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BRUGIERE

BRULEFER

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évoques et aux condamnations pontificales des 10 mars et 13 avril 1791, relatives à la constitution civile, par un Discours patriotique au sujel des brefs du pape, in-8°, Paris, 1791, et par un écrit intitulé : La lanterne sourde ou la conscience de M’" (Bonal) ci-devant évêque de"’(Clermont) éclairée par les lois de l’église et de l’Etat sur l’organisation civile du clergé, in-8°, Paris, 1791. Il demeura cependant fidèle à ses vœux, alors que la Convention encourageait le mariage des prêtres et l’apostasie, et ferme en face de la persécution, qui finit p ; ir poursuivre le clergé constitutionnel lui-même. Il écrivit alors deux brochures : 1° Réflexions d’un curé constitutionnel sur le décret de V Assemblée nationale concernant le mariage, in-8°, Paris, 1791 ; 2° Lettre d’un curé sur le décret qui supprime le costume des prêtres, in-8°, Paris, 1791. Quand Gobel, évêque de la Seine, eut donné l’institution canonique à Aubert, prêtre marié, vicaire de Sainte-Marguerite, élu curé de Saint-Augustin, le curé de Saint-Paul protesta dans un mémoire aux évéques avec trois autres curés constitutionnels, Lemaire, curé de Sainte-Marguerite, Leblanc de Beaulieu, curé de Saint-Nicolas du Cbardonnet, et Maliieu, curé de Saint-Antoine quin 1793) : Réclamation des curés de Paris adressée à tous les évéques de France. Il publia aussi une brochure : Le nouveau disciple de Luther ou le prêtre’", convaincu par les lois d’être un concubinaire publiquement scandaleux, et comme tel digne d’être condamné à la pénitence canonique, s. 1. n. d. (1792). Il fut pour cela enfermé aux Madelonnettes et traduit devant le tribunal révolutionnaire, qui l’acquitta. La même année encore, il était arrèlé, pour exercice du ministère pastoral, ce qui passait alors pour une preuve d’incivisme, et il écrivait sous les verrous une Lettre d’un curé du fond de sa prison à ses paroissiens, in-8°, Paris, 1793. Il fut de nouveau enfermé le 21 mars 1794. Remis en liberté après thermidor, il reprit les fonctions ecclésiastiques ; mais il faisait une partie de la liturgie et administrait les sacrements en fiançais. Obligé de fermer son oratoire, il prêcha dans des maisons particulières. Il vit la résurrection du catholicisme et les prêtres constitutionnels peu à peu délaissés. Des défections se firent même dans les rangs des constitutionnels : beaucoup se rétractèrent. Entêté dans son schisme, Brugière ne put se taire, et quand le clergé de Saint-Germain-l’Auxerrois eut rétracté le serment civique (1800), aussitôt il écrivit un Avis aux fidèles sur la rétractation du serment civique faite par le curé de’et le clergé de’et leur rentrée dans l’Eglise, in-8", Paris, 1800. Il fut l’un des fondateurs et l’un des chefs d’une associalion établie dans le même but, sous le nom de Société de philosophie chrétienne. Il prit part aux deux conciles de 1797 et de 1801 qui essayèrent de rendre quelque vie à l’Église constitutionnelle. Irréconciliable, même après le Concordat, il publia des Observations des fidèles à MM. les évéques de France, à l’occasion d’une indulgence plénière, en forme de jubilé, adressée à tous les Français par le cardinal Caprara, in-8 » , Paris, 1802. Il avait dû fermer définitivement son oratoire le dimanche de Quasimodo 1803. Il mourut le 7 novembre 1803. Apres sa mort, l’abbé Massy, prêtre de Saint-Germain-l’Auxerrois, et le frère Renaud, îles écoles chrétiennes, en témoignage d’estime, écrivirent sa vie sous le titre de : Mémoire apologétique île l’terre Brugière, curé de Saint-Paul, in-8°, Paris, 1801 (avec pièces justificatives, lettres et discours). En dehors des ouvrages cités, l’on a de Brugière : I" Lettre à un ami ou notice sur le prêtre Rouvier, qui suscita une riposte : Lettre d’un prêtre catholique n Pierre Brugière, etc., 1797 ; 2° Instruction sur le mariage, sur la soumission aux puissances sur les impôts, in-18, 1797 ; 3° Éloges funèbres de MM. Sanson et Minard, in-8°, Paris, 1798 ; 4° Appel au peuple français concernant l’admission de lu langue française dans l’administration des sacrements ; 5° In structions choisies, 2 in-8°, Paris, 1804, publication posthume.

HurtPr, Nomenclator, t. iii, col. 509 ; Picot, Précis historique sur l’Église constitutionnelle, dans les Mélanges de religion, de critique et de littérature, par M. de Boulogne, évêque de Troyes, Paris, 1827, t. Il ; Ami de la religion, 15 novembre 1828, t. i.viu, p. 17-27 ; Annales ecclésiastiques, t. xviii ; Delarc, L’église de Paris pendant la Révolution française, Paris, 1897, t. I, p. 75 sq., 113-120, 323, 424, 443, 455 ; t. II, p. 73-75. 388-395 ; t. iii, p. 29 ; J. Grente, Le culte catholique à Paris de la l’erreur eu Concordat, Paris, 1903, p. 40, 182, 347-350.

C. Constantin.

    1. BRULEFER Etienne##


BRULEFER Etienne, né à Saint-Malo, se nommait Pillet de son nom de famille ; profès chez les mineurs de Dinan, lut disciple du célèbre Guillaume Vorilong. Docteur en théologie et professeur il commenta les livres des Sentences en suivant principalement saint Bonaventure. Il enseigna d’abord à Paris, puis à Mayence et à Metz. Prédicateur, il se lit entendre plusieurs fois à Mayence dans un synode (1487) et à la cathédrale. Des conventuels il était passé chez les observants et il fut rappelé en JP’rance par Olivier Maillard, leur vicaire général, qui l’aurait envoyé en Bretagne pour y défendre la réforme de l’ordre ; suivant l’éditeur des Opuscula il y serait retourné sur le conseil des médecins pour respirer l’air natal. Il mourut au couvent de Bernon (en Sarzeau, Morbihan) ; la date de sa mort est incertaine ; elle précéda 1500, mais on n’a rien de précis. De son vivant il publia, ou du moins parurent : M agis tri Stephani Brulifer Formalitates in doctrinam Scoti, Paris, 1490. Copinger indique une édition qui serait antérieure : vers 1489 ; Ilain en décrit une autre de Milan, 1496, cuni argumentations Samuelis Cassincnsis ; la Vaticane en possédait une de Toulouse, sans date, classée parmi les incunables. On trouve encore : Formalitates de meule doctoris subtilis Scoti neenon Stephani Burlifer (sic) cum novis additionibus et concordant lis magistri Mauricii Hibemici (de Portu, O. M.) in margine décorât iii, Venise, 1051 [sic, 1501). Le même opuscule se trouve aussi ad calcem des Rcportata dans plusieurs éditions. On cite encore comme éditions séparées : Venise, 1526, 1588 ; Paris, 1605. Migne, Dictionnaire de bibliographie, indique en plus : Contractio compendiosa identilatum et distinctionum Guillelmi Bernardi franciscani a Slephano Brulifero traditarum, in-8°, Paris, 1560. Ce traité est également reproduit dans le Gymnasium speculalivum de Gottuccio. Paris, 1605, p. 836 sq. Après la mort de Brulefer un de ses élèves publia : Excellentissimi alque profundissimi liumanarum divinarumque literarum doctoris fratris Stephani Brulefer ordinis minorinu charitate igniti reportata clarissima in quatuor S. Bonaventurse doctoris serapliici Sententiarum libros, Scoti subtilis secundi, in-4°, B : ’ile, 1501, 1507 ; Venise, 1501, 1504 ; Paris, 1521, 1570. Maître André Brocard publia aussi chez Jehan Petit : Opuscula reverendi magistri fratris Stephani Brulefer ordinis minorum, in-12, Paris, 1500. On indique une édition de 1499 que personne ne décrit. Ces Opuscula renlerment : Sermo sublilissimus in quo compendiose ae sublimiter reserantur personalis Verbi divinitas, naturalis liumanitas, temporalis uutiritas et suppositatis imitas, et hoc per propositiones patenlissimas ; puis un traité assez curieux : Positio decem proposilionum an personæ in divinis sint ut usus liabet depingendi et quse persona sit depingibilis ; Tractatus de timoré servili et aliis donis oninipntentis Dei ; Tractatus de c.veelsissima pauperlate Christi et apostolorum ejus. Une partie fut reproduite, comme favorable aux protestants dans leur révolte contre la papauté’, par Georges Calixle en appendice de son écrit : Responsi maledicis theologoruni Moguntinorum vindiciisoppositi pars altéra, Helmsladi, 1645 ; toutefois son orthodoxie a été vengée par les auteurs catholiques. On trouve encore dans les Opuscula une Questio de symonia quse m sacramentorum administra-