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BALDUIN — BALE (CONCILE DE)

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premier évêque d’Ypres (1502). Il assista aux dernières sessions du concile de Trente et prit part à la discussion du décret Tametsi. Theiner, Acta authenlica ss. œcumenici concilii Tridentini, t. ii, passim. En 1570, il présida, en qualité d’évéque le plus ancien de la province, le concile provincial de Malines où furent reçues les décisions du concile de Trente. Il tint en 1577àYpres un synode dont il a publié les ordonnances. Il mourut en 1583 en exil à Saint-Omer. On ne sait si ses Commentaires sur le Livre îles sentences ont été imprimés.

Sweins, Esquisse sur Bijthovius, premier évêque d’Ypres, Bruges, 1859 ; Hurter, Nomenclator literarius, Inspruck, 1892, t. I, p. 51.

V. Oblet.

    1. BALDUIN ou BAUDOIN Thomas##


2. BALDUIN ou BAUDOIN Thomas, né dans le Devonshire, dut son éducation aux libéralités de l’évêque d’Exeter. Il fut archidiacre de cette ville, puis entra chez les cisterciens de l’abbaye de Forda dont il devint abbé ; évêque de VVorcester en 1181, archevêque de Cantorbéry en 1184, il prit la croix contre les Sarrasins et mourut en 1191 au siège de Saint-Jean d’Acre. On a de lui : 1° seize traités ascétiques sur divers sujets ; les principaux sont : le 1 er, De ss. sacramento eucfiaristiæ le 3°, De dileclione Dei, le 7e, De salulcttione angelica, le 15e, De vila cœnobitica, et le 16e, De perfecto monacho ; — 2° un livre De commendatione fidei ; — 3° un livre De sacramento allaris, qu’il composa étant encore à l’abbaye de Forda et qu’il dédia à l’évêque d’Exeter. Il y commente les passages du Nouveau et de l’Ancien Testament relatifs à l’institution ou aux figures de l’eucharistie. Ces ouvrages se trouvent dans la P. L., t. cciv, col. 101-774. Plusieurs autres traités sont inédits. Cf. P. L., loc. cit.

Ellies du Pin, Nouvelle bibliothèque des auteurs ecclésiastiques, Paris, 1697, t. ix, p. 187 ; Hœfer, Nouvelle biographie universelle, Paris, 1853, t. u ; Hurter, Nomenclator literarius, Inspruck, 1899, t. iv, col. 133.

V. Oblet.

    1. BALE (Concile de)##


BALE (Concile de). On n’envisagera ici l’histoire du concile de Dàle qu’en tant qu’elle touche à l’histoire de la doctrine catholique. — I. État de l’Église et de la papauté, après le concile de Constance ; causes de la réunion du concile de Bàle.II. Réunion du concile de Bàle ; l’œuvre qu’il se propose ; ses ressources ; ses causes de faiblesse. III. Les débuts du concile de Bàle et son premier conllit avec le pape, touchant l’existence même du concile ; rappel et confirmation des décrets du concile de Constance sur les rapports du pape et du concile général quillet 1431-avril 1434). IV. L’œuvre du concile de Bàle à l’égard de l’hérésie hussite, de la réforme générale de l’Église et de l’union avec les grecs (1433-1436). V. Nouveau conllit et rupture du pape et du concile quin 1436-décetnbre 1437). VI. Les dernières années du concile de Bàle, après la réunion du concile de Ferrare-Florencc ; ses décrets schismatiques ; élection d’un antipape ; fin du concile (1438-1449). VII. De l’autorité du concile de Bàle.

I. Etat de l’Église et de la papauté après le concile DE CONSTANCE ; CAUSES DE LA RÉUNION DU CONCILE DE Bale. — La restauration de l’unité de l’Église au concile de Constance avait été saluée dans toute la chrétienté par un immense cri d’allégresse. La fin inespérée de la terrible crise du grand schisme arrache cet aveu à un adversaire acharné de la papauté, Grégorovius : « Un royaume temporel y eût succombé ; mais l’organisation du royaume spirituel était si merveilleuse, l’idée de la papauté si indestructible que cette scission, la plus grande de toutes, ne fit qu’en démontrer l’indivisibilité. » Histoire de la ville de Rome au moyen âge, 3*édit, t. vi, p. 620.

Mais le concile de Constance avait à peine ébauché l’œuvre de réforme qui s’imposait à l’Église : on l’attendait du pape Martin V ; il ne l’accomplit que dans une

très faible mesure ; à vrai dire, la plupart des réformes réclamées tendaient à réduire les revenus du pape ; or, ces revenus lui étaient nécessaires, à moins qu’on ne renonçât au système de la centralisation de l’Église, ce qui eût été dangereux pour l’unité, et ce à quoi personne ne pensait. D’autre part, les plus ardents promoteurs de la réforme se refusaient en général à l’exécuter dès qu’elle les atteignait eux-mêmes. Martin V crut assez faire pour l’Eglise en complétant l’œuvre d’union faite à Constance par la restauration du pouvoir pontifical : il ramena le Saint-Siège à Rome ; il éteignit les restes du schisme et rendit, par de bons choix, son prestige au collège des cardinaux ; enfin, il s’opposa résolument à la tendance qui s’était formellement manitestée à Constance de faire du concile général un rouage permanent et ordinaire du gouvernement de l’Église. In immensiint nomen concilii abhorrebat, a dit de lui Jean de Baguse. Momonenta conciliorum generalium sseculi XV, t. i, p. 66. Cependant les théories conciliaires jouissaient encore d’une trop grande faveur et particulièrement dans l’université de Paris, pour qu’il fut possible au souverain pontife de se soustraire à la décision des Pères deConstance exigeant la convocation d’un concile à l’expiration de périodes déterminées ; d’où le concile de Pavie-Sienne, en 1423-1421. Bien que dissous prématurément et à l’improviste, ce concile avait eu le temps d’en indiquer un nouveau qui devait se tenir à Bàle, en 1431. Martin V avait approuvé cette décision, mais le concile de Pavie-Sienne l’avait encore fortifié dans son aversion pour ces sortes d’assemblées. Le délai de sept ans qu’il avait devant lui, il l’employa à poursuivre énergiquernent le rétablissement des droits et des privilèges du saint-siège en France, en Angleterre, en Ecosse, en Pologne, en Portugal, à Venise, à Florence. Moins, toutefois, il paraissait disposé à convoquer le concile, plus les églises d’Occident le réclamaient ; les princes, eux aussi, s’en mêlaient ; à la fin de 1429, le pape se décida à tenir sur ce sujet plusieurs conférences avec les cardinaux.

Le 8 novembre 1430, au lever du jour, ou trouva affichés sur les murs du palais du pape et en divers points de Rome, des placards dont les auteurs — deux princes chrétiens — proclamaient la nécessité du concile, prévenaient le pape que, s’il ne l’ouvrait pas dans le délai voulu, ils se verraient obligés de sortir de son obédience, rappelaient que les princes temporels sont tenus de défendre la foi, déclaraient enfin que le pape et les cardinaux, s’ils résistaient plus longtemps, devraient être considérés comme fauteurs d’hérésie et pourraient être déposés par le concile réuni de plein droit. Ces placards, dont on ignorait l’origine, produisirent une grande sensation et déterminèrent ceux qui, à Rome, étaient partisans du concile, à parler sérieusement au pape. Celui-ci avait désigné le cardinal Julien Césarini comme légat apostolique auprès des chefs de la croisade qui allait s’ouvrir contre les hussites (1 er janvier 1431). Un mois après il décida que, dès le moment où le concile s’assemblerait à Bàle, le même cardinal en prendrait la présidence et la direction. On prépara pour lui deux bulles, datées du 1 er février 1431, la première le chargeant de cette fonction, la seconde l’autorisant à prononcer la dissolution du concile ou sa translation dans une autre ville. Cette seconde bulle montre que Martin Vêtait disposé à briser l’assemblée, si elle reprenait les traditions de Pise et de Constance. La mort le dispensa de la lutte ; il mourut d’apoplexie, le 20 février 1431, avant que les bulles fussent parvenues à Césarini, alors à Nuremberg.

Le 3 mars suivant, le cardinal Gabriel Condulrnaro était élevé au souverain pontificat et prenait le nom d’Eugène IV (1431-1447). Le jour même de son couronnement ^ mars), il confirmait Césarini dans salégation près des hussites et près du concile. Il avait dû jurer