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BULGARIS — BULL (BULLUS)


très incomplète des ouvrages d’Eugène Bulgaris ; Paranika,

Constantinople, 1867, passim ; Sathas, NtotWnivixSi çùoXovt’a, Athènes. 1868, p. 566-571 ; Goudas, U.V aatàMnilai, Athènes, 1870, t. il ; Zaviras, Nia’EXXà ; rî tlXijvtxbv ©ia-rpov, Athènes, 1872 ; Spiridion Papageorges, ’A8r, vaiov, irùYYfanna nEpioSixàv, 2’année, Athènes, 187-1, t. ii, p. 77-80, 122-127 ; Démétrakopoulos, ’p f 6< ; 8ï.Eo ; ’E'/j.à :, p. 189-195 ; Gédéon, Xfovtxâ Tr|î i : affiaf/_ixî ;  ; ’AxctSr.nia :,

Constantinople, 1893, p. 157-160 ; Chassiotis, L’instruction publique citez les Grecs, Paris, 1881, passim ; Katrami, <J>i).o), ofijca àvàiiiTo Zaxuvrou, Zante, 1886, p. 382-389. La correspondance d’Eugène Bulgaris n’a pas été publiée en entier. Plusieurs tettresont paru à différentes reprises dans les revues grecques (Gédéon, ’Ibt. r : e, Tf. dx., p. 173). Ce sont ces lettres très nombreuses qu’il faudrait étudier pour une biographie complète de Bulgaris. Celuici ayant exercé une certaine influence sur la théologie russe du xviir siècle, il n’est pas étonnant que les Busses aient pris soin de raconter sa vie. Tout de suite après sa mort, la Viestnik Evropy (1806, n. 14), la plus ancienne revue de Saint-Pétersbourg, lui consacra une longue nécrologie, suivie d’une liste des œuvres éditées par le savant grec. Citons aussi : Magnitzki, Eugène Bulgaris et Nicéphore Théutokts, Moskovitianitie, 1844, n. 2, p. 337-368 ; Séraphimov, Eugène Bulgaris, archevêque de Slavinie-et-Cherson, Bulletin de Véparchie de Cherson (Chersonskiia cparkhialnyia Viedomosti), Supplément IX, n. 11, p. 122-132 ; n. 12, p. 172-182 ; Soloviev, Eugène Bulgaris, Strannik (Le voyageur), 1867, t. iii, n. 7, p. 1-19 (cet article contient aussi le catalogue des œuvres imprimées ou inédites ) ; Névodtchikov, Vie d’Eugène Bulgaris, Odessa, 1875 ; A. Lébédev, Eugène Bulgaris, L’ancienne et la nouvelle Bussie (Drevnàia i nevaia Bossiia), 1876, t. i, n. 111, p. 209-223 ; Lecture édifiante (Kristianskoe Tchténie), 1887, n. 4, 5. Cf. Herzog, Realencyklopàdie, 3’édit., Leipzig, 1898, t. v, p. 588-590.

A. Palmieri.

    1. BULGARIS Nicolas##


2. BULGARIS Nicolas, théologien grec, naquit à Corfou en 1634. Après avoir commencé ses études dans son ile natale, il vint suivre les cours de médecine et de philosophie à l’université de Padoue. De retour à Corfou, tout en exerçant la médecine, il s’appliqua à des études historiques et théologiques. La date de sa mort est inconnue. Selon Papadopoli Comnène, elle n’eut pas lieu avant l’année 1684. En théologie on a de Bulgaris : 1° Tractatus de necessariis ad salutem ; Papadopoli Comnène, qui eut entre les mains ce traité, l’appelle pium ac perutile opusculuni ; 2°’Iepà xarrç)rr)(Tiç r^oi i%rfli<jiç, Tvj ; Ôeta ; xat tepâç AEiTOupyia ; xai t’i.iia.Giç, T<5v y_£ ! pOTOvouuiv(ov ôu.o - j xoù ixetà itoXXûv à’X).t>)v npôç toçc).etav tùv 7uaràiv xal [idtXiora <tuvteivôvt(.>v, Venise, 1681, 1799, 1818 ; Corfou, 1852. Papadopoli Comnène ne tarit pas de louanges sur cet ouvrage. Il le qualifie d’egregiam, doctum, eruditissimum opus vernacula lingua nostra élégant er conscrvptum. A son avis, hase tractatio numerosæ opibus eruditionis, ex recentissima Græcia colleclis, locuples est. Il la déclare très utile pour répondre aux objections de ceux qui nient l’uniformité doctrinale des Eglises grecque et latine touchant la théologie sacramentaire. L’ouvrage de Bulgaris est un répertoire vieilli de théologie et de liturgie. On y voit clairement que l’auteur a subi l’influence des théologiens Catholiques. Les définitions surtout sont calquées sur les manuels de théologie de l’Occident. Il y a même emploi de termes scolastiques. L’auteur ne s’y livre pas à ces attaques passionnées qui caractérisent les œuvres des polémistes grecs du xvii P et duxville siècle. Il donne un résumé substantiel de la doctrine de l’Église grecque sur les sacrements en général, sur la trinilé, l’incarnation, le symbole des apôtres, les conciles œcuméniques, la sainte Vierge, la communion, la messe. Plusieurs chapitres sont consacrés à des sujets liturgiques. L’érudition n’y est pas toujours de bon aloi. Pour ne ciler qu’un exemple, l’auteur croit découvrir des traces de la sainte Trinité dans les vers de Théocrite, et dans ce vers d’Ovide :

Terqtte seiiein fluinmn, ter tiqua, ter sulfure lustrât.

hetam., vii, 261, édit. Lemaire, Paris, 1821, t. tu, p. 496.

La’Iepà xax’V/r, Tt ; de Nicolas Bulgarisa été traduite en

anglais, et publiée sous ce titre : The IioUj catechi&m

of Nicolas Bulgaris, faithfully translated from the original Greek by the Rev. W.E.Daniel, M. A..Londres, 1893. La préface qui est de Grégoire Palamas, professeur à l’école de Halki, contient une esquisse biographique de Bulgaris, p. xvii-xxv. Cette édition faite sur celle de Corfou de 1832, est enrichie de notes et de trois tables.

Papadopoli Comnène, Historia gymnasii Patavini, Venise, 1726, t. ii, p. 317 ; Fabricius, Bibliotheca grxca, Hambourg, t. xi, p. 287, 590-591 ; Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon, Leipzig, 1750, p. 1576 ;. André Papadopoulo Vrétos, NcoelXi|vix)|

çtvcAOYÎa t, tji xaTâ/.oyo ; T<wv àTîô TiTtôffEw ; tt ;  ; [luÇavTtvîJÇ ct’JToxoa-roçîa ; lié/çi IfxaO’-Sçùiîu ; t* ; ? it’E/.XiSt potrjàsïa ; wcottvniv ?t&fuv, Athènes. 1854, t. i, p. 37-38, 182 ; Sathas, NiosUy|v « î| yiXoXoxîa, Athènes, 1868, p. 341-343 ; Legrand, Bibliographie hellénique du xvir siècle, Paris, 1894, t. ii, p. 213-218, 366-380, 381-384 ; Meyer, Die theologische Literatur der griechischen Kirche im sechzehnten Jahrhundert, Leipzig, 1899, p. 8.

A. Palmieri.

    1. BULL (BULLUS) Georges##


BULL (BULLUS) Georges, célèbre théologien anglican de l’école des Andrews, des Laud, des Hammond, des Taylor, et adversaire résolu des théories presbytériennes autant que de l’Église catholique, est né le 25 mars 1634 à Wels, dans le comté de Sommerset. Voué de bonne heure à l’état ecclésiastique, il ne fut pourvu pendant longtemps que d’assez maigres bénéfices. Il n’en persista pas moins à s’adonner à l’étude et vendit même son patrimoine pour pouvoir acheter des livres. Les vastes connaissances de Bull et ses ouvrages le tirèrent à la fin de l’obscurité et lui ouvrirent la porte des honneurs. L’université d’Oxford, en 1686, lui conféra le bonnet de docteur en théologie. Évêque de Saint-David en 1705 et membre de la Chambre des lords, il mourut au mois de février 1710.

Georges Bull a, paraît-il, bien plus écrit qu’il n’a publié. Dans son Harnionia apostolica, le premier ouvrage qu’il ait lait paraître, 1669-1670, il combat le dogme protestant de la justification par la loi seule, Reformatai Ecclesias opprobriwn ac dedecus, avec une vigueur que Moehler dans sa Symbolique n’a pas dépassée, sur ce fondement que l’épître de saint Jacques, postérieure en date à l’épître aux Bomains, en est l’explication et que saint Jacques doit être tenu pour l’interprète authentique de saint Paul. Le livre en Angleterre déchaîna sur la tête de l’auteur une tempête ; conformistes et non-conformistes l’attaquèrent à l’envi. Bull, sans se déconcerter, riposta, en 1675, aux uns et aux autres, à ceux-ci dans son Examen censurai, à ceux-là dans son Apologia pro Harnionia ; et l’on peut dire qu’au sein de l’Eglise épiscopale, la doctrine de la justification par la foi, tout appuyée qu’elle est sur les trente-neuf articles, ne s’est pas relevée des coups de Georges Bull. Voir Dœllinger, L’Église et les Églises, trad. franc., Paris, 1862, p. 106. A cette polémique se rattache le plus important et le plus laineux des ouvrages de Bull. Pour avoir soutenu la nécessité des bonnes œuvres, le théologien anglais avait encouru de la part de ses antagonistes, sinon l’accusation formelle, du moins le soupçon de socinianisme. C’est afin de s’en laver, a-t-on dit, et de mettre son orthodoxie hors de conteste qu’il a composé sa Defensio fidei Nicamæ, laquelle resta plusieurs années manuscrite faute d’éditeur, et ne fut publiée qu’en 1685, grâce à la libéralité du docteur Fell, évêque d’Oxford. Livre d’une science étendue et d’une excellente latinité, dans lequel Bull s’évertue à montrer envers et contre tous l’accord parlait, à un iota près, des Pères anlénicéens et du symbole de Nicée, mais qu’inspire et dépare une conception beau coup trop étroite du développement doctrinal. Car, selon Bull, le développement doctrinal n’est rien qu’une pure affaire de terminologie ; à travers les changements

de formes et d’expressions, la science sacrée ne nous offre nulle part un progrés dialectique, un progrès de lumière et de certitude ; le nom même de l’histoire du dogme n’est qu’un trompe-l’œil et un leurre, si l’on en