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BRISACIER - RROGLIE


la maison professe de Paris ; il mourut à Blois le 10 septembre L668. Prêchant dans l’église de Saint-Solène à Blois, le 29 mars 1651, il dénonça les menées des jansénistes, surtout dans le lilaisois, où ils avaient un remuant agent, en la personne de Callaghan, curé de Cour-Cheverny. Ce fut l’origine d’une ardente guerre de plume. Vivement pris à partie pour son sermon par Etienne de Lombard, sieur du Troiiillas, le P. de Brisacier confirma et renforça son accusation en publiant Le jansénisme confondu dans l’advocat du sieur Callaghan, par le P. Brisacier, avec la deffense de son Sermon fait à Blois, le 20 mars 1651, contre la Besponse du Port-Royal, in-4°, Paris. 1651. Cet ouvrage fut censuré par l’archevêque de Paris, Jean-François de Gondi, le 29 décembre 1651, à cause de ses attaques contre les personnes, en particulier contre les religieuses de Port-Boyal. Cependant, l’auteur s’en était pris surtout à leurs directeurs. On peut voir dans De Backer et Sommervogel la longue liste des plaquettes ou volumes publiés par les jansénistes pour réfuter les « calomnies » du P. de Brisacier, et par celui-ci ou ses amis pour la réplique.

De Backer et Sommervogel, Bibliothèque de la C" de Jésus, t. ii, col. 186-188, et Addenda, p. H ; Mss. de laBiblioth. mit., lat. 11708, fol. 145-188 quèces relatives au sieur Callaghan, recueillies par le P. de Brisacier ; on y trouve une lettre de la reine Anne, écrite de Poitiers, 9 novemhre 1651, à l’évêque de Chartres, sur un « dessein d’establir dans son diocèse un séminaire de jansénistes » ) ; A. Bebsomen, Une famille blésoice : les de Brizacier, dans les Mémoires de la Société des sciences et lettres de Loir-et-Cher, 30 juin 1902.

Jos. Brucker.

    1. BRISTOW Richard##


BRISTOW Richard, théologien catholique anglais, né à Worcester en -1538, mort en 1581. Il fut élève de l’université d’Oxford, où il soutint, le 3 septembre 1556, une thèse, devant la reine Elisabeth, contre son condisciple Campian. En 1569, persécuté à cause de son attachement à la foi catliolique, il se réfugia à Louvain, où il fut reçu docteur ; il enseigna l’Écriture sainte dans le collège anglais de Douai. On a de lui : A briefe Treatise of diverse planes and sure wayes, in-12, Anvers, 1574 ; Bristow’s Motives, in-8°, Anvers, 1774, traduit de l’anglais en latin par Worthington, in-4°, Arras, 1608 ; Demaundes tu bee proposed of Catholics to tlie Heretikes, in-i°, Londres, 1592 ; A Reply to William Fulke, in-4°, Louvain, 1580 ; Verilales aurese S. R. Ecclesiee, 1616.

Fclier, Biographie universelle, in-8°, Paris, 1836, t. IV, p. 149150 ; Glaire, Encyclopédie catholique, in-4, Paris, 1854, t. IV, p. 425-426 ; Hurler, Numenclatur literarius, in-8°, Inspruck, 1892, t. I, p. 53-54.

V. Ermoni.

    1. BROCCHI Joseph-Marie##


BROCCHI Joseph-Marie, théologien italien, né à Florence, en 1687, mort en 1751. De 1723 à 1741, il fut recteur du séminaire de Florence ; il devint aussi protonotaire apostolique et membre de la Société Colombaria. Ses ouvrages théologiques sont : Vite dei santi e beati Fiorentini, in-4°, part. I, Florence, 1742 ; part. II, Florence, 1752 ; les deux autres parties sont restées inédiles ; Theologise moralis generaliaprincipia, Lucques, 1714 ; De occasione proxima peccali et recidivis, in-4°, 1718, 1736.

Feller, Biographie universelle, in-8°, Paris, 1836, t. iv, p. 153154 ; Glaire, Encyclopédie catholique, in-4°, Paris, 1854, t. iv, p. 43’j ; Hurler, Nomenclator literarius, in-8°, Inspruck, 1893, t. ii, col. 1486-1487.

V. Ermoni.

    1. BROGLIE (Auguste-Théodore Paul de)##


BROGLIE (Auguste-Théodore Paul de), fils du duc Victor de Broglie et d’Albertine de Staël, naquit à Auleuil le 18 juin 1834. Privé de sa mère à quatre ans, et confié à une tante, la baronne Auguste de Staël qui, protestante convaincue, l’éleva cependant avec un soin scrupuleux dans le catholicisme, Paul de Broglie suivit bs cours du collège Bourbon (aujourd’hui lycée Condorcet), et fut ensuite admis à l’École polytechnique d’où il sortit, eu ltyjj, aspirant de marine. Il fut fait

lieutenant de vaisseau et décoré en 1859, à la suite d’un engagement avec les indigènes de la Nouvelle-Calédonie, où il avait marché à la tête de l’avant-garde. Constamment occupé, à terre comme à bord, de pensées religieuses et d’oeuvres de zèle, M. de Broglie sentit s’éveiller en lui la vocation sacerdotale ; après de longs délais que d’impérieuses convenances lui avaient imposés, il entra en février 1867 au séminaire d’Issy, et passa, en octobre, au séminaire de Saint-Sulpice. Ordonné prêtre le 18 octobre 1870, Paul de Broglie fut, au patronage de Sainte-Anne, à Charonne, d’abord l’auxiliaire et bientôt après le continuateur d’une victime de la Commune, l’abbé Plancbat. Nommé en 1873 aumônier de l’École normale primaire d’Auteuil et de l’École Jean-Baptiste-Say, il fut chargé, à la fin de la même année, d’un cours de théologie à l’École libre des hautes études, courageux essai par lequel l’abbé d’Hulst préludait à la fondation de l’université catholique de Paris. L’abbé de Broglie débuta dans cet enseignement par des leçons sur le surnaturel où se révèlent déjà la vigueur, l’étendue et la pénétration de son esprit, ce don de tout éclaircir qui venait de l’aptitude à tout saisir et à tout voir.

M. de Broglie fut appelé, en 1879, à professer le cours d’apologétique à l’Institut catbolique de Paris. En même temps qu’il abordait cette chaire, il publiait un livre dont il avait conçu dès 1857 la première pensée : Le positivisme et la science expérimentale, 2 in-8°, Paris, 1880-1881, lequel était, à vrai dire, une introduction philosophique à l’apologétique chrétienne, car cet ouvragerevendiquait contre le positivisme, qui rejette comme inconnaissables ou même comme inexistantes toutes les substances et toutes les causes, et partant l’âme et Dieu, le droit qu’a la raison d’affirmer ces vérités fondamentales. « Il était souverainement désirable, a-t-on dit, qu’un ouvrier de la vérité, tout à la fois philosophe et savant, vint, au nom des sciences expérimentales, démontrer que l’expérience appelle nécessairement la métaphysique, comme la métaphysique appelle l’expérience. .. ; et que, si le philosophe, quand il néglige de s’appuyer sur le terrain solide des faits, construit dans les nuages une science vide, de même l’expérience, quand elle rejette la science des principes et des causes, n’est plus qu’une barque sans boussole et sans voiles. Or, cette démonstration, M. de Broglie l’a faite claire, péremptoire, surabondante. » L’abbé Lainoureux, dans le Bulletin critique du 15 janvier 1882.

A l’Institut catholique de Paris, M. de Broglie inaugura son enseignement par une étude de l’histoire des religions, sujet qu’il traita cinq années durant. Nous en avons les résultats dans son livre’.Problèmes et conclusions de l’histoire des religions, in-12, Paris, 1885 ; 4e édit., 1904, « synthèse puissamment condensée qui suppose une longue et patienteanalyse… Après avoir caractérisé les diverses religions, l’auteur recherche d’abord leurs ressemblances avec le christianisme ; la part loyalement faite à ces ressemblances, il établit la transcendance de l’œuvre du Christ. Enfin, de la transcendance, qui n’est qu’une supériorité relative à l’égard de tous les autres cultes, il s’élève jusqu’à la valeur absolue de la religion chrétienne. Il y a dans cette gradation une sévérité de méthode, une probité de discussion qui peut servir de modèle à tous les apologistes. » M’J r d’Hulst, Correspondant du 25 mai 1895.

Laissant l’histoire pour la métaphysique — car « il faut toujours, disait-il, en venir aux questions métaphysiques » — M. de Broglie « entreprit l’exposé des preuves de l’existence de Dieu créateur, c’est-à-dire la solution du vaste problème des origines de l’univers » . Première leçon de 1888. Il avait commencé son cours en s’attachant à définir et à justifier les principes rationnels de sa démonstration. Il avait tour à tour étudié les principes de causalité et de finalité ; il s’était ensuite élevé au principe de contingence et de raison suffisante,