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BIANCHI — BIEL


à un traité Del primato del romano pontefice, quand la mort vint interrompre une vie si remplie, le 17 janvier '17t18. Le P. Bianchi laissait de nombreux manuscrits, parmi lesquels un Tractatus de romano pontifice. Il fut enseveli dans l'église du couvent de Saint-Barthélemy-en-lTle où il avait passé de longues années.

A. Fabronius, Vitx Italorum doctrina excellentiorum qui sœculis xvii et xviii floruerunt, Pise, 1785, t. xi, p. 239-264 ; Hurter, Nomenclator, t. ii, col. 1530,

1'. Edouard d’Alencon.

    1. BIANCHI Paul##


2. BIANCHI Paul, Vénitien, né à Murano, où il entra dans l’ordre des frères prêcheurs. Mort dans la première moitié du xviie siècle. — Disceplationes de difficilioribus materiis casuum et dubiorum occurrentium in conscienlia, de pxiiitentia, de negotiatione, de bello publico et privato, in-fol., Venise, 1622-1623.

Quétif-Echard, Script, ord. prxd., t. H, p. 428.

P. Mandonnet.

    1. BIARD Pierre##


BIARD Pierre, jésuite français, né à Grenoble en 1568, admis dans la Compagnie en 1580. Après avoir professé la théologie pendant neuf ans à Lyon, il partit pour les missions du Canada ; arrêté par les hérétiques, il ne fut renvoyé en France qu’après une longue captivité. Il mourut à Avignon, le 19 novembre 1622. Outre une Relation et des lettres sur la mission du Canada, il a laissé deux ouvrages de polémique contre les protestants : L’autorité de nostre père le pape, efficacement et clairement vérifiée par l’authentique tesmoignage de S. Jérosme, et austres Pères. Et la réfutation de tout ce que Jean Martinet, ministre de Saillans, a pu controuver au contraire. Ensemble la nouvelle réunion de Mar Elias patriarche de Babijlone à l’Eglise romaine, Lyon. 1619, sous le pseudonyme de Jean Lautret ; Les actes de la conférence qu’Alexandre de Vinay, pasteur à Crest, eut avec le jésuite Pierre Biard, ancien missionnaire au Canada, Die, 1617.

Sommervogel, Bibl. de la O' de Jésus, t. i, col. 1440 ; Sotwel, Bibliotheca, p. €00 ; Cordara, Hist. S. 3., part. VI, l. VII, n. 101, p. 373.

H. DtJTOfQlET.

BîDERMANN Jacques, surtout connu comme poète néo-latin, mais aussi théologien distingué, naquit à Ehingen (Souabe), en 1577, entra au noviciat de la Compagnie de Jésus à Landsberg, en 1594. Après avoir professé l'éloquence au collège de Munich, de 1606 à 1615, il enseigna aveo éclat la philosophie et la théologie à l’université de Dillingen, pendant huit années. En 1624, il fut appelé, comme théologien de la Compagnie et censeur des livres, à Rome, où il mourut frappé d’apoplexie, le 20 août 1639, après une vie sainte et des mieux remplies. On a de lui, outre des poèmes et de nombreux ouvrages de littérature et de philosophie, un formulaire de propositions doctrinales : Thèses theologicse, in-4°, Dillingen, 1620, et une série d’opuscules théologiques : Sponsalia, in-4°, Dillingen, 1621 ; P&nifentiae sacramentum, in-4°, ibid., 1621 ; Matrimonii impedimenta, in-i°, ibid., 1621 ; Censura', in-'t'. ibid., 1622 ; Irregularitas, in-'t. ibid., 1632 ; Suflrar/ia, in-4', ibid., 1623 ; Jesu Christi status triplex, mortalis, immortalis, sacramentalis, in-4, ibid., 1623 ; Conscientia, in-'t°, ibid., 1624 ; Eleemosyna, in-4, <'"</., 1625 ; Gratia, in-4°, ibid., 1625. Controversiste de haul savoir et d’une habileté consommée, il a publié deux petits chefs-d'œuvre de dialectique et d’exposition ; Agonisticon libri ires pro miraruiis, in-12, Dilligen, 1626, et surtout 1rs Prolusionés theologicse quibus /mnii/iris Hmn. dignitas adversus hæresim propugnata est, in-12 Dillingen, 1624. La

troisième partie est c ée entièrement à la défense

de l’infaillibilité. Signalons i ncore parmi les manuscrits

de la Bibliothèque de Munich des Conimentarii in II""

II' et ///"" partem S. Thomæ, Dilligen, 1623-1625 Ca fss. latin. Monacliii, t. i b, n. 2321), el à la liiblio thèque de Heidelberg un Tractactus de peccatis et gratia, également manuscrit.

Sommervogel, Bibliothèque de la C" de Jésus, t. I, col. 1443 ; Hurter. Nomenclator, t. ii, col. 303 ; Kropf, Historia provincial S. J. Germanise superioris, in-fol., Munich, 1746, t. v, n. 519, p. 226 ; n. 766 sq., p. 4Ô3 sq. ; Ménologe de la C" de Jésus.

P. Bernard. BIEL Gabriel, théologien allemand du xv siècle. — I. Vie. IL Œuvres. 111. Doctrine. IV. lnlluence.

I. Vie.

Né à ^pire, vers 1425, Gabriel Biel rit ses é'tudes à Heidelberg et à Erfurt. Ayant obtenu le grade de licencié en théologie, il fut nommé vicaire et prédicateur à la cathédrale de Mayence. Ses talents d’orateur commencèrent sa réputation. Mais ce qui le mit surtout en relief, ce fut la part qu’il prit à une grave querelle politique et religieuse. Diether d’Ysenbourg, élu archevêque de Mayence, avait encouru l’excommunication pour sa résistance aux ordres du pape Pie II et s'était mis à la tête du parti antipontifical qui voulait constituer une Église nationale allemande. Pie II l’avait déposé et avait nommé' archevêque de Mavence Adolphe de Nassau. La guerre mettait aux prises partisans et adversaires de Diether. Pastor, Histoire des papes depuis la fin du moyen âge, trad. franc, par Furcy-Raynaud, Paris, 1892, t. iii, p. 154-157. Biel prit résolument la défense de la cause pontificale : à Mayence et dans le pays rhénan, il prêcha l’obéissance au pape. Attaqué pour son attitude, il riposta en composant un écrit qui établit les droits de Pie II et d’Adolphe de Nassau, Defensorium obedienlise apostoliese ad Pium papam II destinatum.

Cet ouvrage le désigna à l’attention reconnaissante du souverain pontife : le pape essaya d’attirer Biel à Borne alin de le récompenser. Trop modeste pour accepter, le prédicateur de Mayence préféra se retirer du monde et entra dans la fervente et studieuse congrégation des clercs de la vie commune de Windesheim. Mais Pie II n'était pas le seul qui eût remarqué Biel. Un des partisans d’Adolphe de Nassau, le comte Eberhard de Wurtemberg, voulut l’avoir auprès de lui. Il le lit nommer d’abord membre, puis prévôt du chapitre qu’il avait fondé à Urach, sa résidence. Il l’investit de sa contiance, l’emmena à Rome, en compagnie de ses deux autres intimes conseillers Beuchlin et Jean Bergenhanns, 1482. Deux ans plus tard, Eberhard nomma Biel professeur de philosophie et de théologie à la faculté de Tubingue. Tandis qu'à ses côtés, Heynlin von Stein (Johannes à Lapide) et Conrad Summenhart, fidèles représentants de l’ancienne école, enseignaient le réalisme, Biel professa avec éclat ce qu’on appelait alors la théologie moderne, le nominalisme d’Occam. Il contribua à assurer à l’université de Tubingue le bon renom dont elle jouit alors. Scolastique convaincu, il sut s’intéresser à la vie politique et sociale de son pays et n’entra pas en lutte avec les humanistes. Etroitement lié avec les savants de Bâle et de Strasbourg, notamment avec Pierre Schott et Geiler, estimé de ses élèves dont quelques-un*-, comme Wendelin Steinbach, paraissent lui avoir voué un véritable culte d’amitié, il vit son style loué par les adversaires les plus déclarés de la scolastique. L’humaniste Henri Ilebel le surnomma le roi des théologiens. Kn 1492, Eberhard lui donna une dernière marque de confiance en le faisant nommer prévôt du chapitre qu’il venait de fonder dans son séjour favori de Schonbuch. C’est là que Biel mourut, trois ans après, 1495.

11. ŒrvKEs. — 1° Lectura super ranone misSB in aima universitate Tuwingensi ordinarie lecta. Cet ouvrage a encore paru sous le titre : Sœri canonis misses exposi i m résolut msima, litteralis ac mis/ira. Ces ! un long commentaire doctrinal, moral, canonique, liturgique et ascétique sur les paroles et les rites de la

messe, hauteur pose et résoul un grand nombre de

questions de théologie ou de droit ecclésiastique. L’ou-