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l’édition de saint Augustin furent déférés au Saint-Office. Cependant, les bénédictins crurent devoir répondre. Dom François Lamy publia : Lettre d’un théologien à un de ses amis sur un libelle qui a pour titre : Lettre d’un abbé’" aux lili. Pères bénédictins </< la congrégation de Saint-Maur sur ! dernier t<>me de leur édition de saint Augustin, in-12, 1699. Dom Denys de Sainte-Marthe lit paraître : Réflexions sur la lettre d’un abbé allemand aux B.B. Pères t/énédictins de la congrégation de Saint-Maur sur le dernier tome de leur édition désunit Augustin, in-12 de 69 p., L699. Dom Thomas Blampin composa également plusieurs écrits pour défendre l’édition de saint Augustin, mais ils ne furent pas publiés. A Rome, dom Bernard de Montfaucon faisait paraître avec la permission du Maître du Sacré’Palais : Viniliei.r edilionis S. Auguslini a benedictinis adornatse adversus epistolam abbatis Germani, autlwre D. B. de Rivière, in-12 de 07 p., 1099. Une autre édition il ii même écrit parut à Anvers, in-8° de 92 p., 1700, en même temps qu’une traduction française : Défense de l’édition des amvres de saint Augustin faite par les BR. Pères bénédictins pour servir de réponse à la lettre d’un abbé allemand, in-8° de 92 p., Anvers, 1700. Cf. Sainjore (R. Simon), Bibliothèque critique, in-12, Amsterdam, 1708, t. iii, p. 116-118. D’autres libelles imprimés ou manuscrits circulaient en outre à Rome et à Paris. Parmi les pièces manuscrites, on mentionne : 1° Sainte-Marthe, mauvais théologien et bon janséniste ; 2° Antimoine pour servir de préservatif contre les calomnies du Père de Sainte-Marthe ; 3° Vindicise Petavii. Dans ce dernier écrit, l’auteur, selon toutes probabilités, le P. Langlois, relevait quelques assertions inexactes attribuées au P. Petau. Au Mémoire d’un docleur en théologie adresse à Messeigneurs les prélats de France sur la réponse d’un théologien des Pères bénédictins à la lettre de l’abbé allemand, in-12 de 128 p., 1099, et qui avait pour auteur le P. Langlois, dom de Sainte-Marthe, dit-on, répondit par : Lettre à un docteur de Sorbonne toucliant le Mémoire d’un docteur en théologie adressé à Messeigneurs les prélats de France contre les bénédictins, in-12 de 01 p., 1099. On doit encore au P. Langlois : La conduite qu’ont tenue les Pères bénédictins depuis qu’on a attaqué leur édition de saint Augustin, in-12 de 79 et de 144 p., 1099. Dom Massuet, professeur de théologie à Jumièges, publia : Lettre d’un ecclésiastique au R. P. E. L. J. sur celle qu’il a écrite aux RR. Pères bénédictins de la congrégation de Saint-Maur touchant le dernier tome de leur édition de saint Augustin, in-12 de 180 p., Osnabruck (Rouen, 1699) ; une autre édition augmentée et corrigée parut à Liège, in-12 de 219 p., 1700. Dom Massuet se trompait en croyant répondre au P. Émeric Langlois qui passa sa vie presque tout entière dans les missions, aussi celui-ci s’empressa-t-il de protester contre l’attribution qu’on lui faisait de ces libelles : la réponse aurait dû être adressée au R. P..1.-1 !. L. J. Le Père Jean-Baptiste Langlois professa la philosophie et la morale < I mourutà Paris dans la maison du noviciat le 12 octobre 1700. Par ordre du chapitre général de la congrégation de Saint-Maur, dom Lamy publia : Plainte de l’apologiste des bénédictins à Messeigneurs les prélats de France sur les libelles diffamatoires qu’on répand sur ces religieux et leur édition de saint Augustin, in-12 de 188 p., 1099. La lutte se continuait ainsi sans aucun profit, entre les bénédictins et les jésuites. Un ordre de Louis XIV, transmis aux uns et aux autres par Ms r de Harlay, archevêque de Paris, vint imposer le silence, ordre sollicité- par les jésuites, affirmaient les bénédictins, par ces derniers, disaient avec non moins de force leurs adversaires. Ii.ms une lettre imprimée, in-4° de 2 p., sous la date du 17 novembre 1699, dom Claude Boistard, supérieur général de la congrégation de Saint-Maur, notilia à tous ses religieux « l’ordre du

roi défendant qu’on parlât ou écrivît encore sur cette contestation et ordonnant de supprimer de bonne foi tous les écrits qui ont été faits de part et d’autre à cette occasion » . Dom Mabillon et dom I !. de Montfaucon détruisirent aussitôt les écrits qu’ils tenaient prêts pour l’impression. Le 19 avril 1700, Clément XI adressait à dom Boistard un bref élogieux pour les éditions des Pères exécutées par les bénédictins. Un décret du Saint-Oflice du 2 juin 1700 condamna la Lettre de l’abbé’", la Lettre d’un bénédictin non réformé, la Lettre d’un abbé commendalaire, et le Mémoire d’un docteur en théologie.

La querelle parut sur le point de se ranimer en cette année 1700 à l’occasion de l’apparition du XIe et dernier volume des œuvres de saint Augustin. Il fut surtout attaqué par Godet des Marais, évêque de Chartres ; mais les ordres de Louis XIV furent observés.

Voici l’indication de quelques autres ouvrages publiés plus tard et se rapportant à ces discussions : dans la Bibliothèque critique de Sainjore (R. Simon), in-12, Amsterdam, 1708, on remarque les deux écrits suivants : Béjlcxions sur la nouvelle édition des ouvrages de saint Augustin publiée par les bénédictins de la congrégation de Saint-Maur^ par M. du Hamel, t. iii, p. 101-116 ; Avis donné aux moines bénédictins lorsqu’ils se mirent en tête de publier leur nouvelle édition des ouvrages de saint Augustin, t. iv, p. 40-42.

En 1712, le Père Jean-Chrysostome Scarfo, religieux de l’ordre de Saint-Basile, publia sous le nom de Chrysofano Cardeleti une lettre apologétique où il rapportait huit propositions qu’il prétendait avoir été falsifiées pour favoriser le jansénisme. Sur l’ordre de son supérieur général, il dut se rétracter, et il le lit d’assez, mauvaise grâce. Les rédacteurs du Journal de Trévoux avaient fait les plus grands éloges de la lettre apologétique ; ils durent eux aussi insérer une rétractation. Sous Benoit XIII, la lutte sembla reprendre, mais le souverain pontife l’arrêta aussitôt en prenant la défense de l’édition bénédictine des œuvres de saint Augustin.

Dom Vincent Thuillier († 1736) écrivit [’Histoire de la nouvelle édition de saint Augustin donnée par les bénédictins de la congrégation de Saint-Maur. La première rédaction de ce travail fut faite pendant que son auteur était ardent janséniste et appelant de la bulle Unigenitus. Revenu de ses erreurs et entièrement soumis aux décisions de l’Église, dom Thuillier revit son manuscrit et l’envoya à dom Bernard Pez, qui l’inséra dans la Bibliothèque germanique, 1735, t. xxxiii, p. 18 sq. ; 1736, t. xxxiv, p. 13 sq. ; t. xxxv, p. 07 sq. L’ouvrage, auquel on peut reprocher quelques inexactitudes, mparut qu’après la mort de son auteur. Malheureusement dom Thuillier avait laissé prendre copie de sa première rédaction à l’abbé Goujet, ardent janséniste, qui s’empressa de la publier, en 1736, lorsqu’il connut le commencement de la publication faite dans la Bibliothèque germanique. Voici ce que nous dit cet auteur dans ses Mémoires historiques et littéraires, La Haye, 1707, p. 211 : « Dom Thuillier avait composé cette histoire dans le temps qu’il était encore attaché à la vérité… L’ambition et l’amour de l’indépendance lui ayant fait changer de conduite, il accommoda son écrit à ses nouvelles vues et l’envoya â dom Bernard Pez, bénédictin allemand. Celui-ci en publia la première partie dans le journal intitulé Bibliothèque germanique, sans en nommer l’auteur. Je lus cette première partie, je fus indigné de ce procédé de dom Thuillier ; je me bâtai de faire imprimer son écrit tel qu’il me l’avait communiqué et je peignis dans la préface l’auteur tel qu’il méritait d’être connu. »

Dom Philippe lo Cerf de la Vieville. Bibliothèque historique n critique des auteurs de la congrégation de Saint-Maur, ln-12, La Haye, 1726, p. 23-40 ; Supplément au Nécrologe de Port-Royal, l" partie, m-i, s. t., 1735, p. 108 ; J"in Ta In,