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CONSTITUTIONS APOSTOLIQUES


cette accusation. Tel fut aussi l’avis de Bovio et de Cotelier. On admit cependant en général que l’on trouvait dans les Conslitutions des passages ariens, mais M. Funk, qui cite et étudie ces passages, p. 98-103, 104106, a pu montrer que les uns se trouvaient déjà dans la Didascalie et ne peuvent donc être mis à la charge de l’interpolateur, tandis que les autres sont conformes à la manière d’écrire de bien des orthodoxes et doivent d’ailleurs être expliqués en tenant compte d’autres passages qui sont évidemment antiariens. En particulier, la comparaison du Saint-Esprit avec la diaconesse, Const. apost., II, xxvi, se trouve déjà dans la Didascalie et semble avoir une origine syriaque, car en syriaque seulement le nom du Saint-Esprit est féminin et conduisait donc les Syriens à comparer le Saint-Esprit à une femme (ce qu’a déjà fait Bardesane), et, dans le cas présent, à la diaconesse. On ne peut donc pas conclure du précédent passage que l’auteur des Constitutions était macédonien, puisqu’il l’a emprunté à la Didascalie. Les autres passages, allégués dans ce sens, ne résistent pas non plus à l’examen. Funk, p. 103101. Par conlre, on peut tenir l’auteur des Constitutions pour un apollinariste, bien que les six premiers livres seuls ne permettent pas de le démontrer rigoureusement. Cette hypothèse expliquerait du moins pourquoi l’auteur semble faire alterner des passages d’aspect arien avec des passages nicéniens.

L’interpolateur emprunte surtout ses additions à l’Écriture, il introduit près de soixante-dix citations nouvelles tirées du Pentateuque ; il a connu aussi un catalogue d’hérésies, VI, vi-ix, peut-être celui d’Hégésippe, et une rédaction des Clémentines. Funk, p. 107-111. C’est peut-être la rédaction des Clémentines qui lui a suggéré l’idée d’attribuer les Constitutions à Clément de Rome, VI, xviii. Funk, p. 112.

4° Y a-t-il eu plusieurs interpolateurs successifs ? — Les six premiers livres des Constitutions se retrouvonl dans une traduction arabe divisée en 39 chapitres et traduite à son tour en éthiopien. Ces traductions ne proviennent pas du syriaque ou du texte grec, source du syriaque, mais d’un texte grec déjà interpolé. On est donc lente d’imaginer un premier interpolateur qui aurait remanié la Didascalie conservée en syriaque, tout en ajoutant une division en chapitres ; puis un second interpolateur aurait introduit la division en six livres et aurait ajouté deux livres. M. Funk préfère voir dans la Didascalie arabe un extrait des six premiers livres des Conslitutions, car l’auteur du remaniement cite’A}iostoliscl(e Kirchenordnung, voir Canons des APÔTRES, t. il, col. 1613, et les canons de Clément. Ces canons d’après M. Funk ne seraient qu’un extrait du I. VIII des Constitutions ; il serait donc ainsi prouvé que l’auteur de la Didascalie conservée en arabe connaissait le I. VII des Constitutions et travaillait après la formation de ce recueil.

Il est cependant difficile de comprendre pourquoi l’auteur de la Didascalie conservée en arabe aurait n Biplace la division en livres par une division en chapitres ; de plus, -.i citation des canons de Clément et de VApostolische Kirchenordnung peut prouver tout simplement qu’il connaissait l’Octateuque de Clément, voir t. M, col. 1610, recueil cité’par Sévère d’Antioche, ers 520, qui a cil il plus ancien que les Con stitutions. Voir t. il, col. 1 1 ; 1 7. Kn outre, les texti

titillions cités pai uni Êpiphane ne concordent omplètement a ei l< texte de la Didascalie syriaque, lit, joint-i ci qu’il ne connaît plus le titre : Diilie, i mais le ti [ui est souvent celui des Constitutions, nous conduit à admettre qu’il a connu un remaniemi ni différent de la Didascalie et îles Constitutions. Enfin, un texte au > ni tiré di Itwtâyv-xx »

on di lier, P. <., t. i. col. 518,

voir col. 1536, ne se trouve pas dans nos édition

Constitutions. Il ne semble donc pas impossible qu’il y ait eu, en sus des six premiers livres actuels, une revision, source de la Didascalie arabe, et une seconde revision citée par saint Épiphane.

III. Le VIIe livre. — 1° Comparaison de la première partie avec la Didachè. — Dès le commencement, l’auteur ajoute un prologue, puis par endroits paraphrase, cite des textes et des exemples et supprime parfois, mais très rarement, quelques mots.

Voici quelques exemples de ces remaniements :

Didachè, i, 1.

Il y a deux etiemins : l’un de la vie et l’autre de la mort ; mais entre ces deux chemins, la différence est grande.

i, 2.

Voici donc le chemin de la vie : d’abord, tu aimeras Dieu qui t’a créé ; puis ton prochain comme toi-même, et tout ce que tu ne voudrais pas que l’on te fit, ne le fais pas à autrui.

1, 3.

L’enseignement renfermé dans ces paroles est le suivant : Bénissez ceux qui vous maudissent et priez pour vos ennemis ; jeûnez pour ceux qui vous persécutent. Car, quel mérite auriez-vous à aimer ceux qui vous aiment ? Est-ce que les Gentils ne le font pas ? Pour vous, aimez ceux qui vous haïssent et vous n’aurez plus d’ennemis.

CONST. APOST., 1. VIII, C. I.

Nous disons qu’il y a deux chemins, l’un de la vie et l’autre de la mort, mais ils n’ont aucun rapport entre eux, car leur différence est grande, bien plus, ils sont complètement distincts, le chemin de la vie est naturel, et celui de la mort est adventice, il ne provient pas de la volonté de Dieu, mais des embûches de l’adversaire.

L. VIII, c. n.

Le premier est le chemin de la vie et c’est celui que la loi recommande : d’aimer le Seigneur Dieu de toute la pensée et de toute l’âme, l’unique et le seul, en dehors duquel il n’y en a pas d’autre et le prochain comme soi-même, et : tout ce que tu neveux pas qu’il t’arrive ne le fais pas toi-même à autrui.

Bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui VOUS calomnient, aimez vos ennemis. Quel mérite aurez-vous si vous aimez ceux qui vous aiment ? car les Gentils le font aussi ; pour vous, aimez ceux qui vous haïssent et vous n’aurez pas d’ennemis, car tu ne haïras aucun homme, est-il dit, ni Égyptien, ni Idumi en, car tous sent l’œuvre de Dieu. I-. : vz : 1-illcurs non pas les natures mais les volontés des méchante.

lien est de même pour toute la voie de la vie, Didachè, i-iv ; Contt. apost., VII, i-xvii, puis la voie de la mort est transcrite sans grands changements, Didachè, v ; Const. apost., xviu ; mais les différences dans la partie liturgique sont de nouveau nombreuses : après avoir omis le paragraphe sur le joug du Seigneur et avoir cité de nombreux textes relatifs à la nourriture, Didachè, vi ; Const. apost., xix-xxi, l’interpolateur décrit l’administration du baptême, sans doute telle qu’elle avait lieu de son temps. On oint les baptisés d’huile avant le bapti me et de <> » oov après. Les Syriens qui baptisaient ainsi voyaient dan.nde onc tion le Bai rement de confirmation. Cf. can. : i<> de Jean .1’relia, dan ancienne littérature canonique tyriaque, fasci. Pari. 1906, p. I">. Celui qui administre le bap o l I plus tenu an |i lïie que la Didachè lui imposait ainsi qu’aux assi tant Par contre, on devra jeûner

cinq jours par semaine ou du moins lemercredi et

vendredi (la Didascalie, c. iii, n’imposait ceci que durant la semaine sainte ; on devra I dis i i

les dimanches à l’exception du s ;, ii saint. La litu

ucharistique est modifii - pour la

coup’. ei pour la fraction du pain » , ne sont plus

pal qui concerne les prophètes, Uida-