Charles I er d’Angleterre. En 1627 le chapeau de cardinal vint récompenser le zèle du P. de Bérulle et les éminents services rendus par lui à l’État et à l’Église. Il mourut saintement, à l’autel, le 2 octohre 1629. Saint Vincent de Paul, son disciple, a dit de lui : « C’est un des plus saints prêtres que j’aie connus, » et saint François de Sales, son ami : « Il est tout tel que je saurais désirer être moi-même. »
II. Ouvrages.
On sait que le pape Urbain VIII avait appelé le P. de Bérulle V apôtre du Verbe incarné. « Cette parole, dit le cardinal Perraud, n’est pas seulement un magnifique éloge décerné à la piété du fondateur de l’Oratoire ; on y trouve encore, pour ainsi dire, le résumé substantiel de ses œuvres écrites ; car on peut dire d’elles, comme de la vie entière du saint cardinal, qu’elles ont toutes pour but de faire connaître et aimer davantage N.-S. Jésus-Christ. » Voici la liste de ses principaux ouvrages théologiques- : 1° Traité des énergumènes, in-8°, Troyes, 1599 ; 2° Trois discours de controverse (sur la mission des pasteurs, le sacrifice de la messe et la présence réelle), in-8°, Paris, 1609 ; 3° Discours de l’état et de la grandeur de Jésus, par l’union ineffable de la divinité avec l’humanité, et de la dépendance et servitude quy lui est due et à sa très sainte mère en suite de cet estât admirable, in-8°, Paris, 1623, ouvrage souvent réédité et dont la substance et souvent les expressions mêmes ont passé dans les célèbres Méditations du P. Bourgoing, comme aussi dans les Elévations sur les mystères de Bossuet ; 4° Vie de Jésus, in-8°, Paris, 1629, suite inachevée de l’ouvrage précédent ; 5° Élévation à J.-C… sur suinte Magdelaine, in-12, Paris, 1627. Tous ces ouvrages ont été réunis dans une édition des œuvres complètes du P. de Bérulle donnée par le P. Bourgoing, in-l’ol., Paris, 1644, qui y a ajouté « une table de la théologie de ce grand auteur dressée selon l’ordre de la Somme de saint Thomas » . Migne a réimprimé (1856) la troisième édition de cette collection. Ces ouvrages contiennent une doctrine solide et forte, pleine d’onction et de piété, mais présentée malheureusement dans un style souvent diffus et monotone. Comme dit un des historiens du P. de Bérulle, le P. Cloyseault, « il laut les lire à loisir et en peser chaque mot ; mais il est impossible de les lire sans se sentir embrasé d’amour envers J.-C. »
Tabaraud, Ilistoire de Pierre de Bérulle, 2 in-8°, Paris, 1817 ; Perraud, L’Oratoire de France, ciii, iv ; Houssaye, M. de Bérulle et les carmélites ; Le P. de Bérulle et l’Oratoire ; Le cardinal de Bérulle et Bicheheu, 3 in-8° Paris, 1872-187C ; Ingold, Essai de bibliographie oratorienne, c. xxxiv, in-8° Paris, 18801882.
A. Ingold.
- BERYLLE##
BERYLLE, évêque de Bostra dans l’Arabie Pétrée,
fut, de 218 à 244 environ, le personnage le plus important
du pays, soit par son érudition, soit par l’éminence
de son siège. On ne sait de lui que très peu de
chose. Suivant Eusèbe, dont le texte ne laisse pas d’offrir
quelque difficulté, H. E., vi, 33, P. G., t. xx, col. 594,
et suivant saint Jérôme, De vir. ill., c. lx, P. L., t. xxiii,
col. 669-671, Bérylle en vint à contester la préexistence
personnelle du Fils de Dieu à l’incarnation, et, après
l’incarnation, reconnut en Jésus-Christ, non pas une
divinité propre, mais seulement celle du Père. Grand
fut l’émoi des évêques de la province. Après « nombre
d’enquêtes et de discussions » , ils appelèrent de Césarée
Origène, et, dans le concile arabe de 241, Origène parvint
à tirer Bérylle de son erreur. Du fait que le concile
de 244 avait reconnu solennellement au Christ une
âme humaine, Socrate, H. E., iii, 7, P. G., t. lxvii,
col. 390, infère que Bérylle, dont au surplus il fait un
évêque de Philadelphie, avait également nié cette vérité.
Les modernes historiens du dogme, selon qu’ils
appuient sur le récit de Socrate ou sur l’imprécision et
l’incohérence des idées christologiques d’Eusèbe, ran
gent l’évêque de Bostra, tantôt parmi les monarchiens
dynamistes, tantôt parmi les patripassiens. Du temps
d’Eusèbe, II. E., vi, 20, P. G., t. xx, col. 567, on conservait
dans la bibliothèque de Jérusalem les lettres et les
opuscules que Bérylle avait laissés. Saint Jérôme, loc. cit.,
en outre, nous assure, mais sans indiquer ses sources,
que Bérylle remerciait dans ses lettres Origène de son
heureuse intervention, et que l’on possédait encore au
ive siècle une lettre d’Origène à Bérylle avec le procèsverbal
de leur discussion. Opuscules et lettres, tout a péri.
Kober, Beryll von Bostra, dans Tûb. Quartalschrift, 1848, fasc. 1 ; Ginoulhiac, Hist. du doijme catholique, Paris, 1852, t. il, p. 228-229 ; Ullmann, De Beryllo, Hambourg, 1855 ; Harnack, Geschichte der altchrist. Litteratur, Leipzig, 1893, part. T, p. 514 ; Id., Lehrb. der Dogmengeschichte, 3e édit., Fribourg et Leipzig, 1894, t. i, p. 679-680 ; Batifful, La littérature grecque, Paris, 1897, p. 138.
P. Godet.
- BESOIGNE Jérôme##
BESOIGNE Jérôme, théologien janséniste, né à
Paris en 1686, mort dans cette ville le 26 janvier 1763.
Il entra fort jeune dans le clergé de Saint-Jacques-dela-Boucherie.
En 1712, il était professeur de philosophie,
recevait le sacerdoce en 1715 et obtenait le titre de docteur
le 3 mai 1718. Il était coadjuteur du principal du
collège du Plessis ; mais son ardeur à défendre les
erreurs jansénistes et ses appels contre la bulle Unigenitus
le firent exclure de ce poste en 1722. En 1729, la
Sorbonne le raya de la liste de ses docteurs et en 1731
il était exilé loin de Paris. Son exil dura peu, car dès
l’année suivante il était de retour en cette ville. Il écrivit
une Histoire de l’abbaye de Port-Royal, 6 in-12,
Cologne, 1752, et les Vies des quatre évêques engagés
dans la cause du Port-Royal, M. d’Alet, M. d’Angers,
M. de Beauvais, M. de Pamiers, 1 ! in-12, Cologne, 1756.
Parmi ses autres écrits souvent publiés sans nom d’auteur,
sans date d’impression et tous infestés de l’erreur
janséniste nous mentionnerons : Dissertation sur cemot
de saint Augustin : Causa finila est, in-12, Paris, 1718 ;
Questions diverses sur le concile indiqué pour la province
d’Embrun, 2 in-4°, 1727, 1728 ; Questions importantes
sur les matières du temps, in-4°, 1727 ; A nos
Seigneurs les plénipotentiaires du congrès assemblé à
Soissons en leur adressant la dénonciation des jésuites
et de leur doctrine, in-4°, 1729 ; Mémoire pour MM.
les plénipotentiaires : juste idée que l’on doit se former
des jésuites, in-4°, 1729 ; Catéchisme sur V Église pour
les temps de trouble, suivant les principes expliqués
dans l’instruction pastorale de M. l’évêque de Senez,
in-12, s. 1. n. d. ; Remarques importantes sur le nouveau
catéchisme de M. Lauguet, archevêque de Sens,
3 in-4°, 1732-1733 ; Lettres d’un ami à un curé du diocèse
de Sens, au sujet d’un écrit intitulé : Apostilles
curieuses pour être ajoutées aux remarques importantes
sur le catéchisme de M. l’archevêque de Sens,
in-4°, 1732 ; Mémoire justificatif des remontrances du
clergé de Sens, en réponse au curé de Vêron, in-12,
1734 ; Deux problèmes à résoudre sur l’œuvre des convulsions,
l’un pour la spéculation, l’autre pour la pratique,
avec un recueil des Pères et des théologiens,
in-4°, 1734 ; Dissertation spéculative et pratique sur la
confiance et la crainte, in-4°, 1735 ; Le juste milieu
qu’il faut tenir dans la dispute de religion, in-4° ;
Lettre de l’auteur de la Tradition des problèmes du
20 octobre H31 à un ecclésiastique, au sujet de la
traduction d’un passage de saint Augustin rapportée
dans cette Tradition, in-4° ; Réponse pour l’auteur delà
Tradition des problèmes, in-4° ; Cantiques spirituels
tirés des hymnes du bréviaire de Paris, in-12, Paris,
1746 ; Concorde des épîtres de saint Paul et des
épîtres canoniques, ou Morale des apôtres, in-12,
Paris, 1747 ; Principes de la perfection chrétienne et
religieuse, in-12, Paris, 1749 ; Réflexions Ihéologiques
sur les écrits de M. l’abbé de V… et de ses élèves, les