actuelle, 2 in-8° Paris, 1810 ; 5 in-8°1828 ; Droz, Histoire du règne de Louis XVI, 3 in-8° Paris, ls ;)9-18’12 ; Gendry, Pie VI, sa vie, son pi ntiftcat, 2 in-8° Paris, 1906 ; Kr. Masson, Le cardinal de Bernis depuis son ministère, 1758-1704, in-8° Paris, 1884 ; Taine. Les origines de la France contemporaine, G in-8° Paris, 18751894, et en général les historiens de la Révolution : Thiers, Michclet, Quinet, Louis Blanc, de Tocqueville, Aulard, Sorel, etc., ainsi que les historiens du droit civil et canonique.

III. Études spéciales et locales.

Durand de Maillane, Histoire apologétique du comité ecclésiastique de l’Assemblée constituante, in-18, Paris, 1791 ; Histoire de la Convention nationale, Paris, 1825 ; Delarc, L’Église de Paris pendant la Révolution, 3 in-8° Paris, 1897 ; Grente, Le culte catholique à Paris, de la Terreur au concordat, Paris, 1903 ; J. Sauzay, Histoire de la persécution révolutionnaire dans le déparlement du Doubs, 10 in-12, Besançon, 1861-1873, etc.

Voir aussi les biographies desévêques ou prêtres réfractaires et constitutionnels, des révolutionnaires, notamment Méric, Histoire de M. Émery et de l’Église de France pendant la Révolution, 5e édit., 2 in-8° Paris, 1895, etc. ; et de nombreux articles de revues : Revue des Deux Mondes, Correspondant, Revue historique, Revue des questions historiques, Revue de Paris, Revue d’histoire moderne et contemporaine, La Révolution française, etc.

C. Constantin.


CONSUBSTANTIATION. Voir Transsubstantiation.


CONSUBSTANTIEL. Il s’agit uniquement ici de donner et préciser la notion exacte de ce terme théologique. Quant à l’histoire des controverses qui ont provoqué son adoption dans le langage officiel de l’Église et fixé sa signification dogmatique, elle a eu déjà et aura encore ailleurs sa place naturelle et logique, dans les articles spéciaux qui ont trait à l’histoire du dogme de la consubstantialité. Nous n’avons donc pas à nous en occuper directement, et nous n’y aurons recours que dans la mesure où ces considérations historiques et critiques sont nécessaires pour entendre le terme qui nous occupe et comprendre la chose qu’il exprime : la consubstantialité ou l’homousie. —

I. Étvmologie. II. Notion naturelle et philosophique. III. Notion surnaturelle et révélée, ou application théologique au Fils de Dieu. IV. Application theologique à l’Esprit-Saint. V. Application théologique, commune aux trois personnes de la sainte Trinité.

I. Étymoi.ogie. — L’étymologie du mot a ici sa grande importance, car elle en suggère déjà le sens réel. — 1° Consubstantiel (cum, substantiel) a une signification obvie, celle d’une substance possédée par deux ou plusieurs termes, en sorte que la consubstantialité emporte immédiatement l’idée de communion d’une substance entre deux ou plusieurs sujets ou personnes. Communion ou communauté de substance, c’est donc dire communion ou communauté de cet élément réel, permanent et sous-jacent, qui constitue un être en soi et non en autrui, et partant soutient dans son intimité propre les déterminations diverses qu’il peut recevoir, comme les modifications qu’il peut subir à travers son existence. Voir SUBSTANCE. — 2° Consubslantiel trouve presque un synonyme dans coessentiel. qui exprime