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BENOIT DE CANFELD — BÉRENGER PIERRE


tait le troisième, « qui n’estant pas assez intelligible pourroit estre entendu mal à propos par l’imagination des lectrices, lesquelles désirans ces unions s’imagineroient aysément de les avoir, ne scachans seulement pas ce que c’est » . Toutefois, comme le décret de l’Index portait le titre du livre en italien, on ne le regarda pas comme prohibé dans les autres langues, ainsi que le prouvent les éditions postérieures à la condamnation. Le titre inséré dans l’édition de l’Index librorum prohibitorum, Rome, 1900, est emprunté à l’édition de 1682 ou de 1696. — Le P. Benoit composa encore pendant sa captivité en Angleterre : Le chevalier chrestien contenant un dialogue entre un chrestien et un payen, in-4 » , Paris et Rouen, 1609. Il publia aussi, en les joignant à la Règle de perfection, deux lettres sur le même sujet, et une Méthode d’oraison fut insérée après sa mort dans plusieurs éditions.

Jacques Brousse, La vie, conversionet conversation du P. Benoist de Canfeld, Paris, 1621 ; Boverius, Annales ord. nnn.capucinorum, t. ii, ad an. 1610 ; Bein. de Bologne, Bibliollteca script, ord. min. cap. « P. Édoi’ard d’Alençon.

    1. BENZI Bernard##


BENZI Bernard, casuisle, né à Venise le 16 juillet 1688, admis dans la Compagnie de Jésus le 1 er juin 1705, professa la théologie morale à Venise et y mourut le 28 février 1768. Dans sa Dissertatio in casus reservatos VenetiB diœeeseos, in-4°, Venise, 1743, se rencontra une proposition de tac lu mamillari qui, vivement dénoncée par le P. Concilia, O. P., le fit mettre à l’Index, le 16 avril 1744, par décret du Saint-Office. Benzi rétracta sa proposition. Il avait déjà fait imprimer en 1742, à Pologne, une direction pour les confesseurs, Praxis tribunalis conscienlise seu tractatus théologiens moralis de sacramento psenitentiee, qui fut prohibée par l’Index, le Il mai 1745.

De Backer et Sommervogel, Bibliothèque de la C" de Jéstis, t. i, col. 1315-1316 ; Reuscli, Der Index, Bonn, 1885, t. ii, p. 317.

Jos. Brucker.

    1. BÉRARDIER Denis##


BÉRARDIER Denis, 1720-1794, né à Quimper, docteur et syndic de la faculté de théologie de Paris, grandmaitre du collège Louis-le-Grand à l’époque où Camille Desmoulins, Saint-Just et Robespierre y faisaient leurs éludes, a joué un grand rôle aux Etats généraux. Il s’opposa vigoureusement à la constitution civile du clergé, signa la protestation du 12 septembre 1791 et publia une brochure devenue célèbre et qui eut même quatorze éditions en six mois : Principes de la foi sur le gouvernement de l’Eglise, en opposition avec la constitution civile du clergé ou Réfutation d’un développement de l’opinion de M. Camus par un docteur de Sorbonne, in-8°, Paris, 1791. L’Église constitutionelle confondue par elle-même, Paris, 1792, est du même auleur.

Feller, Biographie universelle, Paris, 1845, t. iii, p. 109 ; Hurter, Nvmenclator literarius, Inspruck, 1805, t. III, col. 452, note.

C. Toussaint.

    1. BERARDUCCIO Marc-Antoine##


BERARDUCCIO Marc-Antoine, théologien moraliste italien de la première moitié du xvi 3 siècle ; il était né à Bisaglia, dans le royaume de Naples ; il a publié : Somma corona de’confessori dove si tratlo d’ogni sorte di restitutioni, usure et cambii, 1591 ; en latin, sous le< titre : Summa corona confessorum, 4 in-4°, Venise, 1593.

Hceler, Nouvelle biographie générale, Paris, 1855, t. v.

V. Oblet.

    1. BÉRAULD ou BÉRAUD Armand Bernard##


BÉRAULD ou BÉRAUD Armand Bernard, théologien français de la première moitié du xviiie siècle. On lui doit : 1° des Thèses theologicæ, in-12, Paris, 1717 ; 2° un Traité des annales où l’on examine aussi si les secrétaires des évoques et des autres collateurs des bénéfices peuvent sans simonie exiger pour leurs expéditions au delà de ce que lus lois canoniques leur per mettent de recevoir pour leur travail, in-12. Amsterdam, 1718.

Hœfer, Nouvelle biographie générale, Paris, 1855, t. v.

V. Oblet.

    1. BÉRAULT Michel##


BÉRAULT Michel, théologien protestanl, né au Mans vers 1535, mort à Montauban le Il juillet 1610. Entré au noviciat des dominicains dans sa ville natalp, il le quitta au bout de peu de temps pour embrasser vers 1555 la religion réformée où il se fit admettre comme ministre. Après avoir exercé ses fonctions en différentes villes, il fut en 1579 nommé à Montauban et plus tard choisi comme professeur de théologie lors de la fondation de l’Académie de cette ville. Michel Bérault prit part à de nombreuses conférences et présida les synodes nationaux de Montauban en 1594, de Montpellier en 1598 et de La Rochelle en 1607. Voici ses principaux ouvrages : Alhenagoras d’Athènes, philosophe chrestien, touchant la résurrection des morts, in-S", Montauban, 1582 ; Brieve et claire défense de la vocation des ministres de l’Évangile, in-8°, Montauban, 1598 ; Epistola apologetica ad Plantavitium Pauseum semi-jesuitann, in-8°, Saumur, 1608 ; Disputationum theologicarum prima de sacra theologia, in-4°, Saumur, 1608.

Lichlenberger, Encyclopédie des sciences religieuses, in-S", Paris, 1877, t. il, p. 200.

B. HeI’Rtebize.

    1. BERENGER Pierre##


1. BERENGER Pierre, s’intitule lui-même scolastique en tête de ses ouvrages. On ignore le lieu où il exerça ses fonctions. On ne sait pas davantage où il naquit. Dom Bréal, Recueil des historiens des Gaules, t. xiv, p. 294, conjecture qu’il était du Gévaudan. Le ms. 2923 de la Bibliothèque nationale de Paris en lait au contraire un Poitevin : Pictaviensis. On le désigne communément sous le nom de Bérenger de Poitiers. Il fut l’un des plus brillants disciples d’Abélard. Ses écrits révèlent une culture littéraire très développée. Nous avons de lui : 1° une Apologie d’Abélard ; 2° une Invective contre les chartreux ; 3° une lettre de rétractation adressée à l’évêque de Mende. Duchesne lui attribue un Traité sur l’incarnation que les auteurs de l’Histoire littéraire de la France regrettent de ne pas connaître. Enfin Bérenger lui-même nous apprend qu’il écrivit contre un moine de Marseille une lettre aujourd’hui perdue.

Son Apologeticus contra bealum Bernardum Claravallenseni abbatem et alios qui condentnaverunt Petrum Abselardum est un violent pamphlet sans valeur historique. C’est à peine si on y peut trouver quelque vague renseignement sur les travaux préparatoires du concile de Sens (1140), où Abélaid fut condamné. Les juges sont traités de « pourceaux » et d’« ivrognes » . A entendre Bérenger, au moment de prononcer leur sentence, ils n’avaient plus la force de prononcer les mots ; ils disaient : Namus, pour Damnamus. « C’est qu’en effet, ils nageaient dans le vin. » Saint Bernard, présidant une orgie ! Quelle grossière plaisanterie !


L’abbé de Clairvaux est pris plus particulièrement à partie. Bérenger lui reproche d’avoir composé dans sa jeunesse des vers polissons ; il lui fait un crime d’avoir entrepris de commenter, après tant d’autres maîtres, après Origène, saint Ambroise, Retius d’Autun et le Vénérable Bède, le Cantique des cantiques, et d’avoir introduit dans un chant nuptial des lamentations sur la mort de son frère. Chose plus grave, à propos d’un texte de saint Paul, Bernard ferait descendre du ciel les âmes humaines et ressusciterait ainsi l’hérésie d’Origène. Sa démangeaison d’écrire et d’innover ne l’aurait-elle pas conduit à dire, dans son traité De diligendo Deo, que « la mesure d’aimer Dieu, c’est de l’aimer sans mesure » , formule subtile et ridicule à laquelle il est facile d’opposer celle de Noire-Seigneur lui-même ;