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BERTHIER — BERTRAND


vengea grossièrement de ses critiques par la bouffonne Relation de la maladie, de la confession, de la mort et de l’apparition du jésuite Berthier, 1760. Durant la retraite que lui imposa la suppression de son ordre, le P. Berthier demanda une consolation et une occupation utile surtout à l'Écriture sainte étudiée dans les textes originaux. Le fruit de ses méditations a été publié, après sa mort, en plusieurs volumes, la plupart édités par son ancien confrère le P. de Querbeuf, souvent réimprimés ; ils gardent leur rang parmi les ouvrages les plus remplis de saine doctrine, les plus propres à nourrir et à guider la piété chrétienne. Citons : Les Psaumes traduits en français avec des notes et des réflexions, 8 in-12, Paris, 1785, publiés par le P. de Querbeuf, qui les lit précéder d’une notice sur l’auteur ; lsaïe traduit en français avec des notes et des réflexions, 5 in-12, Paris, 1788-1789, publiés aussi par Querbeuf. h' Examen du 4e article de la Déclaration du clergé de France de 168"2, publié à Liège en 1801, réédité à Paris en 1809, et qu’on a attribué au P. Berthier, ne parait pas pouvoir être de lui et serait plutôt de Feller.

Pour la bibliographie détaillée des nombreux ouvrages du P. Berthier, voir De Backer-Sommervogel, Bibliothèque de la O de Jésus, t. I, col. 1377-1386 ; t. viii, col. 1826. Notices sur sa vie et ses écrits : P. de Querbeuf, en tête de l'édition des Psaumes traduits ; T[abarau]d, dans la Biographie universelle, Paris, 1854, t. iv, p. 129 ; Sommervogel, Table des Mémoires de Trévoux, Paris, 1865 ; Schlosser, dans le Kirchenlexikon, 2e édit., t. il, col. 169-170 ; Hurter, Nomenclator, t. tu, col. 358-359.

Jos. Brucker.

    1. BERTHOLD DE ROHRBACK##


BERTHOLD DE ROHRBACK. Voir Bégiiards, col. 531, 534.

    1. BERTI Alexandre Pompée##


1. BERTI Alexandre Pompée, né à Lucques le 23 décembre 1686, entra à seize ans dans la congrégation de la Mère de Dieu, à Naples. Après avoir fait profession, il revint à Lucques étudier la philosophie et la théologie. Il s’adonna surtout à l’histoire et aux belles-lettres. Il enseigna la rhétorique à Naples pendant trois ans, devint ensuite bibliothécaire du marquis del Vasto ; enfin il vint à Rome en 1739 comme assistant général de son ordre. Il y mourut le 23 mars 1752. Parmi ses ouvrages, il faut signaler ici : 1° Saggi di morale del sig. di Chanterene (pseudonyme de Nicole), in-12, Venise, 1729 ; 2° Trattato dell' orazione del sig. di Chanterene, tradotto, Venise, 1736 ; 3° Délia imita délia Chiesa, ovvero confutazione del nuovo sistema del sig. Jurieu, tradolla dal francese del sig. Chanterene, Venise, 1742 ; 4° Trattato délia comedia del sig. Chanterene, Rome, 1752.

Hœfer, Nouvelle biographie générale, Paris, 1855, t. v.

V. Oblet.

    1. BERTI Jean-Laurent##


2. BERTI Jean-Laurent, théologien italien, né à Sarravezza en Toscane, le 28 mai 1696, mort à Florence le 26 mars 1766. A l'âge de 15 ans il entra dans l’ordre des ermites de Saint-Augustin. Ses études terminées, il enseigna la théologie à Sienne, à Florence, à Padoue, à Rome, et l’histoire ecclésiastique à Pise. Sur l’ordre du général de son ordre, le P. Schiaffinati, il écrivit un ouvrage : De theologicis disciplinis, 8 in-4°, Rome, 1739-1745, où il expose la doctrine de saint Augustin. Plusieurs éditions en furent faites et ce livre fut vivement attaqué ainsi que celui de Bellelli, son confrère, par J. de Saléon, évêque de Rodez, et Languet, archevêque de Sens. A leurs attaques Berti répondit par les ouvrages suivants : Augustinianum systema de gratia ab iniqua bajani et janseniani erroris insimulalione vindicatnm, sive refutatio librorum quorum titulus Bajanismus et jansenianismus redivivi in scriptis PP. FF. Bellelli et Berti, O. S. A., 1 in-4°, Rome, 1747 ; In opusculum inscriptum BB. J. Languet, archiepiscopi Senonensis, judicium de operibus theologicis FF. Bellelli et Berti œquissima exposlulalio, in-4°, Livourne, 1756. Saléon

voulut faire condamner le De theologicis disciplinis par l’assemblée du clergé de France et par la S. C. de l’Index ; mais il ne put y réussir. Benoit XIV cependant lit examiner cet ouvrage dans lequel on ne trouva rien de répréhensible. Contre Y Augustinianum systema composé surtout pour répondre à ses attaques, l'évêque de Rodez écrivit une lettre adressée à son clergé, in-4°, Vienne, 1750. Antoine Zaccaria ayant donné un résumé de cette pièce, Berti lui répliqua assez vivement : Bagionamento apologetico, in-8°, Turin, 1751. Outre quelques ouvrages d’histoire ecclésiastique, nous devons encore à Berti : Commentarius de rébus gestis S. Aur gustini, in-4°, Venise, 1756 ; S. Augustini quæstionum de scientia, de voluntate et de providentia Dei neenon de prsedestinatione, ac reprobatione atque de gratia reparatoris dilucidatio, in-4°, Pise, 1756. Après sa mort lut publié : De hseresibus trium priorum sœculorum, Bassano, 1769.

Feller, Dictionnaire historique, Paris, 1818, t. ii, p. 179 ; Picot, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique pendant le xvi w siècle, 3e édit., Paris, 1855, t. IV, p. 450-452 ; Hurter, Nomenclator, t. iii, col. 1-5 ; Kirchenlexikon, t. ii, col. 482-483.

B. IIeurteisi/.e.

    1. BERTRAND Pierre##


BERTRAND Pierre. Né à Annonay, en 1280, Bertrand étudia la philosophie et le droit à Avignon, prit ses grades à Montpellier en 1301. Il enseigna le droit avec éclat dans les universités d’Avignon, de Montpellier et d’Orléans, 1307-1312. Beçu avocat au parlement de Paris, il fut successivement conseiller en la cour du parlement, membre du conseil du roi, et chancelier de Jeanne, reine de France et comtesse de Bourgogne, 1320. Déjà chanoine et doyen de l'église Notre-Dame du Puy, il fut nommé à cette époque évêque de Nevers. Grasset nous apprend qu’il composa alors un ouvrage contre les fraticelles. Devenu peu après évêque d’Autun, il intervint en cette qualité dans la querelle qui se poursuivait entre les officiers du roi et l'Église, au sujet de la juridiction ecclésiastique. A la conférence de Vincennes, en décembre 1329, il fut, avec l’archevêque de Bouen, Pierre Roger, l’avocat du clergé. Il répliqua plusieurs fois aux discours du conseiller du roi, Pierre de Cugnières, et, en présence de Philippe VI, discuta les griels des juges laïques, affirma avec vigueur et habileté les droits de l'Église. Il finit par obtenir du prince la promesse de respecter ce qui était de droit et de coutume louable, de maintenir ce dont il avait une connaissance positive. Cette intervention accrut encore la réputation de Pierre Bertrand. En 1331, Jean XXII le nommait cardinal. Ce pape et ses deux successeurs, Benoit XII et Clément VI, lui confièrent de nombreuses et importantes missions. Notons seulement qu’en 1334, il était un des cardinaux présents à la déclaration solennelle que lit Jean XXII sur la vision intuitive, et qu’en 1338, il lutta en Italie contre la secte des fraticelles. Il mourut en 1349, au prieuré de Montaud, près d’Avignon. Ses biographes signalent sa bienfaisance envers sa ville natale et la générosité dont il fit preuve dans la fondation et la dotation du collège d’Autun, au profit de quinze étudiants de l’université de Paris, 1339.

Le cardinal Pierre Bertrand a laissé de nombreux ouvrages. Grasset et le Gallia christiana, t. iv, p. 412, indiquent un traité contre les fraticelles : Evangelium et apostolicum imperium ; des commentaires sur le décret, les décrétâtes et les clémentines ; un traité contre Jeanne, reine de Naples (accusée d’avoir assassiné son mari) ; des discours et des sermons. Ces ouvrages sont inédits. Le collège d’Autun les possédait, mais ils furent volés en 1575. « On assure que tous sont à la bibliothèque du Vatican, » écrit M. A. Mazon, Le Vivarais pendant la guerre de cent ans, Tournon, 1890, p. 86.

Deux autres ouvrages de Bertrand, par contre, sont bien connus : Libellus adversus Petruni de Cugneriis, et De origine et usu jurisdictionum, sive de spiriluali et