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BULGARIE

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Los autres agents de l’exarchat : arehiprètres, curés, membres dis commissions et des fabriques, sont élus d’après certaines règles très détaillées ; de même sont indiqués avec une minutie extrême par le règlement de l’exarchat les devoirs et les attributions, avec les appointements et le casuel, de tous les ministres du culte, de tous les employés, grands et petits, de l’administration ecclésiastique.

L’exarchat est gouverné par le saint-synode, la suprême autorité spirituelle de l’Église bulgare. Le saintsynode se compose de l’exarque, son président, de quatre métropolites élus par leurs pairs pour quatre ans, qui constituent le conseil et sont les assesseurs de l’exarque. Le saint-synode tient ses réunions habituelles, non pas à Orta-Keuï, mais à Sofia. Cette circonstance s’oppose à ce que l’exarque, son président perpétuel, le préside ellectivement. Ne pouvant, par suite de la politique soupçonneuse du sultan, se déplacer de Constantinople, il délègue cette présidence à l’un des prélats ecclésiastiques, à son choix. Toutefois, l’éloignement que lui imposent les circonstances ne l’empêche pas d’exercer une influence directe et prépondérante sur la vie religieuse et l’action administrative de l’Église dont il est le chef officiel. Les décisions prises par le saint-synode restent subordonnées à sa ratification, et les autres alïaires ecclésiastiques, celles qui concernent la principauté comme celles qui intéressent la Thrace et la Macédoine, lui sont soumises en dernier ressort. Mo r Syméon, métropolite de Varna et Prestav, est actuellement le président effectif du saint-synode. Sur les travaux ordinaires du saint-synode bulgare, voir les Eelws d’Orient, 1903, t. Vf, p. 328-332. Ni l’exarque, ni les synodiques ne cessent d’être les pasteurs des diocèses où l’élection est venue les prendre. Obligés par leurs fonctions nouvelles de séjourner hors de leur ville épiscopale, ils s’y font représenter par un vicaire général, qui gouverne en leur nom. Un conseil diocésain ecclésiastique est institué au siège de chaque éparchie, sous la présidence du métropolite ou plutôt du protosyncelle, son vicaire général. II se compose du président et de quatre prêtres ayant charge d’àmes et élus par le clergé pour quatre ans. Le renouvellement des membres tic ce conseil se fait par moitié tous les deux ans. L’autorité ecclésiastique, tant administrative que judiciaire, appartient au métropolite et elle est exercée avec la coopération du conseil diocésain. Les recours en appel contre les sentences prononcées par ce conseil ont lieu par-devant le saint-synode, dans deux mois au plus lard à dater du jour de la signification aux parties intéressées de la sentence, qu’a portée le conseil ecclésiastique diocésain. En Turquie, les Bulgares sont soumis directement à la juridiction de l’exarque et à celle du saint-synode, pour ce qui concerne les alïaires ecclésiastiques. Un conseil, présidé par l’exarque, s’occupe des écoles ; il se compose du président, du proto-syncelle et de quatre membres laïques. Près de chaque métropolite se trouve un conseil mixte, composé de trois membres du clergé et de cinq à sept membres laïques délégués. C’est à ce conseil qu’il appartient de prononcer des jugements et de régler les affaires ecclésiastiques et civiles du diocèse, de s’occuper des écoles, de leurs professeurs, etc. ; s’il u’a que des affaires ecclésiastiques à décider, les membres laïques n’y prennent aucune part. Dans les diocèses bulgares de Turquie qui n’onl pas encore d’évêques, les alïaires sont réglées par un conseil mixte, présidé par un représentant ecclésiastique ; celui-ci est choisi sur place et confirmé par l’exarchat, ou bien nommé directement par l’exarque.

Pour l’entretien de l’exarchat et du saint-synode, le gouvernement princier verse lous les ans à la caisse de l’exarchat une somme proportionnée au nombre des familles de la principauté. On perçoil fr. 40 pour chaque famille. D’après le budget de 11)00, la somme se serait (’levée cette année-là à 245964 levs ou francs. Sur cette somme, les évêques situés en Turquie reçoivent chacun 10000 francs et l’exarque 20000 ; le reste est versé dans la caisse générale pour les besoins de l’exarchat. En Bulgarie, les métropolites reçoivent du gouvernement une somme annuelle de 7 176 à 9300 francs ; le bas clergé, lui, doit se subvenir au moyen de rémunérations éventuelles, qui lui sont données pour diverses cérémonies, d’après un tarif déterminé : 1 franc pour le baptême, 12 pour la bénédiction nuptiale, G pour les funérailles d’une personne adulte, 3 pour les funérailles d’une personne de 15 ans et au-dessous, etc. De plus, depuis l’année 1891, l’État alloue, pour l’entretien des prêtres, une rémunération supplémentaire, que le règlement de 1893 a fixée dans les proportions suivantes : 480 francs par an aux prêtres des villages, 600 à ceux des villes et des chefs-lieux de sous-préfectures, 720 à ceux des chefs-lieux de départements. Ce faible traitement n’est donné qu’à ceux qui n’ont pas terminé leurs études ecclésiastiques dans des séminaires ; pour les autres, l’allocation est plus forte : 720 francs par an aux prêtres de villages, 960 à ceux des villes et des chefslieux de sous-préfectures, 1080 à ceux des villes diocésaines. Sur ce traitement, une certaine somme est retenue pour les pensions ecclésiastiques, les caisses sacerdotales, etc., et, depuis 1899, afin d’obvier à la crise économique que traverse le pays, une retenue de 1 p. 100 est faite à tous les membres du clergé, comme aux autres fonctionnaires. En Turquie, le bas clergé reçoit son traitement de la population, qui doit, en outre, entretenir les écoles et alimenter les caisses des conseils diocésains ; seules, les communautés très pauvres sont soutenues par l’exarchat. Les paroisses de la principauté ne s’occupent pas des écoles, laissées aux soins du gouvernement, mais elles sont tenues également de fournir les recettes nécessaires aux conseils diocésains. Cela se fait au moyen d’un tarif déterminé, qui est perçu sur les permis de mariage, les certificats de baptême, etc., et sur les autres copies, imprimées ou manuscrites, des diverses pièces ecclésiastiques.

L’exarchat bulgare possède aujourd’hui deux séminaires : celui de Samokof-Solia pour la principauté de Bulgarie, celui de Chichli, quartier de Constantinople, pour la Macédoine et la Thrace. Dès 1867, les chefs du mouvement national réclamaient à grands cris pour les diocèses de leur race la constitution d’une grande école théologique et des séminaires. Leur campagne aboutit au projet que présenta le patriarche œcuménique, Grégoire VI, au sultan Abd-ul-Aziz en vue de terminer le conflit religieux. Tout en accordant à quelques diocèses bulgares une certaine autonomie, qui devait dans sa pensée lui permettre de leur refuser l’indépendance, le patriarche demandait la fondation d’écoles cléricales pour l’éducation du bas clergé et une haute école théologique. Ce projet, qu’on ne trouva pas assez libéral sur certains points, fut écarté. En 1870, l’exarchat bulgare était reconnu par la Sublime Porte et son règlement constitutif, élaboré cette année-là même, décrétait l’ouverture d’une école théologique supérieure. Celle-ci ne fut fondée à la vérité qu’en 1874, près de Tirnovo, sous le patronage des saints Pierre et Paul, et ne valait même pas un petit séminaire de France. Fermé durant les trouliles qui précédèrent la guerre russo-turque et rouvert eu IsTs, ce séminaire exista jusqu’en 1886, où le gouvernement bulgare le supprima pour des raisons d’ordre économique. Ses cours (huaient cinq ans. lin même temps que s’ouvrait en 1871 le séminaire de Tirnovo, était fondée au couvent de Saint-Jean du Rylo une école ecclésiastique comportant le programme d’un séminaire. Elle aussi fut supprimée durant la guerre russo-turque, pour se rouvrir en 1881 et disparaître définitivement quelque temps après. En 1876, on établissait à SamokÔf un troisième séminaire, qui fut éga-