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BORBORIENS, BORBORITES — BORIS


tours de Mithra avaient plusieurs degrés d’initiation et que les gnostiques ne se faisaient pas scrupule d’emprunter tout ce ( | il i pouvait donner à leurs pratiques un cachet plus mystérieux, selon l’ésotérisme à la mode. Or, il se trouve que le troisième degré d’initiation, chez les partisans de Mithra, coulerait aux adeptes le titre de militaires, de soldais. Et c’est justement ce même titre qui se retrouve au même rang dans la liste de saint Epiphane. La coïncidence peut n’être que fortuite. Aniélineau s’en est autorisé pourtant pour proposer l’explication suivante : « Le récipiendaire, dit-il, désirant connaître la gnose, était admis dans le rang de ceux qui étaient encore hyliques : c’étaient les borboriens. Puis il faisait un pas de plus, recevait quelque part à cette nourriture de la gnose ; il n’avait encore droit qu’à un mets léger, comme la nourriture dont parle saint Paul ; il devenait un coddien. Quand il axait franchi ce degré, il devait prouver son attachement à cette nouvelle illumination, il devenait soldat. Son dévouement prouvé, il demandail avec humilité à pénétrer plus avant dans ces mystères terribles en même temps qu’heureux et sanctitiants, il était pauvre, ha m hic (phibionite., en copte, désignant les ébionites), avant de passer au grade de zachéen, renouvelant sous ce nom le bonheur deZachée qui avait reçu le Verbe de Dieu dans sa demeure, jusqu’au moment où la participation complète à la gnose le rendait élu et le /ils du Seigneur (barbélites). » Essai sur le gnosticisme égyptien, Paris, 1887, p. 243. La Pistis Sophia, édit. Schwartze, Berlin, 1851, contient plusieurs scènes d’initiation très curieuses.

Quoi qu’il en soit de ce rapprochement et de cette explication, il n’en reste pas moins que les borboriens appartenaient au groupe gnostique le plus immoral des premiers siècles. Ils vivaient encore au IVe siècle et au V e. Car, d’après Philostorge, Epil. hist., iii, 15, P. G., t. lxv, col. 505, Aétius, le fougueux et loquace protagoniste de l’arianisme mitigé, fut réduit au silence, dans une conférence publique, par un borborien. En 428, les borboriens avec d’autres hérétiques furent l’objet d’une loi impériale qui leur interdit de se réunir pour prier. Codex Theod., XVI, tit. v, 05.

S. lrénée, Cont.hxr., i, 29, P. G., t. vu (pour la théogonie et la cosmologie de ces gnostiques) ; S. Épiphane, H « er., xxvi, 3, P.G., t. xi i. co !. 366 ; Philastre, Htrr., LXXIII, P. L., t. XII, col. 1186 ; Théodoret, Hxr.fab., i, 13, P. G., t. lxxxiii, col. 364 ; S..lean Damascène, Hser., xxvi, P. G., t. xciv, col. 693 ; U. Chevalier, Répertoire, Topo-bibliographie, p. 446., , r., PKnrTr

    1. BORDES Charles##


BORDES Charles, oratorien, né à Orléans en 1638, mort en 1700, a donné l’édition du Traité dogmatique et historique des édits et des autres moyens spirituels et temporels dont un s’est servi dans tous les temps pour établir ri maintenir l’unité de l’Eglise catholique, de Thoinassin, 3 in-4°, Paris, 1703, dont le Supplément (la partie la plus curieuse et la plus intéressante, d’après les Mémoires de Trévoux) est en entier de lui. Il est aussi l’éditeur du Glossarium hebraicum de ce Père, in-fol., Paris, 1697, et l’auteur de la notice historique qui est en tête, et de plusieurs autres ouvrages de Thomassin. On lui doit encore le recueil des oraisons funèbres de Mascaron, et des instructions et conférences à l’usage du diocèse de Tours.

Mémoires de Trévoux, 1704, t. ii, p. 3V> ; Ingold, Essai de bibliographie oratorienne, Paris, 1882, p. 174-175 ; Supplément,

A. Ingold.

BOREEL (BORRELouBOREL) DE DUINBEKE

Adam, prédicateur hollandais de la Réforme, naquit à

Middelbourg, Zélande, en 1603. De famille noble, il acquit une science piiiiuiide iiu grec et de l’hébreu : aussi en 1646 les États provinciaux île Zélande lui confièrent la charge d’éditer un traité du Talmud. Il se Bignala bientôt par les idées particulières qu’il émil dans un ouvrage publié en Hii."i : Ad le’gem et lestimonium sive erotemalïca propositio quorundam con scientisecasuum, prsecipue de publico Novi Testamenti cultu. Dans un stvle assez obscur, il y considère la sainte Ecriture comme l’unique règle de la loi ; seule la parole de Dieu, sans explication humaine, est le moyen suffisant pour faire naître cette foi ; on doit 1 employer seule et on ne peut la remplacer ni par les catéchismes ni par les confessions, qui sont tous entachés d’erreur. D’ailleurs, la véritable Eglise a disparu depuis la mort des apôtres et des Eglises infidèles lui ont succédé. Pour revenir à la pureté première, Boreel aurait voulu une Église sans défauts, sans liturgie, sans prédicateurs, dont tous les membres fussent égaux, sans consistoires, ni synodes, ni ordonnances, ni règlements.

Afin d’exécuter ses desseins, il quitta Middelbourg et vint s’installer à Amsterdam en 1645. Il y fonda avec de Breen le collège d’Amsterdam et entretint des relations amicales avec Galenus Abrahams, prédicateur de la secte des mennonites libéraux. Ce dernier recueillit ses écrits après sa mort, survenue en 1666 à Amsterdam.

Ses autres ouvrages sont : De veritate historiæ evangelic. se ; Concatenatio aurea christiana seu cognitio Dei ac Domini nostri Jesu C/irisli, 1677 ; Tractatio de fraterna religione inchoala in prxseutia amicorum, etc. Les ScriplaA. Borelli post/tunta ont été publiés en 1683, à Amsterdam. La traduction hollandaise de l’Évangile de saint Matthieu et de l’Épitre aux Romains a paru avec le texte grec à Amsterdam en 1693.

Boreel avait été réfuté par Samuel Marésius dans sa dissertation théologique : De usu et honore sacri ruinisterii in Ecclesia reformata, Groningue, 1688 ; par lloornbeck dans son Apologia pro Ecclesia christiana hodierna non apostatica, Amsterdam, 161-7. Boreel leur avait répondu dans son Propempticum pacis ccclesiaslicæ. On lui reprochait de s’être inspiré des erreurs de Donat, de Puccius, de Sébastien Franck, d’Eusèbe Meisner, et surtout de Faust Socin ; aussi quelques écrivains, avec Sandius dans la Bibliotheca antilrinitariorum, 1684, p. 144, le rangent-ils parmi les sociniens.

Les disciples de Boreel ou borelistes ne constituèrent jamais une secte importante et nettement séparée ; ils n’avaient ni sacrements, ni prières, ni culte extérieur ; mais ils menaient avec affectation une vie très austère et répandaient d’abondantes aumônes.

Stoupp, Traité de la religion des Hollandais. Utrecht, 1673 ; Niceron, Mémoires, t. xxviii, p. 69 ; Bergier, Dictionnaire de théologie ; Moreri, Dictionnaire, t. ii, p.’.ni ; Paquot, Mémoires pour servir à l’histoire littéraire des Pays-Bas, Louvain, 1765, t. i, p. 42 sq. ; Kirchenlexikon, t. ii, col. 1119 ; Realencyclopddic, t. iii, p. 325-326.

L. Lœvenbruck.

    1. BORETZKY Job##


BORETZKY Job, métropolite de Kiev (1620-1631), lutta avec acharnement pour la défense de la foi orthodoxe contre les uniates de la Petite-Russie. On a de lui un opuscule de polémique antilatine, intitulé : Anéantissement de l’apologie de Mélèce Smitrilzki (Apolliia Apologii), Kiev, 1628, et des documents avant trait à l’histoire de l’Eglise uniate dans la Russie kiévienne.

Macaire, Histoire de l’Eglise russe, Saint-Pétersbourg, 1882, t. XI, p. 286-310 ; Philarrte, Aperçu sur la littérature ecclésiastique russe, p. 181-182 ; Dobroklonski, Histoire de VÊglise russe, t. iii, p. 281-284.

A. Palmieri.

    1. BORIS Plotnikow##


BORIS Plotnikow, théologien russe, né à Krasnojarsk en 1855. Recteur de l’académie de Kiev, en 1888, aumônier de l’ambassade russe à Constantinople en 1893, évêque et recteur de l’académie de Saint-Pétersbourg en 1899, Boris est mort le 18 septembre 1901, recommandant son nom à la postérité par de nombreux

ouvrages de philosophie et de théologie. Mentionnons

entre autres : Histoire du progrès du christianisme dans ses relations avec la civilisation gréco-romaine, liazan, 1885-1890, t. i, ii ; Kiev, 1892, i. tu ; Théologie pastorale, 4 vol., Kiev, 1891-1892 ; La métaphysique de la