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BLAMPIN — BLASPHEME


Histoire littéraire de ta congrégation de Saint-Maur, in-i", Bruxelles, 1770, p. 287 ; [dom François, ] Bibliothèque générale des écrivains de l’ordre de Saint-Benoit, in-4°, Bouillon, 1778, t. iv, p. 470 ; Aug. et Al. de Backer, Bibliothèque des écrivains de la Compagnie de Jésus, 3° série, in-8°, Liège, 1856, p. 437 ; Sommervogel, Bibliothèque de la O’de Jésus. Bibliographie, grand in-4°, Bruxelles, 1893, t. IV, p. 1484 ; H. Didio, L’édition bénédictine de saint Augustin, dans la Revue des sciences ecclésiastiques, février 1898, p. 115 ; ce dernier travail a été reproduit et complété par M. l’abbé Ingold, Histoire de l’édition bénédictine de saint Augustin, avec le Journal inédit de dom Ruinart, in-S% Paris, 1902 (y voir une bibliographie plus complète, avant-propos, p. vïi-xii). Voir aussi 1. 1, col. 23152316.

B. Heurtebize.

    1. BLANCHARDISME##


BLANCHARDISME. Voir ANTicoNCORDATAiRES, t. i, col. 1372-1378.

    1. BLASCO Charles##


BLASCO Charles, auteur italien du xviiie siècle. On lui doit plusieurs dissertations assez estimées sur divers points de morale et de droit canon. Parmi ses travaux, il faut citer de préférence ses Opuscoli canonici, storici, critici, 3 in-4°, Naples, 1758, où se trouvent résolus, avec beaucoup de lucidité, de nombreux cas de conscience relatifs aux sacrements de l’ordre et du mariage. Son commentaire historique De colieclione canonum Isidori Mercatoris, in-4°, Naples, 1760, a pour but de montrer que l’intention du faussaire n’était pas tant d’accroître, par ses canons apocryphes, l’autorité du souverain pontife, que d’étendre, au delà de leurs limites, les droits et les prérogatives des évêques et des métropolitains.

Journal des savants, 1760, p. 289 ; Hurter, Nomenclator, t. ii, cul. 1537.

C. Toussaint.

    1. BLASPHÈME##


1. BLASPHÈME. —I. Notion. II. Malice. III. Peines.

I. Notion.

L’Écriture désigne sous le nom de blasphème les injures proférées soit contre Dieu soit contre les hommes. Assimiler le vrai Dieu aux idoles des nations, IV Reg., xviii, 28-35 ; xix, 10, 13, 22, ou réciproquement considérer les divinités des gentils comme égales au vrai Dieu, Ezéch., xx, 27, émettre au sujet des perfections divines des doutes injurieux, jeter à sa puissance un défi insolent, attribuer aux créatures des prérogatives exclusivement divines, c’est blasphémer. De môme insulter violemment un homme ou un peuple, II Reg., xxi, 21 ; I Par., xx, 7, le maudire ou le calomnier atrocement, Job, xiii, 16 ; I Cor., iv, 13 ; x, 30 ; TU., iii, 2, c’est encore blasphémer. Mais aujourd’hui, selon la remarque de saint Augustin, De nioribus manichseorum, 1. II, c. xii, P. L., t. xxxii, col. 1354, vulgo blaspkemia non accipitur nisi mala verba de Deo dicere. En ce sens, le blasphème se définit communément une parole injurieuse envers Dieu, injuriosa in Deum locutio. Dictionnaire de la Bible, art. Blasphème, t. i, col. 1806-1809.

On blasphème en attribuant à Dieu des actes ou des imperfections qui répugnent à sa nature, en niant insolemment ses perfections, en parlant avec mépris des choses ou des œuvres divines, en rabaissant la divinité au niveau de la créature ou en élevant celle-ci jusqu’à Dieu. Le blasphème peut être une affirmation ou une négation expresse, ou encore une interrogation insolente, ou une simple épithète outrageante associée en quelque manière au nom divin. Il peut encore exister sous la forme de railleries ou de reproches, de souhaits ou de regrets constituant pour Dieu une véritable injure. De Lugo, De justitia et jure cœterisfjne virtutibuscardinalibus, 1. II, c. xlv, disp. V, n. 23 sq. ; Suarez, De virtute et slatu religionis, tr. III, 1. I, c. iv, n. 8. Généralement la pensée blasphématoire se traduit par des paroles ; si elle se manifeste uniquement par des actes, par des gestes, ces actes ou ces gestes sont regardés communément non comme des blasphèmes proprement dits, mais comme équivalant à des blasphèmes. Suarez,

DICI. DE THEOL. CATHOL.

loc. cit., n. 3-5 ; de Lugo, loc. cit., n. 26 ; voir à rencontre, Millier, qui définit le blasphème : locutio vel aclio contumeliosa in Deum. T/icol. moral., t. ii, § 77, n. 3. Que les paroles de blasphème soient extérieurement prononcées ou purement intérieures, qu’elles soient dites ou écrites, formulées en une phrase complète ou enveloppées de réticences calculées, peu importe. Le blasphème est immédiat, quand c’est Dieu qui est directement atteint ; médiat, lorsque l’outrage, atteignant d’abord une chose sacrée ou une personne spécialement unie à Dieu, par exemple la sainte Vierge ou les saints dans le ciel, rejaillit ensuite sur Dieu lui-même. On dit qu’un blasphème est direct, quand celui qui le profère n’a qu’un seul but : outrager Dieu. Si le blasphème échappe dans un accès d’impatience ou de colère, non parce que le blasphème outrage Dieu, mais quoiqu’il l’outrage, le blasphème est indirect. Quand le blasphème contient des affirmations contraires à la foi, il est dit hsereticalis. Enfin le blasphème peut être dirigé soit contre la divinité en général, soit contre l’une des personnes de la sainte Trinité, soit contre la personne du Verbe incarné.

IL Malice. — 1° Formules certainement blaspihémaloires. — Le blasphème est un péché contre la vertu de religion qui nous commande de rendre à Dieu le culte et l’honneur dont il est digne. Saint Thomas, il est vrai, Sum. theol., II* II*, q. xiii, a. 1, 3, le considère comme opposé surtout à la vertu de foi et en fait une sorte de péché d’infidélité, parce que le blasphémateur prononce des paroles opposées aux vérités que la foi nous oblige de professer extérieurement. C’est aussi le sentiment de Cajetan, In 7Z am 1I X, q. xiii, a. 1, de Valentia, In Ji am ll x, disp. I, q. xiii, punct. I, . de Th. Sanchez, Opus morale in præcepta Decalogi, 1. II, c. xxxii, n. 6. Mais, comme le remarque de Lugo, loc. cit., xi. 26, ce caractère n’est pas essentiel au blasphème ; il n’y a rien de contraire à la foi dans ces imprécations ou ces désirs blasphématoires où parfois l’on souhaite à Dieu des imperfections ou des maux que l’on sait et que l’on croit irréalisables.

Le blasphème proféré contre Dieu est un péché mortel ex génère suo. Il y a en ell’et un désordre évidemment grave dans cet outrage que la créature adresse sciemment à la souveraine majesté du créateur. On ne conçoit même pas qu’un outrage semblable puisse n’être qu’une faute légère ; donc le blasphème est mortel ex toto génère suo. Il ne peut être véniel que dans un double cas : quand, par inadvertance, on ne remarque pas le sens des paroles qu’on prononce ou la gravité de la faute qu’on commet, ou bien quand, par pure plaisanterie et sans penser intérieurement ce que l’on dit, on répète des paroles de blasphème.

Le blasphème direct, notablement plus grave que le blasphème indirect, n’est pourtant pas d’espèce différente. C’est l’opinion la plus probable. La malice d’un acte est en effet spécifiquement la même, qu’elle soit voulue directement ou indirectement. Si donc on blasphème uniquement pour le plaisir d’insulter Dieu, c’est une circonstance simplement aggravante qu’on n’est point tenu d’accuser en confession. Ballerini, Opus theolegicum morale, tr. VI, sect. ii, n. 19, contre saint Liguori, Theol. mor., 1. III, n. 126, et les théologiens qui affirment l’obligation d’accuser en confession les circonstances aggravantes.

Tout le monde admet que le blasphème infecté d’hérésie ou proféré en haine de Dieu revêt par le fait même une malice nouvelle, puisqu’il est opposé non seulement à la religion, mais à la foi ou à la charité ; cette malice doit donc être accusée en confession.

L’injure proférée contre les saints est un blasphème, parce qu’elle rejaillit sur Dieu lui-même. Mais est-elle une faute de même espèce que le blasphème ordinaire ? Plusieurs théologiens le nient, parce que les saints,

IL - 29