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BONIFACE I er — BOXIFACE IV


reur Honorius, Boniface obtint le retrait de cette mesure, Lien que la loi soit demeurée dans le Code impérial. Jade, 350, 351, 363, 365.

Enfin Boniface obtint d’Honorius un édit obligeant les évêques à signer la condamnation de Pelage et de Célestin. Il provoqua deux écrits de saint Augustin, qui lui dédia l’ouvrage Contra duas epistolas Pelagianorum libri quatuor. Jaffé, ’.>7>-l.

I ! oniface I er est bonoré comme saint dans l’Église le 25 octobre.

Jaffé, Regesta pontiftcum, 2’édit., 1. 1, p. 52 ; Duchesne, Liber pontificalis, Paris, 1886, 1. 1, p. 227 ; Acta, epistolæ et décréta de Boniface dans Mansi, Conc, t. iv, col. 387, et P. L., t. xx ; les pièces réunies dans Mansi, ibiil., col. 397, et tirées de collections canoniques ne sont pas authentiques ; Baronius, Annales, an. 418, 419 ; Hefele, Hist. des conc, trad. Leclercq, 1908, t. ii, p. 198, 209 ; Gregorovius, Geschichte des Stadt Rom im Millelutter, 3’édit., 1875, Stuttgart, t. I, p. 170 ; Grisar, Geschicltte Roms und der Piipste im Mittelalter, Frihourg-en-Brisgau, 1901, t. i, n. 219, 226, 46e, 471 ; Duchesne, Fastes épiscopaua : di’l’ancienne Gaule, Paris, 1894, t, i, p. 84 (chapitre sur La primatie d’Arles) ; Id., L’Illgricum ecclésiastique, dans É’jlises séparées, Paris, 1896, p. 229.

H. Hem mer.

2. BONIFACE II, successeur de Félix IV, élu le 17 septembre 530, consacré le 22 septembre suivant, mort en octobre 532.

Le pape Félix IV, voulant parer les malheurs qu’il prévoyait pour le saint-siège, recourut à un moyen extraordinaire et dangereux en désignant son successeur. L’arcbidiacre Boniface, le premier pape d’origine nettement germanique, fut en effet élu le 17 et consacré le 22 septembre 530. Mais un autre parti, qui comptait la grande majorité des prêtres, élut le Grec Dioscore, qui fut consacré le même jour. Il est difficile de présumer quel candidat l’eût emporté si Dioscore n’était venu à mourir au bout d’un mois (14 octobre 530). Boniface rendit un décret contre Dioscore et contraignit les membres du clergé de le signer. Le mécontentement du clergé fut si vif, que le pape Agapet, deuxième successeur de Boniface, leva la condamnation.

C’est sous Boniface que le semipélagianisme arrive approximativementau terme de son existence. Le concile d’Orange avait été tenu en 529. Césaire d’Arles dépêcha le prêtre Armenius à Rome vers le prêtre Boniface pour lui demander d’obtenir de Félix IV la confirmation de ses décrets contre les semipélagiens. Le prêtre Boniface avait succédé à Félix sur les entrefaites. Il accorda la confirmation demandée et les décisions du concile d’Orange eurent force de loi dans l’r-glise. Jaffé, 881.

Dans rillyricum, le patriarche de Constantinople continuait ses empiétements. Il cassa l’élection d’Etienne, archevêque de Larisse. Le synode tenu à Rome en 531 fournit au pape l’occasion d’exposer à nouveau ses droits, dont l’exercice dans ce vicariat apostolique devenait de jour en jour plus incertain.

A l’imitation de son prédécesseur, Boniface voulut assurer sa succession au diacre Vigile en faisant jurer au clergé de l’élire après sa mort. Mais Boniface fut contraint, peut-être par le roi Athalaric, de rétracter cette mesure ; il cassa son choix, en présence d’un synode, et brûla le document qui contenait l’acte de désignation.

Jaffé, 2’édit, t. I, p, 111 ; Duchesne, Liber pontificalis, Paris, 1886, t. i, p. 281 ; Acta et epislolx, dans Mansi, t v iii, col. 729-784, et P. L., t. r.xv. Pour l’élection de Bonilace, les documents découverts par Arnelli sont publiés par lui dans la Scuola cattolica de Milan, t. xxi, 122" cahier ; par Duchesne avec un commentaire dans les Mélanges d’archéologie et d’histoire de l’École française de Rome, 1883, t. iii, p. 239 (voir aussi La succession de Félix IV, Rome, 188’n, et par Paul Ewald dans Nettes Archiv, t. x, p. 412 (cf. Mommsen, Neues Archiv, t. x, p. 581 ; t. xi, |>. 861) Gregorovius, Geschichte der Stadt hum un Mittelalter, : s- < dit., Stuttgart, 1875, t. i, p. 329 ; Grisai-,

Geschichte Roms und der Pàpste im Mittelalter, Fribourg-en-Brisgau, 1901, t, I, n. 322, 334 ; Langen, Geschichte der rœmischen Kirche, Bonn, 1885, n. 305 ; Hefele, Hist. des conciles, trad. Leclercq, 1908, t. il, p. 1106 ; Duchesne, L’Illyricum ecclésiastique, dans Églises séparées, Paris, 1896, n. 245.

H. Hemmer.

3. BONIFACE III, pape, successeur de Sabinien, consacré le 19 février 607, mort le Il novembre de la même année.

Romain d’origine, le diacre Boniface avait été apocrisiaire à la cour de Constantinople, où Grégoire le Grand l’avait envoyé en 603. Les bonnes relations qu’il y entretint avec l’usurpateur Phocas expliquent que ce prince, au témoignage du Liber ponlificalis, de Paul Diacre et du vénérable Bède, reconnut le siège de Rome comme la tête de toutes les Églises, caput omnium Ecclesiarum. A Constantinople le patriarche Jean le Jeûneur se donnait le titre à’episcopus universalis que Grégoire ne revendiquait pas pour lui-même, mais ne voulait pas davantage laisser prendre par un autre.

Les élections pontificales étaient toujours mal réglées. Boniface décréta en synode que personne ne devait lancer aucune candidature du vivant d’un pape ou d’un évêque, ni former même un parti, et qu’on ne devait pas procéder à l’élection avant le troisième jour qui suivrait les funérailles du pontife.

Jaffé, Regesta pontiftcum, t. i, p. 220 ; Duchesne, Liber pontificalis, t. I, p. 316 ; Paul Diacre, Historia Longobardorum, iv, 36 ; Bède, Chron., an. 614 ; les ouvrages indiqués pour Bonilace II de Gregorovius, 3e édit., t. ii, p. 102, de Grisar, 1901, t i, n. 211, de Langen, p. 500, de Hefele, 2’édit., t. iii, p. 64 ; Hergenrother, Photius, Ratisbonne, 1867, t. i, p. 195.

H. Hemmer.

4. BONIFACE IV, pape, successeur de Boniface III, consacré le 15 septembre 608, mort le 25 mai 615.

Pontife pieux et zélé, Boniface entretint de bons rapports avec Constantinople : Phocas lui accorda le Panthéon, dont il expulsa la mère des dieux, Gj bêle, pour en faire une église consacrée à la sainte Vierge, premier exemple connu et souvent suivi d’une destination chrétienne donnée à un temple païen.

L’Église d’Angleterre, que venait de fonder le pape Grégoire, fut l’objet de ses soins : Mellitus, évêque de Londres, vint à Rome sous son règne alin de consulter le saint-siège ; il assista au synode de février 610, en signa les décrets, en rapporta les décisions, notamment la permission d’élever à la prêtrise les moines qui auraient les qualités requises. Il fut chargé aussi des lettres de Boniface IV pour Laurentius, archevêque de Cantorbéry, le clergé, le roi /Ethelbert, Julie, 1998, et le peuple anglais.

L’Église d’Angleterre, imprégnée des usages romains et de quelques usages francs, se trouvait en dissentiment avec celle des Bretons et des Scots au sujet de plusieurs usages dits celtiques, notamment en ce qui concernait la célébration de la fête de Pâques. Saint Colonib.ui. Scot d’origine, grand fondateur de monastères en Gaule, très attaché aux usages cettes, écrivit pour leur défense au pape Bonilace IV, une lettre vigoureuse, et même excessive de ton. Il semble y reprocher au pape [’esprit conciliant que le pontife venait de montrer à l’empereur Heraclius en vue de pacifier l’Église et de mettre fin aux troubles causés par les monophysites.

Boniface IV est honoré comme saint dans l’Église le 25 mai.

Jaffé, Regesta)<ontificum, t. i, p. 220 ; Duchesne, I.ilier pontificalis, 1. 1, p. 317 ; Acta et epistolse, dans Mansi, t. x, col. 501508, et P. L., t. i.xxx ; Paul Diacre, Hist. Longobardorum, iv, 30 ; Bède, Hist. eccl. gentis Angl., ii, 4 ; Hunt, A history ofthe english Church from its foundation tothe Norman Conquest, 507-1000, Londres, 1901, p. 42 ; les ouvrages Indiqués pour Boniface II, de Gregorovius, 3’édit., t. ii, p. 102, de Hefele, trad. Leclercq, t. iii, p. 247, de Langen, p. 501.

il. Hemmer.